TdF Chap. 1 - Un fief paisible

[Iris]

Aleth fut emportée malgré elle par la liesse générale et la prestation admirable du sieur Waters, mais plus encore, voir Lysanor rire et se réjouir était si extraordinaire qu'à lui seul cet événement valait des applaudissements. De toute évidence son père était du même avis, et cela présageait , du moins Aleth le pensait-elle, d'un emploi pour le ménestrel.

Une pensée silencieuse pour Oncle Tristemine qui était spolié d'un peu d'argent... c'était à la fois amusant et en même temps il arrivait presque à faire de la peine... Des fois Aleth ne savait plus si elle éprouvait pour lui de la compassion ou son habituel agacement face à sa résistance à ses nombreux projets. En tous état de cause, ses sentiments étaient ambivalents, partagés, et très variable.

"Ha, mon garçon. Sais-tu de quoi parle ce chant?" . Jared n'en savait rien, ça se voyait sur son visage. "Quelqu'un?" Demanda le lord d'un regard circulaire.

Par un heureux hasard, Aleth se rappelait de cette histoire... mais elle ne voulait pas embarrasser son frère Jared en frimant trop ostensiblement... tout en préférant ne pas faire dans l'excès d'humilité, car si elle savait, c'était aussi une question d'amour propre de ne pas trop le laisser ignorer... Elle décida de trouver un compromis en répondant de manière interrogative avec un sourire pour ajouter un peu de rondeur au propos qui serait de toute façon aride :

" Il me semble qu'il s'agit de la geste de Lord Deremont... évoquant la bataille décisive de la première rébellion Feuynor... peu avant l'an 200 ?... "

Quant à la mention d'une tentative de coup d'état de la part d'un bâtard, évoquée crûment devant un ménestrel portant un nom signalant une naissance illégitime, ce n'était pas très délicat. Jared aurait tout loisir d'apprendre les détails auprès de Mestre Corwyn.

[Maëlys]

Les dernières notes s’éteignirent en même temps que Béric revenait parmi l'assemblée, étonné par cette vague de souvenir qui lui rappela l'histoire conté au bord du feu de camp par ses compagnons de l'époque, évoquant le passé des Darry, une des famille qui passait pour les plus fidèles envers les Targaryens.

Entendant la question de Lord Rhéomar, il allait y répondre mais fut devancé Lady Aleth, qui posa sa réponse dans un écrin d'incertitude.
Il aurait bien souhaité rajouter quelques détails sur l'origine de cette histoire mais la fille aînée des Castellane venait de donner l'essentiel des informations, oubliant simplement de dire qu'il s'agissait de la bataille du champ d'Herberouge...
Mais en soit, cela n'était guère important, les histoires de sang ne sont pas les plus joyeuses, ni les plus adaptées dans un château en paix.

A vrai dire, Béric avait plus tendance à fixer le menestrel à ce instant, il ne comprenait pas pourquoi ce menestrel chantait une geste que l'on pourrait quasiment qualifier à la gloire des Targaryens.

[darkbaron]

Finalement, cela s'était passé bien mieux que prévu : sa prestation avait conquis la plupart des convives. La châtelaine ne semblait pas trop apprécier, mais elle avait visiblement quelque problème avec sa bâtardise, ce qui devait quelque peu obscurcir son jugement. Il se demanda quelle en était la cause : le seigneur son époux aurait-il lui-même un bâtard ? Ou peut-être même plusieurs ? Il commençait à en avoir l'habitude et, à dire vrai, cela ne lui posait strictement aucun problème. Il aimait parcourir les routes et aider les bonnes gens et les nobles à retrouver un peu de joie et de gaîté. C'était sa plus grande récompense... Bon, ça, leur argent et la gratitude de jolies demoiselles, mais leurs applaudissements sincères restaient déjà une grande récompense en soi. D'ailleurs, en ce jour, une gamine avait ri et souri grâce à lui. La fille du seigneur ? Sans doute, à en juger par le regard de la châtelaine.

Avec la joie vint l'argent. Quatorze magnifiques pièces d'argent sonnantes et trébuchantes, jetées par le seigneur de ces lieux, qui pouvait bien se montrer généreux, étant donné que l'argent ne venait même pas de sa propre bourse ! Enfin, Gareth n'allait pas cracher sur cet argent. De fait, sa provenance lui importait assez peu. C'était une très jolie somme qui allait remplir sa bourse et c'était bien tout ce qui comptait.

