[ Osniria Chap 1 ] Célébrations de la Déesse-Araignée

Les sujets abandonnés par leurs meneurs disparus ou ne souhaitant pas conclure. En attente de conclusion pour être fermés, ou d'une éventuelle reprise.
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Kervan
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[ Osniria Chap 1 ] Célébrations de la Déesse-Araignée

Message : # 3483Message Kervan
15 juin 2011, 00:20

[HRP ] J'ouvre la Chronique des Elfes Noirs, vous pouvez répondre même sans avoir terminé les détails de votre fiche, mais je ne posterais la suite que ce week end au plus tôt, et une fois les fiches terminées. Par ailleurs, le rythme risque d'être un peu lent durant l'été... N'hésitez donc pas à prendre le temps de faire vos réponses. Si vous voulez des précisions sur un lieu ou sur le physique d'un pnj pour un post, n'hésitez pas à demander sur le bavardage ou par mp...

Et voici l'ambiance pour apprécier l'introduction : http://www.youtube.com/watch?v=JE1111gF2Qc [/HRP]




10366, Lebras, XIV.


L'heure était venue d'y aller.


Bientôt, dans la grande cour inférieure de Dacumundo la ténébreuse, à minuit précise, et ce pour vingt quatre heures, aurait lieu la célébration la plus importante de l'année. Dans moins de trente minutes désormais, lorsque la dernière étincelle de lumière dans les yeux rouges de la Veuve Noire que représentent les facades du Temple Arachnéen de Lolth s'éteindrait.


Sa tunique des grands jours était impeccable, il s'était vêtu majestueusement pour l'occasion, et les liseré sur son col reflétaient parfaitement la grandeur qu'ils allaient acquérir ce soir. L'excitation commençait à poindre dans ses entrailles, mais il attendait sa chère et tendre. Et voila qu'elle descendit, triomphale et sublimée par les courbes rouges sang qui soulignaient ses formes, les marches ornées d'une toile ambrée de l'escalier du Hall du Manoir. Lorsque la main rèche de son épouse vint se lover dans la sienne, il l'invita d'un signe de tête, et tous deux, dans une harmonie parfaite traversèrent le Portail vert nimbé de reflets grisatres. Quelques secondes plus tard, les portes de leur Maison s'ouvraient, les laissant ainsi découvrir la voute caverneuse de Dacumundo.


Dans la pénombre, des rumeurs filtraient, des sifflements et des claquements secs, des chuchotements aussi, nombre d'elfes noirs circulaient dans les ruelles pavées, convergeant presque tous vers le centre. Depuis la tombée de la nuit, les esclavagistes avaient rangé leur matériel de travail dans les cages et compartiments qui leur étaient destinés, et l'on ne croisait plus que les êtres de noirceur...


Ils avançaient, en symbiose totale. Bras dessus bras dessous, ils ne firent pas de détour - être en retard le jour de leur promotion tiendrait du sacrilège - et pénétrèrent bientôt dans la grande cour. Sur le parvis du Temple de la Déesse Araignée. Leurs pas résonnaient différemment des autres, plus voluptueux, plus majestueux aussi. Ils traversèrent les semblables fievreux, passant aux côtés d'attroupements, reconnaissant là telle Noble Maison, la telle Maison Inférieure, et les toisant d'un regard rempli à la fois de mépris et de jouissance. L'excitation augmentait à chaque pas, non seulement la sienne, mais celle de sa dulcinée de même. Il sentait son poul au contact de sa main...


Chaque année, le quinzième jour de Lebras était marqué d'une croix rouge sang, la célébration pendant vingt quatre heures de l'ascension de la Déesse Araignée, la Reine des Elfes Noirs, la Reine Araignée, Lolth, au statut de divinité. Durant ces vingt quatre heures, la ville ténébreuse vivait de plaisirs sadiques, de tortures, de luxure et d'infamies, durant vingt quatre heures, la population faisait souffrir les pires moments aux esclaves et aux prisonniers. Durant vingt quatre heures, c'était le Chaos organisé, pour le plus grand plaisir de Lolth et de ses pretresses.


Bientôt, viendrait le moment fatidique du discours d'ouverture de la Prêtresse Suprême Jhaelbryna T'sarran, le plus haut échelon avant le trone royal dans le Sombre Culte de la Déesse-Araignée. D'un moment à l'autre, son haut fait, mieux encore, son exploit serait révélé à toutes et à tous. Il appréciait la musique, et ce soir, il signait son ouverture... Espérant dans la peur et le trac qu'elle serait du gout de sa bien aimée, et de tous ses spectateurs amassés autour de lui. Son coeur obscur battait la chamade, de plus en plus vite, jusqu'à ce que la lumière rougeoyante des yeux de l'Araignée ne vacille.


Minuit. Ouverture en Meurtre majeur.


10366, Lebras, XV.


Un murmure d'étonnement parcourt l'assemblée, soupoudré d'un soupçon d'angoisse. Les portes du balcon qui devraient s'ouvrir sur la Prêtresse Suprême restent majestueusement closes. Les secondes s'égrènaient, mais toujours rien. Le murmure se fit plus fort, roulant dans les rangs, gonflant au fur et à mesure qu'il passait de bouche en oreille...


La tension était insoutenable, tout se passait comme prévu jusqu'à lors, mais trente huit secondes étaient bien trop. Cela fait au moins trente neuf secondes que cela aurait du arriver. Sa délivrance. Leur avènement. Sa main écrasait presque celle de sa compagne, qui le lui rendait bien, sa peau rèche était compressée sous le coup de l'attente, de l'angoisse, du trac...


Soudain, les portes de l'étage supérieur du Temple – La machoire de l'Araignée-Temple – s'ouvrirent. Laissant place à quatre personnes de sexe féminin. Toutes portaient la robe rouge et blanche marquant leur statut de Grande Prêtresse de Lolth, et chacun pouvait lire la haine dans leurs pupilles rouges sang. Du haut du balcon, l'une d'elle parla, d'une voix sèche et impérieuse. Elle n'élevait pas la voix, mais pourtant chacun l'entendait comme s'il était à quelques pas d'elle, et tous pouvaient percevoir son souffle glacial dans leur nuque.


