[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

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darkbaron
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[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

Message : # 14277Message darkbaron
22 mars 2013, 00:26

Nous sommes en l'an 195 après le débarquement d'Aegon le Conquérant, dans la onzième année du règne de Daeron II, un roi connu pour son amour de l'érudition, préférant de loin les livres aux armes et la compagnie des Maestres à celle des chevaliers. Un sage selon les uns, un faible selon les autres...

En ces temps, Dorne était encore à part, en dépit d'une conquête, cette dernière s'étant soldée par une rébellion. Néanmoins, après des négociations, la Maison Targaryen avait initié un rapprochement en unissant Daeron, alors prince de sang, à la Princesse de Dorne, Myriah Martell. Le roi avait donc une reine dornienne, ce qui était exceptionnel, d'autant plus quand on connaissait la tendance de la dynastie Targaryen à l'inceste.

La présence d'une Dornienne dans le Donjon Rouge était source de critiques pour des raisons évidentes. Par exemple, plusieurs nobles dorniens l'avaient suivie et s'étaient installés à Port-Réal, ce qui ne pouvait que provoquer la colère des nobles locaux, jaloux de leurs privilèges.

Ce n'était pas le problème le plus grave, loin de là : sur son lit de mort, Aegon IV, dit "l'indigne", un roi incapable et corrompu, avait eu l'incroyable idée de légitimer tous ses bâtards, qu'ils aient été conçus avec une femme noble ou avec la plus modeste des filles du peuple, et un souverain aussi lubrique que lui n'en manquait guère. Dès le départ, la légitimité du roi Daeron II fut donc remise en question par cette légitimation.

Cela faisait onze ans que les partisans du roi et de son adversaire, le bâtard Daemon Feunoyr, s'opposaient et nul ne savait où cela allait mener le royaume. Les partisans de Feunoyr osaient même attaquer la légitimité du roi en prétendant que Daeron n'était pas le fils aîné du roi, mais le bâtard de son frère, Aemon le chevalier-dragon, qu'il aurait eu avec la reine, leur sœur. La situation était donc instable et un conflit risquait d'éclater à out moment...

Pendant ce temps, à Dorne, dans le domaine Aversin, certains vivaient tranquillement leur vie, ignorant qu'elle serait bouleversée d'ici peu. Des changements s'annonçaient et les conséquences allaient être particulièrement importantes pour bien des gens...

Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14279Message Eoin Mac Aoidh
22 mars 2013, 00:46

Depuis le Nord lointain, une petite caravane avait parcouru tout Westeros à la suite d'une missive intrigante. Elle avait conduit un fils bâtard à quitter sa patrie, sa famille, l'endroit où il avait osé choisir son nom, par simple sens du devoir, parce que l'auteur de la missive était son géniteur avant de l'exiler chez les Karstark, et lui rendre ainsi le plus grand service qu'il ait jamais pu.
Siegwulf Snow ne ressemblait en rien aux gens de Dorne. De par sa mère, le sang des Premiers Hommes coulait dans ses veines. Grand, puissant, ses cheveux corbeau flottaient au vent, ses yeux jaune pâle étaient mi-clos, blessés par le vif soleil qui possédait le ciel. Il était engoncé dans sa cotte de maille, son lourd manteau de laine noire au col de fourrure de loup, l'épée passée non dans son dos mais accrochée en selle, seule façon pratique de la sortir.Il était monté sur un cheval bien dressé et surtout très docile, car le bâtard était piètre cavalier. Et surtout, il se comportait en escorte.
Un peu derrière lui, une charrette couverte, aménagée confortablement pour son fils de 2 ans, Balder, et sa nourrice, qui l'accompagnaient ; y était accroché un drapeau noir, avec un loup dessiné dans le style des Premiers Hommes, en blanc, sa bannière personnelle, le loup étant repris sur sa boucle de ceinture, de chaque côté de la lame de son épée.
Ce n'était pas tout ce qu'il escortait, néanmoins. A ses côtés se trouvait également sa femme venue du Nord, Astrid Kastark...
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
La lutte pour le pays était farouche.
Bien qu'ils fussent massacrés, ils tuèrent,
Jusqu'à la fin du monde, ils seront honorés."

