TdF chap. 2 - Le sens des affaires

[Iris]

Si vous avez besoin de moi je viendrai bien avec vous, en cas de problèmes les gardes savent quoi faire.."

Besoin de lui ?... hum... non... à vrai dire, je pourrais aussi bien m'occuper de mes affaires seules... mais c'est malpoli de répondre de la sorte.

" J'ai à voir un tailleur de pierre et possiblement une boulangère... j'avais dans l'idée de voir si le nouveau gardien du septuaire avait besoin de matériel pour en assurer l'entretien... "

" Rien qui requiert une forte présence militaire... mais si vous souhaitez vous promenez avec nous, et que votre charge ne vous accapare pas trop, vous êtes naturellement le bienvenu."

En fait, pas tout à fait, j'aurais aimé que Jolan me dise s'il a vu ou pas Dame Adrienne... rien dit, aucune réaction et au lieu de répondre il invite quelqu'un à venir... suspect...

Comme prévu, Aleth se dirigea vers l'échoppe du tailleur de pierre, sourire avenant, formule de courtoisie, et attendant un peu s'il était en train d'achever une vente ou autre. De manière générale, Aleth était d'avis qu'on obtient plus sur le long terme en traitant les gens avec respect et sans leur donner de raison de nourrir de l'inimitié quand ce n'est pas strictement nécessaire.

" Bonjour à vous, Jonas Flowers. Une belle journée, fort animée comme tous les jours de marché. Avez-vous eu le temps de vous pencher sur une première estimation ?"

[DukeTogo]

"Ah bonjour, lady Castellane." Il salua également ceux qui l'accompagnait.

Il donna ses indications tarifaires et ses délais. Il ne restait plus qu'à voir si le domaine pouvait payer cela, et bien entendu, passer par Tristifer pour les questions d'argent.

Navré de ne pas développer plus. En fait, en mécanique de jeu, cela répresente des points de richesse. Je reviens dessus prochainement

Rose Seldon serait rapidement visible, elle fait son marché avec ses deux enfants.

Concernant Dame Adrienne, un soldat dira qu'en général, elle se promène au marché en après-midi.

La boulangère est à son échoppe et son tisserand de mari est à la porte voisine.

Voyant la lady se distinguer du commun des badeaux, Lyndal Flowers interpellera lady Castellane pour lui faire l'éloge de produits de luxe qui iraient bien mieux sur une vraie lady que sur les étals d'un pauvre marchand.

Vous avez quand même l'embarras du choix... PS : Pas obligé de tout faire dans la même journée, hein.

[DukeTogo]

Que cherchait-il ? Un coin où les gens discutent : n'importe quel endroit où traîner ses oreilles pouvait lui convenir...

Gareth avanca prudemment vers le port de façon a ne pas faire de nouvelles mauvaises rencontres.

Vigilance 3d : 4+1+2 = 7
Discretion 3d : 4+5+3 = 12
Ingéniosité 3d : 4+6+6 = 16

Il eut la présence d'esprit de laisser son luth dans son petit logement de fortune et fort discret, arriva à se trouver assez près de différentes conversations.
Il ne remarqua pas grand chose de particulier, si ce n'est qu'un baraquement devait servir de réserves aux hommes de Lyndal Flowers car un de ses gros bras faisaient des allers-retours pour charger des produits et fermait consciencieusement à clef.
En dehors de ça, peut-être à cause des allers et venues sur le port, les bateaux, etc, il ne remarqua rien de particulier... tout comme il ne fut pas remarqué lui-même.

[Iris]

Avec le tailleur de pierre

Aleth avait passé pas mal de temps dans les livres de compte et tout ce qui avait pu lui passer par les mains grâce à Mestre Corwyn pour avoir une petite idée des disponibilités. Elle examina les données fournies par le tailleur de pierre attentivement, s'enquit des mesures conservatoires (= ce qui peut être fait rapidement pour éviter que les dégradations ne se poursuivent et coûtent plus cher par la suite), et des priorités de réparation en vue de l'étalement de leur réalisation et paiement (= si on ne peut pas payer d'un bloc la totalité, il sera peut-être quand même possible d'étaler le tout sur plusieurs mois ou années).