"Mes Soeurs, mes frêres... Inclinez vous devant notre majesté! LOTHERIND!!!"
Dernière modification par Kervan le 16 juin 2011, 21:54, modifié 1 fois.

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Iris
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Message : # 3487Message Iris
15 juin 2011, 08:54

Etherae Dalael avait reçu l'instruction d'Istorvir Dalael, aïeul de la Maison Dalael, de se tenir avec Synttyrr Dalael et son frère Jaggred Dalael aux célébrations en l'honneur de la Déesse Araignée Lolth. Elle avait intérieurement noté que les deux hommes cherchaient tous les deux à exceller dans le même domaine, celui de la discrétion et de l'assassinat et se doutait que ça finirait mal entre eux, l'un l'emporterait forcément sur l'autre... et comme elle éprouvait tout de même une forme de tendresse pour son frère aîné, elle espérait qu'il ne serait pas tué, tout en sachant pertinemment qu'il valait mieux pour elle ne pas s'en mêler pour sa propre sécurité.

D'après ce qui lui avait été dit, elle retrouverait possiblement durant la fête :
  • Ginafae Dalael de l'Ordre de la Toile,
  • Jhulae Dalael, fille de la défunte Haelra Dalael
  • notre Prêtresse de Tiamat Olorae Dalael,
  • Erelda Dalael et Larynde Dalael ses acolytes
Que savait-elle d'eux ? De leurs ambitions, de leurs vices, de ce qu'ils savaient ou pensaient d'elle ?

De même il avait été demandé de passer outre les "légères mésententes avec les Maisons Khalazza et Hyluan", mais quelles étaient-elles ? ... En fait Etherae comprenait l'instruction en question comme une demande de ne pas faire d'esclandre pour que la Maison Dalael n'ait pas à perdre la face tandis que le but était de satisfaire la Déesse de son peuple.

Il était question de se montrer en bons termes avec "nos amis des Maisons Dhuunyl et Glannath", cependant ce n'était pas elle qui risquait de manquer de respect à quelqu'un, sa stratégie était plutôt de disparaître, d'écouter et d'être imperméable autant que possible. Elle prenait beaucoup sur elle et se donnait du mal pour garder ses pensées et ses émotions bien à l'abri. Par malheur pour elle, son goût de l'art et de la musique semblait aller de pair avec une sensiblerie largement méprisée par une société qui trouvait jouissif de se livrer à la torture. Pour ne pas attirer l'attention sur son dégoût de ces pratiques, elle avait appris à mentir, pratiquement en permanence, et ne laisser paraître aucune émotion sur son visage, maîtriser ses expressions vers une sorte de neutralité absente. Si on pensait qu'elle cherchait l'inspiration pour jouer ou composer, ça lui irait très bien. Ce n'était même pas toujours faux d'ailleurs, se retirer dans son monde intérieur de poésie et d'accords harmonieux était un moyen pour ne pas devenir folle ou sombrer dans le désespoir, ou pire : se résigner à devenir comme les autres autours d'elle, par nécessité, habitude ou nihilisme.

...

Préparant les festivité, la jeune Etherae prit le parti de porter sa plus belle tenue, une robe néanmoins confortable. Un jeu de dentelles blanches découpées en contraste avec sa peau sombre sur les bras, poitrine et torse, près du corps, et se mêlant progressivement avec une toile plus flou, cousue pour souligner jusqu'aux hanches, et puis ensuite s'évaser amplement, ne gênant pas ses mouvements et permettant de toujours avoir une fine dague au moins sur elle. Non qu'elle pensât risquer vraiment quelque chose, mais se promener sans aucune arme était assez imprudent. Comme bijoux, elle se contentait de sa parure d'opale, sobre, un collier en partie rigide, près du cou qu'elle portait souvent avec un bracelet assorti. Pour la coiffure, un jeu de nattes qui dégageaient le visage et permettait de bouger vivement sans avoir à se soucier d'être gênée par sa chevelure dans les blancs à reflets argentés, tombant en vagues et boucles souples dans son dos. Pour finir, un manteau-cape, d'un tissu noir moiré d'un tissage de qualité, tombant bien, toute la subtilité étant dans le jeu des textures et structure, à capuche et qui pouvait la couvrir entièrement. Après tout son idée était d'avoir à éviter de se mêler de trop près aux festivités, il fallait au moins pouvoir disparaître sans attirer l'attention...

Se considérant dans le miroir elle songea avec un amusement blasé qu'elle s'habillait comme elle pensait : cacher une blancheur éclatante d'oie à plumer sous un manteau sombre qui la dissimulait à la vue.

...

Dans la foule attendant le discours de la Reine Araignée, Etherae se tenait près des membres de sa Maison, un peu en retrait, une habitude. Elle nota l'énervement dans la foule mais demeurait imperturbable, droite, capuche tombant dans son dos, cheveux qui cascadaient dessus, visage neutre, une main posée sur l'autre, attendant avec sans doute une expression un peu absente, paupière légèrement baissée.

En vérité elle était plutôt stressée, en avait assez et voulait que cette journée, enfin, ces 24H de pénibles célébrations touchent rapidement à leur terme. Elle réfléchissait déjà aux mensonges qu'elle sortirait tôt ou tard pour expliquer qu'elle allait à tel endroit, en restant vague, pour éviter d'avoir à supporter de regarder ses semblables torturer, violer, s'unir avec bestialité et méchanceté. Elle savait assez bien dissimuler et les gens allaient être occupés, il n'empêche, cette fête l’écœurait et elle souhaitait que ça ne se sache pas, se donnait du mal pour cela... Et cet objectif personnel de dissimulation tendait déjà tout son esprit qui n'avait que faire de la pompe.

...
Annonce a écrit :"Mes Sœurs, mes frères... Inclinez vous devant notre majesté! LOTHERIND!!!"
Lotherind, la Reine des Elfes Noirs, maîtresse incontestée de Dacumundo.

Etherae suivit le mouvement des huiles de sa Maison, faisant sa révérence comme il se devait...

...

