[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Alors qu'il attendait Fadira, Enguerrand put entendre un croassement. Un corbeau était posé sur le rebord de sa fenêtre.
Fadira répondit à sa question en essayant de n'omettre aucun détail :
"Vous auriez tort de penser qu'ils sont stupides au point d'être indiscret en présence d'oreilles inconnues, messire. Nous n'avons clairement pas affaire à des individus qui oublient que les murs peuvent avoir des oreilles. Le prince a été très bien éduqué dans ce domaine-là, mais quoi de plus normal quand il s'agit du fils d'un roi connu pour sa grande sagesse. Je pense d'ailleurs qu'un roi aussi lettré a veillé à l'éducation de ses fils.
Tout ce que je sais, c'est que le roi avait négocié le mariage de sa sœur avec le Prince de Dorne et la famille royale est venue à Dorne afin de confirmer auprès du Prince que le mariage était bel et bien prévu. Le roi avait tout de même négocié en personne ce mariage il y a quelque temps et, même s'il n'a pas pu venir personnellement cette fois, il a tenu à montrer au Prince qu'il ne l'oubliait pas. Ainsi, ce dernier peut encore patienter...
Il a été question d'une grande révélation, mais rien n'a été dit."
À la question au sujet de ses dagues, elle répondit simplement :
"Je n'ai pas besoin d'elles pour être dangereuse et frapper."
Enfin, comme il le lui avait demandé, elle l'aida à s'habiller, sans un mot...
Fadira répondit à sa question en essayant de n'omettre aucun détail :
"Vous auriez tort de penser qu'ils sont stupides au point d'être indiscret en présence d'oreilles inconnues, messire. Nous n'avons clairement pas affaire à des individus qui oublient que les murs peuvent avoir des oreilles. Le prince a été très bien éduqué dans ce domaine-là, mais quoi de plus normal quand il s'agit du fils d'un roi connu pour sa grande sagesse. Je pense d'ailleurs qu'un roi aussi lettré a veillé à l'éducation de ses fils.
Tout ce que je sais, c'est que le roi avait négocié le mariage de sa sœur avec le Prince de Dorne et la famille royale est venue à Dorne afin de confirmer auprès du Prince que le mariage était bel et bien prévu. Le roi avait tout de même négocié en personne ce mariage il y a quelque temps et, même s'il n'a pas pu venir personnellement cette fois, il a tenu à montrer au Prince qu'il ne l'oubliait pas. Ainsi, ce dernier peut encore patienter...
Il a été question d'une grande révélation, mais rien n'a été dit."
À la question au sujet de ses dagues, elle répondit simplement :
"Je n'ai pas besoin d'elles pour être dangereuse et frapper."
Enfin, comme il le lui avait demandé, elle l'aida à s'habiller, sans un mot...
Enguerrand / Fadira : Précisions
Enguerrand avait chassé de sa fenetre le corbeau. Il n'avait jamais aimé ces oiseaux laids et sales et jugeait que leurs croassements étaient une insulte pour les oreilles.
Si ce n'était le mestre et ce mode de communication, il aurait déjà ordonné qu'on les flèchent à vue de peur qu'elles n'effraient les colombes qui avaient leur nid dans les combles, au dessus de son ancienne chambre et dont le roucoulement étaient autrement plus agréable.
Quand à Fadira, il jugea que décidément, elle était incapable de la moindre déférence.
Il se retint de l'interrompre à ses premiers mots : "vous auriez tord de penser qu'ils sont stupides..." pour lui demander ce qu'elle pouvait bien savoir de ce qu'il pensait, en quoi elle pouvait croire qu'il les trouvait stupide et lui rappeler que tout les nobles ne font pas aussi grand cas des servantes que lui-même. Mais de guère lasse, il s'abstint de vouloir lui rappeler comment les choses marchait, ici, dans son château.
La jeune femme n'était là que pour sa vendetta, sa croisade personnelle, et vouloir en faire une alliée durable serait une perte d'énergie inutile, jugeant qu'elle avait moins de délicatesse et de retenue que son demi-frère.
Ce qui ne l'empêcha de lui sourire et de la remercier quand elle eut fini de l'aider à s'habiller.
Il quitta sa chambre avec une tenue élégante et confortable, chaussures de cour avec boucle d'argent, ceinture fine, chemise ample d'un blanc immaculé. Il portait le médaillon de sa mère et ajusta la lourde chevalière que son père venait de lui transmettre qui avait tendance à tourner sur son doigt.
