TDF chap.10 - Un fief tranquille

[Crépuscule]

Lysette revint peu de temps après le départ de Myrosh, chargée de mets divers et de quoi les aider à glisser.

Jolan apprécia, après sa conversation avec le prêtre rouge, la légèreté et la simplicité de la jeune servante ... et son débit inépuisable. Souriant, il tenta d'oublier son mal en se noyant dans ses paroles.

En majorité il l'écouta lui raconter en détail les préparations du banquet, toutes les vétilles qui prenaient de l'importance aux yeux de la servante, mais lui demanda des nouvelles de chacun, curieux d'entendre l'avis de Lysette.

Il picora plus qu'il ne mangea, mais encouragea Lysette à se faire plaisir. Il finit par s'assoupir sous le son du récit de l'aventure épique que Lysette avait vécu, avec l'attaque des lapins terribles, le sauvetage des aubergines ...

[DukeTogo]

Dans la grande salle, Rhéomar appréciait le récit du prêtre rouge en ayant ponctuellement des regards vers Kieran Orell. Béric entr'aperçu les petits sourires : le lord et son plus vieil savait reconnaitre un homme de terrain. Lui-même se surpris à essayer d'imaginer d'où venait à Myrosh toute cette expérience. Avec un pareil homme à Waterford à ses côtés, nul doute qu'ils pourraient défaire les brigands de la région.

Myrosh eut même le droit à se voir proposer une gorgée de la cuvée spéciale des vieux compagnons. Le prêtre rouge apprécia le liquide couler dans sa gorge et le rendit avec un merci. Tristifer refusa d'en boire d'un signe de la main. L'outre passa ensuite à Darren qui se prêta au jeu. Ce ne devait pas être si terrible, jugea-t'il par erreur. Une sensation de brûlure prit possession de sa gorge et lui irrita le nez et les yeux. Sang et feu. S'il avait une once de sang targaryen dans les veines, cet alcool frelaté s'en moquait vraiment.

Cela fit rire le lord et son vieil ami.

"Ca va te déboucher la bite et le fion, mon gars", jura Kieran Orell hilare. "T'en veux, Jared? C'est à tes risques et périls, hein!"

Le lord était content d'être rentré. Après une ombre passagère sur son visage, il se leva, s'approcha de sa fille qui s'était levée comme d'autres à ce moment et lui prit une main pour l'embrasser affectueusement. Il eut un dernier signe de tête à l'assemblée et sortit pour aller retrouver son pupille.

HRP : Si vous avez des choses à ajouter pour la soirée, faites-le parce qu'on va rapidement passé au lendemain.

[Thalgrim]

Myrosh profita simplement du reste de la soirée. Si certains convives restaient après le départ du lord, comme le vieux soldat Kieran Orell, il leur tiendrai compagnie avec plaisir. Le prêtre s'était au départ un peu forcé à prendre la parole afin de satisfaire le seigneur Rhéomar et évoquer un sujet un peu plus plaisant pour célébrer son retour, mais il s'était finalement pris au jeu et s'était lui même déridé.
Quoiqu'il en soit, une fois le banquet terminé, Myrosh retourna à l'auberge et se coucha après une prière à R'hllor.

[Iris]

Aleth se retira dans le silence qui seyait à une jeune femme. Tristifer n'avait pas réagi à la mention de la seconde tentative d'assassinat.

" Sans doute s'en moque-t-il. Ma mort ne vaut pas grand-chose à côté de ses certitudes quant à la façon de régner."

En revanche, Mère était partie précipitamment.

" Qu'a-t-elle ? " mais Aleth ne songeait pas vraiment à questionner sa mère, ayant toujours à son propos un réflexe de retenue.

L'atmosphère n'était guère joyeuse et la jeune Castellane rendit intérieurement grâce à Myrosh de prendre sur lui de détourner l'attention sur leur chasse. N'écoutant que distraitement, elle observait Jared à la dérobade.

" Que va-t-il se passer à présent ? Quelle sera ma place quand il sera le représentant des Castellane ? "

Ces questions sur son avenir suscitaient des montées de mélancolie qu'elle s'efforça de masquer de son mieux. Seule femme encore à table, elle se demandait si elle ne devait pas se retirer. A force de tergiverser, elle resta jusqu'à la fin du repas et du service du digestif. Elle quitta son père avec un sourire sincère, un peu teinté de tristesse.

...