De manière générale, pour l'instant Etherae n'a aucune raison de faire autre chose que suivre le mouvement, ce à quoi elle s'applique avec un air absent et pourtant une grande vigilance, compte tenu de ses moyens bien sûr.
Meneuse : Ombres d'Esteren | Dragons
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Thalgrim
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Re: [ Osniria Chap 1 ] Célébrations de la Déesse-Araignée

Message : # 3488Message Thalgrim
15 juin 2011, 10:12

Comme l'avait demandé l'aieul de la maison Dalael, Jaggred se tenait dans la foule au coté de sa soeur. De toutes façons, il serait certainement venu de son propre chef. Non que le culte de Lolth l'intéresse outre mesure, il n'avait jamais vraiment apprécié cette déesse, peut-être par pur défi dans une société où elle était la reine incontesté. Et puis franchement, vénérer aveuglément une araignée, très peu pour lui. A choisir, Tiamat avait quand même plus de gueule, dans tous les sens du terme d'ailleurs. Le jeune drow s'imagina un instant à quoi ressemblerait la cérémonie si elle avait lieu devant un Dragon-Temple.... avant de secouer distraitement la tête: à la réflexion, ça ne donnerait peut-être pas un bâtiment de très bon goût. Revenu à la réalité, Jaggred se rappella la raison pour laquelle il aimait ce genre de rassemblement: dans une foule, il était si facile de laisser ses mains de promener et délester les imbéciles de leurs richesses. Le roublard balaya du regard les personnes autour de lui, peut-être que sa prochaine victime se trouvait déjà tout près de lui? Bien sûr Istorvir Dalael avait insisté sur le fait qu'il ne fallait offenser personne.... mais il s'agissait simplement de ne pas se faire prendre, comme toujours en fin de compte.
Pour l'occasion, Jaggred était vêtu d'une ample tunique noire et violette à la bordure argentée, ainsi que d'un pantalon assorti. Une tenue sobre et fonctionnelle, comme il les affectionnait. Parfaite pour glisser une dague dans une de ses manches et quelques dards à sa ceinture. Le jeune drow avait rassemblé ses cheveux blancs avec un catogan et ses yeux rouges brillaient d'excitation à la pensé des prochaines 24h.
Lorsque la reine Lotherind fut annoncée, Jaggred fit la révérence comme il le devait à sa souveraine.

luciole
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Ca sent le sapin....

Message : # 3512Message luciole
16 juin 2011, 12:10

A quelle heure s'y rendre?
Telle était la question qui titillait l'esprit de Zarelna. Repoussant d'un geste contrarié le papier sur lesquels courraient les mots de son frère, elle songeât aux différentes possibilités. Silk, non loin d'elle ne s'inquiétait pas de l'altération de l'humeur de sa maitresse, et descendit jusqu'au sol, abandonnant la toile qui recouvrait le plafond de la chambre pour s'approcher d'elle.
La drow repondit à la sollicitation muette et machinalement laissa ses doigts se glisser entre les poils noirs de l'Araignée, admirant comme toujours la douceur de l'animal.
Y aller trop tôt n'était pas envisageable. Cela aurait signalé un empressement, une attitude bassement servile. Et de se faire remarquer pour cela.
Trop tard... cela permettait de se fondre dans la foule. A condition de ne pas arriver TROP tard justement. Il était juste impensable de rater le début de la cérémonie.

Non, il fallait y aller juste au bon moment, lorsque la foule ne serait pas assez dense pour les empêcher de leur laisser la place lorsqu'ils passerait, mais avec suffisamment de latence pour pouvoir observer en arrivant. Gouter à la tension et l'excitation montante. Savourer la façon dont elle serait perceptible chez tous.

Pour la plus grande Gloire de Lolth

Une petite moue de contentement apparue sur les traits fins de la jeune drow. Pourquoi s'inquiéter de cela au fond. Elle avait toute confiance en son frère pour avoir une maitrise parfaite du timing. Il déteignait peut-être plus sur elle que la druide n'acceptait de l'admettre. Son alter-ego masculin, son sombre jumeau.

La missive du patriarche Emmon n'avait été qu'un rappel...Un sourire cruel étira les lèvres de Zar'... Bien évidement qu'elle se serait rendue à la cérémonie. Les festivités en l'honneur de la Déesse Araignée n'étaient pas négligeables. Jour de liesse malsaine pour tous les habitants de Dacumundo. Réaffirmation de la suprématie naturelle des drows sur les races vivantes, et du droit des dominants à profiter des plus faible. Tel était l'ordre normal des choses. Depuis toujours.
Les plus faibles se soumettaient aux prédateurs plus importants.

Et les drows étaient le maillon supérieur de cette chaine.
En toute objectivité.

Il était temps de s'y préparer. La Dhuunyl se dirigea souplement vers l'un des placards de la pièce. La pudeur n'était qu'une invention de l'esprit, pourquoi tenter de cacher ou de dissimuler un corps qu'elle savait plus que désirable. Mais les voiles et vêtements avaient un avantage, autre que protecteur, et ce que dissimulait un tissu au bon endroit pouvait se montrer bien plus suggestif que n'importe quelle courbe.
Ou plus mortel. Comme la dague qui dormait contre sa cuisse.

Pour ce soir, elle ferait honneur à sa Maison.

Rouge sombre, presque noire serait la robe. Pourpres les reflets du tissus. Le dos était largement échancré, et sur l'épaule, une broche d'onyx représentait une araignée qui semblait y dormir. Les manches allaient en s'évasant, soulignant la finesse de sa taille, et on ne pouvait que deviner les deux petits dômes de chair sur sa poitrine.
La chevelure soigneusement brossée retombait en cascade sur les épaules nues.
Il ne manquait plus qu'une seule chose pour que le tableau soit parfait.
Un bruit de pas derrière elle. Une seule personne peut rentrer sans que Silk ne réagisse...

J'ai falli attendre...
Le taquine t'elle, sans se retourner.
Le souffle d'une respiration dans son dos ne l'étonne pas, pas plus que le contact léger d'une main à la base de son cou tandis que le fermoir de sa chaine se referme sous les doigts habiles de Sophian. Un murmure effleure son oreille :
Aussi désirable qu'un fruit. Aussi trompeuse que la toile qui s'interpose. Aussi dangereuse que l'araignée qui guette.
Le pendentif d'onyx repose maintenant sur sa poitrine, juste au-dessus de l'échancrure des seins.
La simplicité de la mise n'en gâte en rien la richesse et elle sait parfaitement qu'ainsi elle n'aura pas l'air d'une parvenue au sein de sa caste.