Si ce n'était le mestre et ce mode de communication, il aurait déjà ordonné qu'on les flèchent à vue de peur qu'elles n'effraient les colombes qui avaient leur nid dans les combles, au dessus de son ancienne chambre et dont le roucoulement étaient autrement plus agréable.
Quand à Fadira, il jugea que décidément, elle était incapable de la moindre déférence.
Il se retint de l'interrompre à ses premiers mots : "vous auriez tord de penser qu'ils sont stupides..." pour lui demander ce qu'elle pouvait bien savoir de ce qu'il pensait, en quoi elle pouvait croire qu'il les trouvait stupide et lui rappeler que tout les nobles ne font pas aussi grand cas des servantes que lui-même. Mais de guère lasse, il s'abstint de vouloir lui rappeler comment les choses marchait, ici, dans son château.
La jeune femme n'était là que pour sa vendetta, sa croisade personnelle, et vouloir en faire une alliée durable serait une perte d'énergie inutile, jugeant qu'elle avait moins de délicatesse et de retenue que son demi-frère.
Ce qui ne l'empêcha de lui sourire et de la remercier quand elle eut fini de l'aider à s'habiller.
Il quitta sa chambre avec une tenue élégante et confortable, chaussures de cour avec boucle d'argent, ceinture fine, chemise ample d'un blanc immaculé. Il portait le médaillon de sa mère et ajusta la lourde chevalière que son père venait de lui transmettre qui avait tendance à tourner sur son doigt.
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
L'ultime souper
La grande salle était fin prête. Les tables avaient été dressées comme il l’avait souhaité :
Enguerrand Aversin aurait près de lui son demi-frère et de l’autre coté le prince Baelor.
Au coté du loup du Nord, siègerait Astrid Karstark. Regardant le couple et décelant chez eux une réelle complicité et les regards débordants d’amour du guerrier, il eut un petit sourire énigmatique et enjoué.
Enguerrand se montra particulièrement accueillant avec chacun, n’hésitant pas à se lever pour les uns et les autres.
Les tables formaient un « U » inversé assez étroit, ce qui permettrait les conversations croisées.
D’un coté, la délégation dite « royale » , Maekar, Shiera, Brynden, Naerys ainsi que des personnes du choix du prince.
De l’autre le mestre Engulrim, Lysanor, Romulian, Estranglin, Raymun, Vérole…
Cela risquait de surprendre son homme de main, bien qu’il s’était vu apporter des vêtements neufs. Enguerrand lui fit un signe en levant son verre, à moins que ce ne soit qu’un sourire ironique adressé à lui et Raymun, tout deux pas particulièrement habitué à côtoyer pareille tablée.
Mais le borgne pouvait considerer le verre levé à son attention et entrapercevoir un bref regard lui désignant son voisin, Ser Estranglin…
Là aussi, rien n’était laissé au hasard… Ayant eu vent par Fadira que Raymun avait cotoyé Naerys l’après-midi même, ils se retrouvaient assis presque face à face.
Ser Estranglin se sentait particulièrement verni : il était très bien placé pour admirer de tout son saoul la sculpturale Shiera, tout en parfaitement visible au regard torve de Brynden et de l’impétueux Maekar…
Enguerrand embrassa sa sœur et la complimenta sur sa beauté et le bijou qu’elle portait. Le regard interrogateur appuyé lui fit comprendre que c’était un cadeau de Ser Ahréas, pour qui il eut un signe de tête respectueux. Il savait reconnaître un objet de grande valeur. Il chuchota quand même quelques mots pour sa sœur :
« Je suis peiné que Père ne puisse être des nôtres… mais le devoir m’appelle, je ne puis me soustraire à mes nouvelles obligations. N’ayez pas cette mine triste, ma sœur, offrons notre meilleur visage à nos invités. »
Le message était clair : si elle le décevait par des comportements infantiles, il la congédierait au chevet de Rheomar.
Dame Gabriella faisait partie des invités. Vêtue d’une robe verte, elle ne manqua pas de présenter ses hommages impeccables et respectueux à la délégation royale. Maitrisant l’art de l’étiquette à la perfection, elle était sur un petit nuage et le regard qu’elle lança au nouveau seigneur des lieux n’était que gratitude. Il lui sourit aimablement, d’un sourire qui voulait dire qu’il traitait bien ses amis.