Il était tard. Trop tard pour retrouver Jack qui s'était tenu à l'écart des festivités. Et puis ce n'était pas convenable de retrouver un homme dans sa chambre à la nuit tombée... Aussi retourna-t-elle dans sa chambre, où elle se dirigea vers l'emplacement où se trouvait l'écharpe brodée à l'attention du garde de nuit. Elle la posa sur sa table, à la lumière, l'examinant d'un œil critique tandis qu'elle se dévêtait. La soie noire ressemblait assez à ce qu'elle avait souhaité. Souple et fluide. Ses nattes étaient dénouées et ses cheveux longs glissaient sur sa peau dénudée, mais elle ne demeura pas longtemps ainsi, à la vue des branchages du baral imaginaire et elle revêtit une chaste chemise de nuit. La rivière nocturne de lierre l'accompagna jusque dans son lit. Toutes les lumières étaient éteinte, la soie noire ne se distinguait plus des ombres qui l'environnaient. Il ne restait pour la reconnaître que son extrême douceur, la trame ponctuée des motifs brodés qu'elle devinait du bout des doigts. Elle délaça et écarta le col de son fin vêtement qui lui pesait autant qu'une bure rêche et essaya l'écharpe, la caressant tendrement, allongée entre veille et sommeil, tandis que des bribes de souvenirs de l'après-midi lui revenaient et la berçaient.

[Casaïr]

La mention du tournoi et de sa défaite face à Myrosh permit un instant à une ombre de glisser sur son visage avant qu'il ne reprenne très vite sa contenance.

"Croyez le ou non, mon seigneur, mais j'aime à croire que notre duel aura été plus impressionnant même que la finale de Béric ! Votre maître d'armes a expédié son adversaire dans les roses a une telle vitesse qu'il fallut un bon moment à tout le monde avant de réaliser ce qui venait d'arriver. Après... Eh bien, disons que notre ami d'Essos a des arguments qui se tiennent en combat."

Il avait adressé un clin d'œil rassurant au prêtre rouge, signifiant par là qu'il n'y avait plus pour lui le moindre soucis à ce sujet, si d'aventure il avait pu le laisser croire. Le rapport des événements récents -notamment la fameuse émeute déclenchée par Tristifer- au lord le rembrunit quelque peu, mais il tâcha de faire bonne figure malgré tout. Toutefois, le regard de Rhéomar à son frère le rassura sur un point : il n'avait pas apprécié cet écart. Finalement, ce que lui avait demandé sa tante serait plus simple à réaliser que prévu. Il en était a peu près là de ses réflexions quand on lui proposa l'outre d'une "cuvée spéciale". Ne sentant pas le piège venir, il avala gaiement une bonne gorgée avant de sentir sa gorge fondre sous la chaleur de l'alcool.

"Par les Sept ! Vous voulez me faire cracher du feu comme un dragon ?!"

Essuyant la sueur qui coulait de son front sous l'action de la puissance de l'alcool, il jeta un regard vers Kieran Orell et décida d'oublier le comportement de l'homme quand il lui avait demandé de l'aide, et de rire avec lui de son manque de prudence face à un alcool inconnu. Ce n'était pas vraiment le moment de conserver de quelconque ressentiment, ça ne ferait pas avancer ses affaires, et ça ne permettrait pas à Jolan de guérir plus vite non plus.

Petit à petit, les gens se retiraient. Guenièvre était partie depuis un moment déjà, dans l'urgence mais il n'était pas certain que ce soit à lui de demander ce qui se passait. Puis vint le tour du lord, et d'Aleth. Lui-même se leva pour se retirer dans ses appartements, vérifier comment allait le chaton puis, s'il n'était pas trop tard, aller souhaiter la bonne nuit aux pensionnaires de la Jouvencelle.

Je n'ai plus trop la conscience du temps passé, donc s'il est vraiment tard, pépère ira plutôt saluer son lit

[DukeTogo]

En sortant de la grande salle, le chevalier traversa la cour et croisa quelques soldats. Certains continuaient à découvrir qui il était à en croire les murmures. Il entendit une bribe de mots parlant de "prendre le noir" et du "Mur" et c'est un brin agacé qu'il rejoignit l'écurie. Le bébé lynx de fumée n'était pas descendue du niveau supérieur, sans doute l'intuition du risque de chute. Darren grimpa l'échelle une lanterne accroché à la taille pour rejoindre l'animal.

C'est une fois là-haut qu'il prit conscience que le bébé lynx craignait surtout d'être piétiné par les sabots des chevaux, ces créatures noires et massives. Acceptant de se faire plus mordre que mordiller, le chevalier prit position pour se reposer. Juste une petite pause. Ou un petit somme, à la rigueur. Nul doute qu'il se réveillera rapidement pour retrouver sa chambre.

- Fin du chapitre -