-- Aneirin Y Gododdin XC

DukeTogo
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14292Message DukeTogo
22 mars 2013, 01:58

Le château était en effervescence. Rheomar voulait que tout soit parfait pour l'arrivée de "son fils".
Le vieil homme faisait montre d'une énergie rare, ignorant tant bien que mal de vieux rhumatismes, pour gronder et menacer tout ceux qui oserait ne pas être présent pour l'arrivée des gens du Nord.

Enguerrand supposait que ce jour arriverait. Intérieurement, il s'en voulait de ne pas l'avoir su précédemment. Ainsi, Rheomar avait envoyé une missive à son insu pour faire venir son bâtard et avait réussi à garder cela secret.
Le mestre était nécessairement dans la confidence. Soit. Le fils Aversin nota pour lui-même de lui expliquer prochainement qu'il devait l'informer systématiquement, s'il souhaitait garder ses fonctions en la demeure.
Sa jeune soeur Lysanor était impatiente et hésitait entre ses plus beaux effets. Soit. Enguerrand décida de choisir une tenue élégante et légère et de porter une épée d'apparat.

Rheomar avait revêtu son plastron spécialement lustré pour cette occasion ainsi qu'Anduril, sa grande épée devenu un peu trop lourde. Il félicita Lysanor pour son élégance puis jeta un regard morne et un rien dédaigneux vers Enguerrand qui lui répondit d'un petit sourire:
"Oui... Je sais. Je me range à votre avis." Et de se tourner vers sa soeur "Lysanor, tu est magnifique. Le portrait craché de notre mère bien-aimée..."

"Qu'on apporte une chaise! Père... reposez-vous en attendant qu'ils atteignent la haute ville. Votre fils doit vous voir fort et vigoureux, comme j'en ai eu la chance quand j'étais enfant.
La Vérole, viens avec moi. J'ai des affaires à déplacer."
Et de s'arreter devant Rheomar. "J'ai oui dire qu'ils viennent en nombre, aussi en gage d'amitié, je vais leur laisser ma chambre pour en prendre une plus petite. Ne soyez donc pas si surpris, Père, votre plaisir et votre souhait de le faire venir à vous m'importe. Voyez, je le partage déjà."

Pour transferer ces affaires et possessions, Enguerrand ne voulait personne d'autre que la Vérole, l'homme qui le suivait comme son ombre. Passé une demi-heure, la Vérole vint chercher pelle et balais dans la cour puis revint chercher des serviteurs pour porter coffres et armoires dans la plus chambre d'habitude réservée aux invités, à l'autre bout du couloir de l'étage.
Dans la cour, Rheomar haussait les épaules en voyant ces allées et retours: son fils Enguerrand s'était entiché d'un idiot.

Partiellement débarrassé, la spacieuse chambre semblait vide de vie: la générosité d'Enguerrand avait des limites. Il quitta son ancienne chambre avec un petit sourire : ce n'était pas si un grande perte après tout. Sous les combles, elle était assez haute de plafond pour pouvoir manier l'épée si l'envie prenait ses sauvages du nord. Sa nouvelle chambre, près du second escalier, était d'un confort moindre mais qu'importe : on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre.

Quand l'information de l'arrivée imminente du convoi franchira les murs, Enguerrand rejoindra la cour pour se placer près de son père et de sa soeur.
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister

Angarad
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14301Message Angarad
22 mars 2013, 02:43

Astrid Karstark, l'épouse de celui qu'on appellerait sans doute "le bâtard" avant Siegwulf.
A voir sa fine silhouette juchée sur la jument grise, chevauchant à côté de cet homme puissamment bâti, droite et fière, son profil pur exposé aux regards des gens qui s'écartaient devant leurs chevaux, nul ne pouvait savoir ce qu'elle pensait. Était-elle ici par devoir, par amour, par obligation ? Impossible de le déterminer. Difficile de croire qu'une jeune femme aussi attirante ait pu être donnée à quelqu'un qui n'avait ni titre, ni fortune. Pourtant elle était là.