C'est en symbiose que les jumeaux à la peau sombre arrivent au temple.
C’est sans se presser qu’ils ont parcourus les avenues vides. Certains des croisés sont connus, d’autres ne méritent pas qu’on retiennent leurs noms. Les membres des Nobles Maisons sont jaugés selon les alliances actuelles de la leur. La destination est commune de toute manière.

Mère…

Saluer respectueusement celle qui les a mis au monde. La présence de Merenid n’est pas si courante que ça pour qu’elle puisse être négligée. Et elle joue depuis bien plus longtemps qu’eux à cette partie mortelle qu’est la vie d’un drow. Elle n’omet pas de saluer également les membres de leur famille. Ce ne sont pas de grandes effusions, ni des embrassades, ce ne sont pas les habitudes, pas plus en public qu’en privé. De simples sourires échangés et des inclinaisons de la tête plus ou moins marqués en fonction de la personne sont bien plus appropriés. A la fois discret et déférent. La drow reconnait leur autorité et s’y plie sans arrières pensées… pour le moment. Il n’est pas mauvais d’avoir de l’ambition, mais il faut être patient, attendre sans rechigner son heure… et la savourer lorsqu’elle arrive enfin.

Les yeux de l’araignée ne devraient plus tarder à s’éteindre. Bientôt, bientôt commenceront 24 heures de réjouissances pour les suivants de Lolth. Zarelna ne peut s’empêcher d’anticiper les plaisirs qui vont suivre, réaffirmation de leur position supérieure. La lumière des pupilles rouges commence à décroitre.. Elle sent son cœur accélérer légèrement. Bientôt…

La Prêtresse Suprême ne devrait plus tarder à apparaitre… La tsarran….

Rien…

Froncement de sourcils…. Que… ? Elle échange un coup d’œil rapide avec son frère mais il ne semble pas plus comprendre qu’elle.
L’attente n’est pas longue, et la porte du Temple s’ouvre, laissant apparaitre les quatre Grandes Prêtresses… Ce n’est pas normal.

La.. Reine ?!?
Comme tous Zarelna s’incline devant leur suzeraine qui approche.
Que s’est il passé !?! Que se passe t’il ?!?
Ne te fie pas à tes yeux mon vieux. Tout ce qu'ils te montrent ce sont des limites: les tiennes.

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Thanatologos
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Re: [ Osniria Chap 1 ] Célébrations de la Déesse-Araignée

Message : # 3535Message Thanatologos
17 juin 2011, 20:55

Une odeur de soufre trainait dans cette sombre chambre. Exotique, forte, acide. Elle semblait émaner d'un poêlon au centre de cette petite pièce si propre. De ce poêlon, aucune lueur n'était émise. Juste l'odeur sulfureuse qui asséchait la gorge, imprégnait les narines et brulait les yeux. Cependant, rien à voir avec les terribles brulures que provoquaient l'astre dévastateur aux yeux d'un drow.

Une inspiration, une expiration. Calmes et tranquilles. Un drow était assis à une petite chaise, au coeur de cette pénombre. Un petit sourire mélancolique aux lèvres, le jeune Dhunyyl était accoudé, rêveur devant son grimoire entrouvert et achevait la relecture de sa troisième composition. Pour tous il était Sophian, pour lui - et peut-être un peu pour sa soeur jumelle- Psofiodém'étaèr.

Les deux braises rouges éclairaient une page remplie de lignes finement tracées dans de l'elfique stylisé selon un style propre à son peuple, style plus proche par ses idéogrammes de l'ancien elfique, du temps où drows et elfes n'étaient qu'un seul et même peuple. A droite, une page vierge. La partition n'était pas encore posée sur le papier.

L'inspiration créatrice. Sophian aimait l'équilibre et l'équilibre devait subsister quoiqu'il en soit : c'était là la seule règle qu'il s'imposait lors de sa composition. A la création devait suivre la destruction. Ou l'inverse. Il se souvient qu'à ses débuts, il se contentait de léguer au feu chacune de ses oeuvres pour respecter cet axiome. Mais depuis peu, elles subsistaient sur le papier, car à la poésie avait succédé la musique. Et la musique avait droit à la page de droite. Toute composition ne recevant pas gracieusement sa portée de la main de notre poète et de son encre, était vouée à la destruction. Celles qui avaient cet honneur recevaient le bénéfice d'une place dans l'ouvrage de Sophian. Car ainsi, l'équilibre était. Destruction pour création, création pour destruction.

Sophian caressa les trois plumes qui étaient parfaitement et délicatement posées sur le bord de la table. La première, la noire, naturelle, sans artifice aucun, comme sa poésie qui de son esprit se posait sur le papier par une simple pression. La deuxième, la Jaune, qui semblait encore neuve avait été arrangée à l'aide d'un petit os de poisson commun des profondeurs de l'outre-terre. Enfin, la dernière, la blanche à pointe d'acier, la vierge, jamais ternie, toujours invincible. Elle était le diapason de l'ouvrage du drow et avait le privilège de le suivre partout où il allait et trouvait sa place dans une couture intérieure du long manteau brodé d'argent, rouge sombre qui donnait un si mystérieux aspect au poète.

"Plus d'encre..."
Cette sombre parole, aussi brulante que l'atmosphère de la petite chambre, sonnait comme un glas au coeur de la sombre Dacumundo. Aux côtés de l'encrier noir, le petit flacon eut frissonné s'il eut été doué de sens au contact de la main de Sophian. Cette main se referma autour et inséra la petite fiole dans une encoche de son vêtement.

Dans un grincement macabre la chaise recula. Sophian marcha jusqu'à l'armoire finement ornementée au coin de la pièce. Ses vêtements tombèrent le long de son corps. Un chemisier noir ébène sans fioritures ni ornement, telle serait la tenue de ce soir. Un petit ruban blanc en soie pour nouer le col seul élément à la fois formel et décontracté. Des chausses de tissu noir qui masquaient deux dagues si bien aiguisées qu'elles eurent été capables de blesser celui qui les eut effleuré. Le fourreau de son stylet à manche cyclique alla trouver son fourreau le long de son bras gauche, et, enfin, le manteau rouge sang recouvra ses épaules pénétrant ses bras sombres. Il était temps. Le loquet de la porte s'ouvrit dans un écho sinistre et le visage souriant du Dhunnyl apparut dans l'embrasure.

