[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

Les sujets abandonnés par leurs meneurs disparus ou ne souhaitant pas conclure. En attente de conclusion pour être fermés, ou d'une éventuelle reprise.
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Eliya
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 22856Message Eliya
10 août 2013, 17:24

Récemment nommé au poste d'intendant, Dirias était particulièrement satisfait de cette nouvelle fonction.

Débarqué il y a encore peu au sein de la cour de la princesse Lysanor, ses tâches multiples lui permirent de développer rapidement des relations au château. Ces dernières pouvant s'avérer courtoises, d'autres plus... tendues, en particulier à cause de quelques jalousies plus ou moins cachées. Néanmoins, Dirias prenait sa tâche à cœur, soucieux de plaire à sa maîtresse, mais aussi pour enfin faire ses preuves.
Un aspect très important à ses yeux était d'une part le développement de ses relations, mais aussi la protection du domaine de la princesse Lysanor.

En effet, la situation devenant de plus en plus critique, les préparatifs pour une éventuelle guerre se faisaient ressentir. Il incombait donc à Dirias, entre autre, de veiller à ce que tout soit prêt le cas échéant. Il passait donc de nombreuses heures à vérifier l'état des ressources du château, en passant par la nourriture, le grain et le blé, mais aussi les réserves de bougies, et le bon état général des défenses.

Au cours d'une de ces promenades, il apprit que Romulian Arheas était actuellement en visite auprès de Mestre Engulrim. Dirias, qui rendait régulièrement visite au Mestre pour s'enquérir de la situation du monde, souhaitait ardemment s'entretenir avec Romulian, ainsi que son cousin Raymun sur cette période et les faits qui se déroulaient.

Arrivé devant la porte du Mestre, Dirias fût annoncé par les 2 gardes en faction. Une fois à l'intérieur, il pût constater la présence du Mestre, mais aussi de Romulian.

Bonjour Messires, j'espère ne point vous importuner? Si c'est le cas, je repasserais volontiers plus tard. Je souhaiterai pouvoir m'entretenir avec vous, si cela était possible.

darkbaron
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 22864Message darkbaron
10 août 2013, 21:09

La situation était particulièrement terrible, d'après ce qu'avait entendu Romulian : on n'avait pas encore l'avis de tous les seigneurs, mais on pouvait résumer les choses en disant qu'une moitié du royaume soutenait pour le Roi légitime et que l'autre était prête à combattre aux côtés de Feunoyr. Autant dire que cela n'annonçait rien de bon car on risquait de se battre contre d'anciens frères d'armes avec qui on avait eu aucun problème par le passé. Dans ce conflit fratricide, des anciens amis allaient prendre les armes les uns contre les autres, tout cela au nom de leur roi et de leurs valeurs. Le royaume était à l'aube d'un terrible déchirement et qui sait combien de temps il lui faudrait avant de refermer ses plaies. Pour le moment, la guerre n'avait pas encore éclaté et le sang n'avait guère été versé, en dehors de quelques escarmouches, mais chacun savait qu'il fallait se préparer à partir à tout moment, d'autant plus qu'une autre nouvelle avait brisé tout espoir de réconciliation.

En effet, lors d'un conseil royal, deux opinions avaient été exprimées : celle de Baelor, le prince héritier si chevaleresque, prônait la clémence et le dialogue avec les partisans de Feunoyr. Au contraire, celle de Freuxsanglant ne laissait aucune place à la pitié ou à la compassion. D'après lui, les partisans de Feunoyr n'étaient tous que des félons qui méritaient d'être écrasés sur le champ de bataille. Si on avait écouté le Prince, on aurait pu caresser l'espoir d'un retour à une situation plus calme. Malheureusement, celui qui l'emporta fut Freuxsanglant. En somme, nul besoin de diplomatie, seuls le sang et le fer devaient parler.

Bref, la guerre était officiellement déclarée : ce n'était désormais qu'une question de temps avant le début du conflit...

Quant au domaine, en soi, il ne souffrait d'aucune lacune flagrante et bénéficiait d'une bonne armée. Certes, pas de quoi écraser les armées les plus terribles du royaume, mais ils n'étaient pas seuls dans ce conflit et pourraient compter sur leurs alliés sur le champ de bataille. En ce qui concernait les réserves et les ressources, il n'y avait aucun problème à déclarer. Il en allait de même pour les défenses : plutôt correctes pour un château de cette taille.

