TDF - Chap 3. Famille et Devoir

[Crépuscule]

2. Avec Jolan

Un soupçon de froncement de sourcils, car froissée d'une atteinte à ce qu'elle estimait logique et vraisemblable, réfléchissant en se perdant dans l'horizon : " Je ne comprends pas bien cette histoire de disparition. Les gens ne s'évaporent pas dans la nature, surtout pas les fils aînés. Il allait forcément quelque part et était accompagné. Et s'il avait une destination, il y avait aussi des gens pour certifier qu'il n'était pas arrivé où il aurait dû être ! ... Tu étais très jeune quand il a disparu, cela explique sans doute que tu n'ai pas pu savoir ce qui se passait vraiment. Pour ne pas inquiéter les enfants, les sous-entendus et les omissions peuvent être utilisés. "

Regardant Jolan dans les yeux : " Aujourd'hui tu es un homme adulte, parfaitement à même de jeter un regard neuf sur le mystère de tes jeunes années."

Léger sourire rusé, de celui qui dit "j'ai un plan" : " ... je peux aussi tâcher d'en savoir plus... après tout je serais confinée au château, je n'aurais rien d'autre à faire que me familiariser avec les lieux et leur histoire. Même si ton père n'est pas bavard, il y a d'anciens serviteurs, qui en savent long sur la famille et peuvent avoir plaisir à discourir à l'occasion sur des sujets qui paraissent anodins mais s'avèrent révélateurs. Dans tous les cas, il faudrait vraiment une situation extrême, pour qu'il ne soit pas possible de collecter un faisceau d'indices permettant de mieux comprendre ce qui s'est joué à Trémière voilà plusieurs années."

Résistant à l'impulsion de changer de sujet pour aller vers un autre mystère à résoudre, Aleth laissa le temps à Jolan de répondre, ou tout du moins d'acquiescer. Rien ne pourrait la dissuader de mener au moins une enquête préalable.

Jolan garda un moment le silence, il était partagé, d'un côté, il ne voulait pas qu'Aleth, sa soeur d'adoption, s'attire des ennuis à la Trémière en farfouillant dans le passé de la Maison ... il avait toujours vu son père comme un sombre nuage noir, menaçant de pouvoir éclater à tout moment, imprévisible quant à savoir les dommages qu'il pouvait causer ... Quel pourrait bien être sa réaction s'il venait à penser qu'Aleth jouait les espionnes dans sa Maison ... D'un autre côté, Aleth était douée pour amener les gens à lui parler, et il est vrai qu'il n'avait jamais su grand chose sur cette disparition, et n'avait jamais pu ni osé interroger son père là dessus, le sujet était tabou.

Il finit par poursuivre : "Tu sais, la Maison est mal vue dans le Bief car Reswald a convaincu Lord Raynald de se rallier au ban de Jon Arryn, pour combattre du côté de Robert Barathéon, et de ce fait, la Maison s'est retrouvée à lutter contre les autres Maisons du Bief restées loyalistes. La dernière fois que je l'ai vu, c'était au retour de la guerre. Il était accompagné d'un homme inquiétant. Il a parlé à Lord Raynald seul à seul, la conversation a été houleuse, je ne sais de quoi il s'agissait mais ils se sont fortement disputés. Après quoi il est parti et on n'a plus jamais entendu parlé de lui.

Quand j'ai interrogé Waters sur le chef de bande, c'était pour voir si sa description pouvait correspondre à l'homme qui était venu à Reswald. Mais ce n'est pas le cas, l'homme était plus petit. Peut être qu'effectivement, quelqu'un sait qui était cet homme ou a entendu des bribes de leur querellage qui n'a pas été discret. Mais je t'en prie, méfies-toi de Lord Raynald, je ne sais comment il pourrait réagir s'il te considère comme trop curieuse ... ou pire."

Et si Jolan ne rebondit pas largement, Aleth changera de conversation avec un regard en biais plus aiguisé et moins sympathique, sans pour autant tomber dans l'hostilité :

" Que comptes-tu faire au sujet de ... la fille de l'aubergiste ? "

" As-tu bien réfléchi aux... conséquences de tes actes ? "

Jolan regarda Aleth pour tenter de voir où elle voulait en venir avec cette question ... il ne savait quel était le fond de sa pensée mais s'il se doutait qu'elle ne considérait pas d'un bon oeil sa relation avec Bénédicte ... il aurait aimé en discuter d'ami à amie, mais cela était-il possible ... il devait au moins essayer.

