TdF - Chap. 16 - Péril à Port Réal

[Casaïr]

Il y avait un monde fou mais ce n'était guère étonnant, un tournoi comme celui-ci, tout le monde voulait autant y participer qu'y assister de la meilleure façon possible. En ce qui me concernait, je ne savais pas vraiment ce qui m'attendait ; issu d'une très (trop ?) modeste famille et ayant échappé de peu au Mur, je ne me faisais finalement que peu d'illusion quant à mes chances de participer, sans compter l'avertissement d'Aleth. Bah, maintenant que j'y suis, pensais-je, autant voir à quelle sauce je vais être mangé ! Tant que ce n'est pas lady Sylva qui se charge des inscriptions, j'ai toutes mes chances !

Tandis que j'attendais comme un enfant bien sage, un ton agressif et horriblement familier me fit tourner la tête. Naton piète. Foutredieu. Ce type méritait autant le titre de ser que Tom le Bref celui de mestre. Quoiqu'à bien y réfléchir, on risquait fort de ne pas s'ennuyer avec un mestre de cet acabit. De toutes façons, il pouvait bien tempêter tant et plus, s'il devait faire la queue comme tout le monde pour se faire de nouveau rosser par Béric, qu'il se fasse plaisir ! D'ailleurs, il faudra que je demande à Gyles de faire un poème bien senti sur ce combat, histoire de rafraîchir la mémoire à ce sinistre individu. C'était bien là tout ce qu'il méritait.

Je me désintéressai de lui pour me concentrer sur mon propre passage, lançant une prière muette à qui voudrait bien l'entendre de me laisser au moins une chance de participer.

Jet de statut/spé tournoi - 4g3 = 12 (dommage ^^)
Jet de dé tout seul : 6.

[DukeTogo]

12 insuffisant mais le pair/impair est très positif. Pour mémoire : 1, 3, 5 étant négatif et 5 très négatif tandis 2, 4, 6 positif et donc 6 très positif

Malheureusement et bien que déployant son charme habituel, ser Darren n'obtint pas le droit de concourir au tournoi. C'était d'autant plus vexant qu'un peu plus tôt, lord Naton Piète finissait par obtenir son accréditation. Ce chevalier peu discret rejoignit une femme solidement charpentée qui attendait à l'entrée de la tente officielle.


Lord Piète se retourna vers l'homme qui l'accompagnait, un peu plus jeune, l'intimant à venir. Ce dernier déclina d'un geste de la main, laissant partir Naton et la femme et intrigué, approcha de Darren qui se tenait sur le coté.

"Hem... Bonjour. Vous avez bien dit Castellane ? J'ai entendu cette fâcheuse histoire. J'avoue que j'ai du mal à y croire. Ca n'a pas de sens, j'imagine mal une maison commettre pareille acte et venir ensuite concourir parmi la fine fleur de la chevalerie." L'homme regarda en direction de l'intendant qui n'avait pas validé l'inscription et demanda en souriant : "Besoin d'aide, peut-être ?"

HRP : Si tu peux faire un jet d'empathie/vigilance, tu m'envois le résultat par MP.

**

Lady Aleth, accompagnée d'Hostella et d'un garde était maintenant flanquée du nabot trublion, qui sauf contre-ordre, pouvait être très proche d'elle comme il pouvait rester en arrière pour peu que quelque chose attire son attention. Cette fois, elle eut l'impression qu'elle était observée, épiée, entre regards de défiance et curiosité masculine pour sa personne. Elle atteignit la tente Wydman et tint d'un soldat portant le tabard de cette maison du Val que ser Jonothor était bien présent.

**

A la tente Castellane, un événement nouveau vint troubler les préparatifs. Trois jeunes gens étaient en train de s'en prendre verbalement à un soldat portant la livré du château or à trois tours sur fond carmin et les spectateurs présents pouvaient sans mal imaginer que les gestes suivraient rapidement la parole. Le prêtre rouge s'était absenté depuis un moment mais pouvait revenir d'un moment à l'autre. Mais qui de Béric, Joango ou Gyles étaient présent lors de cet accrochage ?

