TdF - Chap. 6 - Le tournoi des Frères

[MeiYaw]

C'est avec appréhension que je regarde Béric et son adversaire prendre place.
Les premiers chocs sont terribles et je n'ose imaginer ce qu'ils peuvent ressentir à l'impact. Pour sur, moi, je volerai littéralement à l'autre bout de la lice !!

La présence de Dany est un réconfort assez étrange. Je suis content de la voir et de la sentir près de moi, mais ma curiosité est piquée au vif. Cependant, je décide de la laisser mariner un peu. Après tout, Béric est en cours de joute et l'issue de celle ci est passionnante.

Avec la tendresse que j'ai pour elle, et l'enthousiasme lié à la joute qui se déroule devant moi, j'enlace les épaules de Dany de mon bras, tout en manifestant bruyamment mon soutien à Béric.

[Maëlys]

S'il pensait que le premier assaut avait été tendre, Béric se souviendra longtemps de ce second assaut qui était encore plus violent et enfonçait une fois de plus son armure au point qu'il sente l'aspérité rentrer dans sa maille.

Il n'en faudrait pas tellement plus pour qu'une brèche ne se forme à un moment ou un autre ... Qu'est ce qu'il aurait pu donner pour avoir quelqu'un pour retravailler son armure mais bon, ce n'était pas le moment de se poser la question.
Une fois de plus de son côté de la lice, il retira son casque puis demanda à son "écuyer" une rasade d'eau avant de renta mer la prochaine manche.

A l'abri sous son casque, il se replaça puis scruta toute l'assemblée présente, y compris les membres du peuple en dehors des tribunes, avant de revenir à son adversaire la Pomme Rouge. Prenant une grande inspiration, il leva bien haut la pointe de sa lance en tendant le bras, cherchant un soutien du public qu'il n'aurait pas, avant de se préparer à ce nouveau combat.

[Gobsama]

Myrosh grimaça en entendant le choc de la deuxième passe d’armes et constata avec soulagement que Béric était toujours en selle.
Dans l’attente du troisième passage il retourna son attention vers Nymeria.

Son approche très directe était plaisante, et les sous entendus sulfureux loin de laissé Myrosh de marbre, mais il arriva par un effort de volonté à repousser au second plan l’attrait purement physique qu’elle exerçait sur lui et se concentrât davantage sur ce qu’elle pouvait bien attendre de lui.
Il décida d’entrer dans son jeu tout en se laissant la liberté de quitter la partie à tout moment.
Prenant le même ton plein d’assurance qu’elle, il lui répondit :
« C’est un plaisir pour les oreilles d’entendre parler la langue de Volantis. Tu es décidément une personne pleine de surprise Nymeria »

Reprenant les mots de la jeune fille, il décida de tester son assurance et de répondre à ses avances avec la même approche très directe:
« A t’entendre, avoir ta confiance laisse espérer des perspectives intéressantes, mais une confiance réciproque entre un homme et une femme permet selon moi d’aller bien plus loin … Comme tu dois le savoir R’hllor tient les femmes en grande estime, et je me ferais un devoir d’honorer avec ferveur une femme qui aurait sa confiance. »

Il conclut finalement avec un sourire engageant et sans la moindre trace d’hostilité dans la voix:
« Je serais curieux de savoir ce que tu attends de moi car, si je serais plus qu’enchanté de mériter ta confiance, je préfèrerais encore partir avec toi sur une relation de confiance mutuelle moins asymétrique. »

[Casaïr]

Le choc du second passage fut si violent que Darren en aurait presque eu mal aux côtes à la place de Béric. le duel semblait mal engagé mais il restait encore un passage pour faire la différence. Sinon... Eh bien, il fallait espérer qu'il pourrait damer le pion de Tanton à pied, si le maître d'armes tenait jusque là bien sûr.

"Allez Béric ! Ne te laisse pas abattre !"

C'était rageant d'en être réduit à de simples encouragements, mais mieux valait cela que rien du tout !

[DukeTogo]

Un silence de mort s'abattit sur le tournoi alors que les deux combattants baissèrent leur lances. Les sabots martelaient le sol avec furie. Ser Tanton Fossovoie avait une posture agressive quand au dornien... Au fur à mesure que la collision des deux mondes devenait imminente, Béric se redressait légèrement sur ses étriers, dangereusement penché. Pour espérer faire tomber l'athlétique Tanton, il devait s'engager en prenant des risques importants et frapper son bouclier avec force et précision.

