Chap. 4 : Union sacrée

[MeiYaw]

Je ne tiens absolument pas rigueur à Aleth de son attitude. Je propose mon bras finalement à toutes les dames que je croise de près ou de loin, cela me semble être de la politesse. Parfois elles acceptent, parfois pas. Je souris en pensant que Cecily aurait probablement refusé, elle aussi, pour tout autre raison que Lady Aleth. Je me contente donc de faire quelques pas aux côtés de cette dame, en écoutant attentivement ses paroles.

" Avez-vous déjà eu l'occasion de donner des cours à des enfants ? "

" Je pense à ma sœur Lysanor... et pourquoi pas à mon frère Jared ou à la sieur de Jolan, Lady Alyse Hastwyck, qui va passer quelques temps à Waterford... J'ai pensé que cela pourrait leur plaire, mais enseigner à des jeunes gens n'est pas la même chose que simplement exercer son art. "

La question me surprend et m'intéresse au plus haut point.

Des enfants, dites vous ? Trois qui plus est !
Je dois vous avouer que je n'ai jamais enseigné, à qui que ce soit.

Quelques pensées me reviennent, du temps jadis, là bas, de ma ville natale... D'elle... Nous, enfants... Je reprends contenance avant que le silence devienne gênant.

Qu'aimeriez vous que je leur enseigne ma Dame ? Ou plutôt qu'aimeraient ils apprendre ? Musique, chant, ou les deux ?

Soudain, ma passion m'emporte et mon ton se fait plus enthousiaste que jamais, comme si une flamme venait de s'allumer ! Mon débit s'accélère perceptiblement :

Je pourrais essayer de leur enseigner mon art, et voir quelles pratiques seraient les plus efficaces. J'ai moi même appris au sein d'une troupe, il y a quelques années, et je suppose que je pourrais reprendre ces bases ci. Il me faudrait voir avec les jeunes seigneurs en question, afin de savoir ce qu'il leur plairait, à chacun, et par la suite établir un programme, essayer différents apprentissages et voir lesquels conviennent.

Je me tourne à nouveau face à Lady Aleth.

Mais je m'emporte, Lady, pardonnez moi ! C'est que ma passion est ma vie !

[DukeTogo]

"Ah d'accord..."

Robert Garrys redescendit dans les tours. Le plus simple était de marcher dans le port et d'énumérer les bâtisses.

Comme beaucoup de monde, Garrys savait à peine lire alors écrire... Il tenait bien des registres qui lui avait été préparé par le prévôt avec des colonnes. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de faire des lignes, et de mettre des bâtons dans l'avant dernière colonne, pour indiquer le nombre de bâteaux elligibles au droit de passages au port.
Là dessus, Béric qui lisait et écrivait un peu mieux que Garrys ne voyait grand chose à redire. Après, si le prévôt faussait les multiplications, ça, c'était un autre sujet mais connaissant Tristifer, il était peu probable que celui-ci ne faisait pas de vérifications surprises.

Pour ce qui était de la tournée des bâtiments, il y'avait donc la capitainerie où Garrys cohabitait avec le géant silencieux. Celui-ci fournissaient et vendaient quelques articles aux marins de passage. Pour les bateaux du seigneur, il y'avait une bâtisse dédiée, avec voiles, cordages et plein d'autres choses encore. Deux autres bâtisses servaient de stockage pour des produits de la maison, les vins, les céréales et d'autres choses. Une batîsse servait de poissonnerie commune et les deux dernières étaient louées par Lyndal Flowers, Hadrian Tor et Devan Bartheld.

[Iris]

Aleth vit le ménestrel s'animer et manifester un enthousiasme tout à fait inattendu. Plutôt une bonne chose.

" Je me réjouis de vous voir si passionné. Sachez que pour l'instant il ne s'agit que d'une idée : il faudra voir si les enfants sont intéressés, et ... Mère... est réservée quant au versant moral de vos éventuelles leçons. "

Autrement dit, rien n'était gagné. Comment expliquer le climat moral au château ? Un exemple est souvent parlant : " Voyez-vous, j'ai passé près d'un an au Grand Septuaire de Villevieille à recevoir un enseignement portant sur des matières religieuses et la médecine..." Comprenait-il ? Dans le doute, elle ajouta : "Il est attendu de moi que je respecte scrupuleusement les préceptes, traditions et codes de conduite." Par extension, c'était certainement tout aussi attendu pour les autres enfants.

