Chap. 4 : Union sacrée

[Iris]

Aleth avait épuisé les sujets de conversation, ou les tentatives de contact. Elle se contenta de poursuivre la route en silence. On devait arriver au domaine de Bridges avant de rejoindre la Route de la Rose. L'itinéraire avait été préparé, il n'y avait plus qu'à suivre.

[DukeTogo]

La route de la maison Castellane était d'assez bonne qualité et faisait l'objet d'un entretien ponctuel. Remontant vers l'est et légèrement au nord, la route passait devant la maison mineure Bridges. Son lord était un homme acariâtre, avec de piètres manières. Son domaine profitait de la circulation des biens et des personnes mais il restait jaloux et aigri. Il fallait mieux loger dans un relais que d'essayer de se faire inviter chez lui et de supporter sa compagnie, du genre qui n'attire que des mauvaises presses.

Le relais était calme et le groupe Castellane, composé de sept membres suffisait presque à remplir les lieux. Pour le logement, c'était très limité. Le propriétaire loua sa propre chambre après l'avoir fait nettoyer par sa nièce un peu bigote. Pour ces messieurs, il y'avait un dortoir.

[Iris]

Jolan paraissait maussade (ou bien Aleth lui prêtait cette humeur parce qu'il avait dit plus tôt s'être arraché le cœur...), Béric... n'était habituellement pas un joyeux luron... Cecily... n'avait pas l'air de respirer la joie de vivre... Gyles... ça dépendait des moments...

"Allons, nous nous rendons à un mariage, un peu d'entrain ! Nous avons passé toute la journée à cheval, nous n'allons tout de même pas nous contenter d'aller nous effondrer dans nos lits avant de repartir demain au point du jour ?"

" Gyles, jouez-nous quelque chose, que nous puissions nous entraîner pour les danses du bal. Un mariage sans danse n'est pas digne de ce nom."

" Jolan, m'accorderas-tu cette danse ? "

" Cecily et Béric ?... " c'était une question plus affirmative qu'autre chose.

Et se tournant vers les deux gardes : "Messieurs, je vous laisse désigner qui parmi vous jouera la demoiselle... Vous pourrez bien sûr échanger..." compléta-t-elle avec un sourire.

A l'aubergiste et sa nièce : "Si vous souhaitez vous joindre à nous ..."


Après une longue journée, de quoi se changer les idées ne ferait pas de mal. Surtout dans le cas de Jolan.

[Crépuscule]

L'écoute d'une oreille les autres conversations, la présence sans superflue, simple et non hostile de Cecily, puis reprenant place à l'arrière, la concentration sur le contrôle de sa monture bien heureusement docile et l'observation des vignes et des champs, tout cela permit à Jolan de laisser ses pensées sur la route de Castellane et peu à peu, sans être plus bavard, Jolan sembla profiter plus du voyage, se montrant plus ouvert.

Le soir venu, il mangea avec appétit, la chevauchée avait creusé les estomac. Puis Aleth demanda une danse. Jolan se leva, lui souriant, il s'assura de quelques mouvements de main que sa tenue était correctement mise, puis se pencha avec élégance et la gestuelle d'un demande de danse dans les formes, offrant sa main à Aleth

"Ma Dame, si vous voulez bien m'honorer de cette danse"

[Maëlys]

Plus tôt dans la journée, en discutant avec Aleth

Béric sortit un de ses baragouinement puis lui dit :

"Mh ... Vous devriez soumettre ces idées à votre Père, il saura sûrement pousser ceci jusqu'au bout. Mais cela semble bien prometteur. "

Le soir même

En réponse à l'invitation de Lady Castellane, il lui répondit simplement :

"Je préfère danser avec une arme dans la main qu'ainsi."

Tout en disant cela, il se releva et commença à arpenter la pièce en regardant l'extérieur.

[Iris]

Béric, s'il était attentif, put noter un mouvement de sourcil contrarié chez Lady Aleth, puis... une ou deux secondes de silence pendant lesquels... elle préparait sa réplique :

" La courtoisie est une vertu chevaleresque qui s'exerce, à l'égard des femmes, et non des épées."