Alors qu'il récupérait son paiement avec un grand sourire de satisfaction, notamment la dernière pièce qui était partie s'égarer, le seigneur demanda aux présents de quel événement cette chanson narrait le récit. Il le savait, mais préféra s'abstenir de répondre : il n'était qu'un humble ménestrel et préférait tenir sa langue devant les seigneurs quand on ne requérait pas ses services.

[DukeTogo]

" Il me semble qu'il s'agit de la geste de Lord Deremont... évoquant la bataille décisive de la première rébellion Feuynor... peu avant l'an 200 ?... "

"Lady Aleth a parfaitement raison, intervint Mestre Corwyn. Ce chant évoque le destin d'un seigneur qui... qui se distingua à la grande bataille du Champ d'Herberouge, exactement en l'an 196. Ce lieu eut ce nom de par le sang versé des 10 000 hommes qui y périrent. C'est une histoire très sombre dont les chants retiennent les actes de bravoures..."
- Suffit, coupa Tristifer. Waters, choisir un chant qui remonte exactement à il y'a 100 ans me laisse à penser que tu sais compter. Je veux te voir demain à l'aube." Le regard de Tristifer était assez dur. Fidèle à ses manières, il imposait plus qu'il ne demandait.

Rhéomar regardait son frère avec une certaine lassitude puis dit au troubadour : "Vas donc vite boire et manger quelque chose aux cuisines et reviens nous garnir les oreilles."

Daveth fut un peu atterré qu'un parfait inconnu qu'il n'avait pas lui-même embauché puisse être convier dans son territoire. Une servante retint un rire amusé que son chef prit comme une moquerie alors que cela pouvait tout aussi bien être de l'enthousiasme vis-à-vis de ce séduisant voyageur à l'oeil coquin.

Rhéomar eut un regard tendre vers Lysanor et échangea avec son épouse :
"S'il est aussi bon qu'il en a l'air, nous pourrions le...
- ...lui indiquez le chemin de l'auberge de votre fief, monseigneur."

- Aleth, Beric et Jolan ont entendu cet échange.
- Vous intervenez comme vous voulez et quand vous voulez. Vous avez tout à fait le droit à la parole, Rhéomar est un Lord bienveillant et ouvert, je le rappelle.
- Le reste du déjeuner se passera de la manière suivante, Gareth continuera d'exercer son art, etc.
- Vous n'avez pas de tâches particulières à faire l'après-midi, on pourra basculer sur une première découverte de Waterford -pour notre ami lecteur- où vous irez vous promenez seul ou avec pjs, pnjs, etc.

[Iris]

Aleth adressa un léger sourire à Mestre Corwyn qui soutenait son intervention. Elle le considérait avec beaucoup de sympathie, presque avec amitié, ayant l'occasion d'avoir de nombreux échanges avec lui, et lui confiant régulièrement du courrier aussi, et partageant le même amour des livres et du savoir. Mais Tristemine le coupa... pour ?... qu'est-ce que c'était que cette histoire de voir le ménestrel à l'aube ? Sûrement pas une question de musique... et Mestre Corwyn était déjà un érudit capable de compter, pourquoi requérir les services d'une personne extérieure ?... Surtout que son oncle paraissait habituellement tellement préoccupé par les questions militaires... Peut-être pour avoir des nouvelles fraîches ? ... Aleth était curieuse. Elle n'imaginait pas un sombre complot, mais aurait bien aimé savoir... et pour ce faire, le plus simple était de prendre contact dès cette après-midi avec le ménestrel, au moins pour savoir d'où il venait et quelles étaient les nouvelles.

Ecoutant le début d'échange de ses parents, elle songea à Lysanor qui semblait habituellement n'avoir goût à rien et qui pour une fois s'était illuminée. Peut-être qu'elle aurait goût à apprendre la musique ?... Cela valait la peine d'essayer...

