[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

Les sujets abandonnés par leurs meneurs disparus ou ne souhaitant pas conclure. En attente de conclusion pour être fermés, ou d'une éventuelle reprise.
DukeTogo
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1/3 : Flashback

Message : # 20078Message DukeTogo
28 juin 2013, 14:38

Il restait quelques conversations, un peu de bruit ambiant, le concert des plats, la performance des jumelles. Mais Enguerrand regardait tout cela et l’espace d’un instant, il n’entendait plus rien. Ses oreilles lui jouait t’elles un tour ? Après tout, sa santé était précaire. Il se tenait assis là, à la place du seigneur du château. A la place qu’occupait son père. Son père…

Dans sa chambre, Rheomar souffrait mille martyrs. La goutte allait l’emporter et les potions du Mestre n’y changeraient rien. Il allait enfin pouvoir rejoindre Helène, disparue près de dix ans plus tôt. La fièvre le faisait délirer. Il bafouilla en bavant un semblant d’excuse, demandant pardon au souvenir de sa femme. Demandant pardon pour les violences d’un père brutal contre un frèle garçon qu’il jugeait coupable d’avoir éloigné un fils fort et vigoureux. Le courage et l'humeur d’un homme peuvent parfois s’exprimer à mauvais escient. Hélène avait souvent essayé de le dissuader, le conjurant d’arrêter d’assouvir sa colère sur un enfant puis un adolescent. Trop souvent, il s’enfermait avec Enguerrand dans sa chambre. Lysanor, plus jeune était tenue à l’écart dans les jupons de sa gouvernante. Le garçon ne comprenait pas la raison de cette violence mais il devenait progressivement étranger à son propre corps. Renforcer son esprit lui permettait de résister, de ne plus pleurer tandis que cet ogre essayait de le briser jusqu’à s’arrêter, fatigué, avant que le Mestre ne vienne le soigner patiemment.

Hélène née Maupertuis répétait souvent à son mari que c’est elle, en tant que mère, qu’il tuait à petit feu. En vain… Alors, un jour, n’y pouvant plus, elle se laissa mourir. L’abandon du désir de vivre avait précipité une mère pieuse vers la maladie, voire le suicide.

Néanmoins, elle obtint gain de cause. Rheomar ne leva plus la main sur son fils, car l’image et les mots d’Hélène lui revenaient quand il était devant lui. La mort d’Hélène affecta différemment ses deux enfants.
Lysanor, vraiment jeune, passa au travers de sa peine assez facilement sans que l’on puisse percevoir de troubles mentaux –visibles-.
Enguerrand réagit autrement. Il était convaincu de la responsabilité de son père et décréta qu’il ne serait plus jamais sa victime, ni de quiconque d’autre d’ailleurs. Etrangement, ce décret fut suivi des faits : Rhéomar ne le maltraitait plus. Il en nourrit la conviction que sa force de caractère lui donnait du pouvoir. Fort de cette croyance, il devint rapidement un jeune homme d’une volonté et d’une détermination sans faille. Il dut entrainer son intelligence pour arriver à ses fins plutôt que de pouvoir recourir à une force physique qu’il n’avait pas. Mais manigancer n’était pas une solution viable dans la durée, il ne jugeait pas son propre succès à la défaite des autres. Il s’appliqua à connaître, comprendre les comportements et les attentes de ses prochains afin de leur faire faire « volontairement » ce qu’il attendait d’eux. Esprit brillant, il aidait le Mestre dans la gestion du domaine pour finalement en prendre le contrôle…


Bientôt, on enterrerait Rheomar. Il aura fallu 10 ans. Enguerrand ne serait ni apaisé ni soulagé de rien. Pas de rancœur… Bien sur, il faudra remettre le Mestre à sa place qui objectera surement qu’un recoin exigüe de la crypte ne sied pas au tombeau du seigneur et devoir lui rappeler qu’il n’a rien fait pour le proteger des violences de Rheomar et protéger Hélène de son vivant et que donc qu’il n’en fera pas davantage pour un mort.
Dernière modification par DukeTogo le 28 juin 2013, 20:20, modifié 1 fois.
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DukeTogo
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2/3 : L'utime souper