Enfin, Lysanor n'était définitivement pas favorable au conflit parce qu'elle ne voyait pas l'intérêt de se battre de la sorte entre véritables chevaliers et que ça compromettait quelque peu son projet de cour. En outre, elle craignait de voir disparaître de grands héros qu'elle aurait adoré rencontrer...

********

Alors que Romulian était en train de discuter avec le Mestre de quelques affaires diplomatiques, Dirias vint donc leur rendre visite. Mestre Engilram n'exprima guère la moindre objection à ce sujet et l'invita à entrer. Après tout, il avait sans doute des nouvelles importantes à apporter à Romulian...

Et Raymun, que faisait-il ? Était-il également présent ?

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Maëlys
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 23027Message Maëlys
12 août 2013, 12:06

Les choses avaient bien changé depuis la nuit de révélations avec Romulian. Depuis, Raymun avait perdu une partie de sa mauvaise humeur qui semblait l'accompagner dans les couloirs, responsable en grande partie de sa mauvaise réputation auprès de bien de personnes lorsqu'ils croisaient son unique œil.

Les mois qui s'étaient écoulés n'avaient pas été sans repos car celui qui n'était au départ qu'un garde du corps avait bien changé, prenant du grade grâce à ses compétences et les rapports qu'il avait crée avec le géant du Nord, mais aussi, et cela il n'en doutait pas, aux manœuvres de Romulian.
Il se retrouvait désormais parmi les officiers les plus proches du capitaine de la garde des Aversin, et qui plus est, il pouvait désormais siéger au conseil restreint entourant Dame Lysanor. Lui qui n'était qu'un simple soldat il y a des mois de cela se retrouvait désormais enrôlé dans des rôles qu'il n'aurait pu imaginer par le passé, diriger des hommes certes mais il trouvait que le rôle le plus important était de les former. Le combat est un art, un art mortel qu'il faut maîtriser si on veut
pouvoir perdurer sur le terrain.
Il avait pris la conscience de tout ceci lors de son ancienne vie mais également lors de ses entretiens avec Naerys, même si elle était partie du château il conservait une certaine correspondance avec la dame ainsi que son maître d'arme. Une idée ne cessait de lui traîner en temps même, celle de faire venir un Danseur d'eau de Braavos à la cour de Lysanor, il ne doutait pas en effet qu'il pourrait apporter bien des choses en plus de son savoir martial, savoir qui pourrait sûrement s'ajouter à ceux de Raymun afin de palier à toutes éventualités.

....

Le soleil était déjà haut lorsque Raymun se mit en tête de trouver Romulian, bien qu'ils n'aient plus le même statut qu'avant, les deux hommes du domaine Arheas s'étaient en effet lié d'une sorte d'amitié au cours des jours dernier, enfin c'est ce que pensait Raymun. Ayant appris par un des serviteurs qu'il l'avait vu près des appartements du Mestre, il se dirigea vers ceux-ci afin de s'entretenir de l'état de la garnison du domaine Aversin.
Les hommes étaient bons et disciplinés mais le soucis était qu'il avait besoin de savoir à quoi s'attendre, essayer de comprendre de quel côté Lysanor semblait se balancer, même si il avait des idées à ce propos avec les visites de Shiera, afin de prévoir quel côté du domaine était le plus vulnérable.

Crépuscule
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 23118Message Crépuscule
12 août 2013, 23:00

Romulian accueillit Dirias aimablement, ce petit valet avait à son image réussi en peu de temps à se faire une petite place confortable à la cour de Lysanor. Il n'y a pas à dire, il avait du talent, il reste à voir jusqu'où allait son ambition.

"Joignez-vous à nous. Sur quel sujet souhaitiez vous que nous échangions ?"
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darkbaron
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 23153Message darkbaron
13 août 2013, 11:19

En dépit de la réticence de Lysanor, il n'était effectivement pas difficile de connaître le camp pour lequel elle avait pris partie : la jeune femme respectait tous les principes de la noblesse, y compris les liens de vassalité. Or, son suzerain, le Prince de Dorne, soutenait le camp royal pour des raisons évidentes qui avaient déjà été évoquées plusieurs fois. D'ailleurs, ces mêmes raisons avaient contribué à la montée des tensions entre les deux camps.