"Tu veux dire ... par rapport à Lord Raynald ?" Avec un petit air amusé ... "De quoi lui faire arrêter son cœur de battre en une fraction de seconde ... c'est une idée ...

Bénédicte a vraiment pris une place importante dans ma vie. Comme je te l'ai dit, je pense que j'aurais dû t'en parler plus tôt, jusqu'à présent, on s'était toujours tout dit, alors je ne veux rien te cacher à présent, car toi aussi tu es importante pour moi, et si je ne peux pas parler de mes interrogations avec toi, à qui donc me confierai-je?

Tu sais qu'elle te jalouse, toi et le temps que je passe en ta compagnie. Ce n'est pas facile comme situation, j'en ai bien conscience.

Les choses auraient été différentes si nous n'étions pas ce que nous sommes, un fils d'une noble Maison et une fille d'aubergiste, pourtant, malgré ce qui nous sépare, ça ne change rien a ce que je ressens. Je ne sais encore quel avenir nous pouvons avoir, mais je sais que les décisions que nous prendrons, quelles qu'elles soient, seront lourdes de conséquences.

Dis moi, sincèrement, que penses-tu que je devrais faire ? Que ferais-tu à ma place ?"

[Iris]

1. Avec Jolan au sujet du mystère de son frère

" Je ne vais certainement pas passer pour une espionne ! Je n'ai aucun talent pour la discrétion ou le larcin : je ne me vois ni écouter aux portes, ni crocheter des serrures... Non : j'ai simplement conscience de l'existence d'un problème, et je cherche à mieux le circonscrire."

" Il n'est pas question d'agir d'une manière qui puisse nuire à la réputation de ma Maison. En aucun cas. Mais je suis convaincue qu'entre ne rien faire et aller faire les placards, il y a une marge de manoeuvre, et c'est celle-là que je me propose de mettre à profit."

Les choses étant clarifiées quant à l'absence de prise de risque à ses yeux, elle s'offrit quelques minutes de spéculation pure :

"Ce que je comprends de la situation : ton frère a convaincu votre père de s'engager dans une guerre. Qu'est-ce qui peut faire enrager un chef de famille à l'issue du conflit, alors que son parti l'a finalement emporté ? ... Sachant que malgré le sujet de la dispute, le fils n'est pas décrit comme infâme et déshonoré ? ... Il n'a donc pas agi aux yeux de son père de manière à souiller l'honneur de la Maison Hastwyck."

" Que reste-t-il ? "

" Pour moi le fait que ton frère ait été accompagné est signifiant. Je le soupçonne d'avoir été influencé à adhérer à une autre cause, possiblement encore plus radicale que celle qui a engagé la Maison Hastwyck dans la guerre... Une cause politique ou religieuse radicale étant le fait d'un groupe minoritaire et peu recommandable ? Personne ne s'est jamais plaint que ton frère n'est pas arrivé quelque part, car il savait où il allait : il rejoignait un groupuscule. "

" Je pense que ton père a des informations sur la question, et n'a pas forcément tort quand il croit son aîné en vie... mais un fils qui court la campagne, se moque de ses responsabilités, laisse sa Maison dans l'ignorance de son sort... agit comme quelqu'un qui renie les siens. Si ton père n'a combattu pour Robert que du fait de l'influence de son fils... alors l'engagement de plus en plus radical de ce dernier aura été vécu comme une trahison et un crève-cœur. "

" Quant à la cause... soit il aura décidé de poursuivre les derniers membres de la Maison Targaryen pour les exterminer... soit il a trouvé la foi en adhérant à une secte... soit il a eu une révélation quasi-mystique, et il a décidé à la toute fin de la guerre qu'il devait être loyaux aux Targaryens... Soit il a décidé, de manière immorale, de trouver de l'argent pour sa maison, par l'esclavage, la contrebande ou autre. Tant que nous n'en savons pas plus, ce peut-être tout et son contraire."