Avec Béric et Jolan, en promenade dans et autour du septuaire avant de retourner sur le marché

Dans tous les cas il fallait de l'argent. Puisque Béric et Jolan suivaient, elle mena tout ce petit monde vers le septuaire pour y jeter un oeil rapidement, ainsi qu'à ses jardins, et expliquer la situation à Béric [en supposant qu'Aleth peut sans l'insulter l'appeler par son prénom, sinon titre approprié + patronyme] :

" Béric, comme vous avez dû le comprendre, je m'informe pour connaître les possibilités de réparation de notre septuaire. C'est un crève-cœur que de le voir dans cet état et notre cité mérite mieux qu'un édifice sacré en décrépitude. Malheureusement, il y a des aspects matériels et pratiques incontournables, au premier rang desquels figure l'argent. C'est la raison pour laquelle je cherche à en savoir plus sur les mesures conservatoires qui peuvent être prises, pour limiter la progression des dégradations, et sur les priorités des travaux, de sorte que même si tout ne peut pas être immédiatement réalisé, il soit possible d'avancer le chantier. "

" Dans tous les cas il ne s'agit pas de créer des impôts ou de les augmenter, mais de trouver des ressources d'une part, et de limiter les pertes éventuelles d'autre part."

" Le marais de la sorcière pourrait être une de ces possibles sources de revenu s'il pouvait être aménagé en marais salant. La zone est-elle sûre d'après vous ? Je serais intéressée d'en savoir plus à son sujet."

" Concernant les pertes, quelque chose peut-il être fait au sujet de ces brigands qui hantent nos marges ? Quels sont les domaines voisins qui ... partagent notre infortune ?... Serait-il possible de joindre nos forces pour sécuriser les routes et faciliter le commerce ? "

Aleth s'arrêtait là pour l'instant, mais il était aisé de supposer qu'elle avait bien d'autres idées en tête.

[darkbaron]

Ne trouvant rien de particulier, Gareth décida de rentrer au domicile de ses hôtes afin de leur proposer son aide : il se rendait compte qu'il ne les avait jamais aidés jusqu'ici et devait se rattraper à tout prix afin de leur prouver sa bonne foi. C'était en quelque sorte sa façon de les remercier pour tout ce qu'ils faisaient pour lui. Ils le méritaient bien, étant donné leur bonté et leur humilité...

Il comptait faire ceci jusqu'au repas du déjeuner, où il s'éclipserait pour chanter au château et, l'espérait-il, profiter du repas. Au moins, celui lui éviterait de trop compter sur le couple.

En fait, je suis un chat : je suis agile, je miaule à la porte et fais quelques tours afin que l'on me donne de quoi me nourrir. En plus, j'aime me glisser entre les cuisses des demoiselles...

[Maëlys]

Se sentant plus à l'aise sur le sujet dont parlait Aleth, Béric se mit à lui répondre en toute franchise :

"Si vous voulez mon avis Lady Aleth, nous n'avons clairement pas les moyens actuellement de s'en sortir face aux brigands et aux petites frappes de Waterford. Une bonne partie de la garnison est affectée au château et ceux qui sont à Waterford sont quasiment aussi souvent vendangeurs que gardes, ce qui se ressent sur la discipline et leur formation.
Tout au plus, on peut compter sur une trentaine ou quarantaine d'hommes, non indispensables au château, pour surveiller l'ensemble des terres Castellane, ce qui n'est clairement pas suffisant quand on se retrouve face à une bande organisée comme celle de cette Thalia Penn.
J'aimerai bien demander plus d'hommes à seigneur votre père pour terminer une bonne fois pour toute ceci mais votre oncle s'interposera aussi radicalement."

"Quant à ouvrir plus de terres, comme celles du marais, il faudrait déjà que celles sous notre contrôle soient plus sûres, il y a trop de laxisme et ceux qui œuvrent dans la région se croient invincibles... Si vous en faites un marais salant, vous pouvez être sûr que c'est Penn qui récoltera tout votre sel."

"Et ... pour faire intervenir d'autres domaines, il faudrait que ceux-ci soient concernés, la loi est bien plus radicale dans les domaines voisins ce qui fait que les brigands et autres frappes viennent se réfugier ici pour faire leurs méfaits en étant quasiment assurés d'une totale impunité, j'ai beau essayé de faire quelque chose avec la garde la majorité ont plus de terre dans la main que d'acier."

