[Artland Chap.6] La ville blanche
Publié : 02 juil. 2015, 16:32
Au bleu poudré
Installé à la terrasse, il sentait une brise marine remonter de l'océan et faire frémir les feuillages des vignes qui poussaient sur une pergola diffusant une ombre bienvenue aux heures chaudes. C'était un habitué du café, "Au bleu poudré", et le patron acceptait de servir plus ou moins de boîte aux lettres, lui transmettant à ses retours de voyages les nouvelles et informations susceptibles de le concerner. Cet arrangement lui facilitait parfois la recherche d'un emploi.
Pour l'instant la période était un peu creuse et il vivait sur l'argent de son dernier contrat, des touristes venus à Zéphyropolis qui avaient souhaité faire une petite croisière dans les îles, rassurés de pouvoir compter sur un guide connaissant le terrain, les mœurs et les langues.
Le temps était radieux et l'ambiance paisible, les rues les plus passantes étant plus loin. Il fallait s'égarer ou chercher le Bleu poudré pour y parvenir... et c'était aussi bien. Un établissement qui avait son charme, une sorte de foyer pour les voyageurs qui n'en avaient pas vraiment. Un peu plus loin à une table, un groupe de quatre petits vieux et vieilles jouaient aux cartes. Ils étaient ravagés par les années, mais riaient et plaisantaient, offrant un spectacle pittoresque. Les enfants du patron ciraient les chaussures de clients qui dormaient ici et retourneraient jouer après leurs corvées. Dans le lointain on entendit un fracas de céramique brisée et une violente dispute. Cela provenait d'une rue marchande. Le jeu du vent rapportait quelques bribes de syllabes par moment.
Au port
Les voyageurs arrivaient après avoir essuyé du mauvais temps à la limite entre les eaux froides artlandaises et celles plus chaudes de l'archipel du Zéphyr. Cette anomalie, ce contraste entre ces deux zones, était frappant, mais aucune théorie scientifique ne l'avait expliqué encore de manière tout à fait satisfaisante. En tous cas c'était le jour et la nuit, passer de l'hiver artlandais à la douceur du Zéphyr ! Ciel bleu profond dégagé, nombreux oiseaux dans le ciel... Zéphyropolis était édifié sur une île de taille respectable, le port tout en bas, une ville blanche tout le long des pentes, et au sommet une vaste esplanade dont on assurait que la vue de là-haut était splendide, portant jusqu'à voir les plus proches îles voisines. Le territoire était d'un statut juridico-politique mal définir : une sorte de protectorat artlandais... mais l'influence du pays était contestée par des militants locaux, appartenant à la mouvance de "l'homme oiseau", désireuse de rendre une complète indépendance aux terres du Zéphyr. Personne de raisonnable n'espérait qu'ils y parviendraient, mais ils étaient une force de nuisance qui pouvaient s'en prendre aux intérêts artlandais. Les simples voyageurs en principe ne les intéressaient pas et avaient plus à craindre des voleurs à la tire profitant des rues animées.
Installé à la terrasse, il sentait une brise marine remonter de l'océan et faire frémir les feuillages des vignes qui poussaient sur une pergola diffusant une ombre bienvenue aux heures chaudes. C'était un habitué du café, "Au bleu poudré", et le patron acceptait de servir plus ou moins de boîte aux lettres, lui transmettant à ses retours de voyages les nouvelles et informations susceptibles de le concerner. Cet arrangement lui facilitait parfois la recherche d'un emploi.
Pour l'instant la période était un peu creuse et il vivait sur l'argent de son dernier contrat, des touristes venus à Zéphyropolis qui avaient souhaité faire une petite croisière dans les îles, rassurés de pouvoir compter sur un guide connaissant le terrain, les mœurs et les langues.
Le temps était radieux et l'ambiance paisible, les rues les plus passantes étant plus loin. Il fallait s'égarer ou chercher le Bleu poudré pour y parvenir... et c'était aussi bien. Un établissement qui avait son charme, une sorte de foyer pour les voyageurs qui n'en avaient pas vraiment. Un peu plus loin à une table, un groupe de quatre petits vieux et vieilles jouaient aux cartes. Ils étaient ravagés par les années, mais riaient et plaisantaient, offrant un spectacle pittoresque. Les enfants du patron ciraient les chaussures de clients qui dormaient ici et retourneraient jouer après leurs corvées. Dans le lointain on entendit un fracas de céramique brisée et une violente dispute. Cela provenait d'une rue marchande. Le jeu du vent rapportait quelques bribes de syllabes par moment.
Au port
Les voyageurs arrivaient après avoir essuyé du mauvais temps à la limite entre les eaux froides artlandaises et celles plus chaudes de l'archipel du Zéphyr. Cette anomalie, ce contraste entre ces deux zones, était frappant, mais aucune théorie scientifique ne l'avait expliqué encore de manière tout à fait satisfaisante. En tous cas c'était le jour et la nuit, passer de l'hiver artlandais à la douceur du Zéphyr ! Ciel bleu profond dégagé, nombreux oiseaux dans le ciel... Zéphyropolis était édifié sur une île de taille respectable, le port tout en bas, une ville blanche tout le long des pentes, et au sommet une vaste esplanade dont on assurait que la vue de là-haut était splendide, portant jusqu'à voir les plus proches îles voisines. Le territoire était d'un statut juridico-politique mal définir : une sorte de protectorat artlandais... mais l'influence du pays était contestée par des militants locaux, appartenant à la mouvance de "l'homme oiseau", désireuse de rendre une complète indépendance aux terres du Zéphyr. Personne de raisonnable n'espérait qu'ils y parviendraient, mais ils étaient une force de nuisance qui pouvaient s'en prendre aux intérêts artlandais. Les simples voyageurs en principe ne les intéressaient pas et avaient plus à craindre des voleurs à la tire profitant des rues animées.