Chap. 4 : Union sacrée

[Maëlys]

L'évolution de la situation plût beaucoup moins à Béric. Si il y avait quelques chose qu'il avait du mal à apprécier désormais, c'était l'état dans lequel l'alcool mettait les gens. Si une cause pouvait bien entraîner le déshonneur, l'alcool serait aussi bien classé que la passion ...

Il se permit donc de quitter les lieux au plus vite afin de récupérer une bonne nuit de sommeil, vu que dès le lendemain il aurait fort à faire.

............................

Réveillé avant l'aube comme à son habitude, Béric récupéra son équipement au pied de son lit puis alla se laver avant de rejoindre la cour du château.
Là, il y trouva les premiers gardes, ceux en faction qui dormaient sur place tandis qu'une partie des autres étaient encore en train de se reposer.
Voyant ceux-ci, il leur demanda :

"Alors, quelles sont les nouvelles de Waterford et du château ? Qui a pris la relève pour l'entraînement pendant mon absence ?"

La question était bien simple mais il se doutait très bien de la réponse qu'il allait avoir d'ici quelques secondes ...

[DukeTogo]

A la question de Béric, les soldats répondirent qu'il n'y a rien eu de spécial au château mais finalement l'un se rappela que Tristifer avait reçu tour à tour le prévôt et le capitaine du port.

"Les a reçu là, précisa le second en désignant la tour ou logeait Tristifer. Les deux tours du château était occupé de la manière suivante : l'une aceuillait le lord, sa femme et ses enfants et l'autre abritait la roukerie à son plus haut niveau ainsi que l'office du mestre et la bibliothèque... qui était en même temps le bureau de Tristifer.
Contrairement à l'usage, Tristifer ne vivait pas avec la famille préférant pouvoir avoir accès à son bureau à n'importe quelle heure pour vérifier fébrilement des chiffres ou lire des volumes épais.
Béric avait par le passé entendu, à des heures tardives et plus dans le cadre de la plaisanterie qu'autre chose, que Tristifer avait voulu loger tout en haut de la tour et les anciens soldats avaient différentes théories : Tristifer se prend pour l'égal de son frère et veut donc loger au fait de la tour; Tristifer et les corbeaux étaient de la même race : noir et croassant autant que faire se peut; Tristifer à défaut d'avoir montré sa valeur au combat se prend pour un homme viril en menant la vie dure au mestre, à moins qu'il y'ait autre chose...
La roukerie n'a jamais déménagé du haut de la tour sinon la compétence du mestre serait devenu inutile face aux caractères difficiles des corbeaux. Quelque fut la force de volonté de Tristifer, il ne pouvait pas changer des siècles de tradition et de dressage.

"Oui, exactement, ajouta le premier soldat. Le mestre était présent quand le frère du seigneur les a reçu, il faisait une de ses têtes lui aussi après les entretiens"

Pour les entrainements, Béric savait que c'était Kieran qui s'en occupait quand il n'était pas là. A defaut, il lui arrivait aussi de confier cela a des soldats gradés. Les soldats précisèrent que le lord a souvent été là aussi. Vu son plaisir manifeste la veille, le maitre d'armes devina que Rhéomar ne devait pas tenir en place pendant leur absence et avait donc ressenti l'impérieux besoin de faire quelque chose.

Le lord ne tarda d'ailleurs pas à apparaitre pour voir Béric dans ses oeuvres. Kieran vint peu après et répondit au regard interrogateur du lord : "Oui, je l'ai réveillé. J'sais pas moi, t'voulais que je lui jettes un seau d'eau à la figure?"

(...)

Plus tard dans la matinée, après qu'elle se soit restaurée, voyant aussi le drôle de manège des deux petites filles qui se découvraient l'une l'autre sous le regard des servantes, Aleth rejoignit son père. Celui-ci l'entraina à l'écart et fit appeler Tristifer qui se joignit à eux.

(Suite des échanges Aleth/Rhéomar/Tristifer en annexe 4.1)

[Maëlys]

Si je ne me trompe pas, il y a bien une garnison dans le château donc des hommes qui restent à l'intérieur de celui-ci pour dormir, et on a aussi une partie des troupes en bas, dans le village ?