" Je me demandais... Lysanor semble avoir beaucoup apprécié la musique, et elle est justement à un âge où commencer l'apprentissage d'un art lui permettra de le maîtriser de manière accomplie en tant qu'adulte... Ne serait-il pas judicieux de voir si cette première impression se vérifie et si elle a véritablement du goût pour cela ? "

Songeant que sa mère n'était pas emballée par le fait d'avoir durablement le ménestrel itinérant au château : "Il suffirait de quelques leçons pour nous en convaincre. Si Lysanor se découvre une passion pour la musique, il sera toujours temps de lui trouver un professeur qui la suivra durablement dans ses progrès... "

Les arguments ainsi présentés, avec un maximum de rondeur : (1) Lysanor n'a aucun goût apparent pour rien, et ce serait un immense progrès si elle avait une passion qui l'animait et lui apportait le sourire ; (2) faire appel aux services d'un ménestrel itinérant bâtard pouvait se limiter à une simple expérience, juste le temps de voir si la joie de Lysanor ce jour-ci était due à une représentation remarquable ou s'il y avait quelque chose de plus. De cette façon normalement, les parents seraient réunis par l'intérêt pour Lysanor, et le désaccord relatif à la personne de l'actuel professeur de musique pourrait être acceptable puisque temporaire et nullement incompatible avec son installation à l'auberge de Waterford.

A noter qu'Aleth est sincère dans sa démarche : elle-même s'amuse avec ses plantes, ses livres, ses projets divers et variés... mais voir sa petite soeur "Tristemine II" était un peu triste, or s'il suffisait qu'elle apprenne la musique pour avoir quelque chose à elle, cela ne pourrait qu'être un progrès. Et puis du côté du marché du mariage, une fille très belle mais morose, c'était moins bien que "très belle + musicienne", et son côté taciturne devenait une qualité associée à sa concentration...

... enfin, à supposer bien sûr que Lysanor aime la musique au point de vouloir l'apprendre et pas seulement l'écouter... mais ça... impossible de le savoir sans essayer d'organiser quelques cours...

...

Le reste du programme de la journée allait dépendre de la décision de ses parents, auquel cas, elle tâcherait d'organiser la mise en place de son nouveau projet : les cours de musique de Lysanor. D'ailleurs accompagner le ménestrel à son auberge permettrait à Aleth de présenter à Jolan l'entrepôt auquel elle pensait pour son début d'expérience de dispensaire... et il faudrait aussi réfléchir à ce que ce pénible M. "Bref"... déménage du septuaire... et n'y revienne plus ! ... (sans user de violence ou de dépenses inconsidérées).

[darkbaron]

Gareth écouta poliment le triste sire nommé Tristifer et hocha la tête en signe d'acquiescement, tout en lui répondant brièvement et simplement : "Bien, messire". Que pouvait-il bien lui vouloir ? Ce noble-là ne lui inspirait franchement pas confiance... Ce n'était pas le genre à vous offrir une bière par sympathie ! Non, il y avait derrière cette requête, ou plutôt cet ordre, autre chose.

Au fond, cela importait peu : il était inutile d'y penser pour le moment. De plus, le seigneur, qui était plus aimable que Tristifer le Joyeux, venait de l'inviter à manger quelque chose aux cuisines et il n'allait certainement pas se faire prier pour exécuter un ordre aussi agréable ! La vue d'autant de plats lui avait ouvert l'appétit, tout comme sa prestation. Il se rendit donc dans les cuisines après une petite courbette et un sourire, puis demanda à une servante (de préférence, la plus avenante) de lui apporter un petit quelque chose à grignoter et boire avant de retourner au service de ces seigneurs et de ces dames.

Bien sûr, il se montra parfaitement courtois avec les servantes des cuisines, comme à son habitude. On pouvait dire beaucoup de choses de Gareth : c'était un séducteur invétéré, un homme volage et un bon vivant, mais il avait toujours ressenti le plus profond respect pour les demoiselles et n'avait jamais agi de manière inconvenante, en dehors de quelques regards un peu coquins.

Après avoir profité de son repas, il retourna auprès des convives et chanta une chanson d'amour afin de varier quelque peu les thèmes :

« […] Moelleux, profond, mon lit de plumes,
Où je t'étendrai.
De soie jaune te vêtirai toute,
Et te ceindrai d'une couronne.
Car seras ma dame d'amour,
Et serai ton sire.
Te tenant chaud toujours
Et toujours sous la garde de mon épée. »
Et de sourire, la vierge au frêne
Et de rire.
Se déroba d'une pirouette et dit :
« Nenni les plumes.
Me vêtirai de feuilles d'or,
Et d'herbes nouerai mes cheveux.
Mais tu peux être mon amour des bois,
Et moi ta belle des bois. […] »

Sa voix se faisait délibérément douce et aimante, essayant ainsi de retranscrire fidèlement le ton d'un amoureux transi. C'était une chanson d'amour qui le touchait quelque peu parce qu'il ne doutait pas de la sincérité des promesses et des délicates attentions de l'amant, mais aussi parce que la belle rejetait toutes les richesses matérielles pour vivre simplement d'amour.