« Sire Enguerrand, conformément à votre demande, j’ai fait venir deux jeunes artistes prometteuses, qui sauront représenter, je l’espère, la culture et les talents de notre région.
- Parfait, montrez nous vos protégées… »
Deux jeunes femmes aux cheveux blonds comme les rayons du soleil pénétrèrent dans la grande salle et firent leur révérence au seigneur et à leurs invités, en commençant par la tablée royale tandis que des hommes vinrent dresser des harpes entre les tables. Elles avaient en plus d’être fort charmante la particularité d’être identiques. De véritables jumelles n’étaient pas chose fréquente... Enguerrand avait assez entendu que ces visiteurs ne seraient pas intéressé par des plaisirs délictueux, néanmoins cela ne devait pas les empêcher de constater que l'héritier Aversin avait un sens prononcé du goût et une certaine finesse. Après, libre à chacun de se projeter mentalement ou non dans un moment d'intimité avec une jeune femme dédoublé....
Enguerrand fit mine de les découvrir pour la première fois et fit un signe de tête approbateur à Dame Gabriella avant de se lever.
Le temps que celles-ci s’installent, il se leva et porta un toast empreint de sérieux et de respectabilité à l’attention de la visite princière et ses voisins mais aussi à tout les hommes et les femmes de confiance qui l’assistaient dans ses tâches de seigneur du domaine Aversin.
Visiblement, Enguerrand ne voulait pas devant toute l’assemblée demander au prince Baelor la raison de leur venue. Ils auraient l’occasion d’échanger pendant le banquet…
Enguerrand Aversin aurait près de lui son demi-frère et de l’autre coté le prince Baelor.
Au coté du loup du Nord, siègerait Astrid Karstark. Regardant le couple et décelant chez eux une réelle complicité et les regards débordants d’amour du guerrier, il eut un petit sourire énigmatique et enjoué.
Enguerrand se montra particulièrement accueillant avec chacun, n’hésitant pas à se lever pour les uns et les autres.
Les tables formaient un « U » inversé assez étroit, ce qui permettrait les conversations croisées.
D’un coté, la délégation dite « royale » , Maekar, Shiera, Brynden, Naerys ainsi que des personnes du choix du prince.
De l’autre le mestre Engulrim, Lysanor, Romulian, Estranglin, Raymun, Vérole…
Cela risquait de surprendre son homme de main, bien qu’il s’était vu apporter des vêtements neufs. Enguerrand lui fit un signe en levant son verre, à moins que ce ne soit qu’un sourire ironique adressé à lui et Raymun, tout deux pas particulièrement habitué à côtoyer pareille tablée.
Mais le borgne pouvait considerer le verre levé à son attention et entrapercevoir un bref regard lui désignant son voisin, Ser Estranglin…
Là aussi, rien n’était laissé au hasard… Ayant eu vent par Fadira que Raymun avait cotoyé Naerys l’après-midi même, ils se retrouvaient assis presque face à face.
Ser Estranglin se sentait particulièrement verni : il était très bien placé pour admirer de tout son saoul la sculpturale Shiera, tout en parfaitement visible au regard torve de Brynden et de l’impétueux Maekar…
Enguerrand embrassa sa sœur et la complimenta sur sa beauté et le bijou qu’elle portait. Le regard interrogateur appuyé lui fit comprendre que c’était un cadeau de Ser Ahréas, pour qui il eut un signe de tête respectueux. Il savait reconnaître un objet de grande valeur. Il chuchota quand même quelques mots pour sa sœur :
« Je suis peiné que Père ne puisse être des nôtres… mais le devoir m’appelle, je ne puis me soustraire à mes nouvelles obligations. N’ayez pas cette mine triste, ma sœur, offrons notre meilleur visage à nos invités. »
Le message était clair : si elle le décevait par des comportements infantiles, il la congédierait au chevet de Rheomar.
Dame Gabriella faisait partie des invités. Vêtue d’une robe verte, elle ne manqua pas de présenter ses hommages impeccables et respectueux à la délégation royale. Maitrisant l’art de l’étiquette à la perfection, elle était sur un petit nuage et le regard qu’elle lança au nouveau seigneur des lieux n’était que gratitude. Il lui sourit aimablement, d’un sourire qui voulait dire qu’il traitait bien ses amis.
« Sire Enguerrand, conformément à votre demande, j’ai fait venir deux jeunes artistes prometteuses, qui sauront représenter, je l’espère, la culture et les talents de notre région.