Message : # 20079Message DukeTogo
28 juin 2013, 14:39

Revenant à l’instant présent, Enguerrand observe et analyse, classifie les présents : alliés, adversaires, prévisibles, dangereux.
Lysanor avait quitté la scène comme une ingénue, prétextant souffrir la chaleur, comme si l’on pouvait croire qu’une native ne pouvait endurer ce que des nordiens supportaient en silence. Il est probable que le séduisant Romulian arrive à ses fins, elle reste une petite fille qui veut qu’on s’occupe d’elle. Verra-t’elle seulement qu’il veut davantage des terres que son cœur ?
Naërys semblait vouloir briser les barrières sociales en conversant avec Raymun, un rien embarrassé. Elle est absolument délicieuse mais ce qu’elle fait est dangereux. Si les nobles ne sont plus respectés, que ce soit par la crainte ou par l’amour, un jour, il n’y aura plus de noblesse. M’est avis qu’elle fait cela sciemment, en se sachant regarder par les Targaryens, pour leur signifier de descendre de leur piédestal.
Le prince est charmant, mais malgré des demandes répétées, ne dira toujours pas ce qu’il est vraiment venu faire ici. Un autre jour peut-être…
Brynden et Shiera sont dangereux, un éclat de noirceur passe parfois dans leur yeux, comme un couple diabolique. Il est son jouet, Enguerrand en est convaincu.
Maekar est quantité négligeable : un guerrier qui frappe ce qu’on lui désigne.
Gabriella pourrait cacher sa jalousie et profiter de cette rencontre pour atteindre d’autres cercles d’influence. Il faudra réfléchir à sa relève, elle est assurément en fin de vie, son utilité atteint ses limites.
Les jumelles ? Non… Elles sont bien sur entreprenantes dans l’intimité mais n’ont pas les qualités d’un entrepreneur. Cette nuit, peut-être, pour oublier cette journée difficile dans les bras d’une amante tentaculaire.
A ses cotés, Siegwulf. Un demi-frère. Un adversaire ? Non. Simplement un homme désireux d’être digne et honorable. Un allié fiable bien qu’impétueux. Quel dommage qu’il n’a pas grandi içi. Quoique… quel homme serait-il devenu ? Après avoir passé la première partie de son enfance à vouloir plaire à son père, il s’y serait surement opposé adolescent, en ayant l’âge de comprendre sa vraie nature.
Mais il n’y aurait pas eu Astrid, au teint si clair. La vision de ces dents qui mordent outrageusement ce qu’elle porte à ses lèvres est signe d’une nature qui aime profiter des plaisirs de la vie. Les joutes verbales équivoques étaient très rafraichissantes, mais le spectacle de son bain contemplé par le trou percé au plafond avec la complicité de la Vérole avant leur arrivée avait fini de le fasciner, la voir plonger dans une eau froide sans sourciller lui conférait un magnétisme réel agrémentant des courbes avantageuses.
Il ne manquait que la Vérole, qui s’acquittait si bien des tâches qu’il lui confiait. Depuis peu, il lui semblait devenir mou du ventre depuis le cas Fadira mais il saurait le ramener à ses dispositions naturelles d’efficacité sans concession.
Si tout ce passe comme il le prévoit, Enguerrand pourra demander au prince de faire chevalier la Vérole, constatant bien que le domaine Aversin ne pouvait garder un triste sire comme Estranglin et qu’il fallait pourtant en avoir un affilié à la maison, Romulian demeurait par essence acquis à la maison Arhéas. En prime, une fois chevalier, Sire Vérole aurait alors toute latitude pour défier Estranglin devant les Sept pour obtenir réparation pour son comportement outrageux.
Aussi vrai qu’il est agréable d’avoir quatre jambes de jeune femme dans son lit, quatre bras armés (Siegwulf et Verole) pour défendre ses intérêts est un gage de réussite assurée dans les négociations houleuses…

Enguerrand sourit : des perspectives nouvelles sourient toujours à ceux qui les provoquent.
Dernière modification par DukeTogo le 28 juin 2013, 20:23, modifié 1 fois.
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DukeTogo
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3/3 : Etreinte mortelle