[Iris]

Aleth avait gagné une suite : Hostella comme dame de compagnie guillerette, Tom le Bref comme bouffon, et le garde assigné par Béric pour sa sécurité. Elle se sentait épiée et observée, quelque chose qui ne lui avait jamais plu et qu'elle s'astreignait à ignorer, s'efforçant de marcher comme si elle était seule.

Ser Jonothor était dans sa tente.

Elle prit une seconde pour ravaler son orgueil. Si elle ne s'était pas mal conduite ou si elle n'avait pas de conscience morale, elle ne serait pas là à venir présenter des excuses à quelqu'un qui lui était totalement indifférent. C'était une corvée, et elle espérait s'en défaire rapidement, juste avant d'aller à la suivante. Elle puisa dans sa volonté pour avoir une expression neutre couvrant son malaise, puis elle entra, et salua courtoisement le chevalier avant de s'expliquer :

" Ser Jonothor, je reviens vers vous pour vous présenter mes excuses. Je n'avais pas à passer mes nerfs sur vous. "

Que fallait-il dire ?... ajouter quelque chose ? S'expliquer ?

" C'est une journée éprouvante, j'ai manqué de sang froid. "

S'excuser n'est jamais agréable, Aleth avait surtout envie de repartir. Elle hésitait à faire une révérence et déguerpir. Avant de filer, elle jeta un œil à Ser Jonothor pour ne pas partir au moment où il voudrait ouvrir la bouche : elle avait déjà suffisamment manqué de savoir-vivre, il n'était pas nécessaire de se comporter mal à chaque fois qu'elle se tenait devant le chevalier aux lances brisées.

[Crépuscule]

Le garçon réfléchissait à voix haute à propos du duel à venir, tout en aidant Béric à ses préparatifs.

"C'te lady Harte m'semble être une sale sorcière malfaisante et rusée, vous pensez pas ser qu'elle s'attendait à c'duel ? Elle cherche sûrement encore à s'débarrasser d'son lourdaud de mari. Du coup, en gagnant c'duel, pas d'doute la d'ssus, vous ferez son sale travail et la maison Castelanne deviendra sans l'vouloir complice d'ses plans perfides ... elle nous a bien piégé la garce ... celle la elle mériterai que ... vous avez entendu ?"

Quand Joango releva les yeux de sa tâche en entendant l'altercation qui débutait à l'extérieur de la tente, il était seul ... surement que Béric était déjà parti réglé le problème, Joango s'éclipsa alors aussitôt pour aller voir ce qui se passait.

[DukeTogo]

Ser Jonothor fut un peu surpris par les mots de la lady et grommela comme pour lui-même avec de racler sa gorge.

"Hum... Non voyons, enfin... c'est... bon, qu'importe !"

Il jeta un regard mauvais vers Tom qui se hâta de détourner le regard. Jonothor semblait effectivement homme prompt à molester sans tergiversation. Visiblement, il voulait parler à la lady sans auditoire. Hostella et le garde n'argumentèrent pas quand Aleth leur dit de rester à l'écart.

"J'ai un ami, une connaissance commune. Corbin Celtigar, il m'a dit que vous..." Il rougit aussitôt.

***

Joango ne trouva pas ser Béric mais seulement trois hommes qui encerclaient le soldat Castellane. L'arrivée d'un nouveau venu fut une aubaine pour eux, désireux d'en découdre. Ils n'écoutaient rien, bouffis de colère, armes au poing.

Tu fais un pair/impair : si impair, 2 viennent vers toi, sinon un seul. + Initiative. Ils agissent à 8. Pour le soldat Castellane, vous faites 2D+1B. J'ai recréé une room : "Trône de fer"... Je ne connais plus les formules

***

Un jet de chance favorable pour Darren, donc puis une empathie moyenne - 10

L'homme était charmant, avenant et aimable. Pour quelle raison proposait-il son aide? Darren n'en savait rien, si ce n'est qu'il attirait toujours la sympathie des gens, le plus souvent des jeunes femmes.

[Iris]

Aleth resta silencieuse à encaisser les points (poings ?) de suspension et se demander de quoi précisément le vaurien se vantait à travers les Sept Royaumes.

