Fortuna Imperatrix Mundi

Mathéo se rendait ce matin là au tribunal pour une journée chargée. Il devait assurer la défense d'une vingtaine de personne qui n'avait pas les moyens de se payer un avocat. Il avait juste 5 min avant chaque personne pour prendre connaissance de l'affaire et prévoir sa plaidoirie...Journée marathon en prévision...

Quand un policier lui ouvrit la porte de la cellule, il aperçut un homme dans la trentaine, les cheveux noir un peu poisseux, de type sud américain qu'il avait déjà vu sans pouvoir mettre un nom sur ce vissage.

L'homme : "Madre de dios ! Vous !"
Il était ahuri et en colère aussi.

Maitre Suarez ouvrit donc le fin dossier qu'on venait de lui transmettre et le parcourut.

Nom : Juan Mendoza-Santa María
Age : 28 ans
Situation : divorcé, 3 enfants
Profession : Gardien de prison
Délit : fuite lors d'un contrôle d'alcoolémie
....
etc.
...

Là Mathéo se rappela que Monsieur Mendoza-Santa María avait été juré 2 mois auparavant pour une affaire de divorce d'un gros bonnet de la finance. Après l'étude de la vie de Mendoza-Santa María, Mathéo avait découvert que Juan avait une liaison avec une collègue et avait tout dévoilé lors de l'entente des jurées...Cela avait détruit la vie de Juan sans que Mathéo ne put le prévoir...

Mathéo sentait-il devoir une dette envers cet homme ?

Mathéo reconnut l'homme en face de lui et son implication dans son propre passé.
Bien que catholique, il se fit de nouveau la remarque que le karma devait sans doute existé et que ses actes passés le rattrapaient souvent ces derniers temps. Il lui fallait y faire face.

Il était mitigé sur la réaction qu'il devait prendre par ce nouveau face à face, la fierté et la culpabilité s’affrontant à parts égales.
La fierté de l'avocat d’être performant dans son travail et que lui, ancien habitant des ghettos, méritait d’être à sa place durement gagné et sa culpabilité face aux retombées de son action à l'encontre de Mendoza.

Mathéo avança la main pour serrer la poigne de l'homme, un automatisme gagné à force de rencontres, et se rendit compte en même temps que son geste pouvait être mal pris..

Il lança après un léger souffle de dépit :

"Mr Mendoza- Santa Maria. Bonjour.
Je serai votre avocat aujourd'hui. J'espère que nos dernières ... hum .... rencontres ne porteront pas préjudices.
Je comprendrai que vous vouliez changer d'avocat mais cela serait préjudiciable à votre affaire vu que vous devez passer au tribunal aujourd'hui même.
Je ne peux que vous assurez qu'en restant je prendrai à cœur votre défense.

Mendoza-Santa Maria manifestement stupéfait, sentait l'énervement pointer son nez, comment un type qui lui avait fait tant de mal, pouvait assurer sa défense ?
Non jamais il ne pourrait lui faire confiance...

"Je n'ai pas le choix alors faites ce que vous avez à faire, de toute façon je n'ai plus rien à perdre..."

Si Mathéo avait des questions, il fallait faire vite, il avait encore 5 autres personnes à voir avant l'audience...Oui les tribunaux expédiaient les "petites" affaires et encore Mathéo avait vu pire...