TdF - Chap. 6 - Le tournoi des Frères

[DukeTogo]

Danny allait devoir attendre car voilà que les cavaliers chargeait.

Ser Tanton 14, Béric 18

Ser Tanton avait choisi une posture agressive que Béric avait brillamment anticipé. Le contraire eut été étonnant vu l'engagement prompt de l'ainé Fossovoie. Les lances volèrent en éclat et les deux hommes tinrent bons sur leurs selles.

Noirécu regardait tout cela au coté de Jolan Hastwyck, non moins intéressé puisqu'il s'agissait du maitre d'armes de la maison Castellane qui était en lice. Le vieux chevalier siffla en connaisseur devant l'expérience du dornien.
"Pas mal du tout. J'ai toujours eu un faible pour les causes perdues d'avance... Regardes bien, Tanton est plus jeune, plus fort et son cheval est meilleur."

Béric atteint l'autre coté de la lice et enleva son casque pour respirer. Si le choc ne l'avait pas désarçonné, il lui rappelait l'inconfort grandissant de son armure, cabossée par endroit. C'était la première fois que Béric participait réellement un véritable tournoi et il se jura que c'était la dernière fois qu'il n'aura pas un rétameur sous la main pour remettre en état le métal de son armure entre les épreuves.

HRP : Mécaniquement, l'armure de Béric n'absorbe plus aussi bien les chocs...

Dans les gradins où l'étiquette n'avait plus le vernis de la veille, d'aucuns s'était levés au moment de l'impact avant de se rasseoir en poussant des râles de déception.

"Hé, quel idiot je fais, j'aurais du prendre des paris sur cette joute. Vous disiez?" demanda Lyndal Flowers avant de reprendre "ah oui. Vous tracassez pas avec ça, mon enfant, une histoire de propriété. Voyez vous, moi qui suis parti de rien et qui suis après tout peu de chose, une pauvre créature des Sept, j'ai développé un instinct de propriété assez prononcé. Ce qui m'appartient m'appartient jusqu'à ce que je l'ai vendu. Oh mais dites-moi, c'est une belle robe que vous portez là. Encore ce fichu tisserand qui vous aura vendu des tissus de sa confection. Celui-là... Voilà un commerçant qui pratiquent des prix malhonnêtes. Ma lady, peut-être pas pour le prochain marché mais le suivant, je me fais fort de vous dégoter des tissus de meilleures qualités."

Ainsi donc, non comptant d'avoir un quasi monopole sur le marché de Waterford, Lyndal Flowers rêvait d'évincer le tisserand Bartheld... Un coup d'oeil vers d'autres sièges lui fit remarquer que lady Mullendore était transi d'effroi. Aleth, pourtant pas d'une nature facilement effarée avait été également impressionnée par la violence du fracas des lances.

[Gobsama]

Myrosh prit un instant pour contempler la jeune femme qui lui faisait face. Elle était sans conteste très séduisante et l’assurance qu’elle affichait ne faisait que renforcer son charme.
Elle l’intriguait et il décida de s’aligner sur son ton en faisant preuve de la même assurance qu’elle.S’inclinant légèrement en guise de salut il commença par lui répondre en souriant :
« Bien que cette rencontre soit un réel plaisir pour moi, il me semble être désavantagé, tu connais mon nom, mais je ne connais pas le tien… »

Puis retournant son attention vers le tournoi il poursuivit en regardant Béric :
« Béric m’est plutôt sympathique en effet, et il est difficile pour moi de ne pas également avoir de la sympathie pour une nation qui arbore le soleil comme blason, raison de plus donc pour que mes prières l’accompagnent »

Reportant son attention vers la nouvelle venue il poursuivit :
« Si je connaissais la dornienne à qui tu fais allusion peut-être serais-je en mesure de prier pour elle également…. »

Devant l’allusion à ses brulures il ajouta avec un demi-sourire
« Je ne crains pas le soleil ni son feu, ils sont mes alliés… mais il est des révélations qui se font malheureusement dans la douleur… disons que mes brûlures sont une forme de marque de renaissance dont je m’accommode très bien. »

Il plongea alors son regard dans le sien en s’approchant légèrement tout en lui disant :
« Ce qui est plus rare c’est que les autres s’en accommodent… Les belles femmes pleines d’assurances ont souvent mieux à faire que d’approcher un prêtre rouge au visage brûlé… »

Puis il conclut sur un ton chaleureux et très franc :
« Notes que je suis loin de me plaindre de cette situation, mais comprends qu’elle puise m’intriguer »

[Casaïr]

Darren nota la proximité qui existait entre Gyles et la jeune femme qui venait de les rejoindre mais n'eut guère le temps de s'y intéresser d'avantage quand le duel de Béric démarra.