Lysanor n'avait aucunement envie de se fâcher avec le Prince de Dorne et le roi légitime. De plus, elle avait trouvé le prince héritier particulièrement sympathique et pensait de ce dernier qu'il était le modèle de chevalerie dont tout le monde devait s'inspirer, aussi bien au sein de sa cour que dans le royaume en général. Enfin, Freuxsanglant avait cru bon de s'assurer de la loyauté de la jeune femme en envoyant Shiera nouer des relations amicales avec elle.

Bref, Raymun avait effectivement peu de doutes à avoir sur la question. Lysanor ne ressentait aucune inimitié à l'égard de l'autre camp et n'avait aucune envie de faire couler le sang de chevaliers de Westeros, mais elle savait qu'elle devait faire un choix et envoyer ses troupes comme tout le monde.

Bien évidemment, il fut également accueilli dans les appartements du Mestre peu après Dirias.

Et la Vérole ? Que faisait-il de son côté ? Restait-il aux côtés de sa dame ?

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Eliya
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 23949Message Eliya
20 août 2013, 21:14

S'adressant à ses 2 interlocuteurs, Dirias annonça d'une voix claire, en respectant des pauses et en observant attentivement les réactions de son auditoire :

Messieurs, je viens de prime abord prendre connaissance des courriers de Lancehélion et de Port-Royal. Mestre, quelles sont les nouvelles?


Ensuite, comme nous le savons tous, la situation aujourd'hui n'est malheureusement pas aux bals et aux fêtes.
J'aimerais avoir votre avis concernant cette guerre qui couve. Que pensez-vous de la situation? Notre princesse semble avoir une préférence clairement marquée pour un camp plutôt que l'autre et je pense qu'il nous faut être prêts. Qui sait ce que l'avenir nous réserve?

Je ne souhaite en aucun cas amener la guerre à nos portes, mais les remous causés risquent néanmoins de nous atteindre. De plus, rester totalement neutre aurait très probablement des conséquences négatives.
Dès lors, il devient important de gérer plus méticuleusement le domaine. C'est aussi pour cela que j'ai lancé un vaste état des lieux de nos provisions et de tout ce qui pourrait venir à nous manquer si des routes commerciales étaient coupées.
De votre côté, et grâce à votre expérience militaire et vos expériences tactiques, quels équipements devrions nous acquérir ou forger?

Nous pouvons également faire appel à des spécialistes dans des domaines bien précis, qui nous seraient d'une aide précieuse...

J'attire enfin votre attention sur le fait que notre princesse souhaite garder le plus grand calme au domaine, et un château similaire à un état de siège ne serait pas pour lui plaire...
Dernière modification par Eliya le 21 août 2013, 11:26, modifié 1 fois.

darkbaron
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 23959Message darkbaron
20 août 2013, 21:42

Comme toujours, le bon Mestre répondit avec précision à la question que l'on venait de lui poser :

"Comme toujours depuis des semaines, les nouvelles sont mauvaises, je le crains. La guerre s'approche à grands pas, surtout que l'on sait que le conseil restreint du roi a opté pour la solution la moins... conciliante. Il n'y a plus aucun espoir de paix. Freuxsanglant et Maekar ont gagné cette partie. Cela ne m'étonne guère d'un prince aussi impulsif et agressif que Maekar, mais quel intérêt Freuxsanglant peut-il bien y trouver ? Cela me dépasse...

Certes, on dit qu'il ne s'entend guère avec Aigracier, autre partisan de Feunoyr, mais de là à précipiter le royaume à sa perte comme cela, sans songer à toutes les conséquences désastreuses... Il faudrait être un homme effroyablement arrogant pour mener le royaume à la guerre pour de telles raisons. Je suppose qu'il y a autre chose, mais je suis incapable de savoir quoi. J'espère qu'un des camps se montrera raisonnable et essaiera de faire cesser cette folie, mais j'en doute, mon bon ami... J'en doute vraiment. Il faut se rendre à l'évidence : cette affaire ne pourra se régler que par le sang et les armes.

Quant au reste... Tout ce que je peux vous dire, c'est que Dame Lysanor a déjà choisi son camp depuis quelque temps. En outre, je ne pense pas que la guerre vienne jusqu'ici. Elle peut donc se rassurer car un siège me semble fortement improbable, à moins d'imaginer le pire cas possible..."

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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 24013Message Eliya
21 août 2013, 11:36

"Merci pour ces détails Mestre. Tout cela n'est guère encourageant!"