... changeant d'approche et souhaitant compléter le tableau pour permettre au ménestrel de se faire une idée :

" Ma sœur Lysanor est une jeune fille parfois mélancolique ou morose. Je souhaiterais qu'elle puisse s'épanouir dans un apprentissage qui lui plaise et l'aide à élever son esprit. J'ignore ce qui lui conviendrait. "

Les arts ou les domaines d'érudition étant de ce point de vue équivalents aux yeux d'Aleth.

"Concernant Alyse, elle n'est chez nous que pour un temps limité. Il faudrait qu'elle puisse apprendre une discipline dans laquelle il n'est pas trop difficile de s'exercer seule plus tard. Pour ce qui est de Jared, il est amené à régner sur Waterford : quoi qu'il apprenne, ce doit être une source d'inspiration et d'admiration pour l'homme qu'il est amené à devenir."

En clair, il ne fallait pas que ce soit incompatible avec l'image d'un seigneur : il devait paraître fort, raffiné, intelligent, sage, avisé, sans peur, accompli... Jared n'avait pas l'air passionné par le combat... tout le monde ne pouvait pas l'être... mais s'il pouvait exceller dans un domaine, ou être assez bon dans plusieurs, cela ne pourrait que lui être utile à l'avenir. Mestre Corvin avait bien parlé du Prince Rhaegar comme ayant des talents variés : c'était quelque chose d'éminemment respectable.

[Crépuscule]

Alyse fut ravi de l'annonce de Jolan, et Lysanor lui laissa l'impression qu'elle jalousait sa petite soeur.

(...)

Rhéomar écouta Jolan avec calme.

"Je veux bien des remerciements mais pas d'excuses. Mon garçon, les excuses n'intéresse personne, rentres-toi ça dans le crâne.
Et si jamais tu fais un jour un erreur, assumes-là : si on ne faisait jamais de mauvais choix, on n'aurait aucune fierté d'en faire de bons.

Dis-moi, Jolan, toute cette histoire... Dans laquelle s'est retrouvé mêlé ton frère... Tu en penses quoi?"

"Je pense qu'il a agit suivant son honneur, qu'il a fait ce qu'il pensait devoir faire, ou ne pas faire plus exactement, tout en connaissant les risques pour sa vie et probablement pour les siens aussi, ce qui explique qu'il a essayé de disparaître, passer pour mort. Je ne le juge pas, je ne sais ce que j'aurais fait dans les mêmes circonstances.

Quelque chose a dû changer dernièrement, peut être quelqu'un l'aura croisé et reconnu, ou bien au contraire, quelqu'un cherche à le faire sortir de l'ombre. Ou peut être est-ce pire que cela, il se pourrait qu'il soit enfermé au donjon rouge depuis toutes ces années, et que l'enlèvement d'Alyse était destiné à lui infliger une torture de plus. Quand j'y pense, une partie de moi serait prêt à partir dans l'heure pour Port Réal et tenter de découvrir la vérité, mon une autre part de moi me dit que ma place n'est pas là bas mais ici, à assurer l'avenir de ma maison, d'être patient, d'écouter et d'observer."

[DukeTogo]

Rhéomar écouta Jolan avec attention.

"Oui, mon garçon, ton frère était un homme d'honneur. Ca n'a pas du être facile pour lui de prendre les armes contre les gens du Bief.
Tu sais, cette guerre... Et la bataille de Cendregué... Qu'importe, ce qui est fait est fait."

Jolan sentit que Rhéomar revivait des souvenirs difficiles.

"Quoi qu'il en soit, saches que je te fais confiance. Si quelqu'un s'en prend à ta famille, il s'en prend aussi à ma famille.
Nous finirons par découvrir de quoi il retourne et ce jour, qui qu'ils soient, ils regretteront leur erreur."

Rhéomar conclua en posant sa grosse main sur l'épaule de Jolan et le regardait droit dans les yeux comme pour sonder son âme.
Ce qu'il voyait semblait le satisfaire.

"Nous allons finir de choisir qui parmi nos hommes ira à la Trémière. Je vais moi-même conduire nos hommes en compagnie de Jared."
L'annonce toucha Jolan car le lord envoyait ainsi un signal fort de soutien.
"De ton coté, tu vas accompagner ma fille à un mariage entre deux familles de l'est du Bief. Ta soeur sera bien entourée."

Le reste de la journée, Jolan pu passer du temps avec sa soeur, déjeuner avec elle et Aleth.