Le choc plutôt violent lui rappela instantanément ceux qui accompagnèrent son duel de la veille mais il se contint suffisamment pour analyser le combat. Le maitre d'armes avait eu l'avantage sur cet échange mais sans parvenir à faire tomber son adversaire au premier échange. Intérieurement, il espéra que le dorien en finisse rapidement avec son adversaire et de ne pas aller jusqu'au combat à pied, mais cela aussi était peut-être simplement une réminiscence de la veille, et donc son sentiment était peut-être biaisé.

L'endroit d'où il regardait la joute n'était pas forcément idéal, mais il était un peu tard pour en changer, aussi se hissa-t-il tant qu'il put pour bénéficier d'un meilleur point de vue. Il attendit la suite du combat les dents serrés, espérant voir triompher le maitre d'armes des Castellane.

[Iris]

Quel choc ! Aleth n'aurait pas voulu être à la place des concurrents. Elle avait même de la peine à imaginer qu'on pût être volontaire pour s'infliger pareil traitement ! Pourvu que Béric s'en sorte honorablement ! Pour les Castellane, pour lui-même et pour la lady timide qui tremblait désormais pour lui.

S'efforçant de se concentrer sur ce que disait Lyndal Flowers, sans se braquer au sujet du tisserand Bartheld, elle répondit dans l'ensemble sur le même ton que précédemment : " Messer Bartheld vit à Waterford, il n'a aucun frais de transport, ni d'employé à rémunérer, il est normal que ses prix soient inférieurs à ceux d'un importateur. Mais vraiment, ce n'est qu'un artisan isolé, sans employé ni enfant : ce n'est pas un ennemi, même pas un concurrent par rapport à l'importance de votre commerce. Vous ne devriez pas en prendre ombrage. Je n'y connais pas grand-chose, mais s'il vend si peu cher, pourquoi ne pas lui acheter de la marchandise à bon prix pour la revendre ailleurs et faire votre bénéfice dessus ? Il me semble que vous avez tout à gagner au développement de Waterford, que notre petit domaine puisse produire des marchandises plus variées et de qualité ? D'ailleurs si Béric Kardalt et Jolan Hastwyck poursuivent leurs efforts, nous aurons peut-être l'opportunité de développer les marais de la Sorcière en marais Salant... ce serait peut-être une bonne chose, qu'en pensez-vous, en tant qu'homme de l'art du commerce ? "

" D'ailleurs je me rends compte que si vous êtes une figure familière de Waterford, j'ignore presque tout de vous. Vous dites avoir dû vous élever hors de la misère au prix de beaucoup d'efforts, c'est remarquable ! D'où êtes vous ? Je serais curieuse de connaître votre histoire, d'autant qu'au final, même si elle débute mal, elle semble se poursuivre heureusement à vous voir à présent ? "

[DukeTogo]

Pour limiter le nombre d'encart de citations, je remet en rouge les phrases sur lesquelles la jeune femme répond.

La jeune femme près de Myrosh devait avoir entre vingt et vingt-cinq ans.
Je suis Nyméria. De la sympathie pour Dorne dont tu retiens le soleil comme blason? Intéressant, en général, les hommes ne se préoccupe... Elle marqua une pause ...que de la lance.

« Si je connaissais la dornienne à qui tu fais allusion peut-être serais-je en mesure de prier pour elle également…. »
Vraiment? Alors, prie pour Elia Martell."

Jets divers faits : Connaissance, Empathie, etc.

Myrosh retint une mauvaise grimace. Il connaissait l'histoire d'Elia Martell, l'épouse dorniènne du prince Rhaegar Targaryen tuée avec ses deux enfants par les sbires sans honneur que sont La Manticore et La Montagne.

« Je ne crains pas le soleil ni son feu, ils sont mes alliés… mais il est des révélations qui se font malheureusement dans la douleur… disons que mes brûlures sont une forme de marque de renaissance dont je m’accommode très bien. »
"Dans la douleur... Il y'a des douleurs exquises dont un homme et une femme peuvent bien s'accommoder. Tant et si bien que les révélations ne sont plus que l'expression d'une confiance méritée"

Séduire/Persuasion Myrosh : 8, Nyméria : 13 (elle s'est un peu loupé) VS volonté : OK

« Ce qui est plus rare c’est que les autres s’en accommodent… Les belles femmes pleines d’assurances ont souvent mieux à faire que d’approcher un prêtre rouge au visage brûlé… »
« Notes que je suis loin de me plaindre de cette situation, mais comprends qu’elle puise m’intriguer »
"Iderena qopsa nùmazme eza anogàr ipsan nyûhis engos Volantis."