- Parfait, montrez nous vos protégées… »
Deux jeunes femmes aux cheveux blonds comme les rayons du soleil pénétrèrent dans la grande salle et firent leur révérence au seigneur et à leurs invités, en commençant par la tablée royale tandis que des hommes vinrent dresser des harpes entre les tables. Elles avaient en plus d’être fort charmante la particularité d’être identiques. De véritables jumelles n’étaient pas chose fréquente... Enguerrand avait assez entendu que ces visiteurs ne seraient pas intéressé par des plaisirs délictueux, néanmoins cela ne devait pas les empêcher de constater que l'héritier Aversin avait un sens prononcé du goût et une certaine finesse. Après, libre à chacun de se projeter mentalement ou non dans un moment d'intimité avec une jeune femme dédoublé....
Enguerrand fit mine de les découvrir pour la première fois et fit un signe de tête approbateur à Dame Gabriella avant de se lever.
Le temps que celles-ci s’installent, il se leva et porta un toast empreint de sérieux et de respectabilité à l’attention de la visite princière et ses voisins mais aussi à tout les hommes et les femmes de confiance qui l’assistaient dans ses tâches de seigneur du domaine Aversin.
Visiblement, Enguerrand ne voulait pas devant toute l’assemblée demander au prince Baelor la raison de leur venue. Ils auraient l’occasion d’échanger pendant le banquet…
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Naerys salua chaque personnes avec respect, à minima avec un salut de la tête si la dite personne était trop loin.
Elle fit ainsi pour tout le monde, quel que soit son rang. Pour elle quand une personne était conviée à une table, elle avait autant d'importance que toutes les autres personnes assises à table.
Avant de prendre place elle vint à la rencontre d'Enguerrand. Elle avait toujours ce sourire simple qui était le sien, sans artifice, sans chercher à plaire ou autre, seul son regard était différent de la première foi où il l'avait vu. Plus sûr, plus concentré. Elle le salua en s'inclinant légèrement.
"Mon seigneur, merci pour l'accueil que vous nous avait fait, votre chateau est vraiment plaisant. Il est pour tradition pour ma maison, d'offrir un cadeau à son hote lors du premier repas, en gage de gratitude."
Tendant la boite vers Enguerrand. Il put ainsi voir que sur le couvercle avait été gravé le blason de la maison Aversin. La boite était finement ouvragée, malgré sa simplicité apparente le bois, la gravure, le vernis, tout était fait avec détail et délicatesse.
"Veuillez ainsi accepter ce modeste présent."
Elle fit ainsi pour tout le monde, quel que soit son rang. Pour elle quand une personne était conviée à une table, elle avait autant d'importance que toutes les autres personnes assises à table.
Avant de prendre place elle vint à la rencontre d'Enguerrand. Elle avait toujours ce sourire simple qui était le sien, sans artifice, sans chercher à plaire ou autre, seul son regard était différent de la première foi où il l'avait vu. Plus sûr, plus concentré. Elle le salua en s'inclinant légèrement.
"Mon seigneur, merci pour l'accueil que vous nous avait fait, votre chateau est vraiment plaisant. Il est pour tradition pour ma maison, d'offrir un cadeau à son hote lors du premier repas, en gage de gratitude."
Tendant la boite vers Enguerrand. Il put ainsi voir que sur le couvercle avait été gravé le blason de la maison Aversin. La boite était finement ouvragée, malgré sa simplicité apparente le bois, la gravure, le vernis, tout était fait avec détail et délicatesse.
"Veuillez ainsi accepter ce modeste présent."
En ouvrant la boite, Enguerrand découvrira une étoffe de soie aux couleurs de sa maison, le capiton de la boite étant fait du même tissus. L'étoffe recouvre vraissemblablement quelque chose, en la soulevant Enguerrand tombe sur une très belle dague, finement ouvragée, mélant or blanc et cuir noir, le fourreau enlevé et posé au dessus. La lame surtout est incroyable, d'un gris sombre parraissant presque noir, Enguerrand y reconnaît dans l'apparence striée, faite de multiples couches sombres et moirées, les caractéristiques fondamentales d'une lame d'acier valyrien.
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Vérole ne tiqua même pas à l'effronterie de son seigneur. Quand il avait trouvé le paquet de vêtement, il s'était demandé si cela était une blague de mauvais goût ou un exceptionnel cadeau. Enguerrand était assez perfide pour que la première raison soit vraie, mais généralement, il aimait être en présence de la cible de ses moqueries. Le second cas était dans la même veine, le maître de Vérole tenant particulièrement à être présent dans ce genre d'occasion pour bien rappeler qui était le maître.
