TdF Chap. 1 - Un fief paisible

[Iris]

Durant le trajet à cheval, en direction du château

" Je vois. "

Le ton suggérait qu'elle n'aborderait plus la question... mais il y avait de la distance dans cette acceptation. C'était peut-être la première fois qu'il y avait une rupture aussi nette de communication entre eux... si l'on exceptait le temps où Aleth était physiquement au loin, chez son grand-père maternel, puis à Vieilleville.

Aleth ne fit plus aucun effort ce soir pour entamer une conversation avec Jolan et ceux qui la connaissaient bien devaient se rendre compte que son attitude à l'égard de son ami d'enfance avait pris un coup de froid.

[DukeTogo]

Art Militaire (j'autorise l'usage du +1B de tactique) 3D+1B : 6+2+5+1 (relance le 1) +2 = 12

Kieran Orell écoutait Beric avec le regard de celui qui estime que son vis-a-vis sait de quoi il parle. Il hésita un peu et puis lâcha :

"Bon, je veux pas d'histoire entre les frères, mais il se trouve que Tristifer avait convaincu not' seigneur de réaffecter une partie de nos gens au vignoble qui produirait mieux et plus, qu'y disait. C'est pas tout à fait faux, les caisses de la maison sont pas mal en ce moment.
Rhéomar m'avait demandé mon avis et je m'y suis pas opposé à l'époque. Après... Chais' pas, je suis pas un causeur, j'ai pas su donner tord à son frère qui disait qu'on était en temps de paix et que des petits délits, y'en aurais toujours, tu vois. Et pis il a parlé de chiffres et ça, c'est pas mon truc. J'ai déjà eu mon mot à dire sur tout ça... et j'ai rien dit, du coup chuis pas bien placé pour remonter au créneau.
Mais toi... toi, t'y étais pas à c'te réunion, tu pourrais y tenter ta chance, que je dis."

[Crépuscule]

Avoir Aleth lui faisant la tête avait fait chuter le moral de Jolan, il n'y n'avait jamais connu un tel froid avec son amie. Le brossage du cheval l'avait un peu apaisé, mais à présent, après la glace, il devait affronter le feu.

Une fois la nuit tombée, Jolan équipa le cheval. De nuit, il sortait plus équipé, on ne sait jamais qui on peut croiser. En plus de son épée et de sa dague, il emmenait carquois et arc dans son étui fixé à la selle de même qu'une autre dague, petite dans sa botte. Il se couvrit d'une cape de pluie par dessus un manteau en cuir pour lutter contre le vent et la pluie au cas où les averses deviennent plus intenses.

Il salua le garde posté à la porte par son prénom seul ou son nom et son prénom (en fonction du degré de sympathie), il connaissait en effet de tête les noms et prénoms de tous les gardes réguliers, il savait que c'était apprécié, et si ça pouvait faire reculer les mauvaises pensées dû à son nom par cette marque de respect qu'il leur accordait, peut être qu'à leur tour ils finiront par le respecter et le voir par autre chose que son nom.

Il descendit alors la route menant à la bourgade.

La lune illuminait à présent les dalles usées de la rue de l'auberge mais progressivement, cette lueur sélène disparaissait, l'astre nocturne se cachant de nouveau derrière un sinistre nuage. Jolan était descendu de cheval et faisait avancer ce dernier au pas, doucement pour ne pas être trop bruyant. Il s'avançait par la ruelle contournant l'édifice puis ramassa un petit caillou au sol, visa le volet en bois de la fenêtre de Bénédicte et le jeta avec un geste adroit comme à son habitude.

[darkbaron]

Les Bartheld avait montré à Gareth la chambre où il pourrait loger, une dépendance accessible de l'extérieur via un couloir sans passer par l'échoppe. La chose était spartiate mais cela était bien mieux que de dormir à la belle-étoile et tomber malade au fond d'une forêt ou détroussé et tué par des brigands. Un pot de chambre, une table, une chaise et un lit meublait cette pièce aveugle. Avisant la pluie qui commençait à tomber, Gareth se hâta d'aller chercher ses quelques affaires à l'auberge. Voyant l'humeur d'Hadrian, le troubadour prit ses affaires au plus vite en évitant de croiser les gros yeux du tenancier.

La pluie battait dehors et Gareth laissa glisser ses doigts sur son luth chairement défendu. L'on toqua à la porte de sa chambre. La boulangère était là avec son mari. L'homme lui donna un assiette contenant du pain et du sel.

Gareth fut pour le moins surpris du geste. Rare étant les gens du commun qui respectait cet usage en vigueur dans la noblesse.