Myrosh / Langues : 11

Myrosh ne comprenait pas toutes les nuances des mots prononcés en volantain mais ses bases de haut valyrien lui permirent de comprendre l'essentiel. Nyméria était originaire de Volantis, la cité libre la plus au sud et surtout celle où siégeait aujourd'hui le haut clergé de R'hllor, dans un temple trois fois plus grand que le grand septuaire de Baelor. L'assurance de Nyméria fit songer à Myrosh que même sans son habitude fort probable des prêtres rouges, elle ne devait pas être femme à craindre autrui. Une erreur, assurément.

[Crépuscule]

* Avant la charge

Son regard laissant passer la surprise de la découverte d'une connaissance de son frère, Jolan sourit au chevalier.
"Vingt ans ... je n'étais pas bien vieux à l'époque, pas bien né même." Lui tend la main "Sincèrement ravi.
Je vois que vous appréciez toujours autant les joutes ser Noirecu, justement voilà le tour de mon maître d'arme, Béric Kardalt. Sur qui miseriez vous ?"

* Après la charge (après avoir laisser s'exprimer sa joie face à ce bon premier tour
"N'étiez pas vous-même plus jeune que ser Barristan à Villevieille ? Et puis les pommes ne sont-elles pas faites pour choir après-tout? Même s'il va falloir une sacré tarte pour faire tomber celle-ci je le concède."

[Maëlys]

Le choc avait été rude, même si il s'attendait à devoir galèrer, il ne pensait pas que la pomme frappait si fort !
L'armure avait pris un petit coup et l'oppressait un peu plus. Arrivant au bout de la lice, il retira son casque pour humer à plein poumon l'air avant de changer de lance et de se replacer à son bout de la lice pour la joute suivante.

Sa monture piétinant un peu mais il plaça sa main sur son encolure de façon à l'apaiser et la préparer à la suite.

En dehors de son adversaire en face il ne faisait attention à rien d'autre, le monde se limitait à Tanton Fossovoie à plusieurs dizaines de mètres de lui.

[DukeTogo]

Voilà que les deux cavaliers chargèrent de nouveau. Cette fois, Béric prit une posture plus agressive. Ser Tanton ne l'était pas moins.

Le choc fut violent pour les deux cotés, il fut tout le talent de cavalier de Béric pour qu'il reste en selle. Sa monture qu'il connaissait bien était visiblement affolée. Son adversaire montait un destrier plus lourd, certes moins rapide mais moins bousculable également. Cela n'était pas bon, non cela n'était pas bon, songea Béric avec réalisme. Je me suis entrainé, oui, mais pas face à un tel adversaire. Son armure devenait maintenant vraiment douloureuse, le métal du harnois s'enfonçait dans sa chemise de mailles.
Ce harnois si souvent vérifié survivrait-il à ce tournoi? Survivrait-il lui même à ce tournoi? Qui a prétendu que les tournois étaient des parodies de combat? L'homme de l'autre coté de la lice était un guerrier, chef de sa maison de chevaliers fieffés et descendants d'illustres chevaliers.
Et moi, qui suis-je? se demanda Béric. Qui suis-je?...

***

Noirécu souriait franchement à Jolan. "A défaut d'avoir sa carrure, tu es plus drôle que ne l'était ton frère. Et meilleur à l'arc que lui, y'a aucun doute."

Jolan fut surpris de cette affirmation. Il n'avait cessé de parfaire son art, imaginait qu'il n'atteindrait jamais le niveau de son frère ainé.

"Oui, j'étais plus jeune que le Hardi et je le suis encore mais ça ne change rien. Qu'est-ce que tu veux que je te dise? Y'a toujours quelque part quelqu'un qu'on peut pas battre, c'est comme ça. Dans ces cas là, abandonner n'est pas une honte... ou alors, il faut être sacrement malin... ou fou, je ne sais pas. Ton maître d'armes doit surement savoir que Tanton est meilleur que lui. En tout cas, il est déterminer à sauver son frère. Même si les Tyrell ont posés leur règles, ils accorderont surement une faveur au vainqueur du tournoi. Et ton Béric, il se bat pour quoi ?"