D'un pas lent, il traversa le palier déjà désert sans accorder le moindre regard qu'à autre chose que la porte tout au bout de ce couloir. La chambre de sa soeur Zarelna.
Pourquoi? Pour honorer la missive de l'archiviste ; le drow gloussa en posant la main contre sa bouche, pour empêcher le bruit ridicule qui en émanait, lorsqu'il riait, d'en sortir. Pour honorer Lolth aussi. Lolth... Loin d'être un fanatique comme beaucoup de ses semblables, cela faisait des années que Sophian avait commencé à effectuer un mémoire sur la reine araignée... Ou plutôt sur une philosophie qui en découlait. Car le Dhunnyl méprisait le fanatisme, et au lieu de cela, préférait s'intéresser aux situations qu'engendraient l'adoration des drows à la déesse araignée, passant par certaines fois les frontières de l'hérésie. Fort heureusement, ses écrits étaient bien cachés... et surtout incompréhensibles d'un non-érudit. Son temps passé dans les bibliothèques de Dacumundo avait été bien exploité. Avant de tendre la main vers la poignée, le drow songea en riant presque, que le premier qui lirait son oeuvre serait aussi le dernier. Mais passons sur les plans de Sophian, il sera tout temps d'en parler plus tard. Pour l'heure, le drow pénétrait dans la chambre de sa soeur Zarelna.

Toutefois, Lolth était la matriarche suprême et devait être honorée comme il se devait. Le drow pensait, en voyant sa soeur, en train de se vêtit devant lui, et son compagnon arachnidesque qui le fixait attentivement de ses petits yeux, que ce couple respectait fort bien la règle du jeu. Il ne broncha pas et s'approcha doucement dans son dos.

"J'ai failli attendre", murmura la voix piquante d'ironie de sa soeur.

Un sourire encadra le visage de l'elfe noir. Charmante. Il se plaça juste derrière sa soeur tout doucement et saisit tout doucement le fermoir de la chaine du pendentif en onyx dont il lui avait fait gracieusement don. Le cliquetis retentit, n'ôtant rien à la solennité de l'instant. Le drow résista à l'envie de baiser le cou du seul être pour lequel il éprouvait quelques sentiments. Mais admettre cela dans une telle société... On lui dirait que ses vers lui sont montés à la tête. Sophian baissa la tête et soufflé à l'oreille de la soeur aimée :

" Aussi désirable qu'un fruit. Aussi trompeuse que la toile qui s'interpose. Aussi dangereuse que l'araignée qui guette. "

Ces mots avaient écarté le désir de sa tête pour un temps, et, sans rien laisser paraitre, avec son calme habituel, il proposa son bras à sa Zar'.

C'est en symbiose que les jumeaux à la peau sombre arrivent au temple.
La traversée des rues sombres et exceptionnellement vides de Dacumundo se fit sans encombre. Sophian aimait ces instants où la solitude régnait en maîtresse, au dessus d'eux, au dessus des Drows, au dessus de Lolth. Seuls restaient lui et sa soeur, telles deux mantes religieuses prêtes à dévorer leur proie, et quelques gens de toute façon peu dignes d'intérêt, puisqu'ils allaient, dans le pire des cas, les retrouver dans les heures qui allaient suivre.

Sophian salua sans emphase les membres de sa famille, toutefois avec le respect qui leur était du. En croisant le regard avec sa mère, il s'empressa de baisser les yeux devant le regard de sang de Merenid ;

* Mère... Quand donc sera-ce à vous de brûler sur le bûcher des vanités, songea-t-il avec délectation.*

Sophian restait poète, l'observateur froid qu'il avait toujours été. Ryltal était là aussi et conversait avec d'anciens membres de l'académie. Sophian les salua très brièvement et put lire chez quelques uns de ses interlocuteurs un sourire lourd de sens en le voyant, qu'il ne releva pas, mais rangea dans un coin dans son esprit. Instinctivement, son doigt effleura l'encrier à l'intérieur de sa veste.

Non. Sophian ne souhaitait pas rester avec eux. Pour l'heure, il choisissait le bras de Zar'. Soudain, les pupilles de l'araignée s'estompèrent. Le temps était venu ; la célébration allait pouvoir débuter. Jhaelbryna T'sarran, la plus fanatique et ambitieuse de toutes, allait faire son apparition pour sonner l'introduction d'une nuit extraordinaire pour le poète en quête d'inspiration.
1 seconde. C'est déjà trop. Comment? N'est-elle point ponctuelle? Voilà qui va l'affaiblir aux yeux des autres drows. Ou elle prépare quelque chose pour asseoir définitivement son autorité? Quelque chose de spectaculaire?.. Non cela fait déjà 15 secondes. Que se passe-t-il? Ce n'était pas normal? Il jeta un regard en biais interrogatif à Zar'. Mais non, elle ne semblait pas comprendre elle non plus.
Mais? Les grandes prêtresses??? Mais? C'est sans précédent ! Le cerveau du drow fonctionnait au maximum pour essayer de démêler ces fils d'incongruités... Mais il ne pouvait pas se l'expliquer...

Lortethind? La reine?
Pas d'hésitation, pas de protestation. Un genou à terre ou la mort, voire pire.
"Vo solcando un mar crudele
Senza vele
E senza sarte,
Freme l'onda, il Ciel s'imbruna:
Cresce il vento, e manca l'arte,
E il voler della fortuna
Son costretto à seguitar." Artaserse, aria di Arbace

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Avrock
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Re: [ Osniria Chap 1 ] Célébrations de la Déesse-Araignée

Message : # 3702Message Avrock
22 juin 2011, 13:18

Shynttyr s'était longtemps préparé pour cette fête, que ce soit au fond de son laboratoire d'apothicaire ou en société. Pour le grand soir, il s'est vêtu de ses plus beaux atours : une chemise d'un blanc immaculé qui s'harmonise parfaitement avec ses cheveux tiré en arrière en un chignon à la samurai, et son armure de cuir noire laquée finement ouvragée dont les liserais de cuivre rouge font écho à ses yeux. Pour achever le tout, il s'est passer dans une ample cape noire soyeuse, lui permettant de cacher facilement ses armes et fioles.