Comment ne pas apprécier cela quand on était un humble artiste comme lui ? C'était comme si elle avait écrite pour lui...

[DukeTogo]

Dans les cuisines, Gareth se vit servir par des gens de la maison. Leur sourire montraient qu'elles avaient écoutée aux portes. Daveth déboula dans l'office et jeta un regard peu aimable à cet intrus qui boulotait déjà du pain au lard et donna l'ordre aux servantes de se remettre au travail. La plus proche de Gareth profita d'une occasion pour mettre à sa proximité la denrée locale de valeur : une bouteille Castellane en commentant :

"Celle-là, son cul n'est pas vide"

Effectivement, il y restait un fond de vin. La tentation était grande et comment refuser un met si rondement proposé?

Gareth, passe-passe 4D+1B : 3-3-2-2-1 = 10 vs Observation/Vigilance de Daveth = 17...

"Que... que... quoi?" S'étrangla Daveth dont la face virait au rouge Castellane. Gareth ne demanda pas son reste, mieux valait ne pas risquer l'ire du serviteur en chef. Il repose la bouteille, mima sa méprise et but une gorgée d'une bouteille sans étiquette, le genre de mélange de cépages que les gens de maison pouvait espérer.
Et de retourner dans la grande salle avec un public presque conquis avant que ce laquais scrupuleux ne retrouve l'usage de la parole.

Notamment inspiré par le dernier minois qui minaudait plus tôt, Gareth repris son tour de chant avec une vibrante ode à l'amour.

. " Je me demandais... Lysanor semble avoir beaucoup apprécié la musique, et elle est justement à un âge où commencer l'apprentissage d'un art lui permettra de le maîtriser de manière accomplie en tant qu'adulte... Ne serait-il pas judicieux de voir si cette première impression se vérifie et si elle a véritablement du goût pour cela ? "
(...)
"Il suffirait de quelques leçons pour nous en convaincre. Si Lysanor se découvre une passion pour la musique, il sera toujours temps de lui trouver un professeur qui la suivra durablement dans ses progrès... "

Aleth : Persuasion (4D+2) : 12 / Empathie-Vigilance (3D) : 10

Ce que proposait Aleth avait du sens, elle voyait son père hocher la tête. Mais sa mère mit fin au sujet : "Un mer de sang et un moineau déplumé? Votre soeur est trop jeune pour ces histoires. Et vous n'êtes pas tellement plus âgée..."
Avant que Rhéomar ne puisse intervenir, elle demanda au Mestre Corwyn. "Où en sont les leçons de lecture et d'écriture de Lady Lysanor?"

Le mestre pinca les lèvres avec embarras et répondit : "Nous... nous progressons, ma Dame, nous progressons."

Le regard de Dame Guenièvre était sans appel sur les priorités d'éducation de sa fille cadette, qui redevint blanche malgré le sourire gêné du mestre.

"Hmm. Bon, assez chanté pour aujourd'hui." dit Rhéomar. L'homme estropié nommé Kieran Orell congédia le troubadour sobrement : "Tu trouveras une auberge à Waterford."
...

Le déjeuner allait progressivement toucher à sa fin.

Vous pouvez vous abordez soit à la fin du repas, soit dehors dans la cour.

[Iris]

Sa mère la prenait à rebrousse poil, brutalement, en lui rappelant son âge, en froissant ce faisant son ego en la rapprochant de sa petite soeur qui n'était qu'une enfant... Le tout en négligeant de verrouiller tous les détails, laissant toute latitude pour s'engouffrer dans les brèches ? C'était de la provocation à agir. Certains réagissent quand ils sont menacés dans leur honneur, ici Aleth pouvait accepter un argument rationnel "non parce que", mais pas une fin de non recevoir brusque sur une proposition qui ne visait que quelques leçons de musique, juste pour vérifier si Lysanor appréciait. Cela ne mettait en aucun cas en péril ses leçons !

