[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

[Crépuscule]

Romulian avait arrêté sa monture sur les hauteurs d'une colline observant l'animation qui agitait le château Aversin. Sans quitter le château du regard, il s'adressa à Raymun :

"Il semble que la fourmilière est en pleine activité. Je demande bien ce qui se prépare.
Je n'aime pas ça, tâches de bien ouvrir l'oeil."

Sans attendre de réponse, d'un coup de talon, il fait avancer son cheval sur le chemin descendant la pente.

[DukeTogo]

Astrid s'avérait une femme de tête et de caractère. Qu'il était agréable de ne point s'être trompé à son égard : elle ferait assurément un allié redoutable en politique.

Enguerrand souriait en écoutant Lady Karstark. Décidément, sa façon de prononcer son nom était délicieuse.

Plutôt spirituelle et fière, elle aimait le jeu... Mais contrairement aux jeunes femmes savamment éduquées chez Dame Lorimorr pour tenir des conversations et "flatter" les riches et nobles donateurs, Astrid ne s'adonnait pas à la flagornerie.
Perspicace, elle avait rapidement compris qu'elle pouvait avec lui donner libre cours à ses traits d'esprits et autres allusions équivoques.

... Si vous prenez votre bain, laissez-moi me mettre dans votre dos. En embuscade...

"Et bien! Je dirais que vous aimez qu'un mort soit propre. Mais quitte à oeuvrer dans ce sens, ce serait dommage de ne pas lui faire face et le voir succomber."

Elle eut un petit sourire amusé à l'image et lui coula un regard indéfinissable entre ses longs cils.

- Malgré vos dires, vous parlez comme un général, Enguerrand. Je suis curieuse de voir comment vous allez bien pouvoir me compléter.

"S'il advient qu'un jour je contribue à vous sentir complète, j'en serais assurément ravi."

Après tout, en l'absence d'oreilles indiscrètes, ces échanges étaient une façon particulièrement plaisante d'exercer l'art du Verbe.
C'était un exercice qui demandait une capacité de concentration réelle, car il fallait rapidement chasser les visions délicieuses qui venait étourdir l'esprit pour reprendre le contrôle de soi et pouvoir parer l'assaut et placer un nouveau trait.
Quand à la concentration... Et bien... Enguerrand réalisa qu'il devait veiller à être particulièrement prudent car la louve ne manquerait pas de lui porter le coup de grâce à gorge déployée s'il advenait que son anatomie trahisse un jour un début d'émoi.

[Maëlys]

De retour au domaine Aversin, enfin... C'était une bonne nouvelle pour Raymun qui appréciait clairement cette ville où il s'était crée un petit réseau de connaissance pour agrémenter ses (rares) temps libres.

Il mit sa main en visière pour mieux observer la ville :

"'Fectivement, on dirait bien qu'y'a du monde là-bas. On en saura sûrement plus une fois sur place.
Et pour garder l'oeil, je voudrais bien ouvrir les deux mais c'est pas trop possible"

Il sourit à Romulian en touchant le bandeau avec sa main. Il avait beau être devoir le protéger, il ne pouvait s'empêcher de placer une ou deux piques, surtout sur son infirmité par moment.

Suivant le petit galop du noble, il le rattrapa en l'espace de quelques dizaines de secondes.

Jusqu'à leur arrivée à la porte de la ville, ils ne croisèrent que bien peu de personnes. Mais une fois à l'entrée, Raymun reconnut un des gardes à la poterne, un jeune avec qui il avait déjà passé plusieurs soirées. Se dissociant un instant de son protégé, il aborda le garde :

"Burich ! Alors, qu'est ce qui s'passe dans la ville ? Bien plus agité que d'puis not' départ là..."

En attendant la réponse, il gardait l'œil sur Romulian et ceux qui l'entouraient. Une agitation comme celle-ci, il avait sûrement raison... Cela n’annonçait rien de bon.

[darkbaron]

Le garde cracha au sol ce qu'il chiquait, y laissant un horrible crachat rouge, avant de répondre assez vulgairement :

"On dit que des gens de la haute vont arriver... Des domestiques ont tout bonnement mentionné des membres de la famille royale, mais entre nous, je n'imagine pas des gars aussi haut placés venir se faire royalement chier ici. Franchement, quel divertissement on a, hein ? Rien ! On a un vieux seigneur qui ne sait plus s'amuser et ses enfants qui font je ne sais quoi d'intéressant... Que peut-on rêver de mieux ? Ah ! Cela me fait bien marrer..."

D'ailleurs, il joignit le geste à la parole et se mit à rire. Il fut rapidement corrigé par un garde plus âgé :

"N'oublie pas ta place, mon garçon, si tu ne veux pas la perdre... Ni la tête, par la même occasion. Veuillez pardonner son langage, messire, et sachez qu'il est bel et bien question de la venue de la famille royale, mais ce n'est pas tout : le bâtard du seigneur est revenu dans le domaine de son père, qui plus est avec une jolie épouse nordique et un enfant. En somme, contrairement à ce que dit Burich, le domaine est très agité en ce moment."