Message : # 20080Message DukeTogo
28 juin 2013, 14:41

Une silhouette mince se faufile dans les couloirs du château pour rejoindre une porte. Ouvrant celle-ci avec discrétion, l’homme voit ce que ses oreilles lui suggérait un instant plus tôt : le mercenaire et la fausse servante forniquait avec avidité. Elle s’offrait à lui, libérée de sa vengeance qui l’avait maintenue vivante et déterminée. Elle avait eu un mentor qui lui avait enseigné son art. Elle avait juré obéissance à Enguerrand devant l’Etranger. Se sentant vide après la mort du chevalier honni, le desir de se sentir vivante s’était exprimé en s’abandonnant à l’étreinte de l’homme qui été devenu son bras armé, son libérateur.
Vérole agrippait à pleines mains cette femme qui lui plaisait et l’agaçait en même temps. Son seigneur la voulait morte et il n’en avait rien fait. Cette intrigante était responsable de son obéissance défaillante, les coups de reins qu’il lui donnait étaient comme l’expression d’une colère intérieure. Passé les premiers minutes des ébats où l’on se cherche, on tatonne, il s’était laissé allé à davantage de vigueur tandis qu’elle était une amante docile et avide d’apprendre.
Vérole vit le premier son maitre rentrer dans la pièce. Le temps d’arret qu’il marqua interpella Fadira qui releva la tête et resta interloqué.

« Continuez, je vous en prie : c’est soir de fête. Con-ti-nuez ! »

Fadira hésita, être observé ainsi était génant. Vérole derrière elle s’exécuta devant ce qu’il comprenait être un ordre qui se voulait indiscutable et repris ses coups de butoir, soufflant dans l’effort tandis que la jeune femme haletait.

Tout sourire, Enguerrand se rapprocha, tourna autour d’eux. Il caressa la joue de la jeune femme et passa son pouce sur ses lèvres exhangues. Elle hésitait entre sourire et baiser cette main ou se soustraire à son contact. De l’index, Enguerrand l’invita à pivoter la tête en commentant : « Regardes un peu quel beau chevalier que voilà… »

L’homme nu derrière elle avait maintenant la tête recouverte d’un heaume métallique et l’expression de la jeune fille vira à l’effroi. Au même instant, Enguerrand sorti rapidement la dague valyrienne et passa la lame sur son cou dégagé. Tous disait vrai, le tranchant de cette acier est incomparable, la gorge fut ouverte comme on déchire un parchemin. Tandis qu’Enguerrand disait à l’homme « que je n’ai plus jamais à finir le travail moi-même », un cri déchira le vide.


Enguerrand se releva brutalement, le visage en sueur. Son propre cri l’avait reveillé et tiré de ce rêve/cauchemar étrange.
Il ouvrit la boite pour vérifier que la dague d’acier valyrien était bien présente puis il regarda dans la pénombre la porte de sa chambre avec intensité.

Rideau
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darkbaron
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Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 20494Message darkbaron
01 juil. 2013, 23:44

Cela faisait quelques semaines que les Targaryen avaient visité les lieux et bien des choses avaient changé au sein du domaine Aversin. À la suite d'un entretien privé avec le prince Baelor et Freuxsanglant, Enguerrand avait quitté le domaine afin de remplir on ne savait exactement quelle mission, mais personne ne pouvait douter de son importance quand elle était donnée par des personnages aussi illustres. C'était indéniablement un véritable honneur.

Enguerrand reçut tout de même l'autorisation de rester jusqu'au décès de son père. Ce dernier périt, comble du romantisme, un jour de pluie, avec pour seul compagnon le Septon, ce dernier ayant accompagné le seigneur mourant jusqu'au bout. D'après les dires de ce dernier, le seigneur était parti sans souffrances, l'esprit serein et un léger sourire sur le visage. Les paroles du Septon avaient réussi à apaiser ses craintes et ses doutes.

