[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

Les sujets abandonnés par leurs meneurs disparus ou ne souhaitant pas conclure. En attente de conclusion pour être fermés, ou d'une éventuelle reprise.
DukeTogo
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Massage orthopédique...

Message : # 14819Message DukeTogo
28 mars 2013, 01:54

Je déroule selon ce qui me semble réaliste. Dark, je modifierais évidemment si les réactions de Fadira différent de ma propre vision.
Enguerrand patienta encore un instant pour observer la jeune femme par l'entrebâillement de la porte et dut reconnaître à sa sœur un certain goût. Cette Fadira n'était pas née noble ou fortunée et de fait voyait ses charmes quelque peu ternis par une toilette peu avantageuse et un emploi de labeur.
Être servante chez les Aversin n'était pas de tout repos, mais c'était en tout cas une position enviable pour une fille du commun.
Celle là n'était pas si commune, somme toute : des mains fines et une certaine sensualité dans sa posture, assise regardant dans le vague, ses longs cheveux de jais pendant d'un côté découvrant une nuque élégante.

Enguerrand rentra d'un pas décidé dans sa chambre. En premier lieu, il agissait comme si elle n'était pas là mais en la maintenant pourtant assise d'un geste sec de la main si elle faisait mine de vouloir s'effacer puisque la discrétion étant une des qualités premières attendues chez les seigneurs.
Après avoir un peu retourné différents documents, le jeune seigneur jeta dans un geste faussement excédé sa veste en travers de son lit avant de s'assoir dans un fauteuil. Il peina un peu pour enlever sa chausse gauche en la poussant au niveau du ton avec l'autre pied.

"Et bien?!"

L'attente de messire, appuyé d'un regard vers la bassine voisine, était sans équivoque : il voulait qu'elle lave ses pieds.

La jeune femme remplis son office sans artifice. Elle n'avait jamais été seule avec le jeune seigneur mais ce remémorait ce qu'elle avait entendu dans les cuisines. L'on disait de lui qu'il avait des mœurs dissolus, s'encanaillant avec les riches du comté dans la haute ville et que hors les murs du château, il serait un tout autre homme, moins strict et beaucoup plus facile à vivre.

Elle relevait de temps en temps subrepticement les yeux vers lui pour tâcher de deviner si ces ablutions lui convenait. Mais le jeune homme ne disait rien et la fixait du regard. Que lui voulait t'il? Se tenant agenouillée devant lui, devait-elle comprendre que ses mœurs n'étaient pas réservées qu'au dehors et qu'il attendait "autre chose".
Le pourrait-elle seulement? Enguerrand mis fin à ses interrogations.

« Serviette. »

Une fois qu’elle les eu essuyer avec attention (avec une poigne non désagréable après les avoir effleuré à l’eau claire), le visage d’Enguerrand exprimait un remerciement sincère.

« Vous êtes Fadira, c’est bien cela ? »

« Vous êtes arrivés il y’a peu je crois. Mais d’où donc venez vous ? »


Puis il s’empara avec délicatesse de ses mains dont il admira la finesse et la longueur des doigts. Prometteur… Dame Gabriella l’avait affranchi sur l’importance des mains d’une femme pour distinguer gracieuse et ribaude.

« Ces mains… » Il lui souriait désormais avec charme et considération pour la mettre à l’aise. « …vous ne devriez pas être une simple servante. »

« Est-ce cela votre but ? »


Reprenant presque aussitôt si aucune réponse ne vient spontanément, comme pour lui-même :

« Servir. Cuisiner. Laver. Partager la couche d’un garde ou d’un commerçant. Et un jour, l’un d’eux assez amoureux voudra vous épouser devant une Septa. Puis vous aurez des enfants, futurs gardes ou servantes à leur tour… »

Et de relever des yeux interrogateurs vers elle, puis après une mimique pincée, faussement hésitante :

« Je cherche une dame de parage pour Lady Lysanor. Elle a passé l’âge de trainer avec sa nourrice. Sa beauté doit être mise en valeur, et la votre, pour peu qu’on l’habille avec des vêtements neufs et colorés, à la mode de Port Réal, saurait la rehausser…

Bien sur, même s’il m’appartiendra bientôt de préparer son futur, je devrais d’abord lui demander si elle consent votre compagnie.