Voyant qu'ils étaient plus réveillés qu'il ne le soupçonnait, Béric appela au rassemblement pour l'entraînement matinal. Il était encore tôt mais ils en avaient besoin tout autant que lui.
Si les derniers ne s'étaient pas encore réveillés, il ira jusqu'au baraquement puis frappera le long du mur :

"Allez on se réveille là-dedans, entraînement dans dix minutes !"

Puis une fois que tout le monde sera rassemblé :

"Que ça soit bien clair, cela fait bien trop longtemps que chacun fait ce qu'il veut dans le village sans craindre à minima la garde ! Certains osent même s'en prendre à vous, les représentants des Castellane ! Je ne tiens pas à voir cette ville contrôlée par des bandits qui y vivent en toute impunité !
L'entraînement avec les épées de bois est terminée, si vous avez à répondre c'est avec l'acier et de la discipline ! J'espère ne plus avoir à entendre des histoires comme quoi les hommes que vous êtes se font emmerder par des délinquants !"

Puis se tournant vers Théobald qui devait être non loin :

"Va chercher des épées émoussées, une douzaine. On verra suivant le niveau de chacun."

Puis lançant l'échauffement :

"Et pendant ce temps là les autres, quinze tours de la cour !"

[MeiYaw]

Ayleth Bartheld la boulangère fit la moue avec scepticisme.

"Avoir le dernier mot avec le Prince du baratin? Allez, ouste, avant que je change d'avis!"

.....

Pour l'heure, grignotant un pain au raisin tout chaud, il prit la direction du château en sifflotant.

Le Prince du baratin ! Que voilà une plaisante image ! dis je en riant de bon coeur
Si seulement j'étais Prince... Si j'étais Prince, je viendrais quand même coucher chez toi ! J'y suis bien reçu, bien soigné et bien nourri ! Et je te paierais tes pains pour dix fois le prix !

Tout en taquinant ma chère hôtesse, j'apprêtais mes affaires, et je l'aidais à ranger la chambre de fortune qu'elle m'avait fort aimablement aménagée.

Ce n'est pas une auberge, mais j'y dors toujours fort bien. Pour sûr, je reviendrais ! lui dis je, avec le sourire et un clin d'oeil.
C'est que nos seigneurs ne veulent pas d'un troubadour ailleurs que dans leur salle à manger, malheureusement... La Dame ne veut pas d'un Waters chez elle, je crois. Ma voix baisse légèrement à l'évocation de mon nom. Je reprends avec entrain :
Et il semblerait que ses suivantes perdent leurs moyens à mon contact. Qu'y puis-je, je te le demande ?!? Et nous rions de bon coeur à l'idée que je puisse faire frémir ces dames là.

Une fois toutes mes affaires, mes quelques affaires devrais je dire, rassemblées, je passe par la boulangerie pour choisir mon petit déjeuner. Ayleth me donne un pain au raisin tout juste sorti du four, et je la paie du mieux que je peux. Je ne sais pas si je lui laisse dix fois le prix, mais en prenant sa main dans la mienne afin que personne ne puisse voir quelle somme je lui laisse, je sais que je la garnis généreusement. Je lui fais une courbette en la saluant d'un "Ma Dame", souriant.
Nous partageons un moment complice, et nous rions ensemble, avant que je ne quitte son établissement.

Sur le pas de porte, je me demande que faire.
Ma première idée est biensur de retourner au château et j'en prends donc la direction. Chemin faisant, dès potron minet grâce au métier bien trop matinal de mon hôtesse, je me fais la réflexion qu'il est certainement trop tôt pour aller taper à la porte des seigneurs. Aussi je décide de flâner dans les rues de Waterford. Mes pas me guide vers le port. Le marché est en train de s'installer et il est donc trop tôt pour voir les étalages. En revanche, certains commerçants sont peut être en train de décharger leurs marchandises fraîchement arrivées ? Et cela me donnera une bonne excuse pour aller fureter du côté des entrepots, voir si ce margoulin de Flowers est dans le coin...
Peut être même aurais je la joie de revoir cette petite Cecily ?

[DukeTogo]

Voyant Béric particulièrement déterminé, Kieran Orell vint près de lui avec cette étincelle dans l'oeil annonciatrice de malice. Il regarda en machonnant sa lèvre inférieure les hommes courir de leur mieux avec leurs chemises de mailles.