Pour l'heure, Aleth garda le silence, un peu contrariée, mais surtout très étonnée de la dureté de sa mère au sujet du musicien. Elle réfléchissait déjà à comment arriver à un résultat qui lui convenait sans contrevenir frontalement à l'arrêté qu'elle venait de prononcer.

Etape n°1 : à la sortie du repas, Aleth tâcha d'attraper sa soeur Lysanor pour discuter brièvement avec elle, à l'abri des regards & oreilles indiscrètes, pour voir si cela valait la peine de se donner du mal

" Lysanor, écoute, Mère n'est pas dans de bonnes dispositions aujourd'hui, mais ça ne doit pas vouloir dire qu'il faut renoncer pour toujours. Mais avant toute chose, dis-moi : est-ce que ça te plairait d'apprendre la musique ? Ou bien est-ce que tu aimes surtout l'écouter ? "

Si Lysanor ne répondait pas clairement ou qu'elle ne semblait pas vraiment intéressée, Aleth oublierait de suite les efforts qu'elle envisageait de consentir ; dans le cas contraire, les choses deviendraient plus compliquées mais bien plus amusantes... (du point de vue d'Aleth, pas forcément de celui de ceux qui seraient entraînés dans l'affaire)

...

Etape n°2 : retrouver Jolan, pour l'engager...

" Jolan, je pensais me rendre brièvement à Waterford cette après-midi, ...est-ce que tu (ou vous en public) voudrais venir ?.."

...

Etape n°3 : demander de sceller son cheval (et le cas échéant, celui de Jolan)... Et puis une fois équipés, et avec de quoi écrire dans une sacoche et toujours un peu d'argent de poche, direction le village de Waterford... et logiquement croiser le musicien et proposer de faire route avec lui. S'il accepte : " Dites-moi, où étiez-vous avant d'arriver ? Quelles sont les nouvelles ? "...

...

[darkbaron]

Gareth gratifia la servante et tenta de récupérer cette bonne bouteille avec le plus de discrétion possible, en vain. Il maudit intérieurement le serviteur en chef pour avoir osé le priver d'un aussi bon cru et se contenta poliment de ce qu'il avait. En général, Gareth préférait éviter de causer du grabuge chez ses hôtes. C'était assez mal vu quand on était un étranger dans un château inconnu...

Pour en revenir au banquet, le déjeuner était presque terminé et on congédia donc naturellement le musicien en lui disant qu'il allait trouver une chambre à l'auberge. De toute façon, il ne s'était pas vraiment attendu à avoir le droit à une chambre au sein du château. Il n'était qu'un roturier avec un nom de bâtard. Les honneurs n'étaient définitivement pas pour lui dans ces conditions.

Il salua donc poliment le seigneur et prit congé avant de se diriger vers le village et l'auberge, où il demanda à l'aubergiste une chambre tout en faisant jouer un cerf d'argent entre ses doigts afin de montrer qu'il avait de quoi payer. Il savait d'expérience que beaucoup de marchands se méfiaient des vagabonds dans son genre, réputés pour être d'assez mauvais payeurs.

Une chambre, mon brave ! Est-il possible d'avoir également le droit à un bain digne de ce nom ? Je dois prendre soin de moi et veiller à rester propre pour ces seigneurs et dames !"

Il parlait avec un grand sourire et un ton enjoué. Après tout, peut-être pouvait-il se faire un petit supplément en jouant ici...

[Crépuscule]

Jolan avait apprécié les prestations du ménestrel, même si l'histoire et les bains de sangs n'était pas ses sujets préférés, le talent de l'artiste donnait à ses chants une atmosphère particulièrement prenante.

Pour la suite, il n'intervint pas, le sujet 'Lysanor' était un sujet sensible, de famille et il n'avait pas l'audace de donner son avis sur la question, il se contenta d'un léger signe de tête aux parole d'Aleth, signifiant discrétement qu'il trouvait l'idée intéressante. Il était content de la voir réagir, mais aussi un peu inquiet du sujet qui l'avait fait réagir ainsi.

A la fin du repas, il accepta avec plaisir d'accompagner son amie.

En chemin, la voyant observer devant eux à la recherche de quelque chose ou quelqu'un, il devina rapidement ce qu'elle avait en tête.

"Tu sais, ces gens là ont une preste démarche, cela ne m'étonnerai pas qu'avec le temps que nous avons mis à sceller les chevaux, il soit déjà proche de l'auberge. Hâtons l'allure si tu le souhaites."