TDF chap. 19 : Péril à Port-Réal : La grande joute

[Ser Walton Dulver]

Walton parait surprit de la question.

- "Ser Darren m'en a peut être touché un mot..."

Et puis le récit arrive et il l'écoute yeux mi clos en terminant son petit déjeuner. Si il a l'air clairement absorbé par le récit il n'affecte pour autant pas d'air choqué.

- "C'est là la finalité de tout entrainement."

Il fait tourner le styler dans sa main et l'oberve sous toutes les coutures.

- "Je puis vous apprendre l'épée. Mais je ne serai hélas pas le meilleur instructeur pour ce type de... lames."

Il lui rend.

- "Vu toutes les choses que vous avez affrontés vous avez soif de force, de puissance. Vous voulez vous renforcer, reprendre le contrôle sur les choses. C'est chose logique. Compréhensible. J'ai repris le controle de ma vie par la foi. Mais il y a bien des manières de le faire. Apprendre le maniement du stylet en est une. Apprendre parfaitement les jeux du monde de la cours... comme les joutes - entre autre chose - en est une autre... Et puis... il y a les alliances."

Il la regarde fixement.

- "Mais à ce sujet nous pouvons reprendre plus tard. Si vous souhaitez toujours aller faire votre ballade matinale."

[Iris]

Aleth était en proie à des pensées et des émotions partagées. Son tribunal intérieur était indécis, et elle était toujours mal à l'aise quand Walton la regardait fixement.

Debout, les mains dans le dos, les yeux à demi baissés dans le vague, il lui semblait se tenir comme une élève à qui on demandait de réciter une leçon qu'elle n'avait pas assez révisé.

"Alors nous verrons cela plus tard pour les épées en bois, je ne voudrais pas vous blesser d'une écharde. C'est inconfortable et cela déconcentre."

D'un sourire dérisoire et d'une gaieté forcée :

" Je ne voudrais pas avoir fait préparer pour rien le cheval que vous m'offrîtes hier, j'ai là un cavalier qui se demande pourquoi il n'est pas avec ses amis au camp, et une chambrière qui aurait à se plaindre de mes caprices vestimentaires."

" J'espère ne pas vous avoir trop déconcentré, vous sembliez l'image même du fier chevalier. Je vous laisse donc. Nous nous retrouverons toute à l'heure quoi qu'il arrive."

[Ser Walton Dulver]

- "La Chevalerie est un code que je m'efforce de suivre il est vrai... mais, l'image que je renvoie c'est un habit pour celui qui vit dedans. Chacun doit trouver à se vêtir de la façon qui lui convient le mieux pour affronter les regards extérieurs tout en agissant selon son âme. La raison pour..."

Il baisse les yeux un instant avant de les reporter sur elle.

- ".... laquelle vous me plaisez tant, est que j'ai l'impression que vous semblez vous refuser à vous plier à ces jeux d'apparats du moins pas totalement. Vous êtes trop férocement farouche pour ça. De fait, on semble discerner directement votre âme. Et oui, elle est complexe. Mais ce qui est complexe est beau."

Il vide son godet d'un thé d'une traite et lui fait un grand sourire.

- "A tout à l'heure alors."

[Iris]

Aleth demeura un moment immobile, sonnée, le cœur battant, et seule l'impression qu'elle devait commencer à avoir les joues rose vif la poussa à se mettre en mouvement. Elle monta à cheval, et esquissa un salut, sans être même sûre d'avoir souri ou gardé une expression neutre, contemplant Ser Walton, avec des émotions mêlées.

Finalement, elle détacha son regard, et partit aussi vite que le terrain lui permettait, filant vers les espaces libres où elle pourrait galoper à loisir, et essayer de libérer son esprit des mots qui s'accrochaient à elle.

[Casaïr]

Aleth était passée en coup de vent, ne s'arrêtant même pas pour manger. Je n'avais pas eu le temps de lui parler, tout juste de la saluer avant qu'elle ne fasse demi-tour pour s'en aller je ne savais où. Mon esprit était bien trop embrumé pour chercher à réfléchir ce matin, aussi terminais-je doucement mon repas avant de me rendre sans hâte à ma tente pour me préparer. Gylehan n'était pas encore ressortie et je n'étais pas bien certain de ce que je devais faire, la situation était nouvelle et... un rien excitante aussi.

Mes pas dérivèrent finalement d'eux-mêmes jusqu'à sa tente et je frappais à l'un des piquets extérieurs pour me faire entendre.