"Dis donc, ça te fait rien que je resquille, j'espère?" demanda-t'il en tapotant sa jambe blessé.

"Puisque t'as l'air motivé, on m'a rapporté que y'a eu des histoires hier à Waterford du coté des quais. Une embrouille de... comment déjà? Ah oui : de territoires.
Un beau merdier, les gardes ont essayé de les disperser. Et la Snow n'a pas été très coopérante... Faudrait peut-être creuser ça. Le truc, c'est qu'elle colle les miquettes à nos gardes, tu t'rends compte, toi?"

Edit : correction orthographe

[DukeTogo]

Observation/Vigilance 3D : 1+4+5 = 9,
Empathie/Vigilance 3D : 5+6+3 = 14

La petite Cecily était présente sur le port, assise sur des caisses et n'était pas seule. Il y'avait aussi deux jeunes hommes qui discutaient avec elle. Cela pouvait vaguement ressembler à une tentative de drague, mais Gyles l'expert es séduction voyait bien que l'athlétique blonde n'en avait que faire. Elle était d'ailleurs plus occupé à toiser du regard un autre groupe qui se tenait non loin, constitué de quatres hommes qui avait l'air de se chauffer les uns les autres.
Ceux-là semblait en avoir après le trio et ce n'était visiblement pas pour conter fleurette. Les deux hommes qui parlait à Cecily se rendirent compte de leur présence et cela les rendait nerveux à en juger leur regard fuyant. De là où il se tenait, le troubadour essayait de deviner ce qu'elle leur disait sans jamais quitter des yeux le quatuor belliqueux.
Lire sur les lèvres n'est pas une chose aisée, mais Gyles avait à un moment de sa carrière opéré avec le célèbre Stepan, apôtre de la mystification par les cartes et le verbe, qui l'y avait entrainé pour les besoins d'un tour fumeux. Faisant abstraction du bruit alentour, Gyles se concentra sur les lèvres charnues de la bâtarde du nord et cru deviner la phrase suivante :

"Dégonflez-vous et c'est à moi que vous aurez affaire quand j'en aurais fini avec eux."

Plus troublant que son joli minois, elle semblait vraiment penser ce qu'elle disait. Gyles eut le sentiment que tout cela allait mal finir, une voix intérieure lui disait que le feu brûlant dans les veines de la nordique ne pourrait peut-être pas suffire à contenir la vilénie d'un adversaire supérieur en nombre, surtout si elle était soutenue par des froussards...

[Maëlys]

Béric entendit Kieran arriver avant que celui-ci ne lui adresse la parole.
Sans se retourner, il lui répondit :

"A quoi bon te faire courir, le temps que tu finisses ils seront en train de dormir !" avec un sourire.

Puis il entendit les dires de son ami sur cette histoire de territoire, ce qui lui fit grincer des dents ... La Snow devait tremper là-dedans de quelques façons mais il ne savait pas exactement comment. Entre ceci et la corruption dans la ville tout comme dans les rangs de la garde, il se retrouvait dans une position qu'il n'aimait clairement pas.

Délaissant un instant du regard les hommes en train de courir, il dit à son ami :

"C'est quoi cette histoire encore ?! Ils croient que c'est leur terre ou quoi ?
Je finis leur entraînement et je vais descendre ensuite en ville, l'entraînement de Jared attendra. Suffit que je ne sois pas là quelques jours pour que les emmerdes reprennent et en plus maintenant je ne sais même plus à qui je peux faire confiance dans la garde pour bosser efficacement, en dehors de ce Théobald qui a été bon jusque là."

Revenant aux hommes en train de courir, il leur dit à haute voix :

"Assez ! Maintenant, par deux et à l'entraînement ! Le premier qui se la coule douce c'est avec moi qu'il s'entraînera !"

[DukeTogo]

Béric : Art Militaire + 1B bonus : 6(+4)+5+6 = 17 !

Béric savait se faire entendre et les hommes obéïssaient. Kieran grimaca - ou peut-être était-ce une tentative de sourire?- en voyant les hommes redoubler d'efforts.

"Finira par en faire q'qchose! Je vois l'esprit... Je vais m'occuper d'eux quand tu voudras passer la main et voir c'qui se passe. Oui, je vais m'occuper d'eux jusqu'à que y'en ai un qui rote du sang. Et j'dirais q'c'ton idée!"