Se faisant, Dirias se tourne alors vers Romulian, attendant son avis sur la situation, mais aussi ses éventuelles connaissances sur les différents acteurs cités par le Mestre.

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Maëlys
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Re: [TdF - chapitre III] Un feu noir à l'horizon...

Message : # 24180Message Maëlys
22 août 2013, 20:12

De son côté, Raymun observa les différents hommes. Il avait beau siéger au conseil, il y était en temps que second du capitaine de la garde et de ce fait était sûrement d'un rang inférieur aux autres hommes présents.
Il posa son regard vers Romulian afin de voir l'avis qu'il comptait donner.

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Message : # 24462Message darkbaron
26 août 2013, 01:38

De son côté, comme à son habitude depuis qu'il avait été nommé garde, la Vérole était de service afin de protéger sa dame. Celle-ci dans la grande salle en compagnie de plusieurs amies toutes à peu près aussi jeunes qu'elle. Depuis qu'elle était la seule maîtresse dans son domaine, Lysanor en profitait pour inviter des amies, voire même des nobles d'autres domaines, toutes des femmes. Bien sûr, les rumeurs au sujet des penchants de la fille Aversin circulaient, mais la Vérole pouvait témoigner qu'il n'avait jusqu'ici jamais vu Lysanor embrasser ou caresser une de ses amies. Probablement à son plus grand désarroi, d'autant plus que ça signifiait qu'il devait supporter les discussions profondément ennuyeuses des jeunes femmes.

Lysanor était sur son siège, une coupe de vin à la main. D'après ce qu'il avait vu, ce devait bien être sa troisième coupe et la jeune dame était d'humeur guillerette à cause de la boisson. Le corsage de sa robe rouge était légèrement ouvert, mais celle-ci ne semblait guère y porter attention.

Près d'elle se trouvaient trois jeunes femmes : Sandra, Elysa et Leona étaient leurs noms. Toutes avaient répondu à l'invitation de la jeune Dornienne, soit pour échapper à la guerre imminente, soit pour visiter une jolie cour du sud. Toutes entretenaient désormais des liens d'amitié avec la dame.

Sandra était une jeune femme du Nord, aux cheveux roux, longs et ondulés et aux yeux bleus. Elle était assez grande et plutôt fine, mais pas moins dotée de formes attrayantes. Elle était des quatre jeunes femmes la plus taciturne et la plus sérieuse du lot, mais était toujours courtoise. Elle appartenait à une maison mineure qui avait décidé de protéger sa fille en l'envoyant à Dorne. Certaines mauvaises langues prétendaient que, depuis qu'elle avait rencontré sa belle-soeur, Lysanor avait un certain goût pour les rouquines au point d'en faire venir dans son château, mais ce n'étaient que des rumeurs...

Elysa était la plus délurée de toutes et celle qui avait le moins la langue dans sa poche. Cette brune aux cheveux longs et bouclés et aux yeux bleus, plus foncés et intenses que ceux de Sandra, était également celle qui avait les formes les plus affriolantes. Cette fille du Trident était généralement charmante et particulièrement ouverte à la conversation et les mauvaises langues disaient que ce n'était pas le seul domaine, mais jusqu'ici, on ne lui connaissait aucune aventure.

Leona était issue d'une branche cadette des Lannister et avait de ces derniers les cheveux et les yeux verts. Elle était également la plus fine du lot et la moins voluptueuse. Les mauvaises langues du chateau l'avaient d'ailleurs surnommée "le Mur", aussi bien en raison de ses formes quasi-inexistantes que de son caractère difficile. Avec ses longs cheveux d'or, ses traits délicats et son apparence gracile qui avait un côté presque félin, elle n'en était pas moins jolie, mais il était vrai que la petite lionne n'était pas du genre à laisser n'importe qui l'apprivoiser. Gare à ceux qui l'entendaient rugir...

La suite de Lysanor ne se constituait pour le moment que de ces trois-là et cela allait sans doute rester ainsi un bon moment : elle ne pouvait guère penser à sa cour en ces temps de troubles. De plus, aucun chevalier digne de ce nom n'allait y participer quand on parlait de guerre...