2. Avec Jolan au sujet de Bénédicte

Aleth alla au plus simple et au plus direct : " A ta place, je m'assurerai de ne pas devenir le père d'un petit Flowers."

C'était brutal... alors que Jolan s'ouvrait à elle... avec une romance impossible. Comment lui faire comprendre ? ... L'amour pouvait-il être aveugle aux conséquences ?

" Votre futur... sans être voyante, je peux déjà te le dire : "

" Première solution : Tu la quittes avant qu'elle n'ait à élever un bâtard. Vous souffrirez, mais votre réputation sera à peu près intacte vu le peu de personnes au courant...

" Seconde situation : Tu la gardes comme maîtresse, et elle élèvera des bâtards. Sa réputation sera ruinée, et elle perdra tout espoir de faire un bon mariage. Elle dépendra pour le restant de ses jours de ta bienveillance et de celle de son père... à supposer qu'il ne la chasse pas comme étant indigne... Tu te doutes bien que ta future épouse légitime prendra très mal que tu aies une maîtresse entretenue ... Cela complique donc nettement tes chances de fonder un foyer."

" Troisième cas de figure : Tu l'épouses. Mais n'obtenant ni l'accord du père, ni du tiens, ni du mien,... vous serez sans ressource, sans foyer, sans bien... Sans rien. Vous devrez quitter la région, prendre des noms d'emprunt, et travailler pour vivre, comme des roturiers apatrides. "

" Quatrième cas de figure : de manière étonnante, tu parviens à avoir la bénédiction du père de ta bien-aimée... Tu parviens à convaincre mon père qu'une fille d'aubergiste peut paraître à la cour... Tu enseigne le savoir-vivre et le maintien à ta fiancée... Je te préviens, elle va devoir être très motivée et dure à la tâche, cela ne s'apprend pas du jour au lendemain... Enfin, il faudra que tu prouves suffisamment ta valeur à ton propre père pour qu'il soit au moins indifférent à ton mariage. S'il te considère toujours comme son cadet indigne, cela ne devrait pas être trop difficile. En revanche, si tu deviens pour lui son héritier, en t'illustrant à Trémière, il verra d'un très mauvais oeil que tu épouses une femme qui n'est pas de ta condition, car tu n'apporteras rien en appui politique ou financier à ta Maison, alors même qu'elle est déjà isolée."

Laissant un peu de temps à Jolan pour absorber les différents cas de figure :

" Je sais que c'est dur pour toi, mais les futurs sombres sont plus nombreux que ceux qui vous permettront d'être heureux ensemble. Imagine-la dans la cour d'un château. Serait-elle heureuse ? Et toi ? Es-tu prêt à tout abandonner pour devenir fermier, ou aubergiste dans une autre partie des Sept Couronnes ? "

" Je ne peux pas répondre à ta place, j'ignore la force de tes sentiments. Je sais pour ma part que je n'espère pas un mariage d'amour : simplement le meilleur arrangement. Ce sera un homme d'une maison de moyenne importance je suppose, au mieux un dernier-né dans une Maison de plus haut rang... Il aura nécessairement quelques biens, et devra accepter un contrat de mariage qui sera négocié avec soin, et dans lequel figureront un minimum de garanties pour moi. "

Encore un silence :

" Jolan, tu me parles d'amour, mais moi, je ne le connaîtrais sans doute jamais. En tous cas pas une passion dévorante comme celle qui t'anime. "

Concluant sa posture :

" Les gens du commun imaginent peut-être qu'appartenir à la noblesse est une chance à tous points de vue, mais la Maison passera toujours devant l'intérêt individuel."

[Crépuscule]

"Tu es la voix de la Raison, et j'ai conscience que mes interrogations sont égoïstes ... j'en suis désolé, mais je ne parviens à me résoudre à faire ce que je devrais faire, ce serais comme me mutiler. Je devrais probablement parler plus sérieusement de l'avenir avec elle, jusqu'à présent, on évite d'en parler...

Bien .. et bien .. il faut que je retournes m'occuper des voiles, le vent a changé on dirait. A plus tard, et méfies-toi du soleil."

[Iris]

Aleth ne savait que penser, et garda le silence. Le sujet de la relation secrète de Jolan ne connaîtrait pas d'évolution ni décision avant leur retour à Waterford.

Elle resta un instant à le regarder sans vraiment le voir, et contempla de nouveau la mer, prise de vague à l'âme.


" Arriver à Trémière nous permettra d'agir plutôt que de nous user à nous souvenir ou à imaginer des possibles."

[Maëlys]

A bord de l'Intrépide, Béric gardait sa concentration et tâchait autant que possible d'optimiser la navigation pour que le navire arrive le plus rapidement possible à La Trémière, n'hésitant pas à remplacer les hommes à leurs différentes tâches pour que le roulement se fasse bien.

La discussion avec Aleth se fera lors d'une situation ultérieure.

[DukeTogo]

Non loin d'arriver, le bâteau voit sa vitesse réduite puis se retrouve finalement à l'arrêt.
Il fait nuit et il commence à pleuvoir. Jolan est sur le pont, tenant la barre d'un main crispé. L'immobilisme est insupportable. Et puis des images du passé refont surface...

http://www.darkrunes.com/fortuna-impera ... 344#p40344

Le lendemain matin, les éléments redeviennent favorables. Jolan est épuisé, il a très peu - et mal - dormi, le marin prend la relève.

Dans la nuit, l'absence de vagues et de mouvement de l'Intrépide fait du bien aux estomacs les moins habitués.

Et l'on est maintenant sûr que Jack Bulwer à peur de la mer...

[Iris]

Aleth n'ayant pas eu à dormir dehors sur le pont, mais à peu près au chaud et dans un relatif confort dans sa cabine, a savouré une nuit de calme, bercée par la musique de la pluie. D'un naturel confiant, elle voit l'arrivée à Trémière d'un bon oeil et trouve des bons côtés à pratiquement tout ce qui se présente : le ciel clair et limpide, les couleurs du bois du navire rehaussées par l'humidité encore présente... La mine malheureuse de Jack Bulwer l'amène d'ailleurs à lui pardonner de bon cœur sa vulgarité et son mauvais caractère, comme si la mer lui avait fait suffisamment payer ses mauvaises manières sans qu'Aleth ait à s'en mêler.

C'était une belle journée et Aleth était déterminée à ne pas se laisser démonter le moral par les inquiétudes et les angoisses des uns ou des autres.

Dans un élan débordant de générosité inutile et qui pouvait être mal prise, elle glissa à Jack Bulwer (assez bas pour éviter les moqueries des autres gens à bord) : "Pour le retour, je peux prévoir des tisanes calmantes pour vous aider à aborder l'épreuve de la traversée avec plus de sérénité." Elle n'était pas moqueuse, ni taquine, considérant simplement que l'homme avait payé, et qu'à moins d'être à l'avenir particulièrement odieux avec elle, il n'avait plus besoin de souffrir à bord. Or le seul remède qu'elle avait était constitué de tisane, ne pouvant extirper une vieille terreur du fond d'une âme tourmentée.

Toujours dans un élan de joie à l'idée d'arriver : "Pour notre dernier petit déjeuner à bord, je propose de partager ..." et d'amener fruits et biscuits, histoire de célébrer la fin du trajet et de faire place nette dans les réserves, en utilisant les mets fragiles tant qu'ils étaient encore bien appétissants.

Et parce que la perspective d'une vraie chambre est une satisfaction sans nuance : " Un grand bravo à notre capitaine qui nous a mené sans encombre et en un temps record de Waterford jusqu'à destination. Pour Jolan ! " avec toast de tisane du petit déjeuner alors que le malheureux cadet Hastwyck se traînait jusqu'à un endroit où se reposer...


... à présent... plus qu'à arriver... et Aleth supposant que les hommes auraient encore de quoi s'occuper avec les manoeuvres, allait emballer ses affaires et se préparer à débarquer...

[Crépuscule]

A l'approche de la côte et de leur port de destination, Jolan refit surface, mais il ne semblait pas en meilleure forme, cependant, il semblait plus déterminé que jamais.

Une fois l'Intrépide accosté le long de l'embarcadère, Jolan mit pied à terre et se rendit à la rencontre de la première autorité du village qu'il trouvera, signaler sa présence et se renseigner sur où il pourra trouver des montures à emprunter contre rétribution.