Comme déjà dit, je tiens à démarrer le scenar ce week-end donc dimanche à priori. Si Jolan veut faire différentes choses, comme revoir sa copine ou autre, choisis une forme narrative plutôt que du roleplay qu'on aurait pas le temps de finir. Selon le contenu, je verrais si on revient sur une forme plus roleplay.

[Maëlys]

Voyant qu'il ne pouvait guère avoir d'autres éléments de la part de Garrys, il chercha à couper au plus court.

"Il y avait eu un soucis avec le frère du seigneur, Robert ? Ce n'est pas souvent que je te vois dans tous tes états."

Puis, suivant ses réponses, il finira sur un :

"Dans tous les cas, n'hésite pas à me dire si quelque chose qui sort de l'habitude sort dans le coin. Je reviendrai sûrement te voir de temps en temps, cela fait bien longtemps que je n'ai pas pris le temps de faire le tour de toute la ville."


.....

Plus tard dans la journée, Béric se rendit jusqu'à la Maison de la Jouvencelle.
Habitué des lieux, il avait avec lui sa bourse de pièce qui lui donnerait accès à l'intérieur, il frappa donc à la porte s'attendant à tomber sur le visage de Yorik Raik.

[DukeTogo]

Robert Garrys apprécia la sollicitude de Béric. Comprenant que le maître d'armes n'était pas venu le battre comme plâtre, il se confia un peu.

"Et bien, m'a convoqué dans sa foutue tour! Y'avait son gars en robe qu'était là, il y disait "notez, notez", il me posait plein de questions, m'a r'tourné la tête en insinuant plein de choses. Disait que fallait travailler pour lui, que je fasse pas de problème, et qu'les problèmes, "les éliminent". Franchement, pour qui qu's'prend, lui? Qu'est ce qu'il connait à la mer à part s'etre barré dans l'autre continent pendant qu'tout Westeros foutait sur la gueule aux Fer-Nés?"

Pour ce qui était d'informer Béric, il acquiesça d'un coup de tête tout en se calmant.

***

En début de soirée, Béric franchi la porte de la Maison de la Jouvencelle. Il trouva effectivement l'économe Yorik Raik qui ne se leva pas. Béric se défit calmement de l'ensemble de son épée et de son fourreau. Posant le tout sur la table, il surprit un regard furtif de Yorik - qui avait plus que lui même les traits d'un dornien - vers la garde de l'épée.

La jouvencelle qui l'aidait à se mettre à l'aise dans le rituel qu'il connaissait, propreté des mains, des ongles, du visage, dépose des bottes crasseuses et autres détails dédiés à l'hygiène et au confort lui demanda quelle amante célèbre il venait détrousser. La reine Cerseï, lady Margeary, Taena Merryweather,... Béric l'interrompit en disant qu'il venait voir la maîtresse des lieux.

Il dut ensuite attendre, comme il s'y attendait un peu. L'hotesse lui apportait un rafraichissement et du raisin vert. Il n'y avait dans le grand hall que Yorik Raik qui faisait tâche : il n'était ni propre ni bien vétu. Et puis, enfin, l'on vint chercher le maître d'armes non sans l'avoir délesté de sa donation au maintien du standing de cet havre de paix et de luxure.

Dame Adrienne était ce soir vétue dans une nouvelle tenue assez étrange qui aurait certainement rendue ridicule une autre qu'elle. A peine Béric l'eut il salué qu'elle s'empressa de commenter en lui flattant la joue et les épaules qu'il semblait tendu. Elle l'entraina s'asseoir au sol, sur des tapis et des coussins confortables, commentant le raffinement que Dorne pouvait avoir en se prélassant au sol sur des étoffes rembourrés et de la soie là ou le reste de Westeros ne frottait leur séant que contre du bois, du fer ou le cuir des selles. Sans vraiment qu'il ne l'entende arriver, Béric sursauta quand il senti une main se poser sur sa nuque.

"Chhhh... intervint Dame Adrienne, vous voyez bien que vous êtes tendue et que vous avez besoin d'un massage. Bavardons pendant ce temps."

C'est ainsi que Béric se retrouva assis face à Dame Adrienne et ses immenses yeux langoureux tandis que des mains douces le massant en commençant par la nuque, puis les épaules...