"Sept enfers!" lâcha Noirécu qui regardait cela avec Jolan Hastwyck.

Ser Darren Risley perdit son sourire en comprenant ce qui allait arriver, réalisant qu'il n'oserait sans doute jamais prendre de tels risques.

Chaque lance atteint le bouclier adverse avec force, volant en éclat. Le choc souleva de selle les deux cavaliers dont le buste basculait dangereusement en arrière.

Mon armure, pensa Béric dans un demi-songe alors qu'il croisait son adversaire. La douleur le ramenait à une terrible réalité, il hurlait en tenant d'une main les rênes de toutes ses façons. Ne pas tomber. Les cris étaient une clameur lointaine. Il entrevit une gifle puissante et inévitable qui l'envoyait invariablement face contre terre, dominé, écrasé par une force de la nature. Ne pas pleurer. Ne pas avoir avoir mal. Faire semblant. Encore. Ne pas tomber. Il fallu finalement presque vingt mètres pour se rétablir en selle. Calmer la monture affolée et blessée. Affolée et blessée comme lui, jeune garçon pétri de rêves de chevalerie.

Un silence de mort. Une autre lance, un autre bouclier? Non, c'est vrai, ça fait déjà trois passages. Un regard en arrière et la stupeur de voir Ser Tanton à terre, roulant sur le coté pour se redresser, sa monture au loin agrippée par d'autres.

(Ca, c'est un point de destin bien dépensée...)

[DukeTogo]

Dans les gradins, Lyndal Flowers avait écouté Aleth avec intérêt. Le sel l'intéressait, il savait que c'était une denrée et prisée. Non pas qu'il essayait d'avoir un air avisé, mais quand bien même il eut essayé, il n'aurait pas dupé lady Castellane sur sa parfaite méconnaissance des moyens de fabriquer quoi que ce soit. Après tout, l'homme vivait du négoce et pour lui, tout était bon à vendre. L'impact du soleil sur les cépages ou des marées sur le marais, tout cela était totalement obscur pour lui. Quand Aleth se concentra sur le dernier passage du champion des Castellane, il se tourna vers son autre voisin, obséquieux et désireux de contracter de nouvelles ventes.

***

Noirécu cracha au sol. "Je veux bien croire que ton Béric à de l'honneur. Et des couilles."

"Quand à ton frère... Ma foi, il était de la même espèce. Peut-être un trop romantique, quand même. Je me rappelle sa réaction quand je l'ai emmené voir le tournoi d'Harrenhal dont on devait se rappeler comme marquant la fin du dernier hiver. Et l'hiver, ça empêche de faire des tournois. Autant te dire que y'avais du monde. Y'a seize ans déjà. Ton frère était vert de rage quand le prince Rhaëgar a désigné la fille Stark comme reine d'amour et de beauté... alors qu'il était marié depuis peu à une princesse de Dorne. Déjà qu'il avait eu du mal à accepter que ton père change de femme... Hum. Enfin, bon, ton frère était une tête de mule, la tête farcie d'honneur et de justice. C'est durant ce tournoi qu'il a vu le roi fou. Aërys riait comme un damné, se moquant de tout le monde. Il était pas toujours fou, l'était vicieux aussi dès fois. Y'eu quelques exécutions ce jour là... Je crois que c'est là que s'est joué la décision de ton frère de se battre quatre ans plus tard pour Robert. Quand la guerre fut fini, je suis allé chez à la Trémière vu qu'il venait pas à moi. De ce que j'ai compris, je l'ai loupé de peu. Ton père était fumasse et n'a jamais voulu me dire pourquoi. Qu'est-ce qui a bien pu se passer?"

[DukeTogo]

Prenant le même ton plein d’assurance qu’elle, il lui répondit :
« C’est un plaisir pour les oreilles d’entendre parler la langue de Volantis. Tu es décidément une personne pleine de surprise, Nymeria »

"Je suis pleine de ce que je veux et quand je le veux."

Nyméria plissa les yeux en continuait.
"De la confiance? Bien sur... Je t'ai vu clément et attentionné pour ces gens, les Castellane. Quelle atypique maisonnée, d'avoir un dornien comme maître d'armes. Ne le prends pas mal, mais celui-là semble être un héros aujourd'hui. Peut-être as-tu bien fait de ne pas combattre hier soir. Mais toi, qu'est-tu? Un opportuniste, un devin? Que te dit le Maitre de la Lumière? Vois-tu les feux de milles torches? Ou une bougie coulant sur un ventre doré?"

