TDF Chap. 12 : Sept jours pour agir

[DukeTogo]

« Je vais bientôt aller trouver les Tyrell à Hautjardin, leur exposer les résultats plus que bénéfiques d’une mission dont je reviens tout juste, et si cela ne suffit pas à les convaincre, et bien ma foi, tant pis pour moi ! Si je dois aller au Mur, je garderai à jamais le souvenir de cette nuit, le chérissant comme le plus beau des trésors. Mais si les Tyrell consentent à m’absoudre, alors, je suis navré de te le dire de cette façon, mais il te faudra t’attendre à me voir plus souvent. »

« (...), terminais-je en souriant.

Darren se tut quand il réalisa, un peu tard sans doute, que son amante était restée interdite quand il narra, la bouche en coeur, que le Mur n'était plus le destin scellé qui l'attendait. Il lui posa la main sur les épaules, près à lui dire que tout allait et tout irait bien, qu'il serait là, maintenant et toujours et aussi que...

La joue du chevalier le chauffa quand son amante lui flanqua une gifle totalement inattendue, autant pour elle que pour lui. Elle faisait des yeux ronds, surprise de son geste, avant de se lever, agitée, presque affolée.

"Tu comptais me le dire quand ?!"

L'incompréhension du chevalier était totale. Il tenta de la retenir par le bras, mais elle se dégagea, attrapant quelques vêtements pour se couvrir à la hâte. C'était à n'y rien comprendre. Attentif, amoureux peut-être, Darren s'interposait à la fois motivée par la garder, à la fois prudent avec les émotions de sa belle. Elle se calma un moment pour finalement lui donner un baiser volée, furtif, pressant fort ses lèvres contre celles du chevalier, ses doigts fins saisissant les boucles dorées de son amant. Elle lui tira l'oreille pour lui murmurer, joueuse un peu, contrariée beaucoup : "Ce sera lady Brock, démerdes-toi avec ça". Elle pivota comme une ondine svelte et agile, échappant à ses bras, ses mains qui voulait la serrer encore. Déjà elle avait atteint la sortie du salon bleu, balayant d'un geste rageur deux petites cloches qui tombèrent au sol en tintant.

[Iris]

Aleth descendit vivement de cheval pour rejoindre sa mère.

"Mère"

Comment lui dire ? Comment leur dire ? Il fallait qu'ils sachent, mais l'horreur était telle... comment dire et ne pas leur infliger de tourments supplémentaires ?

Il lui fallut quelques secondes pour se décider :

"J'ai de très graves nouvelles, qui concernent toute notre Maison. Il est tard, mais il est nécessaire de nous réunir, je veux dire, nous tous : vous, Père, Tristifer et Jared. Cela concerne aussi Lysanor, mais je pense que nous pouvons lui épargner cette discussion."

Elle ne savait pas s'il fallait poursuivre... Elle craignait de laisser l'émotion l'emporter et avoir un récit totalement décousu. Elle croyait ne plus rien sentir, et à présent qu'elle arrivait chez elle, elle était frappée par tout ce qui s'était passé... tout ce qu'il faudrait dire...

" Jolan, Mestre Corwin et la fille de l'aubergiste sont morts. " précisa-t-elle dans un souffle

" Mais il y a beaucoup d'autres choses encore..."

[DukeTogo]

Dame Guenièvre blêmit instantanément. En son for intérieur, elle savait qu'il se passait quelque chose, quelque chose de grave. Elle était une mère. Elle avait prié chaque jour pour qu'il n'arrive rien à sa fille après tout les incidents survenus, mais jamais autant que ce soir où elle attendant durant des heures qu'elle apparaisse enfin alors que le bateau était au port depuis la fin de journée.

"Tu... Tu n'as rien?" Toujours abasourdie, s'il y'eut un moment de doute en voyant l'allure générale de sa fille, dénotant singulièrement avec l'habitude qu'on n'en avait, elle eut rapidement le souffle court, essayant de comprendre sans y arriver avant de prendre sa fille dans ses bras, à moins que celle-ci ne se raidisse.

"Oh, Aleth. Je suis désolé. Toi et Jolan, vous êtes... vous étiez... Ton père... Il..." Elle ne trouvait pas les mots et en même temps voulait être solide. Solide et forte pour soutenir sa fille et son mari. Elle reprit contenance pour mieux se mettre au diapason des émotions de sa fille.

HRP : Je lève temporairement la règle des deux posts d'écarts.

