TDF chap. 19 : Péril à Port-Réal : La grande joute

[Maëlys]

Dès que le nom de Dulver avait été annoncé, Béric s'était douté que son adversaire avait de la trempe, et était de taille.
Il était bâti pour encaisser les chocs, et les asséner quand cela était nécessaire.

Il avait donc d'abord pris sur lui pour le jauger quelque peu, mangeant en pleine face la puissance du cavalier adverse, ce dont son bras et son épaule allaient se souvenir.
Puis à la deuxième lance, il feinta, tout comme il l'avait fait à Rubriant.

Mais, là, la chance n'était pas de son côté, et son adversaire avait lui de quoi encaisser.

La troisième lance arrivait, Ser Walton Dulver demandait quelques instants pour souffler même si le dornien désirait déjà reprendre.
Vu le temps qu'il prenait, il s'accorda quand même une gorgée d'eau avant de refixer en place son heaume.

Il fit signe à Joango de lui apporter une nouvelle lance, bien mûre cette fois-ci.
Chacun est situé d'un côté de la lice, avant de s'élancer, le dornien jette un dernier regard vers son adversaire puis vers Lady Aleth.

Quelques instants, différentes idées lui passent par la tête mais il était désormais trop tard pour changer ce qui allait suivre.

[DukeTogo]

L'écuyer de Walton sembla soulagé que le chevalier temporise. Le jeune homme fougueux s'était débattu entre le désir d'effacer sans délai cette rude leçon et retrouver tout son sang-froid. Sang-froid d'ailleurs mis à mal quand il endura les rires idiots des hommes pressés autour de Jaimie Lannister qui venait de lâcher un commentaire moqueur sur sa hardiesse. Walton savait que répondre du tac au tac ne lui rendrait pas service. D"'ailleurs, le frère de la reine avait somme toute raison.

"Il est un moment pour être une tête brulée mais c'est rarement utile", lui avait dit ser Aërys du Rouvre quand il l'avait adoubé pour sa bravoure à repousser une razzia fer-né sur les côtes du Bief. Des lunes plus tard, Walton avait revu le Manteau Blanc à Vieux Rouvre et l'avait interrogé sur la raison de sa non présence à la cour de Robert. Le chevalier s'était mis la reine à dos après avoir remis en place ser Jaimie et avait depuis des vacances plus que de besoin. "Les esprits retors n'ont pas besoin de raison pour nuire", avait ajouté le Manteau Blanc. Walton lui avait demandé s'il souffrait de cette situation. "C'est sûr que je regrette le Hardi et certains autres mais non, ça ne me fait pas souffrir. On décide seul de ce qui nous affecte ou pas...D'ailleurs, le vieux Barristan m'a appris une chose que je partage avec toi, grand dadais ! C''est à toi de choisir quel type de douleur tu veux endurer."

De l'autre coté de la lice, ser Béric reprenait position avec calme et lucidité. Il donna d'un signe de tête son accord à l'assistant arbitre qui lui demanda s'il acceptait le délai demandé par le camp de son adversaire. Le dornien savait que Walton devait calmer sa monture et certainement repositionner des pièces d'armure ayant bougé sous l'impact. Béric ne voulait pas être un Lyn Corbray ou un Naton Piète. Etre honorable. Mais cette quête suffisait-elle à le légitimer comme ser Béric Kardalt le Droit ?

Le délai avait trop duré. Le commissaire du tournoi fit un signe auquel le son du cor répondit. Les deux cavaliers assurèrent la prise de leur bouclier, baissèrent leur visière et prirent les lances que leur tendaient leurs écuyers. Un claquement de talons et voilà qu'ils s'élancent, les lourdes lances s'abaissant progressivement l'une vers l'autre.

Walton peinait déjà à tenir la sienne. Son épaule le brulait. Son expérimenté adversaire le savait-il déjà ?

"C''est à toi de choisir quel type de douleur tu veux endurer : celle qui vient avant le succès ou celle qui va te hanter dans les regrets."

Les deux lances atteignirent les boucliers adverses. Walton tint bon cette fois. Les cris de la foule lui firent réaliser l'impensable : Béric le Droit était tombé.

[Iris]

Aleth assista au troisième passage, opposant deux hommes déterminés, blessés et fatigués.

Ainsi Walton accédait à la demi-finale ? ... était-ce bien cela ? ... Et qui donc restait en lice pour le tour suivant ? Des hommes qui l'avaient emporté facilement, qui ne devaient pas avoir les côtes fêlées ou les épaules presque démises.

Elle soupira. Au moins cette suite de violences prenait fin. Elle adressa un pâle sourire à ses champions qui s'étaient infligés des coups si violents.

Et maintenant ?

... elle essayait d'évaluer comment faire au mieux, sans renoncer à ses courses et son pique-nique...