Mais avant cela, dites-moi si je m’adresse à la bonne personne ou si je dois reprendre les lettres de sollicitation des riches de la région qui veulent placer leur fille et gagner nos faveurs. Ce que les quémandeurs m’indisposent avec leur fausse honnêteté… De l’honnêteté, est-ce trop demandé ?

Oh, évidemment vous partiriez avec un handicap, il faudra parfaire votre éducation pour tenir ce rang. Mais nous le pouvons, je pense… Après quelques enseignements, Engulrim saura me dire si votre tête peut être aussi bien pleine qu’elle est bien faite. »

Je concluerais selon les réactions/réponses de Fadira.
Enguerrand ne perd pas de vue l'infime possibilité qu'elle soit une séductrice infiltrée.
La scène du pédiluve est aussi une occasion pour une opportuniste de flatter un mollet, puis un genou... histoire de se mettre un second Aversin dans le corsage.
L'analyse de ses réactions normalement prévisibles (obéissance, doute et joie manifeste) finira de lever tout doute à son égard.
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darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14877Message darkbaron
29 mars 2013, 03:15

Les cheveux de Fadira n'étaient pas aussi longs : ils étaient plus courts que la longue chevelure aux boucles brunes de la jolie Lysanor et descendaient légèrement en dessous de ses épaules, dans le haut de son dos, en ondulant joliment. Cela restait une jolie chevelure de jais, à n'en point douter.

En bonne domestique serviable, la jeune femme s'attela à la tâche, offrant au passage au noble une jolie vue sur son décolleté généreux, ce qui était le cadet des soucis de la servante qui se sentait dans une position quelque peu délicate. Après tout, elle était dans la chambre du frère de son amante.

Elle répondit à ses questions d'une voix incroyablement calme. Elle savait visiblement conserver un certain sang-froid.

"Je suis bien Fadira, messire. Je suis originaire des sables. Du désert, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis issue d'une famille de commerçants et d'artisans très modestes. Les miens proposaient des produits rares et exotiques, notamment des pigments pour la peinture des blasons, et mon frère voulait partir auprès d'un saltimbanque à Dorne pour apprendre à sculpter des marionnettes, mais ils ont été tués par des chevaliers malhonnêtes.

Aujourd'hui, je ne suis plus personne et j'ai accepté le destin tragique de chacun. Tous les hommes doivent mourir."

Elle avait dit ces derniers mots d'une voix étrange et monolithique, comme si elle avait récité un texte.

"Je suis donc venue ici car je n'avais nulle part où aller..."

Ses mains étaient à la fois douces, délicates, habiles et fortes. Il s'agissait assurément de mains fort bien entretenues pour une servante, en dépit de ses tâches, mais elles dégageaient en outre autre chose, donnant l'impression que ces très jolis doigts cachaient des talents insoupçonnés.

"J'ignore quel est mon but, seigneur. Je ne suis personne. Tous les hommes doivent servir. Si cela peut vous rassurer, sachez que je ne partage la couche d'aucun homme car je ne les ai jamais laissés profiter de moi. Je les pense indignes et ne les laisserai jamais faire une telle chose."

Elle le regarda étrangement quand il mentionna l'idée d'en faire une demoiselle de compagnie de sa propre amante et répondit, un peu troublée :

"Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de me choisir, messire... Je suis une domestique et je ne suis pas assez élégante ou noble pour elle, même avec les enseignements d'un Mestre ou une plus belle robe. Je ne suis qu'une fille de basse extraction et mon statut me convient."

Cette humilité était surprenante, mais semblait bien sincère...

DukeTogo
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14907Message DukeTogo
29 mars 2013, 16:00

Elle répondit à ses questions d'une voix incroyablement calme. Elle savait visiblement conserver un certain sang-froid.

"Je suis bien Fadira, messire. Je suis originaire des sables. Du désert, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis issue d'une famille de commerçants et d'artisans très modestes. Les miens proposaient des produits rares et exotiques, notamment des pigments pour la peinture des blasons, et mon frère voulait partir auprès d'un saltimbanque à Dorne pour apprendre à sculpter des marionnettes, mais ils ont été tués par des chevaliers malhonnêtes.