"Gyles ? Tu comptes dormir toute la matinée ? Je pensais avoir droit à un peu de soutien dans la lice aujourd'hui de ta part ! Après tout, tu as raté une magnifique entrée en matière hier, ce serait dommage de manquer un nouvel exploit de ma part."

[NailsEater]

La nuit avait été courte. A peine de retour sous la tente, le poids de la journée, et surtout de la nuit, l'avait accablé et il avait ainsi sombré d'un coup d'un seul. Quand Darren se signala à l’extérieur et commença à le taquiner, Gyles se leva et profita d'être alors seul dans la tente pour faire sa toilette et revêtir ces habitss. Une nouvelle fois. Il n'était pas encore temps pour lui de se montrer au grand jour, du moins sans avoir parlé à Lady Aleth

"Gyles ? Tu comptes dormir toute la matinée ? Je pensais avoir droit à un peu de soutien dans la lice aujourd'hui de ta part ! Après tout, tu as raté une magnifique entrée en matière hier, ce serait dommage de manquer un nouvel exploit de ma part."

" Pour rien au monde, je ne raterai ça ! Et qui sait, j'aurais peut être le plaisir de croiser ta fameuse Lady Brock au passage ! "

Gyles finissait de s'habiller. Prenant le temps de se recomposer un visage, faisant fi - du moins paraissait-il - de ces problèmes de la veille. Il sortit sourire aux lèvres et regard malicieux, saluant ses compagnons de la délégation Castellane et se dirigeant vers la tente d'Aleth. Hostella lui apprit rapidement que la Lady était parti plus tôt pour une balade à cheval, aussi Gyles décida-t-il de l'attendre à l'entrée de la tente, observant le petit monde autour de lui qui s'affairait. La grande mêlée lui semblait sur toute les bouches et lui- même attendait avec impatience de voir si ... Darren respecterait sa promesse.

Jetant un regard à celui-ci, ses pensées commencèrent à fuser, se posant des questions dont il savait que la réponse ne lui plairait pas. Quand finalement Aleth reparu sur sa nouvelle monture, Gyles lui fit signe, indiquant qu'il aimerai s'entretenir seul à seule avec elle.

[DukeTogo]

Au campement Castellane, Béric avait déjà fort à faire avec le gamin qui ne lâchait pas l'idée qu'il était le fils de lord Castellane. Il avait d'ailleurs surpris Hostella en lui disant de le laisser tranquille quand elle menaça de le chasser.
Le dornien était calme ce matin et d'humeur paisible. Etait-ce le fait d'avoir pu régler un vieux contentieux avec Allar Deem, l'officier véreux du Guet de Port-Real ou la satisfaction de concourir au grand tournoi de Port-Réal. Il n'alla pas réveiller son écuyer - ni même vérifier qu'il était bien dans sa tente - et quitta le campement à pied, un parchemin caché sous ses vêtements.

Myrosh examinait le feu et partagea une vision. "Du feu, j'ai vu un feu indomptable luttant contre un géant. J'ai vu un vieillard à la face blanche, j'ai vu un mort qui marche."

Comment y réagissait ser Darren ? Hostella se signa en s'éloignant. Tout cela était suffisant pour pétrifier d'effroi Tom le Bref. Ce même Tom le Bref qui se faufile un peu plus tard dans la tente du troubadour, à l'abri des regards. Il approcha à pas feutrée et commença à fouiller dans ses affaires...

Spoiler () :

C'est simple, si quelqu'un peut faire 19 en observation, il peut le voir...

[Casaïr]

J'étais content d'entendre la joie dans la voix de Gyles/Gylehan mais en la voyant sortir de la tente, je compris vite que c'était une façade. Sa sœur Meryn n'était pas venue ce matin comme elle l'avait promis et nous étions rentrés dans un silence sur lequel une chape de tristesse pesait lourdement. Je lui fis un petit sourire d'encouragement mais, intérieurement, je bouillais de rage. Boros Blount verrait toute ma fureur s'abattre sur lui dans la Grande Mêlée, juste avant de s'effondrer. Ce ne serait qu'une bien maigre consolation pour Gylehan mais je tenais à lui offrir cette vengeance. Par les Sept, je le briserais dans l'arêne. Pour ma Lady.