Comme toujours, jamais en retard et jamais en avance, Shynttyr s'est présenté comme beaucoup d'autre de sa "famille" et de son peuple sur la grande place pour le début des festivités. Accompagnant Etherae et Jaggred comme l'avais demandé l'aïeul Istorvir Dalael, c'est avec une certaine impatience qu'il attend l'arrivée de la grande prêtresse. Lorsque celle-ci se montre enfin, il s'incline devant elle.

De toute façon, ici, seul compte la puissance, alors autant faire profil bas le temps que des opportunités nouvelles s'ouvrent à lui. Shynttyr compte bien utiliser cette nuit pour se créer de nouvelles opportunités...

HRP a écrit :Je ne suis guère inspiré pour faire une longue tirade... En espérant que cela ne te gène pas ;)
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Re: [ Osniria Chap 1 ] Célébrations de la Déesse-Araignée

Message : # 3725Message Kervan
22 juin 2011, 20:44

[HRP] Encore un gros RP pour terminer l'introduction, et maintenant, vous pouvez commencer à jouer... Par ailleurs, c'est normal si vous n'avez que peu d'information pour le moment, je voudrais faire en sorte qu'elles arrivent au fur et à mesure, afin que non seulement vous découvriez, mais aussi que vous puissiez affiner vos "plans" avec les informations que vous aurez découvertes... ( Et je vous invite à les découvrir en jeu... )[/HRP]


Bingo! Non seulement il avait touché en plein mille, mais en plus, ce n'était pas une Grande Prêtresse qui annoncerait la nouvelle, mais la Reine en personne. O joie. Il sera plus fort encore la main rèche et dessechée de sa compagne, et s'agenouilla en même temps qu'elle, en même temps que la masse informe des spectateurs ébahis, ou simplement trop à la masse pour imaginer l'enjeu de cette présence.

La foule s'inclina sous l'ordre impérieux de Zilvra Dhuunyl, mais tous fronçaient de plus belle les sourcils, afin d'apercevoir au plus vite la silhouette de la Reine. Et quelques secondes d'un silence pesant plus tard, Elle vint, sublime dans un corset d'apparat teint de toutes les variations chromatiques entre le rouge sang et le violet lumineux, et lorsqu'elle parvint devant la foule, pendant un instant, tous cessèrent de respirer, tous furent époustouflés, jusqu'à ce que sa voix suave et mélodieuse comme une goutte de miel roulant sur la langue ne retentisse dans la caverneuse Dacumundo.

"Ilythiiris de Dacumundo! Moi, Lotherind, de la Maison Abbaeir, je félicite celui ou celle qui a réussit à détruire ou faire détruire Jhaelbryna T'sarran, je suis certaine qu'en cela il ou elle a fait sourire notre Déesse. En conséquence, je déclare ouverte la célébration de notre Déesse Araignée Lolth, et je vous souhaite aussi de profiter de ces heures pour suivre l'exemple qui a été donné ce soir..."

Long silence de la majesté, ouragan de rumeurs, de chuchotements, chacun parlant à son voisin, l'un discréditant la maison Abbaeir qui ne respecte même pas la Prêtresse Suprême de Lolth, l'autre félicitant au contraire la supériorité tactique de la même maison Abbaeir, qui profite de ce crime pour lancer les autres Maisons dans une guerre civile de 24 heures qui fera certainement tomber certaines pièces ennuyeuses de l'échiquier...

Cette annonce était du jamais vu. Pendant 24 heures, tous ceux qui auront des ennemis, et dans cette ville, tout le monde en a, aura peur d'entendre quelqu'un marcher sur ses talons, regardera dans son dos, pensera sentir la lame glacée du couteau froler son cou, aura un parfum acidulé de venin sur la langue, croira sentir l'odeur de l'ajida dans son breuvage. La psychose allait regner en maitre sur Dacumundo, pour une journée et une nuit, et ce pour le plus grand régal de Lolth.

Délice incommensurable pour son égo démesuré, un sourire fin et narquois sur les lèvres, il lache la main de sa compagne pour éclater d'un rire gras avant d'embrasser celle-ci dans un élan de jouissance. Il venait d'être reconnu par la reine, son acte avait inauguré ce qui deviendrait très certainement un festival de crimes et de messes basses, d'assassinats et de complots, de vols et de vendettas, un festival du Chaos! Le festival de Lolth, la Reine de la 66e strate des Abysses...

Et puis soudain, plus rien. Plus un son, tous s'agitaient, mais aucun son ne sortaient des lèvres des Elfes Noirs. Les plus vieux ou les plus observateurs auront vu les Grandes Pretresses incanter toutes ensemble un sortilège... Et la Reine reprit la parole, digne et diabolique.

"Mais gare aux imprudents! Dès la fin de la célébration, celui ou celle qui aura mis fin à l'existence de la Prêtresse Suprème sera chatié, et sa Maison bannie de Dacumundo et honnie par l'Elu de notre Déesse Lolth. Ainsi ira le sort de tous ceux qui auront laissé des témoins ou des traces. Vous avez 24 heures, mais ensuite, je ferais moi même en sorte que la justice de la Toile soit exemplaire..."

La guerre civile était lancée! Le festival pouvait commencer, maintenant, c'était chacun pour soi, et la plupart pensait – certainement à raison – qu'il valait mieux se faire assassiner maintenant que se faire chatier par la justice ensuite... Mais nul n'était près à se laisser planter un poignard dans le dos si facilement, l'occasion valait la tentative, et puis, c'était aussi une aubaine inespérée, de pouvoir aisément faire chuter une ou deux Maisons...