Elle ramena un peu plus la capuche bordée de velours de sa cape sur sa longue chevelure fauve, et plongea en partie ses traits de porcelaine dans l'ombre du vêtement qui lui couvrait la tête. Ses yeux verts comme l'émeraude se posèrent, plein de curiosité, sur son environnement. Une contrée plus chaude, plus sèche. Plus désagréable... Loin des paysages de son Nord natal, plongés dans la brume de l'aube et baignés de la lumière si particulière du soleil estival. Comment pouvait-on vivre dans un endroit aussi morne et sale ? C'était à peine compréhensible.

Elle jeta un coup d’œil à la petite charrette où se trouvaient son fils, fièrement installé sur le siège à côté du conducteur et de son frère de lait, et sa nourrice, une jeune femme discrète et efficace, dotée d'une patience d'ange. Balder regardait autour de lui, un grand sourire plaqué sur son visage poupin. Il ressemblait tant à Siegwulf qu'il était impossible de douter de son ascendance : mêmes yeux ambre, même tignasse noire, mêmes traits. La fierté de son père.
Qu'adviendrait-il de lui aussi loin des siens ? Qu'allaient-ils trouver dans ce château où on les convoquait ? Sans doute une famille peu encline à les recevoir aimablement, des enfants déjà adultes qui les verraient arriver d'un mauvais oeil. Rien de bon. Non, rien de bon.
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.

Asdel
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14338Message Asdel
22 mars 2013, 15:30

Les ordres d'Enguerrand avaient sorti Vérole de ses rêveries sur la beauté gracile de la jeune Lysanor, rose à peine éclose qui gagnait chaque jour en maturité s'il jugeait les doux rebonds des hanches et de cette poitrine enserrée sous des soieries. Mais ce n'était pas dans ce genre d’œuf qu'il pourrait espérer tremper des mouillettes, bien que la vue de cette jeune fille lui donnait toujours le sourire, alors que son visage à elle se fermait quand Vérole passait dans les parages.
Grommelant quelque chose, le Chevalier Lige avait suivi son maître, engoncé dans une tenue de cuir cloutée noir qui le faisait ressembler à un grand épouvantail longiligne, s'il en avait encore plus besoin. Sans masque, il avançait à grande enjambée derrière Enguerrand, sans se soucier des regards effrayés des servantes troublé par la présence du fils du seigneur et son sicaire dans les couloirs alors que tous attendaient l'arrivée du "bâtard" du Nord.
A vrai dire, Vérole était curieux de voir les nouveaux venus, et de voir la confrontation entre les Aversin. Bien entendu, il était fidèle à celui qui l'avait sauvé. Mais le guerrier avait une autre allégeance plus impérieuse que celle envers le Vieux Rheomar, et il jubilait intérieurement de voir peut-être, dans les semaines à venir, de grands changements dans la lignée si Enguerrand se révélait enfin tel qu'il était sous ses dehors efféminés.
C'est donc de bonne grâce que l'homme de guerre, surement au grand plaisir des autres chevaliers et parasites nobiliaires qu'il avait coutume de terrasser au champ d'honneur, que Vérole avait conduit le bataillon des aides pour déplacer la chambre de son maître. Balai à la main, Etoile du Soir, Morgengabe, sa fidèle étoile du matin, à la ceinture, le sicaire avait suivi jusqu'aux combles le seigneur son maître pour "déplacer" ses dernières affaires.

darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14354Message darkbaron
22 mars 2013, 16:59

Le bon seigneur Rheomar s'assit sur le siège qui lui fut proposé. Il ne répondit même pas à Enguerrand, mais ce n'était pas nécessairement là un signe de mépris car on pouvait aisément lire dans les yeux de cet homme une certaine appréhension. C'était l'inquiétude qui l'avait réduit au silence. Il craignait énormément ce moment et Enguerrand ne l'avait sans doute jamais vu aussi décomposé et épuisé. Après tout, on ne savait pas comment le bâtard allait réagir. On ignorait tout du déroulement des événements et rien ne permettait de déterminer que tout se passerait bien. Le visage sérieux, le seigneur attendit donc.