C'est donc d'un regard désabusé que le spadassin considéra sa nouvelle vêture, chausses noires et pourpoint de cuir de la même couleur frappé au cœur du symbole de la maison des Aversin, qu'il portait au-dessus d'une chemise blanche propre et neuve mais trop empesée.
Le cuir nouveau craquait au moindre mouvement, et Vérole se doutait qu'il faisait un bruit d'enfer, surtout que pour compléter sa vêture il avait passé à ses côtés une dague qui crissait au moindre geste un peu brusque. Par moment, il se demandait si son maître ne lui avait réellement pas fait une mauvaise blague, et s'en délectait maintenant par son discret salut avant de boire son vin.
Heureusement, sa bonne éducation et le fait qu'il se retrouve à la table des maîtres poussèrent Vérole à se tenir à carreau et ne pas trancher net les laçages qui lui sciaient les côtes. Stoïque, l'homme d'Enguerrand écoutait donc tout ce qui se disait autour de la table, sans piper mot, tout en essayant de capter tous les regards et petits gestes que l'un ou l'autre des convives pouvait transmettre. Renfrogné, il était dégoûté de se retrouver si proche d'Estranglin, mais Enguerrand lui avait fait comprendre par son petit sourire la leçon.
Se taire, faire bonne figure et tout noter. Au fond de lui, il se réjouissait quand même puis que que Raymun se retrouvait dans la même galère, et il n'attendait que l'occasion de le voir se vautrer en société ou de le taquiner quand à la rude leçon qu'il avait donné à la demoiselle dans la salle d'arme, et dont tout le château bruissait depuis.
C'est donc d'un regard désabusé que le spadassin considéra sa nouvelle vêture, chausses noires et pourpoint de cuir de la même couleur frappé au cœur du symbole de la maison des Aversin, qu'il portait au-dessus d'une chemise blanche propre et neuve mais trop empesée.
Le cuir nouveau craquait au moindre mouvement, et Vérole se doutait qu'il faisait un bruit d'enfer, surtout que pour compléter sa vêture il avait passé à ses côtés une dague qui crissait au moindre geste un peu brusque. Par moment, il se demandait si son maître ne lui avait réellement pas fait une mauvaise blague, et s'en délectait maintenant par son discret salut avant de boire son vin.
Heureusement, sa bonne éducation et le fait qu'il se retrouve à la table des maîtres poussèrent Vérole à se tenir à carreau et ne pas trancher net les laçages qui lui sciaient les côtes. Stoïque, l'homme d'Enguerrand écoutait donc tout ce qui se disait autour de la table, sans piper mot, tout en essayant de capter tous les regards et petits gestes que l'un ou l'autre des convives pouvait transmettre. Renfrogné, il était dégoûté de se retrouver si proche d'Estranglin, mais Enguerrand lui avait fait comprendre par son petit sourire la leçon.
Se taire, faire bonne figure et tout noter. Au fond de lui, il se réjouissait quand même puis que que Raymun se retrouvait dans la même galère, et il n'attendait que l'occasion de le voir se vautrer en société ou de le taquiner quand à la rude leçon qu'il avait donné à la demoiselle dans la salle d'arme, et dont tout le château bruissait depuis.
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Astrid avait choisi avec soin ce qu'elle porterait ce soir-là, un vêtement de lin et de soie mêlée dans un beau camaïeu de vert. La coupe près du corps soulignait la finesse de sa silhouette et sa taille bien prise grâce à un laçage complexe dans le dos, et le long des flancs et des bras. Le décolleté et les bords de la robe étaient rehaussés d'un fin galon de soie noire brodé d'argent qui tranchait sur la peau opaline.
Sa chevelure fauve était disciplinée en un chignon de boucles piqué de petites fleurs de soie blanche. Accrochée sur son épaule par une fibule d'or blanc en forme de rayon de soleil, discret rappel aux armoiries des Karstark, la pelisse de louve argentée tranchait avec la couleur sombre de l'étoffe, honorant le blason de son époux et les origines Stark de la maison à laquelle la jeune femme appartenait. Une parure de perles de jade ornait son cou, son poignet et ses oreilles et il flottait autour d'elle une fragrance évanescente de rose et de musc.