Je la regardais rejoindre Aleth un peu tristement avant d'entendre les élucubrations de Myrosh ou quel que soit son nom désormais. Je me rapprochais et observais ces flammes qu'il fixait et dans lesquelles je ne discernais strictement rien.

"De quoi tu parles ? Explique-toi, qui sont ce géant, ce vieillard et ce mort ?"

[Ser Walton Dulver]

Notre bel et brave Ser laisse s'éloigner la dame en la regardant pensivement puis reprend son programme là où il en était. Jetant son mantel de velour à son écuyer il demande au passage de lui faire chauffer de l'eau pour ses ablutions puis rentre dans sa propre tente. Quand on lui apporte enfin l'eau chaude, il se déshabille dans l'intimité de son domaine de tissu tendu, dans un coin prévu à cet effet avec bassine, métal polis, brosses et serviettes à cet effet. Il entreprend alors de se verser de l'eau chaude sur le corps à l'aide d'une louche. Il se saisit ensuite d'un pain de savon à base de huile d'olive produit à Villevielle et entreprend de se frotter le corps avec. Son corps musculeux devenu mousseux, il se rince en utilisant à nouveau la louche. Pendant tout le processus il chantonne un vieil air qui lui passe en tête :


"En cet hivers là il fait si froid par chez moi
Ci froid mordant en cette nuit de par chez moi
Et pourtant ici bas quelle chaleur pour moi

Car brille en le ciel une étoile éternelle
Car brille en le ciel une étoile éternelle
Car brille en le ciel une étoile éternelle"

Chers lecteurs pour un soucis d'immersion plus grand nous vous proposons d'écouter l'air enregistré ci dessous, mais soyez assuré que la voix de Ser Walton est bien meilleure que celle-ci dessous. L'auteur ayant enregistré ayant plus de facilité avec la plume qu'avec le chant (hrp : soyez indulgents avec moi quoi ^^):

https://drive.google.com/file/d/1Ds-cF4 ... p=sharing

[Iris]

Aleth était restée un long moment à l'écart -- autant qu'il pouvait être acceptable de le faire. Après un galop, parvenue à une allée de grands arbres près d'un champ parsemé de coquelicots, bordé de marguerites et de bleuets, elle fit halte, les yeux fermés, bercée par une légère brise et les chants des oiseaux. Un petit coin de calme, près de la capitale.

Elle mit pied à terre et le cavalier resté à l'arrière hésita sur ce qu'il devait faire. Constatant qu'elle cueillait juste quelques fleurs, il reprit son poste de guetteur. Il voyait les paysans sur d'autres parcelles, tout était tranquille ici, mais quand il regardait depuis sa monture, il voyait du mouvement, et le camp derrière eux. Installation de forains, tentes, vagabonds qui trouvaient des abris ici et là... A bien y réfléchir ce bosquet, ne serait-il pas une cachette opportune pour un malandrin ? Le soldat accueillit le signal du départ avec soulagement. Retour à la normalité et à des situations sous contrôle.

...

De retour au camp, Aleth commençait à avoir faim, et se promena parmi les étals, pour choisir... Des brochettes de boulettes, des brochettes de calmar grillé, des beignets de poissons et d'herbes, des galettes fourrées aux herbes et au fromage de chèvre, des gâteaux moelleux à l'amande, et d'autres plus croquants aux noix, des melons et des pastèques... Il ne fallut pas longtemps pour que le cavalier qui l'accompagnait se retrouvât si chargé qu'il aurait dû tout lâcher brutalement pour tenter d'être vaguement utile au combat. Le duo chargé de victuailles parfumées et de bouquet de fleurs arriva enfin au campement Castellane et déposa le festin sur la table. Aleth accompagna le geste d'un commentaire : "Demain je veux un vrai petit déjeuner ! Pas juste du potage, du pain et du lard." Si cela suffisait aux autres, tant mieux pour eux, mais ce n'était pas son cas.

La lady toute fleurie et chargée de sa corne d'abondance comprit que Gyles voulait lui parler. Elle emporta une portion généreuse de ses achats et cueillette dans sa tente, avec de quoi nourrir plus que la jeune fille, mais cela faisait un bel effet sur la table dedans, qu'elle compléta d'une cruche transformée pour l'heure en vase.

" Vous vouliez me parler ? " demanda-t-elle avec légèreté tandis qu'elle achevait la disposition de sa table, avant de déguster, une chaise pour elle, et un geste pour en désigner une à Gyles qui n'avait qu'à la déplacer un peu pour s'installer près du repas.