[Angarad]

Astrid se mit à rire et regarda son beau-frère avec amusement.

- Je n'ai aucune intention de vous faire passer de vie à trépas, Enguerrand. Ce serait dommage de gâcher une marchandise d'aussi intéressante qualité. Je préférerais vous voir succomber autrement, voyez-vous... Quant à savoir si votre contribution sera efficace, je pense que ce sera le cas. Il y a des choses qui ne peuvent être complétées que sur le plan spirituel et je pense que votre esprit est assez proche du mien pour cela. Après tout, ne dit-on pas que la nature a horreur du vide ?

Elle le trouvait drôle, plein d'à-propos, rafraichissant. Cela la changeait des circonlocutions verbales des courtisans, timorées et hélas tout juste acceptables intellectuellement.
Oui, les duels verbaux avec lui allaient lui plaire...

[DukeTogo]

Enguerrand riait à son tour.

"Oui, bien entendu. En fait, vous avez raison, l'aspect martial des choses à du charme. Vous pourrez compter sur moi pour attaquer le champ de bataille et mettre tout mon génie pour combattre la vacuité."

"Ciel. Mais pourquoi fallait-il qu'elle soit tellement mariée?" Songeait Enguerrand.

"Nous arrivons au château... Sans doute le moment de succomber à l'attrait d'un bon bain, n'est ce pas? Aurez vous une pensée pour moi, à qui vous avez peut-être instillé qu'il ne devait plus jamais s'installer dans un baquet d'eau sans vérifier que vous n'êtes pas en embuscade?"

Le fils Aversin souriait avec sobriété. Astrid put voir que plus ils se rapprochaient du château, plus Enguerrand retrouvait un sérieux qu'il n'avait peut-être jamais perdu. Son regard devenait progressivement acéré à mesure qu'ils approchaient... Elle avait vu le personnel s'agiter le matin même pour redonner de l'éclat au château. Nul doute que si le nettoyage n'avançait pas bon train, Enguerrand cesserait d'être l'homme délicieux et charmant qu'il savait être. Il n'était donc pas qu'un intriguant doté d'un esprit vif et obnubilé par la luxure.

Sans avoir la carrure d'un chef de guerre, il avait assurément l'aplomb de ceux qui commande.

[Crépuscule]

"Je te remercie soldat, et ne t'en fais pas pour ton subalterne, je ne lui en tien pas rigueur.

La famille royale et un bâtard nordique ... rien que cela ... je n'aurais pas imaginer de telle chose... pas d'autres nouvelles particulières ?"
[...]

'Tiens, voilà pour toi, de quoi vous payer tous les deux une bonne chope."

Romulian lui envoie une pièce avant de reprendre le chemin du donjon.

Un peu plus loin :

"Garde bien en mémoire ces deux hommes, on ne sait jamais, je pourrais avoir besoin un jour de retirer les intérêts de mon investissement."

[Maëlys]

Raymun sourit pour lui-même en entendant les paroles de Burich, il n'avait pas lâché sa façon de parler aussi franche...
Puis il écouta le garde à côté. Ca pour des nouvelles, sûr que c'en était, d'un coup l'agitation dans la ville lui sembla justifiée mais quand même un peu légère.
Enfin... quoique, qu'est ce qu'il en savait lui ? C'est pas de son trou perdu qui n'avait jamais vu l'ombre d'une tête couronnée qu'il pouvait connaître l'effervescence d'une visite royale.

Même si le soldat se retourna vers Romulian pour lui répondre, Raymun ne le prit pas mal. Après tout, il était suffisamment payé pour être l'ombre du fils d'Amulin Arheas.
Avant de suivre le noble, Raymun lança au garde plus âgé :

"Quel est ton nom soldat ? J'pense qu'on s'ra amené à se revoir."

Puis il rejoint Romulian, répondant à sa demande par une phrase débitée froidement.

"Je connais déjà leurs noms, les retrouver ensuite ne sera pas dur."

[darkbaron]

Le garde plus âgé, un grand homme à la barbe fournie poivre et sel et au teint hâlé, prit la pièce de Romulian, exprima sa gratitude, qui semblait au demeurant tout à fait sincère, d'un signe de tête, puis répondit à Raymun avec affabilité :

"Mon nom est Hector. Je ne suis qu'un simple garde dans ce domaine et je doute que je puisse vous êtes d'une quelconque utilité. Pour parler franchement, je suis rarement là où se déroulent les choses les plus intéressantes : le capitaine me confie souvent la formation des jeunes recrues, et celles-ci sont généralement affectées aux portes ou à d'autres postes plus ou moins éloignées de la cour. Néanmoins, je vous aiderai dans la mesure de mes moyens."

[Maëlys]

Raymun nota l'information dans un coin de sa tête et fit un signe de tête à l'homme pour le saluer.

En remontant le long des rues, il se place légèrement de retrait de Romulian, scrutant la foule pour éviter toute mauvaise surprise.
Suivant le noble, il continuait à monter vers le donjon Aversin, sûrement encore plus en effervescence que la ville elle-même.