Côté Dhuunyl :

Regroupés près des premiers rangs se trouvaient quelques membres de la Maison Dhuunyl, on ne pouvait rater Merenid Dhuunyl, dans sa tenue d'apparat, une robe longue qu'elle devait tenir pour éviter qu'elle ne touche le sol, un décolleté qui à la surface aurait été de la pure provocation, et une beauté sinistre et ravageuse, au bras d'un mâle que les membres de la Maison reconnaissent aux médailles violettes qui décorent son uniforme comme le Général Rizzen Dhuunyl. Se trouvait à quelques pas Mourn Dhuunyl, l'air lasse, dans un accoutrement presque anodin, à la limite de l'insolence par rapport à l'occasion. Nulle trace en revanche d'Angastes Dhuunyl, ni de Ryltar Dhuunyl, compagnon d'arme de Sophian Dhuunyl, les deux drows que Sophian avait cru voir n'étaient pas de sa Maison...

Lors du discours, toutes et tous agenouillés, étrangement parcourus par un frisson d'angoisse lorsqu'ils apprirent que la Prêtresse Suprême ne parlerait pas en cette nuit sacrée, Merenid Dhuunyllaissa échapper un sifflement sec alors que le Général Rizzen Dhuunyl marmonna une insulte duergar de particulièrement mauvais gout lorsque la Reine prononça son discours.

Le visage de Mourn Dhuunyl était livide, Merenid Dhuunyl cachait difficilement son incompréhension, mais Rizzen Dhuunyl, sans doute formé à la prise d'initiative par les années de stratégie et de combats commença en langue elfique :

"Ca c'est la splendeur d'Abbaeir! Voila pourquoi cette Maison de fanatiques est au pouvoir, ils sont si doués pour cela..."

Après la fin du discours, Rizzen Dhuunyl se tournant vers Sophian et Zarelna, leur sourit. Ils n'avaient jamais aimé ce genre de sourire, car ils savaient que lorsqu'il avait cette mimique sombre et diabolique, il avait quelque chose en tête, et ce quelque chose était rarement réjouissant pour ses ennemis...

"Vous deux... Faites attention à vous d'ici à demain soir... Et rendez vous utile, puisque la Prêtresse Suprême à été assassinée, vous allez fournir à l'Ordre de la Toile un coupable n'est ce pas... Vous allez vous arranger pour que ce soient les Veladorn les coupables. D'accord?... Bien, et profitez en pour arranger nos relations avec la maison Dalael, je suis sur qu'elle saura vous rendre service..."

Bien sur, il ne leur avait pas laissé le choix.

Côté Dalael :

La Maison Dalael s'était rassemblée en nombre, en effet, ils étaient huit à écouter le discours de la Prêtresse Suprême. Sous l'égide d'Olorae Dalael, grande Prêtresse de Tiamat, et accéssoirement aussi la plus vieille personne présente de la Maison. Elle arborait une tunique en patchwork d'écailles multicolores de dragons chromatiques, et paradait la tête haute. A sa suite, Erelda Dalael et Larynde Dalael n'avaient d'yeux que pour elle, alors que Ginafae Dalael et Jhulae Dalael discutaient entre elles lorsqu'arrivèrent Etherae Dalael, Synttyr Dalael et Jaggred Dalael.

Olorae Dalael salua simplement ses descendants Etherae et Jaggred, alors que Jhulae Dalael, adressant un clin d'oeil à son petit fils Shynttyr, chuchota :

"Je suis certaine que tu trouveras à te rendre utile ce soir..."

Le discours commença avant qu'il n'ait put répondre. Et les cloua sur place. Ce fut Olorae Dalael qui fut la plus prompte à éclater de rire après la première tirade de la Reine. Un rire rauque et sonore, un rire moqueur, une marque de supériorité de sa part. Cependant, c'était bien la seule dans la Maison à rire ainsi, les autres avaient plus l'air décomposé qu'autre chose. Peut être parce qu'ils cherchaient à cacher leurs émotions, ou bien parce qu'ils avaient peur? Toujours était il que les faits étaient là, la Prêtresse Suprême venait d'être assassinée... En l'honneur de Lolth!

"Et bien! Moi qui pensait que l'on célébrait Lolth, je suis heureuse de voir que certains célèbrent aussi Tiamat en cette nuit! La Mère des Dragons, la Destructrice de Mondes doit se gausser!"

Puis vint la seconde partie, et cette fois, c'est Ginafae Dalael qui prit la parole, après avoir jeté un regard interrogateur à Olorae Dalael et Jhulae Dalael qui semblaient se remettre de leurs émotions, et retrouver leurs repères.

"Mes enfants, et toi aussi Shynttyr, le moment est venu de prendre de l'importance dans la hiérarchie, et je compte sur vous. Voyez ce meurtre, entendez ce qu'à dit la Reine, c'est le grand jour, vous allez pouvoir vous amuser... Ces Duergars polluent nos terres, ils veulent que nous, êtres supérieurs, nous associons à eux. Mais comment des Elfes noirs pourraient ils être à égalité avec des Nains? Impossible, nous devons les chasser, et vous allez le faire! Trouvez un moyen, tuez en un, et faites en sorte qu'ils comprennent par là qu'ils ne sont pas les bienvenus ici!"

Au moins, le message était clair, quoi de plus normal de la part de la Maison Dalael, la première à proner la supériorité des Drows, et à refuser les alliances avec d'autres races des profondeurs. Certainement la Maison la plus intolérante de Dacumundo. Et ce n'était pas peu dire. Pendant ce temps, Olorae Dalael chuchotait quelque chose à ses acolytes.

Effectivement, une "ambassade" de nains des profondeurs, les Duergars, séjournait à Dacumundo depuis quelques jours maintenant, pour une négociation que certains disaient importante. De plus, les Maisons Dalael et Dhuunyl ne s'étaient pas attroupées si loin que cela l'une de l'autre, et il ne faudrait certainement pas longtemps aux Dhuunyl pour venir voir les Dalael...
Dernière modification par Kervan le 23 juin 2011, 10:12, modifié 1 fois.

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Message : # 3733Message Iris
23 juin 2011, 09:02

Intérieurement Etherae eut un soupir blasé. Un festival du meurtre. Est-ce que c'était mieux ou pire qu'une débauche malsaine et cruelle ? ... Difficile à dire... tout ça l'ennuyait profondément, des enfantillages sanglants. Et la supériorité drow là-dedans ? Juste des sales gosses qui se croyaient puissants en faisant n'importe quoi. Quel pouvoir y'a-t-il dans la destruction ? C'est la création qui demande vraiment de l'art et de l'effort. En outre, on ne crée rien de bon en étant emportés par un flot d'événements si dense qu'il était impossible de penser à autre chose qu'à sa survie immédiate. Une dépense de temps et d'énergie pour des bêtises éphémères.