Aujourd'hui, je ne suis plus personne et j'ai accepté le destin tragique de chacun. Tous les hommes doivent mourir."

Elle avait dit ces derniers mots d'une voix étrange et monolithique, comme si elle avait récité un texte.

"Je suis donc venue ici car je n'avais nulle part où aller..."
"Et bien ! Quelle triste histoire et quelle triste façon de découvrir Westeros. Vous m’en voyez navré."
"J'ignore quel est mon but, seigneur. Je ne suis personne. Tous les hommes doivent servir. Si cela peut vous rassurer, sachez que je ne partage la couche d'aucun homme car je ne les ai jamais laissés profiter de moi. Je les pense indignes et ne les laisserai jamais faire une telle chose."
"Me rassurer ? Ou m’inquiéter de votre aversion envers tout les hommes ? Car voyez-vous… j’en suis un moi-même, et d’après votre large définition : indigne."

Enguerrand regardait la jeune femme avec malice qui demeurait stoïque, là où bon nombre bafouillerait. Fadira pouvait constater de son coté qu’il ne louchait pas sur sa gorge, à l’instar de bien des hommes.

"Mais à moi de vous rassurer, je n’entends pas profiter de vos charmes.
Et je ne suis pas un chevalier… n’écoutant que sa lance."
Ajouta-t’il en se tapotant la tempe.

"Passons. Il me vient une idée en vous voyant…"
Elle le regarda étrangement quand il mentionna l'idée d'en faire une demoiselle de compagnie de sa propre amante et répondit, un peu troublée :

"Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de me choisir, messire... Je suis une domestique et je ne suis pas assez élégante ou noble pour elle, même avec les enseignements d'un Mestre ou une plus belle robe. Je ne suis qu'une fille de basse extraction et mon statut me convient."

Cette humilité était surprenante, mais semblait bien sincère...
"Ah oui ? Vous ne seriez pas capable ? Et votre défunt frère, ne nourrissait-il pas pour vous une vie future autre que d’être domestique ?... Relevez-vous, je vous prie."

Enguerrand fit de même après avoir bien observé ses gestes. Un veau reste un veau et si elle était gauche de nature, rien n’y changerait. Non, rien d’ostentatoire dans ses mouvements. Fadira avait du talent qui ne demandait qu’à éclore. Messire s’empara d’un fruit dans la corbeille.

"Je respecte votre humilité cependant j’ai un point de vue différent. Votre élégance ? Votre n’êtes ni grasse ni empotée et je gage que vous êtes consciente de vos charmes. Votre culture ? Et bien, cela s’apprend : l’esprit gagne à être exercé. Bien sur, si vous deviez ne pas être capable de retenir trois dates, nous en resterions là. Qu’y perdrais-je ? Quelques heures du temps de mon Mestre ?

Par contre… c’est justement parce que vous êtes une étrangère que vous m’intéressez. Les courtisans veulent se placer… et je ne veux pas d’une dame de parage qui influencerait ma sœur vers tel ou tel parti moyennant finances sous le manteau au profit de sa famille.
Le monde dans lequel je vis est ainsi fait : Chacun épie les faits et gestes des autres… Or, vous, sans attaches, je veux vous croire non aliénée à d’obscures commanditaires.

Lysanor est une fleur éclose qui m’est précieuse. Je cherche quelqu’un pour veiller sur elle et la protéger car mes fonctions m’accaparent. De part notre rang, elle aura une dame de compagnie… que ce soit vous ou non.

Maintenant, si votre cœur est trop sec pour occuper durablement une place d’amie et de confidente, vous pouvez effectivement n’être responsable que de taches sur le sol et de plats servis chauds."
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darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14909Message darkbaron
29 mars 2013, 20:30

La jolie servante répondit calmement en souriant même de façon rassurante et en le regardant avec une expression assez touchante qui semblait exprimer une certaine affection à son égard. Était-ce du à son lien de parenté avec Lysanor ou l'aimait-elle bien indépendamment de celui-ci ?

"Messire, quand je dis que je trouve les hommes indignes de moi, je ne parle pas de tous, mais uniquement des hommes qui ont exprimé l'intention de se servir de moi pour assouvir leurs besoins. Or, comme vous le dites, vous ne m'avez pas fait venir dans votre chambre pour me faire gentiment courber sur la table ou allonger dans votre lit. Quand bien même, vous êtes bien plus respectueux et galant que tous ceux-là et je ne vous déteste point."