On enterra le seigneur avec tous les honneurs qui lui étaient dus, et en présence de grands princes, un honneur dont ne pouvaient se vanter la plupart des seigneurs mineurs de Westeros. À défaut de pouvoir se déplacer en personne, le prince de Dorne fit transmettre ses condoléances et souhaita une longue vie à l'héritier de Dorne ou, en l'occurrence, l'héritière. En effet, Enguerrand avait transmis ses droits à sa cadette, qui devint donc lady Aversin.

D'ailleurs, ce changement de statut sembla provoquer un incroyable bouleversement chez la nouvelle dame, qui gagna énormément en maturité et, surtout, en esprit d'initiative. À présent, elle était totalement libre d'agir comme elle le désirait sur son domaine. La jeune fille était bien plus épanouie...

La Vérole fut adoubé par le prince Baelor lui-même : en s'attaquant à un chevalier indigne afin de défendre une jeune femme fragile et innocente, il avait prouvé qu'il était un vrai chevalier dans l'âme et respectait mieux le code que certains soi-disant chevaliers qui n'en portaient que le nom. Bien évidemment, le prince fit remarquer qu'un nom comme la Vérole ne convenait point à un chevalier et lui proposa de trouver un véritable nom.

Lysanor voyant ce changement d'un bon œil et ayant reçu l'avis favorable de Fadira, elle décida de nommer le nouveau chevalier son garde du corps personnel afin de veiller sur elle en permanence ou, en tout cas, quand celle-ci pensait avoir besoin d'une certaine protection.

Quant à Romulian, il fut nommé conseiller officiel de la jeune dame et s'entretenait énormément avec elle lors de réunions privés...

Enfin, la position de Raymun semblait encore à déterminer, mais nul doute qu'il allait obtenir une position confortable au sein de l'armée...

Les Targaryen avaient fini par quitter les lieux, tout comme la famille nordique. En effet, celle-ci ne pensait pas avoir d'ancre au sein du domaine et n'avait finalement jamais vraiment réussi à s'y intégrer et à s'adapter aux mœurs locales. Elle préféra donc retourner dans le Nord.

Bref, les mois passèrent et la vie suivait tranquillement son cours, mais un événement allait tout bouleverser...

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[TdF -Chap. 2 bis] Après la soirée

Message : # 21887Message darkbaron
22 juil. 2013, 13:59

Ceci est une conversation RP entre Raymun et Romulian qui a commencé par MP il y a quelque temps.
Normalement, je n'ai rien oublié, sauf un message que je n'ai pas retrouvé et que je ne suis pas sûr d'avoir reçu.
Merci de me corriger ou de m'envoyer les éventuels messages manquants, si vous les avez conservés.
Dans la chambre partagée entre Romulian et Raymun.

Quand Romulian rejoignit Raymun dans la chambre, tard dans la soirée, son visage était froid, bien plus froid que Raymun ne l'avait jamais vu encore. Ce n'était pas de la haine, ou de la colère, c'était le visage d'un homme qui n'éprouvait rien, qui n'avait aucune barrière émotionnelle, un visage bien plus terrible que celui d'un homme en colère car bien plus imprévisible.

Ses mots fendirent l'air tel une lame mortellement aiguisée.

"Ôtes ton bandeau!"

**************

Une fois le banquet fini, Raymun s'était laissé allé quelques dizaines de minutes à parler ouvertement de leur projet du lendemain. Bien que ne connaissant qu'une partie de la ville, il espérait lui faire découvrir cette localité qui de toute évidence selon lui serait bien plus qu'une simple halte.

Le soir venu, il rentra néanmoins à son logement partagé avec son ancien protégé. Il avait à peine eu le temps de se débarrasser de ses affaires les plus encombrantes que Romulian entra, le visage traversé d'une émotion qu'il n'avait jamais décelé chez lui par le passé.

"Ôtes ton bandeau !" avait-il dit sans autre forme de courtoisie préalable.

Sentant un danger pour lui, il déploya ses épaules et chercha brièvement son arme du regard. Vu la tête qu'il avait, il savait bien que peu d'issues s'offraient à lui. Il répondait quand même :

"Si c'est pour avoir le plaisir de me frapper car Naerys souhaitait plus me parler qu'à vous, cela ne sert à rien de me frapper à la tête."