" Corbin Celtigar est passé à Waterford. Il cherchait une femme qu'une rumeur malveillante faisait passer pour moi -- ou l'inverse, selon la manière dont on voit les choses."

" Le hasard l'amena à être payé pour me tuer par un assassin au service d'ennemis qui demeurent essentiellement invisibles et inconnus. Nous avons discuté dans un moulin et mis les choses à plat. A vous voir, il semble avoir eu assez d'imagination pour sensiblement enjoliver la situation de son point de vue. "

Mais Corbin Celtigar n'était pas là pour qu'elle puisse lui dire directement ce qu'elle pensait des rumeurs, à quel point elle en avait déjà soupé. Elle constatait avec dépit que sa réputation était faite uniquement par autrui, qu'elle n'avait aucune prise dessus, et que tout le monde inventait à sa guise : les uns qu'elle n'était pas la fille de ses parents, mais une courtisane Targaryen (ou quelque chose d'approchant), les autres qu'elle se laissait séduire par le premier beau parleur (vulgaire et faquin) venu... Il lui semblait qu'elle tentait de saisir du vent, qu'il ne lui restait jamais rien dans les mains.

Résignée, elle compléta avec un détachement ironique :

" Si vous revoyez votre ami, vous pourrez lui dire que le misérable Floki était de mèche avec notre mestre, lequel a manqué de me violer et de me tuer durant la nuit au cours de laquelle il comptait fuir notre domaine. Comme nous faisons collection d'ennemis tapis dans l'ombre, nous avons désormais le plaisir d'être accueillis à Port-Réal sur fond de rumeur de massacre commis par nos gens."

Avec un ton neutre qui glissait vers l'ironie :

" Souhaitiez-vous parler d'autre chose ? Je comptais encore tenter de voir l'épouse de Ser Kevan Manning pour voir s'il y a quelque chose à faire pour améliorer la situation. C'est une vipère qui souhaite la mort de son maris tout en jouant admirablement la comédie de la femme aimante, alors je suis assez dubitative, mais ça ne coûte rien d'essayer."

[DukeTogo]

Ser Jonothor grimaçait d'embarras.

"Et bien, lady Castellane, quelle histoire ! J'espère que Corbin s'est bien comporté avec vous, je sais qu'il peut être... enfin, vous voyez. Je ne sais pas ce qu'il faisait chez vous ou plutôt, il cherche quelqu'un, ça, j'en suis sûr mais pour qui et pourquoi... "

"Pour ce qui est de le voir bientôt, je ne sais pas où il est passé. Je l'ai encore vu il y'a quelques jours mais depuis plus rien."

"Vous parlez d'un ami ! En tout cas, de ce qu'il disait,vous auriez du être tranquille désormais mais de ce que j'entends, ce n'est pas le cas. Il m'a dit que vous pourriez venir à Port-Réal et m'a demandé de veiller sur vous si l'on vous menaçait à nouveau. Mais encore faudrait-il que vous l'acceptiez."

Ser Jonothor semblait sceptique sur ce dernier point, comme si le ton ironique de la lady signifiait une fin de non recevoir.

"Mon honneur me commande de vous proposer mon aide. Vous êtes injustement la cible de machinations ourdies contre vous et je suis à Port-Real depuis assez longtemps pour savoir que c'est un nid de vipères."

[Maëlys]

Béric regardait Joango travailler d'une façon plus que satisfaisante. D'une certaine façon, il en savait bien plus que lui-même sur certains pans...
Il avait suivi un grand nom de la région, même de façon transitoire, et avait appris beaucoup de choses.

De son côté, il n'avait qu'appris partiellement et surtout ... souvent par lui-même. Mais il était quand même devenu quelqu'un et il ne doutait pas qu'avec un minimum de connaissances acquises Joango pourrait sûrement faire de même ...

Le petit lui posa une question au sujet de Lady Harte ... Et surtout du duel en lui-même, le dornien réfléchit pas mal de temps ... Au point de ne pas entendre la fin de sa phrase. Le roi déciderai seulement de la fin du duel judiciaire... Ouvrir ce tournoi par un duel à mort n'était clairement pas quelque chose de profitable selon lui... Cela affaiblissait les familles présentes. Mais il ne pouvait pas se dire dans la tête d'un roi.