Elle l'écouta attentivement. Son regard brilla soudainement d'une lueur de colère quand il évoqua son frère, n'appréciant guère cette référence, mais elle n'en dit rien et veilla à conserver le silence afin de ne rien gâcher. En tout cas, il valait sans doute mieux éviter d'insister sur ce point.

Elle se leva avec une grâce et une vivacité remarquables quand il le lui commanda et lui fit face sans bouger.

"Messire, je peux m'occuper de votre sœur, mais je me demande ce que cache une telle décision alors que je passe mon temps à récurer sols et chaudrons ou à découper carottes et oignons, ce qui n'est pas ce que l'on attend d'une dame de compagnie... Pourquoi m'avoir choisie ?"

DukeTogo
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14910Message DukeTogo
29 mars 2013, 23:01

"Messire, je peux m'occuper de votre sœur, mais je me demande ce que cache une telle décision alors que je passe mon temps à récurer sols et chaudrons ou à découper carottes et oignons, ce qui n'est pas ce que l'on attend d'une dame de compagnie... Pourquoi m'avoir choisie ?"
Enguerrand sourit à pleines dents, à la limite du rire et répéta :

"...à récurer sols et chaudrons ou à découper carottes et oignons!"

"Vous faites déjà des rimes, damoiselle, involontaires peut-être, mais fort rafraichissantes!
Mais... soyez vigilante dans vos choix de sujets : En dehors de "sols", les autres peuvent prêter à confusion...

Ne me faites pas vos yeux sévères, de grâce, car je ne suis aucunement en train de me moquer. Au contraire, vous progressez : enfin une question !
Une question, même courte, ouvre plus de dialogues que de simplement donner des réponses, pour le moins taciturnes. La curiosité, voilà une des qualités que vous devez développer.

Sinon, oui, vous avez raison. Je ne vous ai pas choisi que pour, je l'espère, votre non-affiliation à quelconque opportuniste qui souhaiterais connaitre les mouvements de ma maison."

Cessant un moment de sourire, Enguerrand la regarde avec calme. D'accord, mettons cartes sur table.

"J'ai remarqué votre chaste intérêt à l'égard de Lysanor."
En supposant que l'aplomb de cette jeune femme puisse être un rien troublé parce qu'il savait, Enguerrand reprend en levant l'index et le majeur joints, comme pour inviter au silence.
"Shhhh... A vrai dire, j'ai constaté que ma soeur était d'humeur radieuse, et en cherchant le pourquoi, je suis arrivé à vous.

Ne craignez rien, je n'ai pas l'intention de vous faire chasser. D'autant que mon homme de main est un fieffé adepte de la chevalerie.

Oh je pourrais le faire, mais pourquoi? Voir Lysanor se morfondre? Naaan.
Je sais ce qu'on dit de moi dans le chateau : Enguerrand le sans-coeur."


Il repose le fruit sur la table et reprend avec gravité :

"Elle arrive à un âge où les obligations de rang et de naissance finisse par vous rattraper.
Elle avait 7 ans quand notre mère est morte. Depuis, les motifs de joie ont été rares pour elle.
Je vous crois sincère, Fadira, j'ai vu vos regards.
Chez les Aversin, nous avons déjà pris du retard pour lui adjoindre une damoiselle de parage. Alors, oui, il y'en aura bien une qui devra être son ombre.
Bien qu'elle ne soit pas de basse extraction comme vous dite, elle a aussi besoin d'une amie.
Aussi galant que je puisse être, je ne peux pas être cette personne. L'aimer et la comprendre sont deux choses différentes.
Je veux la voir retrouver les sourires qui nous ont été volés. Je veux qu'elle traverse les années à venir la tête haute.

Fadira, vous m'avez répondu que vous pouviez. Mais il faut me dire si vous le voulez. Car si vous n'y avez aucune motivation, alors mieux vaut s'abstenir que de nous réveiller en froid un jour l'un envers l'autre."
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darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14924Message darkbaron
31 mars 2013, 15:54

Fadira l'écouta attentivement et finit par répondre sur un ton relativement calme :

"Nous y voilà donc, messire... Vous savez que votre sœur aime aussi les femmes car vous l'avez sans doute surprise avec moi et vous comptez donc sur ma personne pour la surveiller constamment... Bien sûr, cela n'est pas aussi désintéressé que vous le dites, n'est-ce pas ? Ai-je raison ?