*************

"Tu es bien niais à croire qu'elle s'intéresse réellement à toi.
Et bien stupide de croire que je pourrais être jaloux de toi.

Je veux que tu ôtes ton bandeau que je te vois tel que tu es!"

Bien qu'il remarqua que le mercenaire avait jeter un oeil en direction de son arme, il n'adoucit pas le ton. Il se tenait droit, juste devant lui, avec assurance, les mains sur les hanches, le torse bombé. Sa dague à la ceinture, son manche n'était qu'à quelques centimètres de sa main, s'il tentait d'attraper son arme, il sera à prêt à lui coller la pointe de sa lame sous le menton.

************

Lentement, Raymun se redressa, bombant le torse également et faisant jouer ses épaules.
Le ton qu'employait Romulian ne lui plaisait guère et n'annonçait rien de bon, il avait cru un instant que le sujet était tout autre mais il s'était trompé.

Il recula lentement, se rapprochant de son épée à quelques pas de lui :

"Et pourquoi je m'affligerai donc ça ? J'ai bien assez mal à le supporter tout le temps pour ne pas avoir à endurer encore plus ainsi, surtout pour une curiosité d'un jeune qui n'a jamais connu les combats et souhaite savoir ce que c'est que d'être mutilé."

***********

Romulian sourit ... mais à cette image, peut être que Raymun pouvait se dire qu'il préférait quand il était neutre, son sourire était inquiétant.

"J'avais donc raison, tu essayes bien de cacher quelque chose, tu met tant de réticence pour un geste si simple.
Je voulais en avoir le coeur net, mais tu m'as prouvé que j'avais vu juste. Même si j'ai été aveugle un temps, ce n'est pas une barbe ou un bandeau qui vont me duper.

Sache juste une chose, quoi que tu ai bien pu conclure avec mon père, sache que c'est un pacte avec un démon que tu as fait, tu en payeras le prix un jour ou l'autre."

A présent que sa cible était à point, il fallait le faire parler, avec quelques efforts il allait connaitre tout ce que son père manigance. Concernant Raymun, il avait en réalité toujours le doute par rapport à ce qu'il suspectait, mais il tentait de l'amener dans une impasse.

**********

Raymun savait bien qu'il n'avait pas la même force que nombre d'hommes pour s'exprimer avec les mots.
Il lâcha néanmoins :

"J'en paie déjà le prix, et ce depuis longtemps."

*********

"Dois-je comprendre que c'est par but de vengeance que tu travailles pour mon père ?

Peu importe, je n'ai rien contre sauf si tu espérais te venger à travers moi, ce qui serait même plutôt lui rendre service.
Maintenant dis moi ce qu'il prépare, quoi qu'il t'a demandé, je sais que tu n'es qu'un pantin de plus qu'il croit manipuler, je ne t'en tiendrais pas rigueur."

La froideur semblait s'être atténuée dans sa voix.

***********

Sans faire exprès, Raymun en avait dit bien plus qu'il ne le voulait. Cela faisait trop longtemps qu'il gardait pour lui ses sentiments, qu'il n'exprimait rien et devait vivre ce qui lui avait été imposé.
Maintenant qu'il avait commencé à parler, il savait bien que la personnalité qu'il s'était forgé venait de fondre comme neige sous soleil.

Le visage en face de lui s'était adouci mais il lui semblait néanmoins qu'il découvrait une nouvelle facette de Romulian. Jusque là, il n'avait que seulement effleuré la personnalité de l'homme, se contentant de le protéger contre il ne savait quel ennemi imaginaire.
Il avait un seul but, réussir à réaliser la mission qui lui avait été confiée pour que de son côté le seigneur Arheas tienne sa promesse, ou du moins ne la réalise pas.

Relaxant un peu ses muscles, il plongea son regard dans celui en face de lui puis ajouta :

"Pas par vengeance, je suis tombé dans les filets de votre père et depuis il m'a mit dans tes basques."

Il lâcha un sourire en ajoutant les derniers mots.

***********

"Je suis prêt à t'aider à te libérer de ses mailles, mais pour cela, il va falloir que tu arrêtes de me prendre pour un imbécile et que te me dises tout."