[Iris]

Aleth se laissa enlacer par sa mère, reposant sa tête un instant sur son épaule. L'émotion refluait, elle sentait les larmes poindre à ses yeux :

"Corwin a voulu s'en prendre à moi. Dame Adrienne m'a sauvée. Mes vêtements étaient en lambeaux." expliqua-t-elle avec l'esquisse d'un geste pour montrer sa tenue. "Elle connaissait les penchants de Corwin, il venait chez elle pour... il voulait appeler cette fille par mon nom... Elle l'avait averti... S'il elle avait su tout ce qu'il a fait, je crois qu'elle l'aurait tué de ses mains."

Elle prit une inspiration pour chasser la boule dans sa gorge et essuya ses yeux.

" Il s'en est pris à Lysanor. C'est à cause de lui qu'elle dit tout le temps qu'elle ne dit pas les secrets. La fille de l'aubergiste aussi est sa victime... Sans doute aussi à Alyse Hastwyck... Peut-être à la fille de Rose Seldon aussi..."

Profondément désolée, Aleth se sentait responsable des crimes commis par celui qui était encore il y a peu un ami, quelqu'un en qui avoir confiance : "Il n'avait jamais porté la main sur moi jusqu'à aujourd'hui ! Jamais je n'aurais pu imaginer qu'il ... Je ne comprends pas pourquoi il n'a jamais essayé... avant aujourd'hui... alors qu'il..."

Elle cessa de parler. Le pire était dit. A côté de cela, trahison et assassinat lui paraissaient mineurs, presque anecdotiques.

[Maëlys]

Avant que Lady Aleth ne parte, Béric lui dit quelques derniers mots :

"Beaucoup de personnes seraient restées prostrées sans rien faire."

Puis il la regarda quelques instants la jeune femme avant de lui dire :

"Vous avez changé Lady... Mais je ne vous retarde pas plus."

Il avait en tête quelque chose d'assez dur à annoncer ... Hadrian Tor... Il aurait souhaité être une toute autre personne que celui-ci qui allait lui annoncer la mort de sa fille.
Une fois qu'il eu organisé le transfert des corps puis la fermeture de l'école, il se résigna à y aller. Il était fort tard mais cela ne pouvait attendre plus.
C'est donc d'un pas moins déterminé qu'à son habitude qu'il se dirigea vers l'auberge puis tambourina à la porte, réveillant sûrement l'aubergiste.

[Casaïr]

Je m’étais attendu à tout sauf à une telle réaction. Je massais toujours ma joue endolorie après le départ en trombe de ma belle d’une nuit, complètement perdu. Lady Brock… Elle avait fini par me dire son nom, mais je n’arrivais pas à comprendre ce qu’elle attendait de moi maintenant. Et ce baiser, juste avant de partir, que signifiait-il ?

Elle t’a fait ce que tu fais généralement aux femmes, persifla une odieuse petite voix dans ma tête. Elle voulait juste une aventure romantique avec le beau chevalier condamné au Mur, et qu’elle ne reverrait jamais, pour son plus grand soulagement…

Je la fis taire d’un geste de dénégation de la tête, mais je devais reconnaitre que c’était tout à fait plausible. Et dans ce cas, je m’étais bêtement fait prendre à mon propre piège. Mais, dans ce cas, elle ne m’aurait pas embrassé avant de partir, ni révélé son nom. À moins qu’elle n’attende ma venue que pour mieux me chasser.

Je me levais finalement, m’habillais sans entrain, ramassais les clochettes qu’elle avait jetées au sol avant de partir.

« Tu comptais me le dire quand ?! »

Cette phrase tournait dans ma tête. J’avais l’impression de l’avoir dupé sans le vouloir, et je m'en voulais énormément. Payais-je aujourd’hui les années passées à n’en faire qu’à ma tête ? Incapable de garder les idées claires, je quittais à mon tour la chambre. En refermant derrière moi, j’eu la vision fugitive de ce moment. Finalement, la réalité reprenait ses droits, et le salon ne revêtait plus la moindre attraction pour moi. Il valait mieux rentrer au château pour l’instant ; une bonne nuit de sommeil m’aiderait sûrement à retrouver mes esprits. Je quittais donc la Jouvencelle, souhaitant la bonne nuit du bout des lèvres aux quelques personnes que je pourrais croiser, avant de prendre le chemin du retour.

Malgré moi, le sourire de Lady Brock me hanta sur tout le trajet.

[DukeTogo]

"..."