[Iris]

Aleth écouta attentivement et patiemment, pas transportée d'enthousiasme par le rapport qu'elle estimait fort pessimiste et proche du "je ne peux rien faire du tout"... Elle-même, en tant que femme, s'estimait nettement plus au fait du sentiment d'impuissance et était convaincue qu'elle aurait les coudées bien plus franche si elle était un homme... C'était peut-être son expérience chronique de la limitation des moyens qui l'avait entrainée à ne pas voir de situation insoluble quand les moyens directs habituels et évidents sont bloqués. La seule question pour elle était de savoir dans quelle mesure elle-même pouvait être franche sans être blessante... rapport à l'avertissement de sa mère quant à l'orgueil mal placé des mâles.

" Béric j'entends bien vos inquiétudes. "

" En amie, je vous invite à la modération quand vous aurez à aborder ces questions devant la population, les gardes ou le Seigneur de Castellane. Une personne moins bienveillante pourrait croire que vous estimez que mon père est un faible et mon oncle un piètre gestionnaire..."

" Je suis convaincue de votre sens de l'honneur et de votre désir que la situation s'améliore."

Par contre, votre pessimisme m'incline à douter de l'ardeur de votre désir à l'améliorer...

" Je ne suis qu'une femme, je n'ai jamais appris le métier des armes. Tout ce que je pourrais dire en matière de stratégie ou de tactique ne saurait qu'exprimer mes interrogations naïves... "

Certains estiment que la seule partie importante d'un discours se situe après le "mais" ... et en tous cas après les précautions d'usages... Aleth prit un temps de silence pour mettre de l'ordre dans ses idées. Elle hésitait également quant à la manière d'exprimer ce qu'elle avait en tête. Si ça ne tenait qu'à elle, elle aurait bien privilégié un discours franc, direct, tenant surtout de la liste d'instructions... mais ça risquait de mal passer... c'était frustrant de ne pas pouvoir aller à l'essentiel sans risquer de passer pour une sotte malapprise et arrogante.

" Ne serait-il pas possible pour commencer, de former deux unités... je ne dirais pas d'élite, mais du moins rassemblant d'une part les meilleurs des cavaliers, de l'autre les meilleurs archers et combattants à pied ? ... Que ces hommes soient connus pour être intègres... j'insiste sur ce point, j'ai eu vent de nouvelles inquiétantes quant à la possible corruption d'une partie des gardes s'occupant du port, couvrant des activités de contrebande."

" Le noyau dur de gardes peut aisément, et sans frais être placé sous votre autorité, et Jolan contribuer également à encadrer ceux qui pourraient être formés à patrouiller hors de nos murs. Je pense que la formation de ces hommes ou d'au moins un sur dix parmi eux, pourrait également être complétée par des connaissances en matière de soin. J'ai passé quelques temps à l'hospice de Vieilleville. Beaucoup de gens meurent des suites de blessures qui ont simplement été mal nettoyées et se sont infectées. Mestre Corwyn et moi-même sommes en mesure de fournir cet enseignement de base et il ne doit pas être insurmontable de fournir une trousse de premiers soins à ceux qui auront décidé de veiller sur leurs camarades. "

Aleth songeait qu'il pourrait également servir d'unité de police et d'intervention pour des actions en force, et de manière générale, serait plus dissuasif que des gardes se promenant par deux d'un pas tranquille. Quelle taille pour l'unité de ville et de route ?... Aleth n'avait pas d'avis arrêté sur la question. Elle aurait misé sur une dizaine de membres avec entraînement quotidien et de préférence, le meilleur équipement disponible, et si cela fonctionnait, la perspective à terme de meilleures payes ou primes de résultat (histoire d'être plus sûr qu'ils ne se contentent pas de vivre sur leurs acquis)

" Certes, il n'est pas possible de ratisser tout le domaine avec peu de moyens, mais assurer la sécurité des routes doit être possible. "

Le contraire serait un aveu d'échec humiliant. Ne me dites pas que vous ne pouvez pas y parvenir !

Le premier point était d'après Aleth de commencer à agir avant d'avoir les fonds, parce que ce serait de toute façon, la croix et la bannière. Il fallait faire le maximum avec l'état existant. Une fois que le mouvement vertueux serait entamé, les demandes de fond supplémentaires seraient plus légitimes, associées à des projets concrets et raisonnables.