Elle pointait directement les ambitions du maître d'armes. Elle aurait certainement pu en dire bien plus, mais se retint, et reprit avec plus de rondeur dans le ton :

" La moindre des choses serait de vous assurer que vous ne privez pas votre partenaire du plaisir d'une danse..."

C'était dit avec un peu plus de sourire et de légèreté, mais l'accusait malgré tout de se comporter en homme qui ne pensait qu'à son plaisir égoïste... un plaisir uniquement tourné vers son épée, considérée comme l'extension de son corps ?...

Aleth comptait que le refus de Béric entraînerait automatiquement celui de Cecily, suivi de ceux des gardes, trop contents d'échapper à une situation burlesque, et par suite à l'aubergiste et à sa nièce, qui se sentiraient mal à l'aise d'accepter là où l'essentiel des étrangers refusaient. En cela Aleth ressentit une vive contrariété. Décidant de ne plus se préoccuper des mauvais coucheurs qui refusaient de savourer et se réjouir des occasions de fêter qui leurs étaient données, les chassant de son esprit, elle concentra toute son attention sur Jolan, et répondit à son acceptation avec une belle révérence, prête à se mettre en position en fonction du type d'air indiqué par Gyles.

[MeiYaw]

Notre journée s'achève dans une auberge.
J'en suis plutôt satisfait car ma croupe commence à me torturer. Un bon repas me remet sur pieds et c'est avec un enthousiasme non feint que j'attrape prestement l'instrument qui ne me quitte jamais : ma flûte traversière.
Elle présente le double intérêt d'être facilement transportable et rapidement assemblée. C'est donc quasiment dans la minute que je me lance dans un air personnel, ni princier, ni rural, tantôt enjoué et rapide, tantôt lent et mélancolique.

Air de flûte traversière

Cela me permet de voir les réactions de mes spectateurs et d'adapter en fonction de leurs danses. Le but étant de satisfaire le plus grand nombre de danseurs car la foule compte plus que la personnalité, pour cette soirée en tout cas !
Tout en jouant, je me promène dans la salle, gaiement, essayant d'inviter les personnes à participer à la danse, faisant de mon mieux pour que le spectacle soit complet.

[Iris]

Aleth fut reconnaissante à Gyles de ne pas laisser la situation rester bloquée et inciter au contraire chacun à participer. Le ménestrel n'était pas un cavalier expérimenté et devait être fatigué mais mettait tout son cœur à l'ouvrage.

Plus tard quand il aurait terminé, elle lui glisserait : "Merci pour votre prestation."

Une fois dans sa chambre, partagée par la force des choses avec son garde-du-corps, Aleth procéda simplement à sa toilette, prépara ses affaires pour le lendemain, et se coucha sans trop tarder, sauf à ce que Cecily fût d'humeur bavarde, la gratifiant d'un machinal "Bonne nuit."

[Amnèsya]

Cecily fut visiblement soulagée, c'est le mot, du refus de Beric.
Un instant, elle envisagea de bredouiller une excuse du type "Je ne vais pas danser seule ça serait déprimant"... Mais elle réalisa qu'on pouvait la prendre au mot.
Alors elle se contenta de s'excuser auprès d'Aleth.

S'il vous agréer Madame, je serais plus dans mon rôle, près du comptoir à surveiller la pièce.

Et sauf ordre contraire, elle restera là bas à apprécier la musique de Gyles... Avec son verre, elle semblait presque absente... Presque... car au moindre mouvement suspect, elle aurait réagit.


Le soir, elle garda ses pensées pour elle... un peu troublée...

Bo.. bonne... Nuit...
Bredouilla t'elle.

[Iris]

Aleth avait renoncé à l'espoir d'amener l'ensemble du groupe à socialiser dès lors que Béric avait refusé de danser. Sans surprise, Cecily confirma qu'elle ne danserait pas non plus. A la place elle surveillerait la pièce depuis le comptoir... Le comptoir... Pfff

La jeune Castellane eut une vague moue qui pouvait être interprétée comme "Allez-y" ou "Faites donc comme bon vous semble", occupée à effacer son dépit de sa conscience.