[Maëlys]

Le climat de la Maison de la Jouvencelle était un bien sans nom pour le maître d'arme. Voici enfin un endroit où il pouvait clairement se laisser aller dans un confiance au moins toute relative.
L'accueil fut une fois de plus à la hauteur de ce qu'il recherchait et bien qu'il eut à attendre la maîtresse des lieux, la découvrir fut bien une sensation des plus délicieuses.

Bien avant qu'une "masseuse" ne fasse irruption dans la pièce en toute discrétion, Béric avait déjà senti les prémices d'un désir, il savait bien d'un côté que Dame Adrienne ne se dévoilerait pas avant qu'il ne gagne le tournoi mais à la fois ... Il aurait été tellement simple de forcer les choses. Sauf que cela impliquait de se déshonorer au plus haut point.
Écartant ces idées, il se laissa entièrement aller sous les mains expertes de cette figure pour l'instant inconnu et entama la discussion avec son hôte :

"Tendu vous dites ? Je ne vois pas comment cela pourrait être autrement ... Une semaine loin de Waterford et les ennuis courent déjà ici, plus ceux au court du voyage, il y a de quoi en tendre plus d'un. Mais bon, je ne ne pense pas que tout cela vous intéresse."

Il prit le temps d'apprécier quelques instants le massage avant de poursuivre :

"S'est-il passé quelque chose de marquant lors de mon absence de Waterford ? Je pense m'adresser ici à la femme la plus informée qui soit de la ville, en plus d'être la plus désirable."

[DukeTogo]

C'était à la fois un délice et une torture. L'inconnue derrière lui flattait ses épaules, son dos, ses bras, le faisant frissonner. Si ce n'était la présence de Dame Adrienne face à lui, sans doute, aurait-il déjà saisi son poignet pour l'attirer à lui, apaiser sa curiosité de voir à qui appartenait ses mains fines et expertes, imaginant dévorer sa bouche et la capturer.
Dame Adrienne ne pouvait pas ignorer l'état de désir qui prenait possession du guerrier et les regards intenses qu'elle lui prodiguait ne faisait qu'aggraver cela.

Béric était venu avec un objectif, il essayait de s'en rappeler, mais celui-ci était menacé par un besoin urgent et viscéral d'étreinte.

La maîtresse des lieux et de son désir répondit en susurrant et en étirant les mots :

"Oh non... Si peu de chose, c'est... d'un ennui étouffant." Au même moment, la masseuse s'applique à tenir l'athlétique guerrier par le cou, ses pouces travaillant sa nuque. Faussement ingénue, elle ajouta : "L'ennui, n'est ce-pas le pire des mots?"

[MeiYaw]

" Je me réjouis de vous voir si passionné. Sachez que pour l'instant il ne s'agit que d'une idée : il faudra voir si les enfants sont intéressés, et ... Mère... est réservée quant au versant moral de vos éventuelles leçons. "

Dites moi, quels âges ont ces enfants ? Il est probable que selon leurs âges, leurs centres d'intérêts seront différents.
Et quant à votre mère... Je ne suis pas contre le fait d'avoir une spectatrice, surtout de son standing. J'y vois du positif pour chacun d'entre nous : les enfants seront rassurés d'avoir un visage familier près d'eux, votre mère pourra constater le moral de mes leçons et corriger si besoin, et de mon côté, je suis ainsi certain de donner le meilleur enseignement possible aux petits seigneurs.
Et lorsque chacun d'entre nous sera plus confiant, alors nous pourrons prendre un peu de... liberté.

J'écoute attentivement Lady Aleth me dépeindre les jeunes personnes dont il est question.

Ma Dame, j'entends ce que vous me dites. Je laisserais à chacun la possibilité de choisir ce qu'il a envie d'apprendre. Lady Lysanor aurait peut être envie de libérer ses pensées par une activité physique : la danse peut être une solution contre la mélancolie. Toutefois, ce n'est qu'une première idée et je ne lui fermerais jamais les portes du chant, ni de la pratique d'un instrument. Lady Alyse pourra également choisir son loisir : rien n'est impossible à pratiquer, même seul, lorsque l'on est passionné. Enfin, sachez que je ne vois dans mon art, rien qui puisse être incompatible avec l'image d'un seigneur. C'est l'homme qui fait le seigneur et non l'inverse.

Je termine par une courbette, attendant la réaction.

Je reste à votre disposition, Lady. Vous saurez me trouver, ou me laisser un message chez mon amie Ayleth, la boulangère.

Si toutefois, Lady Aleth souhaite prendre congés, je présente mes salutations, et me retire en silence.