Inutile de préciser qu'avec ce genre d'avis, Etherae préférait s'exercer à faire le vide, fixer un point et laisser glisser la clameur autour d'elle pour réfléchir froidement, objectivement au problème.
  • Jhaelbryna T'sarran ? Ou Jhaelbryna Khalazza ?était morte.
  • Les Khalazza étaient une maison ennemie, tout comme les Hulyan. Logiquement Khalazza & Hulyan auront intérêt soit à se défouler sur les Dalael, soit à les assassiner.
  • Les maisons nobles sont
    • Maison Abbaeir : la reine Lothering est de cette maison, elle doit savoir que les siens n'ont pas commis le crime
    • Maison Dalael : ...
    • Maison Dhuunyl : alliés en théorie, ils ne devraient pas pour l'instant attaquer. Ils ont la moitié des postes de prêtresses de Lloth, ce serait dangereux de tout risquer par un assassinat
    • Maison Glannath ; alliés en théorie, mais ils n'ont aucun haut poste et peuvent donc avoir intérêt à agir
    • Maison Hyluan : ennemis. Tiennent le poste d'archimage et une haute prêtresse. Ils peuvent faire le ménage par assassinat, mais sont assez en vue pour ne pas en principe risquer des moyens trop éclatants
    • Maison Luen : ? aucun poste important
    • Maison T'sarran : prêtresse de Talona... et une prêtresse de Lolth
    • Maison Veladorn : ?
    • Maison Xaran : maîtres d'armes. ?
Spontanément, Etherae chercheraient les suspects du côté de ceux qui ont tout à gagner à chambouler le système, ceux qui n'ont rien. Mais ils peuvent aussi être les plus motivés à faire du nettoyage par le vide à la mode agressive en s'en prenant à ceux qui détiennent les postes qu'ils convoitent. Dans ce cas, les cibles seraient surtout les Dhuunyl (trop de postes de hautes prêtresse). Pour les suspects du premiers meurtre, Etherae se disait que logiquement, le poste de prêtresse suprême reviendrait à une maison ayant déjà une haute prêtresse en place, donc : Dhuunyl, Veladorn, Hulyan. Logiquement les trois allaient se tirer dans les pattes.

Si on procédait ainsi par élimination, ... il ne faisait pas bon être Dhuunyl en ce moment, la menace venait des pairs (Veladorn & Hulyan) et des inférieurs qui voulaient faire un peu de place pour monter.

Pour les Dalael, la menace était en principe plus limitée, la Maison n'ayant qu'un Prince des Portails en concurrence avec l'Archimage Hulyan. Donc à niveau équivalent, c'étaient les Hulyan qui risquaient d'être les plus hargneux et menaçants.

Restait le cas des Khalazza (et qui dépend de si la victime prêtresse suprême est Khalazza ou T'sarran. Si la victime est Khalazza, le risque pour les Dalael est de se voir charger du meurtre et bannis, discrédités ; une autre stratégie serait de surveiller les Dalael pour pouvoir dénoncer leurs crimes et obtenir là aussi leur châtiment, méthode indirecte, mais qui permet de ne pas se salir les mains quand on est une maison "victime" publique et qui donc peut jouer là-dessus pour tuer par voie de "justice").


...


Les Duergars ? Que sait Etherae à leur sujet ?


...


Bien sûr, elle réfléchit, mais s'incline sans un mot pour quitter les lieux en compagnie de Jaggred et Shintyrr. Il y avait une mission à remplir, ... les deux étaient rivaux... 24H d'assassinats encouragés... elle se demandait lequel des deux serait encore là à la fin...


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Re: [ Osniria Chap 1 ] Célébrations de la Déesse-Araignée

Message : # 3807Message Avrock
24 juin 2011, 20:40

Shynttyr acquiesse d'un signe de tête, en silence, aux quelques mots glissé par Jhulae. Un sourire nait sur son visage et ses pensées s'envolent vers des plans plus sombres que les ténèbres elles mêmes. *Il faut des coupables... Des sous-êtres tel que les duergars sont une cible de choix, mais faire tomber une ou deux maisons en plus serait l'idéal. Faire éclater une guerre contre ces derniers pourrait être...* Il sent un léger frisson d'excitation dans le bas de son dos et remonter jusqu'à son crane.

Suite à ces pensées, reprennant son calme, se racle la gorge et adresse un regard intérogateur à ses pairs : Etherae et Jaggred.
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Message : # 3809Message Iris
24 juin 2011, 21:01

Si Shyntyrr avait un peu fréquenté Etherae (ses activités sont surtout l'art, la musique, la lecture) il saurait que chercher une trace d'expression sur son visage était difficile car elle gardait le plus souvent une expression neutre, comme indifférente ou absente. C'était présentement le cas. Elle aurait pu n'éprouver aucun intérêt ou n'avoir pas su se tirer d'une rêverie quelconque. Il devait sans doute savoir par ailleurs qu'elle agissait avec discrétion et efficacité, mais n'était pas idéalement qualifiée pour un assassinat par exemple et n'était qu'une combattante moyenne, acceptable à distance. Son plus grand talent était l'art de la dissimulation et du mensonge.

Elle le rejoignit avec un regard pour son frère en songeant qu'il faudrait discuter au calme, dans un endroit sans témoin et sans poignard dans le dos à brève échéance.

...

" Que savons-nous du quartier où logent les duergars ? Avons-nous une idée de leurs habitudes ? "

(...)

" Je souhaiterais rentrer me changer, ma tenue blanche risque d'être trop voyante. Nous pourrons nous équiper chez nous. Le plus simple serait sans doute un attentat opportuniste avec un sniper disposant d'un carreau empoisonné. Cependant, je m'égare. Vous êtes tous deux plus versés que moi dans cet art, je vous écoute."

Elle avait déjà beaucoup, beaucoup parlé !

...
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