***********

Raymun lâcha un sourire mauvais à la mention de Romuliant avant d'ajouter :

"Et qu'est ce qui me dit que ce n'est pas votre père qui veut mesurer ma "loyauté" à son égard ? Après tout, vous restez bien en contact avec lui et la mission qu'il vous a donné ne semble pas non plus si déplaisante que ça."

"Il existe une grande différence entre les mots et les actes. Exprimer ce qui m'arrive me condamne directement aux yeux de votre père là où vos paroles peuvent très bien être prise à la légère et ne pas avoir d'influence sur l'avenir, d'autant plus si elles sont oubliées lors de la lettre qui dénoncera mon manque de loyauté à votre égard ou celui de votre seigneur..."

***********

"Tu as tellement peur de lui, je te croyais plus brave que cela."

Romulian s'approche alors de lui, pour se retrouver vraiment face à face, provocateur.

***********

"Même les meilleurs peuvent être réduits à l'impuissance dès qu'on trouve leur point faible. Si cette histoire n'engageait que ma vie, cela fait longtemps qu'elle serait déjà terminée.
La bravoure n'a aucune mesure contre les actions de certains qui peuvent paralyser un homme."

Il prononça ces paroles d'une voix plus faible, comme si il s'en voulait d'être réduit à cette situation.

***********

Romulian occupait Raymun sur un sujet qui l'affectait visiblement, il continua sur cette voie.

"Ainsi il a menacé des personnes auxquelles tu tiens, je reconnais bien là sa manière de faire.

Alors sache une chose, le domaine Arhéas est mien, et quand j'aurais repris la place qui me revient de droit, les menaces de mon père ne seront plus que du vent. Mon père ne gérait la régence que jusqu'à ce que je sois en mesure de le faire. Officiellement, c'est afin d'acter cela que je suis venu sous tutelle ici, mais étant mon parent le plus proche, s'il m'arrivait quelque chose, il en obtiendrait officiellement et légalement le droit d'y régner. Alors, tu comprends que je m'interroge sur les objectifs qu'il t'a confié. "

De sa main située du côté du bandeau, profitant de l'avoir concentré sur ses dires plutôt que sur ses mouvements, il leva le bras et tenta d'arracher le bandeau.
Dernière modification par darkbaron le 22 juil. 2013, 15:37, modifié 1 fois.

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Maëlys
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Re: [TdF] Après la soirée

Message : # 21895Message Maëlys
22 juil. 2013, 15:26

Premier post manquant :
Maëlys a écrit : Raymun savait bien qu'il n'avait pas la même force que nombre d'hommes pour s'exprimer avec les mots.
Il lâcha néanmoins :

"J'en paie déjà le prix, et ce depuis longtemps."
Et le dernier post en date :
Maëlys a écrit : Écoutant les paroles de Romulian, le guerrier remarqua qu'au dernier instant la main se glissant vers lui, d'un vif mouvement il la bloqua à quelques centimètres de sa tête puis la rejeta d'un geste violent.
Sa voix resta néanmoins calme lorsqu'il prononça :

"Ce n'est pas en faisant les mêmes manœuvres que ton père que tu gagneras ma confiance. Tu me demandes la mienne sans me donner la tienne en retour."

Il fit une pause avant de reprendre :

"Enfin, je suppose que cela sera à moi de faire le premier pas dans cette voie... Comme toujours."

Il recula de deux pas puis se retourna, défit son bandeau. Restant encore quelques dizaines de seconde de dos, il semblait s'affairer sur son œil.
Il se retourna finalement juste après un juron contenu et Romulian put le voir, les deux yeux valides dont un injecté de sang. Autour la peau était également rouge et inflammée, signe que porter le bandeau de cuir ne devait pas être la chose la plus agréable.

"Je suppose que maintenant, le résultat te suffit ?"

Crépuscule
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Re: [TdF] Après la soirée

Message : # 21969Message Crépuscule
23 juil. 2013, 01:22

Romulian ne s'attendait pas à cela même si la réaction de Raymun commençait à semer quelques doutes dans son esprit, mais il tenta de dissimuler sa surprise et continua de l'observer en silence pour analyser son visage à présent découvert.