Encore dans ses pensées, il sortit un instant de la tente par l'arrière de celle-ci pour récupérer deux trois pièces présentes à l'extérieur. C'est à ce moment qu'il entendit le grabuge de l'autre côté du campement Castellane. Il s'y rendit donc d'un pas vif et pu ainsi découvrir la situation, un garde Castellane au milieu de trois autres hommes, et Joango dans tout ceci.

Il se plaça donc directement aux côtés des hommes, espérant que son arrivée calme le jeu.

[Iris]

L'ironie s'effaça de nouveau pour glisser vers une expression plus neutre, teintée de mélancolie.

" Nous avons trop d'ennemis pour refuser l'aide qui nous est proposée."

Mais l'ébauche d'un demi-sourire ironique durcit à nouveau le pli de sa bouche :

" Et quoi que vous en pensiez, je ne suis pas assez orgueilleuse pour préférer la mort à l'affirmation de désir mon autonomie."

Son regard se perdit un instant dans le vide, puis elle se reprit avec plus de chaleur :

" Je vous remercie Ser Jonothor. Vous vous engagez en pleine conscience à aider des inconnus qui n'ont rien fait pour mériter votre soutien. J'espère que vous n'aurez jamais à regretter d'agir avec droiture ni à avoir placé votre confiance dans les mauvaises personnes. "

"Pour ce qui est de Port-Réal et de ses vipères, je me fierai donc à votre jugement. Nous avons pour notre part des raisons de penser que certaines personnes sont au moins indirectement mal disposées à notre égard : un certain Ser Prédeaux des manteaux d'or -- si toutefois c'est bien son nom --, Ser Sandor Clegane, et Lord Baelish, ainsi que possiblement la Maison Lannister."

Elle eut un sourire ironique presque joyeux et un regard interrogateur qui pouvait signifier : "Aucun regret ?"

" Si vous avez le loisir de me faire visiter les lieux ou présenter ce que vous jugerez bon de me dire, je me tiens à votre disposition. "

" Venez quand vous le souhaiterez dans nos tentes, vous y serez accueilli en ami et vous pourrez faire part de vos connaissances et avertissements, non seulement à moi, mais aux autres membres de notre délégation qui pourront vous être présentés. "

[Casaïr]

Je me retins de grimacer lorsque ser Naton piète ressorti presque fanfaronnant d'avoir pu s'inscrire au tournoi alors que d'autres méritant certainement cent fois plus cet honneur se voyaient éconduire. Je ne me considérais pas nécessairement au dessus de certains niveau honneur, mais j'étais persuadé de l'être bien plus que cet individu. Las, ce fut à mon tour de me voir refuser l'accès aux lices, comme l'avait laissé penser Aleth. Ses prédictions s'avéraient juste une fois de plus et c'est légèrement désabusé que je m'en retournais.

Je ne fis pas trois pas qu'un homme dont le visage ne me rappela personne se présenta à moi. Lui aussi semblait au courant des récentes accusations dont faisaient l'objet la famille d'Aleth mais ne semblait pas y croire. Je le regardais d'un air curieux avant de lui répondre.

"Je vous remercie de votre sollicitude, et vous avez bien raison ; je ne sais pas qui ose colporter ce genre de rumeurs mais il a intérêt à faire attention s'il pense gagner quoi que ce soit de cette façon. Quant à moi..." je soupirai, un peu blasé. "Je crois que ma propre famille est trop peu influente pour m'ouvrir les portes du tournoi. Ho, je manque à la politesse des plus basiques : je suis Darren Risley. À qui ais-je l'honneur de parler ?"

L'intérêt que me portait cet inconnu n'était pas loin de trouver son miroir en moi mais je préférais temporiser un peu et ne pas me jeter dans la gueule du loup sans savoir si on lui avait limé les dents au préalable. Le fait qu'il connaisse Piète n'était pas sans attiser une certaine méfiance en moi.