Elle entra à la suite de Siegwulf et s'installa à sa gauche, croisa haut les jambes sous la table et son petit escarpin se balança bientôt au bout de son pied menu gainé de soie. Tous les protagonistes de la farce étaient réunis céans. Elle espéra que le dîner ne serait pas une insipide succession de bouillons sans saveur.
Un bref regard à celui qui présidait la tablée.
Que la fête commence...
Sa chevelure fauve était disciplinée en un chignon de boucles piqué de petites fleurs de soie blanche. Accrochée sur son épaule par une fibule d'or blanc en forme de rayon de soleil, discret rappel aux armoiries des Karstark, la pelisse de louve argentée tranchait avec la couleur sombre de l'étoffe, honorant le blason de son époux et les origines Stark de la maison à laquelle la jeune femme appartenait. Une parure de perles de jade ornait son cou, son poignet et ses oreilles et il flottait autour d'elle une fragrance évanescente de rose et de musc.
Elle entra à la suite de Siegwulf et s'installa à sa gauche, croisa haut les jambes sous la table et son petit escarpin se balança bientôt au bout de son pied menu gainé de soie. Tous les protagonistes de la farce étaient réunis céans. Elle espéra que le dîner ne serait pas une insipide succession de bouillons sans saveur.
Un bref regard à celui qui présidait la tablée.
Que la fête commence...
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.
- Maëlys
- Vénérable
- Messages : 4615
- Inscription : 11 sept. 2011, 12:03
- Localisation : Caen - Basse Normandie
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Bien trop vite l'heure du banquet arriva.
Il se serait éclipsé si il le pouvait mais le seigneur Aversin lui avait explicitement demandé d'être présent et de "veiller à ce que le verre de son voisin ne soit jamais vide". Une signification claire mais pour suivre quel dessin il ne savait pas trop... Au moins Ser Arheas avait lui une façon plus claire de s'exprimer, il faut l'avouer.
Dix minutes avant, il se présenta donc devant les portes du banquet. Son bandeau était lavé et bien repositionné au dessus de son œil, pour éviter le désagrément à d'autres personnes, sa barbe bien que toujours aussi noire et imposante avait été retaillée pour lui donner un caractère un peu moins hirsute.
Ses habits gris étaient surmontés de son armure de cuir noir récemment entretenue, cela ne lui donnait pas l'air d'un chevalier mais au moins il passait pour autre chose qu'un simple serviteur.
Bien assez rapidement, tout se mit en branle et chacun se retrouva à sa place, lui calé entre Estranglin et La vérole qui pour l'occasion portait une armure tellement neuve qu'on en entendait le moindre mouvement. Comme il s'y attendait, il se retrouvait en bout de table mais ce qui l'étonna bien plus fut de voir Naerys quasiment en face de lui.
Quelques minutes plus tôt, elle avait apporté au futur seigneur des lieux une boîte en bois, dont il ne parvenait pas à discerner plus de détails, la voix de la jeune femme s'était perdue en chemin, ne lui permettant pas d'entendre.
Légèrement mal à l'aise, il faisait circuler son regard sur les autres convives, ne sachant trop quoi faire.
Il se serait éclipsé si il le pouvait mais le seigneur Aversin lui avait explicitement demandé d'être présent et de "veiller à ce que le verre de son voisin ne soit jamais vide". Une signification claire mais pour suivre quel dessin il ne savait pas trop... Au moins Ser Arheas avait lui une façon plus claire de s'exprimer, il faut l'avouer.
Dix minutes avant, il se présenta donc devant les portes du banquet. Son bandeau était lavé et bien repositionné au dessus de son œil, pour éviter le désagrément à d'autres personnes, sa barbe bien que toujours aussi noire et imposante avait été retaillée pour lui donner un caractère un peu moins hirsute.
Ses habits gris étaient surmontés de son armure de cuir noir récemment entretenue, cela ne lui donnait pas l'air d'un chevalier mais au moins il passait pour autre chose qu'un simple serviteur.
Bien assez rapidement, tout se mit en branle et chacun se retrouva à sa place, lui calé entre Estranglin et La vérole qui pour l'occasion portait une armure tellement neuve qu'on en entendait le moindre mouvement. Comme il s'y attendait, il se retrouvait en bout de table mais ce qui l'étonna bien plus fut de voir Naerys quasiment en face de lui.
Quelques minutes plus tôt, elle avait apporté au futur seigneur des lieux une boîte en bois, dont il ne parvenait pas à discerner plus de détails, la voix de la jeune femme s'était perdue en chemin, ne lui permettant pas d'entendre.