***

Lyndal Flowers écoutait Aleth en hochant la tête. Il eut un haussement d'épaules concernant le sieur Bartheld, après tout, le tisserand de Waterford n'était pas vraiment un problème. Concernant son passé, il se montra bien évasif, prétextant que c'était sans intérêt et minorant sa bonne fortune. C'est qu'il avait du personnel à entretenir, à rémunérer. Bien sur, lady Aleth n'était pas dupe. Elle sentit que Flowers comprenait qu'elle n'était pas dupe. "Pourquoi n'est-ce pas vous qui dirigez les affaires de Waterford? Ce serait tellement plus agréable. Pour tout le monde."

"La bouche de la Sorcière? Des marais salants?" Flowers était intéressé, le sel avait une grande valeur. Aleth se rappela que les marais en question n'était pas techniquement la propriété des Castellane malgré une proximité privilégiée. Flowers ne peut pas le savoir. Un jour, en effet, Tristifer avait imaginé acquérir cette terre auprès des Tyrell mais entre les superstitions locales et l'ampleur des travaux, il avait abandonné sans même vraiment savoir quel montant les suzerains du Bief en demanderait.

Un peu plus loin, lady Mullendore palissait davantage tandis qu'autour d'elle on louait les mérites de l'adversaire de Béric, entre deux rires.

[Iris]

Encore un choc d'une rare violence... Aleth se demandait dans quel état elle retrouverait Béric après ça. En tous cas la réputation de Tanton Fossovoie n'était pas usurpée. Regardant avec compassion la belle du maître d'armes, elle prit sur elle et attendait stoïquement l'issue de la joute.

Poursuivant la discussion avec Lyndal Flowers, essayant d'en apprendre davantage sur celui qui rendait son oncle fou de rage, elle avait du mal à comprendre le fond du contentieux. Le marchand paraissait cupide et retors... mais au final, Tristifer aussi... Peut-être se ressemblaient-ils trop pour s'entendre ?

Elle eut un instant d'étonnement quand il lui dit qu'il aurait préféré l'avoir comme interlocutrice plutôt que... Cela raviva la sensation d'inachèvement, de manque et parfois de frustration qui la taraudait à l'idée quant à sa place et son avenir. Mais si un bâtard qui avait eu l'infortune de vivre des situations dans lesquelles il avait perdu des dents se retrouvait à présent dans la tribune noble, peut-être que les choses étaient moins jouées d'avance qu'elle ne le croyait ?

Quel était le prix de l'ambition ?

Revenant au présent : " Ce projet de marais salants demandera des efforts non négligeables pour voir le jour. Une fois que Béric Kardalt et Jolan Hastwyck seront parvenu à déloger les brigands, il nous faudra une équipe d'ouvriers. Combien et quelle formation devront-ils avoir ? Il y aura également des travaux d'aménagement conséquents à mener. Il s'agira certainement d'un bon investissement, mais pour le mener à bien, il faut mobiliser les fonds de départ. Je n'ai jamais visité les lieux, j'ai du mal à me faire une idée précise de la mise initiale nécessaire. Je suppose que plus vite un effort important pourrait être consenti, et plus vite des bénéfices pourraient être dégagés. Enfin, comme vous le voyez, il y a beaucoup à faire, mais je pense que l'entreprise en vaut la peine."

Concernant le petit problème de propriété... "Je suis déjà obligée d'aller à Hautjardin pour Darren..."

Elle regardait le marchand avec un air légèrement interrogateur, comme pour lui demander son avis sur la question. Elle-même réfléchissait aux différents aspects du problème, s'étonnant du peu de persévérance de Tristifer. Peut-être que sa tendance à ne pas savoir trouver des associés était pour quelque chose dans son renoncement ?

[Crépuscule]

"Béric ... Béric se bat pour la maison Castellane, Béric se bat probablement aussi pour l'honneur, il n'en est pas dénué, et je pense que Béric se bat aussi pour le défi."

Jolan quitta un moment des yeux le tournoi pour observer attentivement le bâtard Hauteterres. "Et Reswald, pour quoi se battait-il ?"

Le vieux guerrier devait l'avoir bien connu, il pouvait lui en apprendre plus sur son frère, et les personnes pouvant l'aider à comprendre comment pensait son frère ne courraient pas les rues, peut être que le chevalier pourrait lui apporter un peu d'eau à son moulin.