Le ménestrel ne put s'empêcher d'observer les lieux avec un air légèrement dépité. Certes, il était heureux d'avoir un toit et de ne pas avoir à supporter un aubergiste aussi affable qu'un bourreau souffrant de troubles de ventre, qu'il avait d'ailleurs soigneusement évité lorsqu'il était parti chercher ses affaires, mais il aimait tout de même bénéficier d'un minimum de confort. Bien sûr, il n'allait pas cracher sur l'hospitalité de ces bonnes gens et savait qu'il serait sans doute à la rue sans eux. Néanmoins, Gareth était un homme exigeant qui n'aimait pas vraiment vivre d'une façon aussi... sobre et simple.

L'artiste ne cacha pas sa surprise quand le charmant couple revint avec du pain et du sel. Il connaissait bien évidemment cette tradition, et il avait sans doute déjà dû la respecter par le passé, mais il n'aurait jamais cru avoir à la suivre ici, dans une demeure aussi modeste. Il s'évertua toutefois à montrer sa bonne foi en consommant le pain et le sel que ses hôtes lui avaient apportés.

LE SOIR TOMBE...

Gareth serait ensuite inviter à diner chez ses hôtes.

Le soir venu, Gareth rejoignit donc ses nouveaux hôtes pour le dîner, quelque peu frustré de ne pas manger dans les cuisines seigneuriales une fois encore. Il fit malgré tout contre mauvaise fortune bon cœur et remercia le couple en n'oubliant pas de les gratifier d'un petit compliment. La flatterie était un art que tout bon troubadour se devait de maîtriser à la perfection.

"Je vous remercie pour votre charmant accueil, les amis. Cecily m'avait vanté vos mérites, mais elle était bien en-deçà de la vérité."

[Iris]

Du côté du château, en début de soirée

Aleth avait l'intention de parler à ses parents et son oncle Tristifer... à sa soeur Lysanor aussi d'ailleurs... et puis à Mestre Corwyn également... mais les premières entrevues étaient les plus urgentes de son point de vue.

Maintenant, tout dépendait des possibilités. Idéalement, elle aimerait aussi bien pouvoir traiter avec ses parents et Tristifer en une fois, mais cela dépendrait des opportunités.


...

[DukeTogo]

Jolan dut insister pour que Bénédicte ouvre enfin le volet de la fenêtre. Quand elle se montra, il s'approcha prudemment en s'assurant de droite et de gauche que personne ne le surprenne.

Il atteins furtivement le flan de la grande auberge pour se voir refuser l'accès de cette chambre si souvent visité. Bénédicte chuchotait :

"Laisses-moi... Laisses-moi tranquille. Je... je ne veux plus te voir!"

[DukeTogo]

Darky, chez toi, tu lances cette musique sur une nouvelle page et tu reviens lire :

L'artiste ne cacha pas sa surprise quand le charmant couple revint avec du pain et du sel. Il connaissait bien évidemment cette tradition, et il avait sans doute déjà dû la respecter par le passé, mais il n'aurait jamais cru avoir à la suivre ici, dans une demeure aussi modeste. Il s'évertua toutefois à montrer sa bonne foi en consommant le pain et le sel que ses hôtes lui avaient apportés.

Bluff/Duperie 4D : 5+6+3+5 = 19

Les Bartheld étaient tout sourire de voir que le troubadour appréciait visiblement leur pieuse marque de respect à son égard.
"Oh mais faites voir, vous êtes blessé, on dirait. Et votre gilet, là, est déchiré. Allongez-vous, que je vois si vous n'avez rien de cassé. Et laissez nous votre gilet aussi. Mon chéri, dit-elle à son mari, amènes moi de l'eau chaude et un torchon, s'il te plait."

Le soir venu, Gareth rejoignit donc ses nouveaux hôtes pour le dîner, quelque peu frustré de ne pas manger dans les cuisines seigneuriales une fois encore. Il fit malgré tout contre mauvaise fortune bon cœur et remercia le couple en n'oubliant pas de les gratifier d'un petit compliment. La flatterie était un art que tout bon troubadour se devait de maîtriser à la perfection.

"Je vous remercie pour votre charmant accueil, les amis. Cecily m'avait vanté vos mérites, mais elle était bien en-deçà de la vérité."

A vrai dire, c'était meilleur qu'au château...

Bluff/Duperie 4D : 1+3+1+6 = 11 vs Empathie de M & Mme

Gareth se rendit compte que les Bartheld échangèrent un long regard. Visiblement, ces gens n'étaient pas des habitués des belles manières et du beau verbe. Et puis il posèrent sur lui un regard calme et bienveillant, un regard qui le fit sentir comme... nu. Ces gens étaient des gens simples, des gens qui ne faisaient pas semblant.