Plus tard, quand Kieran Orell reprit l'entrainement, il invectiva les soldats.

"Vous êtes fatigués ou quoi? Je reconnais là la pâleur propre à la masturbation. Le premier qui flanche, on saura qu'il aime faire l'amour avec quelqu'un qu'il aime."

Les soldats restèrent cois. Kieran tempêta : "Hé, vous voulez quoi? Que je vous fasse porter des fleurs, que je vous y demande votre avis?!"

Et c'est là que qu'il comprit qu'ils regardaient derrière lui. Dame Guenièvre était en train de traverser la cour en compagnie de Jared, Lysanor et Alyse Hastwyck qu'elle venait de récupérer après une classe commune avec le mestre. Elle saisit le bras de Jared qui n'essayait pas de cacher qu'il trouvait ça amusant pour qu'il ne reste pas planté là. Dame Guenièvre resta digne tandis que le vieux soldat cherchait ses mots: "Hé... Heu..."

Reprenant sans sourciller avec les soldats : "Qui c'est qui parle avec ma voix?"

Ceux qui rirent à la plaisanterie furent les premiers volontaires désignées d'office pour l'exercice suivant...

[MeiYaw]

C'est en arrivant sur le port que je vois celle que je cherche.
Cette blondinette ne m'a jamais laissé de marbre je dois bien le reconnaître. Et pourtant, depuis mon rêve, mon regard sur elle a changé. Je ne saurais définir en quoi, mais rêver ainsi d'une femme n'est pas dans mes habitudes... Et cela m'a donc amené à des réflexions inattendues... Je chasse ces pensées rapidement car je vois bien que la belle n'est pas dans son assiette. Il est manifeste qu'elle ne m'a pas vu, trop occupée à échafauder un plan. Manque de chance, ils ne sont que trois face à quatre...
Je me demande si elle a un plan... J'irais bien l'aider, mais je n'aime pas me mettre à découvert, surtout qu'ils ont l'air gaillards les loustics. Je me concentre sur ses lèvres

"Dégonflez-vous et c'est à moi que vous aurez affaire quand j'en aurais fini avec eux."

Mouais... Ca ne sent pas très bon cette histoire. Il va falloir que je m'en mêle. Je décide de passer derrière les caisses. Si je peux apporter une touche de surprise, je ne m'en priverais pas. Je me glisse donc discrètement jouant avec les ombres dues au lever du soleil. Cette manoeuvre me permet d'arriver derrières les caisses sur lesquelles Cecily est assise. Mais je sais que mes chances de la surprendre sont tout de même minces, elle est particulièrement attentive à son entourage. Ma foi, je tente.

Alors ma dame... Dans les ennuis de bon matin ? Me permettrez vous de me rendre utile ? Qui sont ces damoiseaux ?

[DukeTogo]

HRP : Les réussites ne sont pas automatiques, surtout quand il y'a des tiers, donc quelques jets s'imposent...

Discretion/Furtivité Gyles 4D+1B : 3+6(+2)+6+4 = 19 !
et 4 chances sur 6 que la situation n'est pas encore pété car un déplacement discret prend un peu de temps... d6 = 5. Désolé...

Gyles choisit la discrétion pour pouvoir approcher au plus près de Cecily et pour cela le troubadour fit le tour du baraquement pour ne pas avoir à être vu, car la discrétion en environnement dégagée est peine perdue. Puis arrivé à l'autre angle, il s'approcha à pas de chat pour arriver près de Cecily :

Alors ma dame... Dans les ennuis de bon matin ? Me permettrez vous de me rendre utile ? Qui sont ces damoiseaux ?

Mais les mots moururent dans ses lèvres car la blonde s'était levée, accompagné par ses deux acolytes pour faire face aux quatre belliqueux qui venaient à sa rencontre. Par les Sept, là ou d'autres auraient joué la carte du terrain ou songé à une retraite, la bâtarde du nord prenait les devants pour les affronter.

Un regard circulaire montra au troubadour qu'il n'y avait pas de garde aux alentours et devant lui, à quelques mètres, s'annonçait la collision imminente entre une une louve du nord et des hyènes plus nombreuses....