Aleth vit l'âme de sa mère se briser. Ses jambes ne la tenait plus si bien que la lady dut tenir la châtelaine et l'aider à s'adosser. Guenièvre regardait autour d'elle sans trouver de réconfort ni même de réponse dans les visages silencieux des icônes des Sept. A son tour, comme Aleth des heures plus tôt, elle revoyait des scènes du quotidien. Elle n'avait rien vu. JE N'AI RIEN VU, hurlait-elle sans qu'aucun son ne parvienne à sortir de sa gorge, pétrifiée par le dégout. Son visage était déformé par la douleur et la culpabilité.

"Lysanor..." murmura-t'elle, désespérée, agrippée à sa fille ainée.

"Ton père... oh non...". Qui était la mère ou la fille à présent ? Ses yeux espéraient d'Aleth une solution, un miracle pour tout résoudre.

HRP : 1/ Dans mon post, Béric, tu étais déjà en train de tambouriner à la porte d'Hadrian et je t'ai laissé le choix de jouer le RP ou pas. Du coup, si tu veux le faire (et que tu es dispo), bah fais le. Pas besoin d'attendre que je poste pour dire qu'Hadrian Tor sort, la tête dans le cul.

[DukeTogo]

Quand Darren s'engagea pour à minima suivre des yeux sa belle, il fit à nouveau la rencontre bien moins charmante de Yorik Raik, l'homme de main de Dame Adrienne. Celui-ci, trop zélé, avait rapidement rappliqué dans le couloir en laissant passer la mystérieuse lady Brock. Il dardait maintenant un regard noir vers le chevalier.
En soufflant de dépit - A quoi bon discuter avec une brute patentée, étant soi-même vétu d'un peignoir violacée? aurais surement chanté Gyles Waters - il s'appliqua à mémoriser cette silhouette fine, gracile, véloce même qui disparaissait dans le tournant.

Prudent, il recula donc d'un pas dans le salon bleu, buta sur les clochettes qui reposa sur la console menuisée, retrouvant sa verve enjouée en expliquant qu'on ne lui avait pas dit laquelle servait à se voir restituer ses vêtements. La jolie jouvencelle qui l'avait accueillit vint lui les apporter peu après, à l'exclusion de ses armes. Pour ceux-là, il ne les auraient qu'avant de quitter les lieux, dans le hall d'accueil. Il était maintenant seul avec Yorik qui sortit d'un coffre l'épée et le poignard du chevalier, remarqua maintenant une tache de sang sur le torse du reitre. Dame Adrienne vint sur ces entrefaits.

"Laissez nous, Yorik."

L'homme de main désapprouvait fortement par son expression mauvaise.

"Allons, ser Darren a suffisamment fourbi ses armes pour ce soir, je crois. Plus personne n'est en danger ici."

Yorik obtempera en sortant non sans gratifier le chevalier d'un regard promettant milles souffrances, tortures, arrachages d'ongles et autres joyeusetés mais eut-être avait-il tout simplement un problème avec les jeunes gens moins laids et plus souriant que lui. La voluptueuse propriétaire des lieux était donc seul avec ser Darren, une expression malicieuse et souriante en l'examinant.

[Thalgrim]

En temps normal, Myrosh aurait peut-être essayé de raisonner les deux types. À minima, il aurait tenté de les intimider pour éviter la confrontation. Mais la soirée n'avait rien de normale. Les sourires narquois furent perçus comme une moquerie et une provocation, et embrasèrent la colère et la frustration que le prêtre rouge contenait depuis les dernières événements. Il répondit par un grognement aux paroles des deux ruffians, et se jeta sur eux sans autre forme de procès, bien décidé à éclater leurs sales petites gueules sur les planches des docks. Malgré l'impulsivité de son action, le vétéran n'avait aucune envie de se retrouver à l'eau, et il essaya de se tenir aussi éloigné que possible de la mer pendant la mêlée.

[Casaïr]

Je regardais partir Yorik d'un air détaché, à des lieues de toutes les déconsidérations qu'il pouvait bien avoir à mon encontre -même si j'étais certain, quelque part, ne pas être le seul qu'il ait voué aux gémonies de la sorte. Et voilà que maintenant, je me retrouvais seule à seule avec la maîtresse des lieux, fatigué, avec une envie pressante d'être ailleurs, tout en devant tolérer sa présence narquoise devant la porte, remettant mes armes à leur place.

Puisque je devais rester encore un peu en ces lieux, je m'appuyais contre un mur, me massant les tempes tout en regardant la maîtresse de maison.

"Il y a un problème, Dame Adrienne ? Si cela concerne la façon dont... Lady Brock a quitté les lieux, sachez que j'en suis le premier surpris."

Même si j'ai déjà bien réfléchis à la question, rajoutais-je pour moi.