[DukeTogo]

[Aleth avait l'intention de parler à ses parents et son oncle Tristifer... ...

Convaincre 4D+2 6+5+6+4(+2) = 23

Tristifer était quelqu'un qui était toujours occupé. Et son père, Rhéomar, ne considérait jamais rien d'urgent. Quand à Guenièvre, sa mère... Et pourtant, ils furent tous interloqués et se tenait réunis dans la grande salle, fort curieux de connaitre les raisons de cet entretien voulu par lady Aleth.
Dame Guenièvre était impassible, Tristifer souriait avec malice, comme s'il se demandait si après tout, il ne devait pas prestement inclure la jeune femme dans ses projets alambiqués. Rhéomar demanda chaleureusement :

"Alors, ma fille. Que nous vaut ce conseil de guerre?"

[Iris]

Aleth avait fait de son mieux pour être convaincante, mais jamais n'aurait espérer être aussi efficace ! ... D'un côté elle se sentait gratifiée d'être prise au sérieux... d'un autre elle avait un peu le trac de l'étudiant sérieux qui avait travaillé ses matières à fond, de tout cœur, tout préparé, mais se met soudain à avoir un doute... qui durait jusqu'à retourner la copie contenant les questions de l'examen et être confronté à la solidité effective de ses connaissances, idées et argumentaires. Là, Aleth avait trois juges, différents, qu'elle connaissait et en même temps... elle avait été absente pendant presque un an et demi... c'est long quand on est jeune... Et puis il ne s'agissait rien de moins que de ses parents et du croquemitaine local, son oncle Tristifer... Un peu un premier test social pour elle. Les enjeux étaient limités, au pire, elle serait mortifiée d'embarras et de honte... Néanmoins elle estimait que c'était important et elle espérait qu'elle pourrait au moins, au moins avoir en retour l'assurance d'être prudent et de mener quelques vérifications complémentaires, juste... pour être sûr que rien de grave ne se profilait...

" Nous avons croisé par hasard le ménestrel Gareth Waters à Waterford. Il venait d'être agressé et dépouillé de l'argent qu'il avait gagné ici. Son attitude m'a paru étrange, mais surtout des éléments de ses propos, manifestement incohérents. Il a prétendu à un moment s'être rendu sur le port par curiosité... et peu après, tandis qu'il s'enhardissait en se plaignant de l'incompétence et de la lâcheté de la garde de Waterford, il a assuré avec force n'être en aucun cas un imbécile qui se promènerait sur un port par curiosité, car il avait beaucoup voyagé et beaucoup vécu, connaissant le monde et ses dangers."

" L'homme est un bâtard, et ce faisant, son nom couvre l'origine réelle de ses parents. Il a reçu néanmoins et assurément une formation d'un excellent niveau, or bien peu de gens peuvent en bénéficier. Un ménestrel peut voyager sans que personne ne s'étonne de ses déplacements et il peut sans peine fréquenter des individus de tous milieux."

" Je sais que c'est peu, qu'il ne s'agit pas là de preuves formelles. Je suis néanmoins portée à me demander s'il n'est pas tout simplement le bâtard d'une lignée noble, formé pour devenir ménestrel afin de servir d'espion, et envoyé ici afin d'étudier le port. "

" Pour quoi, et au service de qui, je l'ignore. Je pense cependant qu'il nous faut être prudent à tout le moins, et si cette hypothèse se confirmait, identifier qui sont ses maîtres et quelle est sa mission... "

Le sort en était jeté. Plus qu'à espérer qu'on la prendrait juste un peu au sérieux...

[DukeTogo]

Rhéomar écarquillait les yeux en écoutant sa fille.
"Hum..."

Guenièvre leva un sourcil circonspect et ne dit rien.

Tristifer, visiblement satisfait, remplit un verre de vin et le tendit à sa nièce.
"Lady Aleth... Tout cela est fort pertinent. Hein, mon frère, qu'en penses-tu?"

Rhéomar était surpris et ne savait pas quoi dire, il eut une moue bizarre. Tristifer reprit avec enthousiasme :
"Ta fille est plus grande qu'elle n'en a l'air, mon frère. Derrière ses vêtements de jeune femme se cache peut-être une louve à l'esprit vif et acéré."

Guenièvre rectifia : "Ni louve ni quoi que ce soit d'autre, Tristifer. Une lady ne cache rien. Et surtout pas qu'elle est une lady. Bonsoir."

Elle gratifia Rhéomar d'un regard appuyé et s'arrêta à la hauteur de sa fille, la toisant sans expression aucune, avant de quitter la grande salle.