Une idée effleura l'esprit d'Aleth... un service ... pour tous les jeunes de Waterford... les garçons pourraient apprendre à manier la lance... les filles à tirer à l'arc... quelque chose dans le genre... histoire de compléter les forces régulières par des forces d'appoint en cas de besoin... enfin... c'était peut-être stupide... pour l'instant, il fallait se concentrer sur le présent et le concret.

" Pour ce qui est des relations avec nos voisins, le droit de suite... celui qui permet de poursuivre un criminel d'un domaine à l'autre... peut parfaitement se limiter au seul brigandage... et le tribunal compétent être celui des lieux de l'infraction et non de l'arrestation, ou inversement. L'accord peut également porter sur les peines encourues. L'échelle des peines peut être simple : amende pour les infractions mineures, travaux d'intérêt général pour celles intermédiaires, Garde de Nuit pour les cas sérieux qui ne peuvent être aisément pardonnés ici, et la mort pour les criminels meurtriers incorrigibles dont on craint, quoi qu'il arrive, qu'ils recommencent."

" Il en va des accords frontaliers comme des mariages ou des tractations commerciales : tout se discute, tout peut être discuté. "

Aleth nota mentalement qu'elle avait une nouvelle tâche qui l'attendait... elle imaginait mal le pessimiste Béric mettant si peu les formes pour s'exprimer, parvenir à un accord de coopération qui soit conçu dans les formes. Une vague mélancolie à l'idée que quels que soient ses efforts en la matière, ceux-ci resteraient nécessairement dans l'ombre... ce serait faire perdre la face aux hommes dirigeant Waterford que de laisser entendre qu'une femme était à l'origine du projet et l'avait conçu. Tant pis, ça devait être fait... et elle n'avait pas confiance dans le sens de la diplomatie de son oncle pour en venir à bout... Son père s'en désintéresserait... et sa mère n'y mettrait pas les doigts... ou juste de loin, avec quelques grains à suivre.

" Je vais réfléchir à une ébauche, Mestre Corwyn pourra sans doute m'aider, et vous la soumettre. Vous nous direz quelles sont ses faiblesses et une fois que la proposition sera aboutie et fonctionnelle, vous n'aurez qu'à la présenter à mon père comme votre œuvre, car ce sera le cas, notre rôle ne se limite en effet qu'à mettre en forme les besoins de votre service."

Après un dernier silence :

" Vous avez besoin de renforts, mais je pense qu'il faut commencer à agir avant qu'ils ne soient disponibles, sans quoi leur attente même pourrait servir de justification à l'absence de moyens supplémentaires à vous octroyer."

[Maëlys]

Béric encaissa les remarques d'Aleth puis lui répondit :

"Je ne remettais nullement en cause la façon dont votre famille gère son domaine Lady mais vous m'avez demandé mon avis et je vous livre les choses telles qu'elles sont.
Les troupes ne sont pas sous mon commandement, elles peuvent juste écouter des conseils que je donne. Pour l'heure, je fais tout ce que je peux avec ce qui est à ma disposition, efforts qui se concentrent essentiellement sur Waterford et qui est relativement sûre pour peu qu'on prenne quelques dispositions. La suite viendra une fois que la ville aura été totalement sécurisée et que la population se sentira en totale confiance dans son enceinte."

"Néanmoins, pour ce qui est de vos suggestions, je comptais déjà voir votre père pour aborder quelques sujets afin de réduire mais améliorer la qualité de nos troupes, ainsi que renforcer la loi dans le domaine. Si vous avez quelques données que je ne connaissais pas, j'en prendrai compte."

[Iris]

Aleth nota mentalement qu'elle pouvait s'asseoir sur le marais salant. Ce n'était pas demain la veille que quelque chose serait fait. Protéger les routes ne semblait pas vraiment une priorité alors même qu'il était question de brigands peu avant... Elle était déçue mais savait qu'en la matière, son avis n'avait aucune valeur, elle n'influerait certainement pas sur la politique de sécurité du domaine. Que peuvent les femmes à part s'occuper de charité et de broderie ?

" Des données que vous ne connaîtriez pas ? C'est à dire ? "

[Maëlys]

"Vous avez parlé de corruption au sein des gardes de la ville, d'où avez-vous entendu ceci?"