Messire, avec tout mon respect, je ne suis peut-être pas noble, mais encore moins stupide. Je sais qu'elle est en âge d'être mariée, que des prétendants se bousculent et que vous confierez sa main à celui qui servira vos intérêts. En attendant, vous désirez qu'elle reste sagement en place.

Je ferai néanmoins comme vous le désirez car je tiens à elle et veux la voir heureuse. Maintenant, si vous permettez... Je dois préparer le banquet avec les autres serviteurs et risque d'être réprimandée si je n'y vais pas rapidement, donc j'aimerais m'y rendre immédiatement, messire."

Elle s'inclina et s'apprêta à partir.

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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14926Message DukeTogo
31 mars 2013, 17:43

darkbaron a écrit : Fadira l'écouta attentivement et finit par répondre sur un ton relativement calme :

"Nous y voilà donc, messire... Vous savez que votre sœur aime aussi les femmes car vous l'avez sans doute surprise avec moi et vous comptez donc sur ma personne pour la surveiller constamment... Bien sûr, cela n'est pas aussi désintéressé que vous le dites, n'est-ce pas ? Ai-je raison ?
"Ah... Ma sœur aime les femmes. J'avais imaginer qu'elle aimait une femme. Vous n'êtes donc pas l'initiatrice de ce penchant.
Quand a être désintéressé, cela n'existe pas."

darkbaron a écrit : Messire, avec tout mon respect, je ne suis peut-être pas noble, mais encore moins stupide. Je sais qu'elle est en âge d'être mariée, que des prétendants se bousculent et que vous confierez sa main à celui qui servira vos intérêts. En attendant, vous désirez qu'elle reste sagement en place.

Je ferai néanmoins comme vous le désirez car je tiens à elle et veux la voir heureuse. Maintenant, si vous permettez... Je dois préparer le banquet avec les autres serviteurs et risque d'être réprimandée si je n'y vais pas rapidement, donc j'aimerais m'y rendre immédiatement, messire."

Elle s'inclina et s'apprêta à partir.
Enguerrand se départi de son charme naturel et son visage devint sec.

"Votre respect? "Stupide"? Du respect, jeune femme, je vous en propose, je suis près à vous en donner, et vous considérez l'offre que je vous fait avec désinvolture.
Quand a être réprimandée si vous ne retournez pas sur le champ aux cuisines, je ne crois pas, non. L'intendant Manso vous avait spontanément désigné pour nous divertir, mon demi-frère et moi... Si nous l'avions écouté, nous ne serions qu'au hors d'œuvre. Mais je vous l'ai dit, des chevaliers, je n'ai pas les manières.

Mais courrez-donc, si vous prétendez décider quand notre conversation s'achève."


Enguerrand était il vraiment aussi contrarié qu'il en avait l'air? Oui et non. Que Fadira fasse preuve d'acuité mentale et nourrisse l'envie de faire jeu égal en malice est une chose, mais jamais, non jamais, il ne pouvait laisser la frontière invisible entre la noblesse et les gens de peu remis en cause: Le vernis social était la seule véritable armure qu'il possédait. La croyance des communs envers la noblesse ne devait souffrir aucun doute.
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darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14927Message darkbaron
31 mars 2013, 18:24

Fadira s'éclaircit la gorge et lui répondit en le regardant dans les yeux :

"Oui, je vais y aller, messire, mais permettez-moi avant de répondre à vos dernières questions.

Oui, Lysanor aime les hommes et les femmes. Ce n'est pas avec moi qu'elle a eu ses premiers émois car je ne suis là que depuis quelques mois à peine alors qu'elle a découvert l'amour des femmes il y a quelques années. En fait, nous avons toutes les deux initié notre relation."

Elle sourit et ajouta sur un ton quelque peu sarcastique :

"Vous semblez ignorer tout ce qu'il peut se passer dans l'intimité des jeunes demoiselles, quand des jeunes filles sont entre elles..."