Quand vint finalement l'annonce de l'arrivée du fils illégitime, le seigneur fit chercher son fils légitime et se leva afin de partir à la rencontre de celui qu'il avait abandonné, accompagnée de sa chère fille Lysanor. Il se précipita dans la cour en hâte, presque aussi vif que dans sa jeunesse, et observa le convoi de taille très modeste, son regard se posant ensuite fixement sur celui de son bâtard. Oui, il reconnaissait cette lueur dans ses yeux... La chair de sa chair...

Il ouvrit lentement les bras et finit par dire sur un ton assez calme et solennel en dépit de l'angoisse qui lui étreignait les entrailles :

"Mon fils... Te voilà enfin de retour dans le domaine dont tu es issu. Sois le bienvenu en Aversin ! Puisses-tu t'y sentir à l'aise !"

Il se contenta de ces quelques paroles et attendit une réponse.

Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14355Message Eoin Mac Aoidh
22 mars 2013, 17:21

Siegwulf avait parcouru la ville les sourcils froncés, en silence. Il n'aimait décidément pas ce lieu, ou à peine, trop loin de chez lui, de ce qu'il connaissait. Que le seigneur Aversin lui dise ce qu'il voulait de lui, qu'il le fasse, et qu'il retourne chez lui. Quand ils arrivèrent dans la cour, il mit pied à terre, observa sa famille. Décidément, non, rien ne le rattachait ici et il tiqua quand on lui rappela qu'il était issu de cet endroit. Chez lui, c'était le Nord, pas Dorne. Et il ne serra le vieil homme dans ses bras que très brièvement, les blessures s'étaient rouvertes, trop douloureuses.

"Me voici monseigneur, Siegwulf Snow, le Loup du Nord. Je vous présente ma femme Astrid Karstark, notre fils Balder Karstark, et sa nourrice."


Pas plus pour le moment. Le temps viendrait bien assez tôt pour les questions, les poser maintenant ne serait que discourtois. Tous pouvaient sentir sa distance, et sans doute le fait qu'il ne comptait pas s'éterniser sur le domaine, et certainement pas en prendre les rênes. Il préférait les laisser à celui qu'il devinait être son demi-frère, presque une caricature de ce qu'on disait des gens du Sud, tout sauf fiable, honorable ; le premier sentiment n'était guère en sa faveur, et c'était sûrement réciproque.
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
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Angarad
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14358Message Angarad
22 mars 2013, 17:58

La jeune femme à ses côtés rejeta la capuche qui protégeait son visage aux traits fins et purs des rayons du soleil, dévoilant une cascade de boucles fauves, et attendit que son époux salue l'homme qui leur avait fait faire un si long voyage. Les yeux verts se posèrent à tour de rôle sur toutes les personnes présentes dans la cour, s'arrêtèrent plus longuement sur celui qui se trouvait à la droite du seigneur du domaine. L'héritier. Le légitime. Il était bel homme, bâti comme un courtisan et non comme un guerrier. Il ne semblait pas particulièrement ravi de voir débarquer son aîné. Mais qui le serait à sa place ? Puis elle vit la fouine au visage ingrat derrière lui. Sans doute l'exécuteur des basses oeuvres. En tout cas, il en avait le physique, l'air sournois et le regard fuyant.

Elle sembla jauger chacun durant ce court instant avant de revenir sur le père de Siegwulf. Un vieil homme chenu et fatigué, aux mouvements difficiles ralentis par l'arthrite. Un vieil homme usé qui avait l'air de fonder beaucoup d'espoir dans cette rencontre, ce séjour. Son père avait le même âge et ses cheveux étaient aussi bruns qu'à ses vingt ans. Apparemment, le soleil desséchait et flétrissait plus vite que le froid du septentrion.
Elle s'avança pourtant quand Siegwulf prononça son nom, sa main fine et pâle tenant celle, minuscule et potelée, du petit Balder. Sa voix bien timbrée, sensuelle, s'éleva dans le silence qui s'était fait dans la cour alors qu'elle faisait passer le garçonnet devant elle.

