Deux heures s’étaient écoulées : des dizaines de minutes d’un travail long et fastidieux, avec le doute constant d’être découvert par le canon d’un fusil mitrailleur…
Le sarcophage s’ouvrit enfin. Face à eux, l’être organique, cantonné à une vie de suppliques bercée de chiffres de mesures sans fin, palpitait d’une respiration douce à la fréquence parfaite. De nombreux tuyaux, vecteurs de fluides multicolores, le transperçaient de part en part. Les électrodes et fils électriques qui l’entouraient le faisait passer un insecte dans une toile d’araignée.
Le Feling, accroupi face à l’accès au morphopilote commença alors sa besogne.
Le vol était devenu extrêmement mouvementé. Tous les prisonniers cherchaient une prise pour éviter de voler en tous sens dans la cellule de transport tandis que la Darken maintenait au sol le shaaniste de ses puissants bras pour lui permettre de rester concentré.
Comme dans un rêve, il s’insinua lentement dans l’esprit de la machine vivante. Des nuées de chiffres et de graphes tout d’abord, puis des schémas de principe, les positions des capteurs de contrôle, des manœuvres des pilotes et une vision enfin par le nez de l’aéroplane. Un ciel déchiré par les éclairs, une tempête, la foudre tombant dans des cratères au milieu du sable gris, une alternance de mangrove et de jungle inextricable… A des centaines de kilomètres un enfer vert mêlé de dunes et de marais.
Il plia le cerveau de l’être modifié à sa volonté et lui insuffla une absence de pensée totale. Tout se déconnecta immédiatement. L’aerojet piqua instantanément.
La cabine se retourna complètement à plusieurs reprises. Les passagers furent projeter les uns contre les autres, ils s’écrasèrent contre les parois et furent écartelés par les chaines. La chute fut brève, le vol devait se dérouler à basse altitude.
Kerrigan hurla quelque chose d’incompréhensible dans les hauts parleurs de l’appareil puis ce fut le choc. Lourd, puissant. Un rebond puis une nouvelle collision. Couché sur le flanc droit, le vaisseau glissa rapidement et fit un volte-face. Les parois tournèrent au rouge, une alarme stridente retentit et une vague de neige carbonique fut injectée dans tout l’aéroplane. Des fissures se créèrent et des flammes léchèrent l’intérieur de l’habitacle. Le bruit de raclement fut une déchirure pour les tympans.
Un dernier impact, encore plus violent, stoppa net la course folle. Les lumières s’éteignirent, les alarmes étaient déconnectées. La carlingue était froissée comme du papier. La structure même de l’appareil formait un angle de trente degrés. Coupée en plusieurs endroits, elle laissait entrapercevoir l’extérieur, de grandes langues de sable plongées dans une brume opaque. Un grand panache de fumée noire se dégageait de la carcasse vers ce décor de coton. Le système de secours ouvrit les sas d’accès vers l’extérieur et le cockpit…
La pluie tombait drue sur un sol couleur de cendres. Une belle conque sortait délicatement des dunes, les mêmes que l’on trouvait en décoration dans les intérieurs des grandes familles…
Les deux pilotes semblaient encore vivants, alors que le pare-brise du poste de pilotage avait entièrement explosé et que le tableau de bord émettait de nombreux arcs électriques.
Osmaël eut un mouvement réflexe vers l’arrière de l’appareil mais fut retenu par le sergent.
« T’es malade ou quoi ? On dégage ! Vu l’impact, cela va attirer tout un tas de saloperies ici. Prends ton fusil, on décampe. On ne va pas risque nos vies pour des inférieurs. COMA n’est pas loin. »
Osmaël croisa le regard de l’humaine et eu un instant d'hésitation.
« Et merde !!! »
Il lança un objet dans la direction des soutes. Rapidement les deux militaires disparurent vers l’extérieur, armes aux poings.
Une clé glissa doucement dans l’allée principale de la cellule…
Perte de trois trihns de corps
EDIT : Merci d'indiquer l'état de vos trihns en quote, pas de récupération depuis le début du démontage