[Ser Walton Dulver]

Ainsi il a vaincu. Et après quel combat épique! Ca pour du suspens, de l'enjeu et du spectacle ils en ont donnés dans les gradins. Les gens auront pu retenir leur souffle, laisser échapper des Aaaaaah et des Ooooooh. Est-ce que cette confrontation fera partie de celles dont on se rappele longtemps? De celle qui sont évoqués avec moult hyperbole et un verre de vin de treille à la main dans les castels le soir? Est-ce qu'on évoquera ce choc entre l'inflexible dornien et le Géant fleuri par la prose et le vers, par le chant des ménestrels? Il est encore trop tôt pour le dire. Mais en tout cas, cette victoire d'un Walton déjà fatigué face à un adversaire encore frais fait probablement déjà parler dans les gradins.

Ser Walton est en ce moment bien loin de ces considérations. Aussitôt sa folle course terminée, il se dénude la tête, ferme les yeux et hume toutes narines ouvertes autant d'air qu'il le peut. Une fois son pouls apaisé, il se retourne et lève un poing ganté vers la tribune. Saluant tours à tours Maegery et Aleth. Une fois fait, il s'en revient vers Ser Berric. Tout en s'assurant que ce dernier va bien, il lui adresse la parole avec un ton relativement fort, de sorte que les tribunes l'entendent.

- "Merci... et bravo... c'était la joute la plus rude de toute ma vie. Vous n'avez pas usurpé votre onction contrairement à d'autres. C'était un honneur."

[Casaïr]

Aleth & Mira

Quel combat ! Mira en resta bouche bée un instant avant de papillonner du regard, recouvrant ses esprits.

« Je suis navrée pour ser Beric, dit-elle en posant une main sur celle de son amie, sincèrement peinée. Il s’est vaillamment battu et, même si je sais que cela ne vous consolera sans doute que peu, le chevalier de votre cœur est toujours en lice. Si vous souhaitez descendre les voir, je pense que vous avez quelques minutes avant que les combats ne reprennent. »

[Iris]

Aleth reprit ses esprits à la remarque de Mira évoquant une pause et la possibilité de s'enquérir de l'état des concurrents.

" Souhaitez-vous venir ?" demanda-t-elle à sa camarade, tout en se demandant si Mira pouvait venir.

Dans tous les cas, Aleth ne tarda pas à rejoindre Béric et Walton, commençant par un :

" Comment allez vous ? Rien de grave ?"

[Casaïr]

Ho, bon sang. Je jetais un regard vers la tribune et vis qu'Aleth pensait sensiblement comme moi. Toutefois, un tel combat ne pouvait que nous causer de la déception. Dès leur retour à tous deux, je m'empressais de les féliciter pour cette magnifique joute.

"Maintenant que vous avez vaincu Beric, dis-je à Walton, vous allez devoir aller jusqu'au bout pour prouver votre vaillance. Pas de pression", ajoutais-je en souriant.

[Casaïr]

Aleth & Mira

Mira acquiesçât.

« Cela me permettra ainsi de féliciter ser Loras pour sa combattivité. »

Elle accompagna ainsi Aleth mais resta en retrait, par pudeur, pour se diriger, sourire poli, vers le Chevalier aux Fleurs.

[Ser Walton Dulver]

Et soudain on afflue autour de lui, Aleth, Darren, Mira. Ca tourne, il esquisse un sourire. Il détache son regard de Berric, bafouille quelque chose, met un petit temps à trouver ses mots.

- "Je vais bien... merci... juste... un peu..."

Il fait un mouvement de l'épaule droite, mais semble satisfait de voir que tout son bras suit.

- "Endoloris... mais c'est bon..."

Il jette un oeil à Ser Berric pour surtout s'enquérir de celui-ci, puis répond à Darren.

- "Je jouterai... peu importe que je perde ou je gagne, je serai heureux d'avoir donné le meilleur de moi."


Il reporte alors son attention sur Aleth et pose doucement sa main sur son épaule.

- "Désolé d'avoir défait votre maison... au nom de vos couleurs."

Son regard a la même intensité que d'habitude quand il la regarde.... une intensité amoureuse à dire vrai.

[Iris]

L'influence de Mira se sentait-elle ? Soulagée de constater qu'il n'y avait pas trop de mal, Aleth paraissait sourire de bien meilleure grâce à son champion. Elle faillit dire quelque chose, mais se ravisa. A sa mine ce devait être une plaisanterie ou un trait d'esprit léger.

" Si vous nécessitiez mes soins après la joute, sachez qu'ils vous sont acquis."

Encore ici, elle se retint d'une phrase, et reprit avec un air dégagé :

" Au moins les concurrents restant paraissent-ils civilisés. On ne peut pas en dire autant de tous ceux qui ont foulé cette lice."

" Faites attention à vous, ou vous entendrez parler de moi." le menaça-t-ELLE les yeux rieurs.