Décidément, la jeune femme avait un esprit vif.
"Vois-tu, qu'un dornien puisse briller au grand jour au nord des Montagnes Rouges est une chose plaisante, même si elle laisse un goût désagréable à toutes ces fleurs fragiles. Peut-être est-ce l'aube d'un nouveau jour..."
Elle fit un pas de coté : "Je crois que je vais devoir être patiente avant de... féliciter le champion Castellane."

Voilà qu'elle jouait maintenant avec Myrosh, laissant entendre par ses intonations qu'elle lui préférerait Béric pour des jeux d'adultes.
"Hum... Pourrait-tu prier pour sa victoire ou du moins veiller à sa bonne santé?
Si ce n'était tes blessures, je n'aurais aucun doute sur ta robustesse. Et qui sait, si un soir je ne trouvais pas le sommeil parce que la nuit est sombre et pleine de terreurs, je pourrais souhaiter ta compagnie."

A moins que Myrosh n'ait un mouvement de recul, elle approcha ensuite sa main du prêtre rouge pour caresser du pouce la brûlure de sa joue. Elle couvrit envie sa tête et ses épaules de son voile et le gratifiant d'un dernier regard de braise.

[Iris]

Aleth comprit finalement que le marchand ne s'intéressait qu'à vendre et acheter, mais n'était pas porté sur l'investissement et le développement plus ample, en prenant des parts dans un projet futur. Elle avait un certain goût pour le commerce, mais son approche différait finalement de celle de Lyndal Flowers.

Le troisième passage de la joute de Béric fut d'une extrême violence et elle guetta avec appréhension la chute du dornien, qui parvint à résister là où Ser Tanton Fossovoie avait chu ! Elle applaudit sincèrement, tout en guettant avec inquiétude l'état du maître d'arme. Il ne semblait pas au mieux, mais difficile à dire de loin...

Il allait être temps de quitter les gradins et s'enquérir de l'état du vainqueur, de préférence en s'éclipsant sans attirer trop l'attention sur elle... après tout elle partait avant une pause officielle...

Si elle passait à côté de la dame de Béric pour sortir, elle tâcherait de lui faire signe, un sourire encourageant. Mais pour l'essentiel, son but était de s'assurer de l'état de Béric : il avait vaincu Tanton Fossovoie, mais ce n'était pas la finale, loin s'en fallait ! De mémoire, il restait au moins Lord Piète, Ser Edwyd Fossovoie et Ser Bayard Norcroix. Aucun ne serait un adversaire facile et ils paraissaient tous indemnes. A quoi bon vaincre, si c'était pour devoir abandonner ? Myrosh d'Asshaï s'était retrouvé dans cette situation : il avait évité le Mur, certes, mais à quel prix ?

En tous cas Béric étant en état de tenir debout, les soins pourraient avoir lieu directement dans les tentes Castellane.

[Casaïr]

Darren ressentit le choc jusque dans ses os tant celui-ci fut violent. Il leva un poing bien haut en lançant des vivats, soulagé de voir le maitre d'armes l'emporter envers et contre tous. Toutefois, même d'ici il n'était pas vraiment dupe de l'état dans lequel devait se trouver Béric actuellement.

"Je vais aller voir notre cher vainqueur, dit-il à Gyles, et l'aider à retirer la vierge de fer qui lui tient lieu d'armure. Tu n'as qu'à rester ici avec ton amie, je pense qu'elle a envie de... te parler..."

Sur un dernier clin d'oeil il quitta son ami et la belle inconnue, non sans lui accorder un dernier regard et s'élança en fendant la foule pour rejoindre Béric.

[Maëlys]

Ce n'est que lorsqu'il s'était retourné au bout de la lice, découvrant le chevalier Fossovoie se relever difficilement, que Béric se rendit compte qu'il était encore sur selle, qu'il avait réussi à se tenir informé extremis sur sa monture.
Il regarda longuement Tanton Fossovoie rouler pour se relever avant de reporter son attention sur la foule, il retira son casque puis s'arrêta face à la tribune des nobles pour la saluer avant de continuer vers le peuple et de faire de même.

Ensuite, il retourna jusqu'à son côté de la lice afin de pouvoir descendre de sa monture et retirer cette fichue armure qui l'écrasait par endroits.