Elle rit doucement et retrouva un ton sérieux, voire même amer, avant de passer à la suite :

"Ce cher Manso ferait n'importe quoi pour votre bon plaisir, mais je suis loin d'être aussi soumise que lui à qui que ce soit. Certes, je servirai sérieusement et fidèlement ce château et Lysanor tant qu'il le faudra, mais je n'accepterai jamais d'être touchée de la sorte, pas après ce qu'a subi ma famille.

Je ne m'offre qu'à ceux qui me laissent la possibilité de refuser, et Lysanor est ainsi. C'est pour cela que je l'aime et la respecte."

Après ces dernières paroles, elle s'avança vers la porte pour sortir. L'heure du banquet était effectivement proche...

Asdel
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14928Message Asdel
31 mars 2013, 19:19

Vérole revient au castel Aversin un peu avant l'heure du dîner, après ses visites vespérale. Dame Lorrimor avait saisi le message, bien qu'à son accoutumée elle avait dédaigné Vérole. Pourtant, il lui servait bien, et puis, ils étaient pareils, des chiens au service d'un maître exigeant, qui pouvait faire ou défaire ce qu'il leur avait offert comme on enlève un os à un dogue pour le rendre plus hargneux. Même si dans ce cas il risquait fort, que ce soit avec sa maîtresse ou son garde du corps, de perdre quelques membres dans l'opération.

Il traversait donc les courtines et autres couloirs sombres, se frayant un passage dans la foule agglutinée pour le banquet. Vérole détestait ces occasions, mais il allait surement avoir droit à passer une partie de la nuit aux cotés de son maître.
Le guerrier avait décidé de faire son rapport avant le dîner. Il grimpa donc quatre à quatre les marches, bousculant les commis et les serviteurs peu empressés de s'écarter sans se soucier de leur jurons ou de la haine mêlait à la crainte qu'il sentait dans son dos quand ils s'étaient rendus compte que c'était lui qui était passé, vers la nouvelle chambre d'Enguerrand.

Il eut le plaisir et la surprise de croiser la jeune servante Fadira, un beau brin de fille, mais qui devait être méchante comme une vipère vu le regard furibond qu'elle lui lança au passage.

Après avoir toqué à la porte, il entra dans le même mouvement. Il regretta un peu de ne pas avoir attendu en voyant le visage de son maître pincé et fermé, presque rouge de colère face à cette intrusion. Était-ce du au passage de Fadira ? Vérole n'en savait rien, mais vu le regard noir qu'Enguerrand lui jeta avant de recomposer sa mine, il décida, par prudence, d'aller au fait.

"Les hommes sont prévenus messire et ils agiront avec diligence. Il y a déjà des rumeurs qui circulent, c'est presque une armée qui va venir sous nos murs d'après ces fous de marchands. Mais les informations ne sont pas sûres...Cependant, en recoupant les informations, il semblerait qu'il y ait une grande part du gratin de la cour des Dragons...Dont des gens étranges, une femme aux yeux vairons et un albinos. Me regardez pas comme ça, j'en sais pas plus, il est trop tôt et vous le savez bien. Autre chose ? Ah oui, il parait que ce n'est pas un Targaryen qui mène la danse...Un gars brun, mais je n'ai aucuns noms pour l'heure à vous fournir messire"

Vérole parlait lentement, se gardant de faire tout réflexion qui aurait pu importuner Enguerrand quant à la situation de la jeune demoiselle. S'était-elle refusée à lui ? Se servait-t-il d'elle pour espionner sa sœur ? C'était la première fois que le sicaire avait vu Enguerrand seule avec cette femme, mais il gardait bien au chaud ses pensées, pour mieux les analyser plus tard...Après une discrète enquête.

Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14931Message Eoin Mac Aoidh
01 avr. 2013, 12:02

Après l'entrevue avec Enguerrand, Siegwulf rejoignit le château. Il se mit en quête de son épouse pour lui raconter ce qui s'était passé, et au passage pour visiter un peu les lieux, s'y retrouver. Il lui semblait que les Nordiens allaient y rester plus longtemps que prévu, autant se familiariser !
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
La lutte pour le pays était farouche.
Bien qu'ils fussent massacrés, ils tuèrent,
Jusqu'à la fin du monde, ils seront honorés."

-- Aneirin Y Gododdin XC

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