Légèrement mal à l'aise, il faisait circuler son regard sur les autres convives, ne sachant trop quoi faire.
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Baelor s'installa à la place convenue et sa suite fit naturellement de même. Pour le moment, le prince était relativement peu bavard et complimenta simplement la disposition de la table avec quelques mots simples. Il semblait presque préoccupé... Quelle en était la raison ? Pour le moment, Enguerrand ne disposait d'aucun élément concret pour le déterminer, la famille royale ayant un certain talent pour conserver ses secrets les plus importants.
Comme prévu, Estranglin fut particulièrement ravi d'avoir une aussi charmante voisine en face de lui et murmura quelques commentaires graveleux à l'adresse de Raymun. Au sujet de la nature de ces commentaires, disons que le chevalier était très explicite quant à ses intentions et aux actes qu'il voudrait pratiquer avec la bâtarde royale, et nul doute que bien des jeunes filles auraient rougi si elles avaient eu à entendre de tels propos.
Pire encore, il ne manqua pas d'exprimer d'autres commentaires du même genre concernant Lysanor et Astrid. En fait, ce qui variait, c'était surtout la description des pratiques, la physionomie de la femme du Nord ne permettant pas forcément d'accomplir les mêmes exploits...
Bref, Estranglin était un grossier personnage, un être vicieux et indigne de son rang.
Quant à Lysanor, elle ne répondit pas à son frère, mais son expression sembla lui indiquer que son avertissement était superflu.
Enfin, en ce qui concernait la musique, le cadeau ne fut guère apprécié à sa juste valeur : le prince Maekar poussait de longs soupirs d'ennui et son expression agacée confirmait qu'il détestait tout particulièrement le spectacle. Brynden ne semblait pas y porter non plus le moindre intérêt. Baelor semblait trop préoccupé pour seulement prendre la peine d'écouter. Seule Shiera semblait y accorder une quelconque attention et écoutait en souriant.
Comme prévu, Estranglin fut particulièrement ravi d'avoir une aussi charmante voisine en face de lui et murmura quelques commentaires graveleux à l'adresse de Raymun. Au sujet de la nature de ces commentaires, disons que le chevalier était très explicite quant à ses intentions et aux actes qu'il voudrait pratiquer avec la bâtarde royale, et nul doute que bien des jeunes filles auraient rougi si elles avaient eu à entendre de tels propos.
Pire encore, il ne manqua pas d'exprimer d'autres commentaires du même genre concernant Lysanor et Astrid. En fait, ce qui variait, c'était surtout la description des pratiques, la physionomie de la femme du Nord ne permettant pas forcément d'accomplir les mêmes exploits...
Bref, Estranglin était un grossier personnage, un être vicieux et indigne de son rang.
Quant à Lysanor, elle ne répondit pas à son frère, mais son expression sembla lui indiquer que son avertissement était superflu.
Enfin, en ce qui concernait la musique, le cadeau ne fut guère apprécié à sa juste valeur : le prince Maekar poussait de longs soupirs d'ennui et son expression agacée confirmait qu'il détestait tout particulièrement le spectacle. Brynden ne semblait pas y porter non plus le moindre intérêt. Baelor semblait trop préoccupé pour seulement prendre la peine d'écouter. Seule Shiera semblait y accorder une quelconque attention et écoutait en souriant.
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Enguerrand se leva en pour accepter son présent. Quand il vit la boite et la gravure de son blason, il réagit aimablement :Wolfen a écrit :"Mon seigneur, merci pour l'accueil que vous nous avait fait, votre chateau est vraiment plaisant. Il est pour tradition pour ma maison, d'offrir un cadeau à son hote lors du premier repas, en gage de gratitude."
Tendant la boite vers Enguerrand. Il put ainsi voir que sur le couvercle avait été gravé le blason de la maison Aversin. La boite était finement ouvragée, malgré sa simplicité apparente le bois, la gravure, le vernis, tout était fait avec détail et délicatesse.
"Veuillez ainsi accepter ce modeste présent."
En ouvrant la boite, Enguerrand découvrira une étoffe de soie aux couleurs de sa maison, le capiton de la boite étant fait du même tissus. L'étoffe recouvre vraissemblablement quelque chose, en la soulevant Enguerrand tombe sur une très belle dague, finement ouvragée, mélant or blanc et cuir noir, le fourreau enlevé et posé au dessus. La lame surtout est incroyable, d'un gris sombre parraissant presque noir, Enguerrand y reconnaît dans l'apparence striée, faite de multiples couches sombres et moirées, les caractéristiques fondamentales d'une lame d'acier valyrien.