- Seigneur Rheomar, je suis enchantée de faire votre connaissance. Balder, dis bonjour à ton grand-père.

La voix fluette zézayant légèrement du petit se fit entendre, étonnamment ferme dans ses paroles enfantines.

- Bonjour, grand-père !
Dernière modification par Angarad le 22 mars 2013, 18:32, modifié 1 fois.
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.

darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14360Message darkbaron
22 mars 2013, 18:16

Le seigneur salua sa bru d'un signe de tête et sourit légèrement en entendant son petit-fils s'exprimer. Au fond, même si ce n'était qu'un bâtard, il était satisfait par son parcours, pour ne pas dire qu'il ressentait une certaine fierté : il avait épousé une Karstark (sans doute une cadette sans importante, certes) et engendré un héritier. On ne pouvait pas en dire autant du fils légitime, toujours célibataire... Qu'attendait-il donc pour trouver une épouse ?

Son regard se posa un bref moment sur la nourrice du Nord et devint légèrement libidineux. Il trouvait visiblement celle-ci fort à son goût. Cela fit remonter de lointains souvenirs dans sa mémoire... Il repensa alors à la nourrice de son fils, cette fille qui lui avait donné un bâtard, ce dernier se trouvant actuellement juste sous ses yeux. Il se demanda d'ailleurs si son fils partageait le même goût que lui pour les nourrices. Après tout, qui pouvait le savoir ? Le frère de lait de son enfant légitime était peut-être son propre bâtard ? Tel père tel fils... Au fond, ils n'étaient peut-être pas si différents ? Cette pensée le fit sourire.

Une chose était sûre : son fils avait un goût certain pour les belles nordiques, tout comme lui. Nul ne pouvait contester cela...

Repensant à la raison de sa convocation, le seigneur retrouva une expression plus sérieuse et demanda à son fils :

"Comment se passe ta vie dans le Nord ? Es-tu fieffé, mon fils ?"

Il jeta un coup d’œil en direction de son héritier et ajouta :

"Enfin, je t'embête peut-être avec ces questions ! Tu devrais plutôt discuter avec ton frère..."

Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14362Message Eoin Mac Aoidh
22 mars 2013, 18:27

Siegwulf remarqua le regard de son père vers sa nourrice. Peut-être se demandait-il quel était son nom ? Il est vrai qu'il ne l'avait pas présenté, mais il pourrait toujours le faire plus tard. En tout cas, le vieil homme semblait vouloir entamer la conversation, prendre de ses nouvelles. Courtoisement, mais d'un ton toujours aussi froid que la bise du Nord, il répondit à ses questions.

"Ma vie se passe très bien, vous avez su trouver un bon ami en Lord Karstark. Lui comme ses fils m'ont parfaitement accueilli, et si je n'y ai pas de fief, je suis un de ses généraux de confiance, et aussi sa fierté, car je suis le meilleur bretteur du Nord grâce à ses enseignements."

Cela dit sans vantardise aucune, c'était un simple fait. Il n'avait jamais été vaincu en tournoi, son beau-père s'était assuré de lui donner l'entraînement adéquat, de le former comme un père l'aurait fait pour son fils. Une petite pique pour lui rappeler ce qu'il n'avait pas fait, en somme. Quand il regarda son demi-frère, ce fut tout aussi froid, distant.

"A dire vrai, monseigneur, c'est vous qui m'avez fait mander. Peut-être pour combler quelque chose que votre héritier n'a pas encore acquis, mais cela ne tardera guère ?"

Là non plus, pas de vantardise, mais non plus méchanceté. Il ne voulait pas prendre la place de son cadet, et s'il avait des choses à lui apprendre, hé bien on le ferait, voilà tout. Cela devait sûrement tourner autour du martial, car le jeune homme n'en avait pas la carrure, et se faisait accompagner par un reître pour les basses besognes et sans doute quand du muscle était nécessaire, plus que de la cervelle. Un peu le même modèle que lui, en somme...
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
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-- Aneirin Y Gododdin XC

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