Durant leur conversation, Elysa adressait quelques clins d’œil au chevalier de temps à autre. Il fallait dire que depuis qu'il avait abandonné le service du frère de sa dame et était devenu un véritable chevalier en armure, son image s'était nettement améliorée, au point que quelques servantes daignaient désormais le saluer, d'autant plus qu'il avait été adoubé après avoir sauvé l'une des leurs des griffes d'un ignoble chevalier. Bien évidemment, il y avait toujours des mauvaises langue. Tout le monde ne pensait pas qu'il était devenu un autre homme et certains voyaient un changement d'allégeance par intérêt. Néanmoins, comme sa dame jouissait d'une bonne réputation, la Vérole bénéficiait tout de même d'une bien meilleure image qu'auparavant (ce qui n'était guère difficile).

En ce qui concernait la dame Aversin elle-même, on devait reconnaître une chose : depuis qu'elle était à la tête du domaine, elle avait acquis une confiance en elle assez importante, peut-être même excessive, caractéristique de nombreuses personnes qui, après avoir été bridées par leurs proches durant des années, jouissaient soudainement d'une grande liberté. Elle parlait donc très librement de tout et de rien sans se soucier de l'avis des autres.

Pendant de très longues minutes, voire même quelques heures, leur discussion avait tourné autour de sujets purement frivoles sans être suffisamment intimes pour être croustillants, mais elle devint bien plus sérieuse au bout d'un moment, quand Sandra aborda le sujet de la guerre :

"Dis... Pourquoi penses-tu que le roi, dont la sagesse est pourtant connue de tous, a choisi la voie de la guerre en dépit de l'avis du prince Baelor?"

Lysanor ne daigna pas y répondre et sonda le fond de sa coupe, le regard sombre. Elysa prit la peine de répondre à sa place et lança en s'exclamant :

"Je parie que c'est un coup de Maekar ! Freuxsanglant ne doit pas avoir assez de pouvoir tout seul... Légitimé ou non, ça reste un bâtard et le roi peut tout à fait se permettre d'ignorer son avis. En plus, tu nous avais parlé de sa grosse colère au banquet face à ta belle-soeur."

Lysanor acquiesça tristement et répondit en arborant air las, presque abattu :

"En effet, c'est exact. Maekar est un homme extrêmement impulsif et agressif que je n'aimerais pas fréquenter. Il avait malgré tout raison sur un point : les méthodes évoquées étaient tout sauf honorables. Son père était victime de calomnie et ma belle-sœur lui envoyait à la figure qu'elle figurait parmi ses armes de prédilection. De telles pratiques étaient peut-être jugées dignes de ma famille à l'époque de mon père ou de mon frère, mais j'ai d'autres valeurs."

Leona jeta vers elle un regard perçant et demanda le plus sérieusement du monde sur un ton presque vindicatif :

"Belles paroles, mais dis-moi... Et si quelqu'un les utilisait contre ta famille, réagirais-tu en disant que c'est de la triche ? Penses-tu sincèrement que les ennemis se soucient de l'honneur autant que toi ? Crois-tu vraiment qu'ils vont jouer avec les mêmes règles que toi ?"

Lysanor soupira et ne put faire autrement que reconnaître que la jeune femme avait raison, les yeux baissés :

"Non, en effet. Je J'ai conscience que mes ennemis ne partageront certainement pas mon respect de certaines valeurs. Je suis peut-être naïve, mais je ne suis pas idiote. Néanmoins, je tiens à rester une femme honorable, bien que je reconnaisse que ce ne soit pas facile, surtout quand on connaît mes prédécesseurs. Jusqu'ici, aucun des hommes de ma famille n'a brillé par son honneur et je tiens donc à me différencier d'eux sur ce point."

Après avoir bu une gorgée de vin, Elysa ne put s'empêcher de s'exclamer sous l'effet du vin :

"Bien sûr que tu es différente ! Les hommes pensent avec la petite limace molle qu'ils ont entre les jambes !"

La phrase fit rougir les trois autres jeunes femmes, visiblement choquées par des paroles aussi crues. La maîtresse s'empressa de la gronder :

"Elysa, mon amie... Tu sais que j'apprécie ta franchise. Néanmoins, il y a des limites à ne pas franchir. Tu t'exprimes comme tu veux dans l'intimité, mais je te saurais gré de ne pas parler comme ça ici, surtout en présence d'un de mes gardes ! De grâce, apprends à te tenir !"

Elysa, gênée, préféra éviter de répondre et but une autre gorgée de vin. Elle était sans doute la plus éméchée de toutes...

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