"Vous m'honorer par votre délicate attention, la gravure est saisissante de réalisme, un travail d'orfèvre !
Et m'intriguer également, je l'avoue. Pour faire realiser cela, c'est donc que votre visite dans nos murs était planifié avant même votre départ... Ah, vous m'auriez permis plus fastueuse réception si vous m'aviez mis dans la confidence."
L'observation, faite tout sourire, s'adressait peut-être autant au prince qu'à Naërys. Enguerrand venait d'acquérir la certitude que leur présence n'était pas fortuite.
Puis découvrant la dague, il ne cacha pas sa surprise. Peu connaisseur des armes, ce sont les chuchotements admiratifs qui lui firent prendre conscience de la nature de celle-ci.
"Gratitude. C'est un présent magnifique et un objet très rare. Je suis fort heureux d'accepter un tel cadeau qui, permettez-moi, est bien au dela de notre humble accueil."
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Engeurrand s'était levé pour accueillir le couple que formait Siegwulf et Astrid et les félicita pour leur élégance, ajoutant un compliment sincère à Lady Karstark, en évoquant que la mode devrait davantage se pencher sur la prestance du nord pour égayer Dorne.
Il lui sembla percevoir un instant un lueur maussade sur le visage de la louve et en éprouva un certain embarras et lui adressa subrepticement un regard inquiet. Regard qu'il fit disparaître aussitôt pour reprendre son rôle de seigneur prévenant envers tout un chacun.
- - - - - -
Durant la soirée, tout en conversant, il surveillait les comportements et souriait sous cape en voyant Estranglin se transformer en un triste et pitoyable personnage, conforme à la description qu'il en avait. Celui-ci buvait, jurait, imaginant sans doute qu'il était apte à déféquer des dragons d'or. Lui, Estranglin, chevalier assis avec des princes, des seigneurs, avec devant lui la plus belle femme de Westeros, vêtu d'une robe qui couvrait ses charmes sans les dissimuler et cette longue chevelure d'or... qu'il s'imaginait agripper tandis qu'il la soumettrait à sa virilité impérieuse. Ah, elle ne savait pas encore qu'elle était en présence d'un homme, un vrai.
Mais la vérité était tout autre, Shiera ne risquait aucunement qu'il la violente. Lui, par contre, semblait ignorer le danger qui planait à travers les personnes du taciturne Brynden et de l'impétueux Maekar...
. . . . . . . .
A son voisin le prince :
"je crains que votre frère s'ennuie. Je n'y peux rien pour le moment. Mais vous, Ser Baelor, me direz la raison de votre princière visite? À moins que ne cela ne devait concerner mon père, dont j'occupe désormais les fonctions depuis si peu de temps..."
Il lui sembla percevoir un instant un lueur maussade sur le visage de la louve et en éprouva un certain embarras et lui adressa subrepticement un regard inquiet. Regard qu'il fit disparaître aussitôt pour reprendre son rôle de seigneur prévenant envers tout un chacun.
- - - - - -
Durant la soirée, tout en conversant, il surveillait les comportements et souriait sous cape en voyant Estranglin se transformer en un triste et pitoyable personnage, conforme à la description qu'il en avait. Celui-ci buvait, jurait, imaginant sans doute qu'il était apte à déféquer des dragons d'or. Lui, Estranglin, chevalier assis avec des princes, des seigneurs, avec devant lui la plus belle femme de Westeros, vêtu d'une robe qui couvrait ses charmes sans les dissimuler et cette longue chevelure d'or... qu'il s'imaginait agripper tandis qu'il la soumettrait à sa virilité impérieuse. Ah, elle ne savait pas encore qu'elle était en présence d'un homme, un vrai.
Mais la vérité était tout autre, Shiera ne risquait aucunement qu'il la violente. Lui, par contre, semblait ignorer le danger qui planait à travers les personnes du taciturne Brynden et de l'impétueux Maekar...
. . . . . . . .
A son voisin le prince :
"je crains que votre frère s'ennuie. Je n'y peux rien pour le moment. Mais vous, Ser Baelor, me direz la raison de votre princière visite? À moins que ne cela ne devait concerner mon père, dont j'occupe désormais les fonctions depuis si peu de temps..."
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister