TDF Chapitre 8 - Un fief (pas si) paisible

[Thalgrim]

Myrosh avait tenté d'argumenter avec l'aubergiste pour avoir gain de cause, et s'était même un peu importé devant le comportement de l'homme. Puis il avait réalisé que sa colère ne le mènerait nul part, et que son interlocuteur n'y était en plus pour rien. En réalité, c'était la tension et la frustration de la soirée qui s'exprimaient. Le prêtre rouge prit une profonde inspiration et reprit d'un ton plus calme:
"Pardonne moi aubergiste, la soirée n'a pas été aussi simple que je l'escomptait. Nous ferons comme tu l'as proposé, je ne souhaite pas te causer de problème et encore moins être la cause d'un incendie. Je vois qu'il te reste encore de quoi manger, sers-moi donc un repas, ça m'évitera de vouloir mordre ceux qui passe à ma portée."
L'homme d'Asshaï avait accompagné ces derniers mots d'un léger sourire, autant pour s'excuser que pour signifier l'absurdité de son énervement.

Tandis qu'il était attablé en train de profiter du repas, Myrosh rendit à Celtigar son regard et l'observa jouer au mercenaire blasé qui se moque de tout, dans lequel il avait un certain talent, il fallait lui reconnaître.
"Puisque tu te retrouves ici, j'en déduis que ni la fougue de Jolan, ni tes manières et ton charme n'ont su avoir raison des arguments de lady Aeth?" lança le prêtre rouge avec un sourire narquois.
"Assois toi si tu le souhaites, ajouta Myrosh en désignant la chaise qui lui faisait face, "même si j'imagine que tu espérais finir la soirée avec une compagnie plus féminine."

[Iris]

Une fois que tout fût en ordre avec "Floki" (était-ce seulement son véritable nom ?), Aleth prit congé de Jolan et Darren et se rendit aux appartements de sa mère pour l'assurer que tout était pour le mieux -- ou le moins mal --

[DukeTogo]

A l'auberge du Coeur de la Couronne.

« C’est tout à fait ça que j'avais en tête. Une compagnie plus féminine…, répondit Celtigar à Myrosh en s'installant. C’est une vraie barbe, au moins?"
Partageant un verre, il se balança en arrière en faisant son propre bilan.
"Bah! Si la lady était la fille que je cherchais, j’y aurais pas touché un seul cheveu. Y'a une catégorie de bonhomme dont il faut pas tester le degré de jalousie."

Au chateau Castellane.

La mère fut heureuse de voir que sa fille allait bien. Pleine de dignité, elle ne posa pas de questions directes.
"Aleth, j'ai des motifs de fierté pour ta conduite ce jour au marché. Nous avons un devoir envers nos gens..." Si elle ne le disait pas directement, il était clair qu'elle n'approuvait pas la régence de son beau-frère.
"Comment se porte Darren?" demanda-t'elle également.

[Crépuscule]

De retour au château, Jolan alla à sa chambre se changer, profita d'être torse nu pour faire une toilette rapide mais efficace. Une fois plus frais et présentable, il s'occupa de ranger ses affaires, réfléchi un moment et pris un foulard, sorti quelque chose de sa petite sacoche de ceinture et l'emmitoufla précautionesement. Il dissiumla ensuite le petit paquet au fond de son carquois.

Son regard se posa ensuite sur son arc ... mais ce n'était pas encore le moment pour ça, il devait d'abord trouver Aleth.

Leur soirée animée lui avait ouvert l'appétit, il alla donc faire un passage par les cuisines trouver une miche de pain et un peu de fromage si possible, ou un fruit, ou quelque chose de rapide à avaler et transportable. Il s'enquit avec courtoisie auprès d'une jeune servante qu'il y trouva de savoir si Lady Aleth avait été vue et de quel côté du château.

En fonction de ce qu'il pouvait apprendre, il irait attendre Aleth à l'endroit le plus probable où il pourrait la trouver (surement devant sa chambre en absence d'informations)

[Iris]

Aleth sourit gaiement à sa mère. Pour ce soir, tout allait pour le mieux et même si la suite semblait compliquée, une étape au moins s'achevait bien.

Mi-gênée mi-fière à la mention de ses soins apportés au marché, elle se demanda qui avait raconté les événements à Dame Guenièvre. Au moins cela semblait signifier que son action avait peut-être un peu redoré le blason Castellane aux yeux de la population.

"Darren est indemne. Tout s'est bien passé, seul le prisonnier a été blessé durant sa capture. L'affaire est plus compliquée que nous ne le pensions. Heureusement que Père revient bientôt ! J'ai pu en apprendre beaucoup ce soir, sur l'attaque de la Trémière et les personnes impliquées. Il est question d'une part de dissensions au sein de la Confrérie de la Liberté et d'autre part de l'influence de Lord Baelish, le grand Argentier. Il est probable que Ser Reswald Hastwyck soit mêlé à l'affaire. Je pense avoir un début de vision d'ensemble mais beaucoup de détails m'échappent... "

" En particulier, j'ignore toujours qui est le commanditaire de mes tentatives d'assassinat. Notre prisonnier semble déterminé à ne rien dire -- il réclame d'ailleurs de prendre le noir --, et vu le genre d'homme qu'il est, je m'attends que ses paroles soient de toute façon mensongères."

Après avoir vu sa mère, Aleth comptait tout naturellement aller se coucher -- il était tard désormais.

[Iris]

Encore une journée avec des horaires complètement éclatés pour les repas des maîtres. Dame Guenièvre avec les gamines, trois fois rien pour la grande lady pas marrante (mais qui soignait la population de Waterford, ça compensait quand même), et puis l'autre grognons d'intendant qu'il avait fallu servir dans son bain -- quelle idée ? -- enfin, servir en vin surtout, puis une collation dans son bureau où il s'était enfermé -- puis le repas du Mestre quand il eut enfin pu sortir de là.

Résultat, entre ça et ses bavardages punis d'une nouvelle corvée de vaisselle et ménage tardif, Lysette était la dernière dans les cuisines. Nettoyer, ranger, mettre en ordre pour demain, passer un coup de torchon pour éponger l'eau, vérifier que le feu s'éteignait bien dans son âtre sans risquer de créer d'incendie...

... quand soudain, du bruit !

La curiosité étant la plus forte, Lysette fila dans la cour, à quatre patte sur les marches menant à la cuisine, un peu plus basse que la cour. Le champ de vision partiellement coupé par le puits, l'adolescente put néanmoins voir l'essentiel. Un chariot amenait un blessé dans les geôles. Lady Aleth suivait. Il y avait le beaaaaaaaaaaaaaaau Ser Darren Risley... et puis Jolan... joli garçon aussi, mais à côté du chevalier, il était comme le crépuscule à côté du soleil de midi. Quel homme, quelle prestance, quelle allure ! Son sourire était à fondre !

Tout à ses méditations sur le charme irrésistible du séduisant nouvel habitant du château, elle se traîna à ranger encore un peu, avant de partir, lentement, en chantonnant, en direction des logements des serviteurs.

Elle était déjà en train de partir avec une minuscule veilleuse -- historie de ne pas se cogner dans le noir -- qu'elle entendit quelqu'un aller dans la cuisine à une heure où ce n'était pas permis. Ralalala ! Encore un garde qui croyait que le garde manger était un libre service pour ceux qui étaient de nuit. Et puis quoi encore ? Ces malappris mettaient le bordel, des miettes partout, ils laissaient traîner leurs restes et ZUT !

Ni une ni deux, Lysette entra dans la cuisine en virago défenderesse des lieux -- décidée à ne pas être disputée le matin pour les fautes des autres -- "Hé là ! C'est fini, la cuisine est fermée ! ça se voit-y pas ?!"

Mais il s'avéra que sa proie était d'un trop gros calibre : Jolan Hastwyck. Alors oui, c'était un pupille, mais quand même ça restait un noble, donc pas le droit de gueuler dessus. Aïe aïe aïe !... Lysette s'attendait au pire -- limite des coups de rouleau à pâtisserie -- mais en fait non. Messer Jolan était la suavité faite homme, des mots doux, attentionnés -- qu'elle pigeait pas tous, mais c'était pas grave -- et voulait un pti frichti, sans déranger, hein. Bon, ce n'était pas super réglementaire, mais un noble, il a toujours le droit de manger. Donc Lysette se mit au garde à vous (version servante) et sortit du pain, du fromage, du lard, des abricots et une motte de beurre, ainsi qu'un cruchon de cervoise -- parce que le noble, c'est connu, il dîne pas à l'eau mais ouvrir une bouteille pour un repas sur le pouce, ça n'allait pas. Restait le tonnelet donc.

Le beau damoiseau lui demanda si elle savait où était Lady Aleth. Bah non, elle le savait pas... enfin... dans le doute, Lysette alla faire quelques pas en direction des cachots pour vérifier auprès du type de garde. La Lady était repartie. Ce qu'elle annonça à Jolan. "Elle est sûrement allée se coucher." -- en tous cas moi c'est ce qu'j'aimerais bien faire -- songea-t-elle.

[Iris]

Jolan resta méditatif et quitta les cuisines où Lysette s'assurait que tout était en ordre pour la journée suivante.

La servante referma et se dirigea d'un pas léger vers les logements des serviteurs où la plupart dormaient déjà profondément. Elle se faufila précautionneusement pour ne gêner personne, se déshabilla rapidement et fila à son tour, songeant au beau chevalier blond. C'était sûrement lui qui avait dû capturer le prisonnier. Après la matinée au marché, il y avait sûrement de quoi faire pour les hommes en armes.

Lysette songea avec quel plaisir elle servirait le bain du beau chevalier...

[Thalgrim]

A l'auberge du Coeur de la Couronne.

« C’est tout à fait ça que j'avais en tête. Une compagnie plus féminine…, répondit Celtigar à Myrosh en s'installant. C’est une vraie barbe, au moins?"
Partageant un verre, il se balança en arrière en faisant son propre bilan.
"Bah! Si la lady était la fille que je cherchais, j’y aurais pas touché un seul cheveu. Y'a une catégorie de bonhomme dont il faut pas tester le degré de jalousie."

Myrosh haussa les sourcils en entendant les paroles de l'épée à louer. Le prêtre rouge était très curieux d'en savoir plus sur les raisons qui avaient amené Celtigar dans la ville, mais il se voyait mal creuser la question frontalement, aussi choisit-il un autre angle d'approche.
"Ainsi tu cherches une jeune femme? Inhabituel d'engager un mercenaire pour ce genre de travail.... Ça fait longtemps que tu es dans le métier?
Je suppose que ton boulot actuel est prioritaire, mais si jamais, je pense qu'il y aurait du travail pour toi ici... Les Castellanes ont quelques projets nécessitant de bons combattants.... et j'ai dans l'idée que tes compétences dans ce domaine sont proportionnelles à tes talents de beau parleur."

[DukeTogo]

"Un mercenaire? Ah oui c'est vrai.
Hmm, c'est gentil de proposer mais je vais pas pouvoir, je dois vraiment aider une jeune personne avant qu'elle ne soit trouvée par... j'ai pas de mots assez forts. Bref, je pourrais être tranquille à faire croire aux filles de chez moi que j'ai vu un petit crabe se glisser sous leur jupon mais un grand homme compte sur moi alors..."
"Et toi, tu vient d'Essos donc, tu n'as pas l'accent de Bravos en tout cas?"

[Thalgrim]

"Ha, tu prends tes devoirs très à coeur.... et tu sembles même avoir oublié ton apparence d'épée-louée. À t'entendre parler ce soir, on pourrait presque te prendre pour un chevalier errant", plaisanta Myrosh. Puis il ajouta sur un ton plus grave, "Puisque tu te refuses à mentionner le noms de ceux qui menacent celle que tu dois protéger, j'imagine qu'ils ne sont pas vulgaires bandits?"

Le prêtre rouge répondit ensuite à l'interrogation de Celtigar :
"Effectivement, je viens d'Essos, d'Asshaï et de Lorath plus précisément, c'est là que j'ai vu le jour. Mais je connais bien Westeros, ce n'est pas la première fois que je m'y rend et mon père m'en avait beaucoup parlé."