A présent qu'il y prétait entièrement attention, il n'y avait plus de doute. Comment avait-il pu être aveugle à cela, que personne ne le remarque, cela n'était pas étonnant, les deux hommes n'était pas comparables, mais lui, il connaissait la moindre ligne de son visage si parfait, la moindre nuance dans son iris ... et pourtant lui aussi s'était fait dupé par la façade derrière laquelle se cachait le mercenaire, il ne l'avait vu que comme un rustre, un mal propre, un guerrier sans aucun charme pourtant, à présent il le reconnaissait, il se reconnaissait ... il avait bien un joyau caché sous ces couches de matière pileuse indomptée. L'homme qu'il avait en face de lui pourrait être son reflet si on occultait la barbe et la coupe de cheveux ... et l'état pitoyable de sa peau ...

A présent, les questions fusèrent dans sa tête, il tenta en quelques instants de desceller les traits des plans de son père.

Il y avait quelque chose qui lui échappait ... envoyé un sosie à ses côtés à première vue, cela signifierait que son père souhaitait qu'en cas de trépas de sa personne, son sosie pourrait continuer en prenant sa place ... ce qui était incohérent avec l'opportunité qu'il aurait de récupérer la légitimité de la régence du domaine. A moins que ...


"Je vois un grand danger planer au dessus de toi, pas celui que tu crois, les menaces sur ta famille dont a du faire usage mon père, bien que réelles, ne sont qu'une diversion à la vrai menace. Quel mission t'as-t-il donné concernant notre étrange ressemblance, t'as-t-il dit de poursuivre ma mission s'il m'arrivait malheur ?"

On a pas déterminé avec exactitude cela, choisis ce que tu veux quand à ta mission exacte. De toute manière, je vais te retourner le cerveau pour te faire adhérer à ma vision du machiavélisme du paternel :p
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Re: [TdF] Après la soirée

Message : # 22041Message Maëlys
24 juil. 2013, 13:15

Raymun avait du mal à admettre que son interlocuteur restait comme de marbre face à ses paroles.
Il avait eu du mal à accepter l'évidence de son côté, passant plusieurs journées à se défouler avant d'accepter la tâche qui lui était assignée.
Hésitant sur la réponse à donner, il répondit enfin :

"Les seuls souhaits de ton père était qu'un membre de la famille parvienne au but prévu : que le domaine Arheas s'agrandisse vers le domaine Aversin. Et accessoirement que tu gardes la tête sur les épaules."

Il laissa ses derniers mots avec un sourire.

Crépuscule
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Re: [TdF] Après la soirée

Message : # 22115Message Crépuscule
26 juil. 2013, 00:44

"Je pense qu'il a en réalité un autre plan en tête à terme.

Tu es son plan de secours, mais pas comme tu le crois. Si j'échoue dans ma mission, si je ne parviens pas à conquérir ce domaine par la manière douce, il compte le faire par la force, et d'après toi, qu'est ce qui pourrait justifier qu'il entre en guerre ?"

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Re: [TdF] Après la soirée

Message : # 22130Message Maëlys
26 juil. 2013, 13:02

Raymun prit quelques secondes pour réfléchir afin d'envisager chacune des possibilités que lui offrait son interlocuteur.
Dès le début il s'était douté ne pas détenir toutes les cartes en main, mais il n'avait jamais eu le choix sur la marche à suivre car un couteau était toujours orienté sous sa gorge.
Désormais, il voyait une alternative possible, qui même si cela paraissait insensé passait au travers de Romulian.

Il posa son regard sur l'homme en face de lui avant d'ajouter :

"Je suppose que la mort de son héritier, ou de quelqu'un pouvant y ressembler à s'y méprendre serait une cause suffisante mais le domaine Arheas a beau être puissante je doute qu'il ne puisse rivaliser avec les hommes de cette terre."

"Ce que tu essayes de faire c'est de me placer à ton service à la place de celui de ton père mais quelles garantis je peux avoir de ta part ? Tu n'as aucune influence ici sur ce qui se déroule dans son château. Au mieux tu ne m'offres que des mots si jamais tu viens à lui prendre la place mais quelles sécurités ai-je d'ici là ?"

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