Maintenant qu'ils étaient sur la dernière ligne droite, il ne voulait plus perdre un instant.

[Maëlys]

Revoir la terre ne fit que du bien à Béric, il retrouva ainsi une meilleure humeur et se sentit prêt à attaquer la journée en question.

Écoutant les paroles de Lady Aleth, il se joignit à l'équipage en levant le poing en l'air :

"Pour Jolan !"

Puis il se rapprocha de Romaric et posa la main sur son épaule en lui disant :

"Bon boulot à toi et à ton collègue Romaric. Le capitaine a aussi besoin de bons hommes pour manœuvrer le navire !
Je peux compter sur vous pour garder le navire si cela est nécessaire ?"

Se tournant vers les gardes ensuite :

"Allez, on se lève les gars et on va partir, y'a du boulot qui nous attend !"

Croisant le regard de Jolan, il lui adressa la parole ensuite :

"Jolan, est-ce que l'endroit est sûr ici ? Le navire sera en sécurité sans garde ?"

A l'intention du MJ : est-ce que la ville peut nous fournir des moyens de garder le navire ou est-ce qu'on doit laisser nos deux matelots ?

[DukeTogo]

Béric n'était pas le seul à reprendre des couleurs, Jack Bulwer cessa d'être pâlichon une fois le pied posé sur la terre ferme.
Lady Aleth avait rendu le trajet plus supportable pour les intestins - y compris le sien - grâce à des choix pertinents d'aliments malgré un inventaire limité.

Jolan ne pouvait pas répondre grand chose à Béric concernant ce petit village, car il le connaissait que peu et ses souvenirs sont ceux d'un jeune enfant. Ce village fonctionnait de façon assez simple, sans une réelle gouvernance digne de ce nom, tout au plus un vieux sire à la noblesse discutable qui pouvait se targuer d'une parenté lointaine avec une branche cadette des Hightower. La côte ouest du Bief comptait quelques villages où l'on pouvait accoster, à condition d'avoir un bateau de modeste envergure.

HRP : Pour faire simple, il faut considérer que tout les lieux habités (de petite taille) ne sont pas necessairement la demeure d'un seigneur avec milice et force armée. Cela n'empêche pas d'avoir ponctuellement des figures de petite noblesse ou des notables. En cas de grabuge, ceux-ci sollicitent alors l'aide d'un seigneur voisin... CQFD.
Par contre, tout les patelins/hameaux ne sont pas aussi peu recommandable que celui où vous avez débarqué avant Noircouronne.

Il était effectivement prudent de ne pas laisser l'Intrépide seul.

"Qu'il coule..." rumina Jack Bulwer avant de promettre à voix haute que si quelqu'un s'avisait de vouloir mettre la main sur le bateau, il le conduirait par les cheveux jusqu'au Mur où lui trouverait bien une occupation malgré une main en moins... Ceci plus la présence athlétique de Béric marquaient les esprits et l'on pouvait être assez optimiste sur le devenir de l'Intrépide.

"Si y sait pas se battre, mieux que y'a un soldat avec lui, quand même" glissa le frère juré au maitre d'armes en parlant du marin.

En résumé, j'ai besoin de savoir si le marin reste seul avec le bateau, s'il reste avec un garde ou s'il reste avec les 2 gardes.

Il fallait maintenant trouver des chevaux pour gagner au plus vite la Trémière. Renseignement pris, on leur indiqua que Willem pourrait surement leur procurer cela. Le Willem en question possédait effectivement quelques canassons. L'homme avait un visage froncé, un front strié et des yeux d'éternel sceptique. C'est à peine s'il consentait à vendre des chevaux.

"C'est que j'en ai besoin, moi, v'savez. Et v'z'êtes qui? D'z'honnêtes gens, au moins? Un manteau noir, içi, par les Sept" et de se signer en long et en large.

Ce qui ramenait à une certaine réalité : la garde de Nuit était mal perçue dans les Sept Couronnes.

Jack retint un mouvement agressif et se ravisa en croisant les regards de ceux qu'il accompagnait. Il s'éloigna avant de lâcher "Je vous laisse entre gens de bonne compagnie".

Goguenard, Willem se tenait devant Aleth, Beric et Jolan.