TdF - Chap. 16 - Péril à Port Réal

[Crépuscule]

Il n'avait pas rêvé, Béric lui avait sourit ... ce sourire le percuta comme la lance de joute du chevalier, le désarçonnant du grand étalon de la crainte du rejet qu'il chevauchait quelques instants plus tôt, et laissant une marque dont il n'avait pas encore conscience, profondément enfonçée dans son armure émotionnelle ... une pensée que cet homme le comprenait plus que tout autre ... le liant à lui bien plus qu'il ne l'imaginait.

Le coursier de ses inquiétudes filant au galop, il retrouva sa verve revenant sur le dos de sa prolixité volubile ... ce que détecta son père qui reconnaissait les signes sur son visage expressif et qui y coupa court d'une remarque estoquée particulièrement bien placée.

Joango profita de la diversion faite par le nain pour libérer, tout sourire, un petit échantillon de ce qu'il avait sur le coeur :

"Merci Ser ! J'vous l'ferez pas regretter, vous pouvez tout m'demander Ser! Je n'rechigne pas à la tâche.
Je m'appelle Joango ... J-O-A-N-G-O ... ça pourrait faire une chanson, un jour peut être. ... bref ... moi aussi je mettrai mon tout mon coeur à faire de moi celui que vous méritez que je sois en respect du coeur que vous aurez mis à moitié plus que je ne le mérite à faire de moi ce que je pourrais être..."

[Iris]

"Tom a également besoin d'apprendre à ne pas parler à mauvais escient. " dit Aleth avec détachement.

"Joango, bienvenue dans la Maison Castellane. J'espère que vous vous y plairez en dépit des circonstances. "

"Ser Noirécu, Lady Mullendore ou d'autres membres de votre Maison sont-ils présents ? "

Quelle que soit la réponse , elle poursuivit avec une invitation à prendre une collation sous la tente.

"Darren, fais comme bon te semble pour ton inscription. "

Elle se gardait d'exprimer ce qu'elle pensait à ce propos et laissait son cousin mener son affaire comme il le souhaitait.

Si Ser Noirécu acceptait l'invitation elle lui demanderait des nouvelles de sa famille et Maison, avant d'évoquer les événements récents concernant les Castellane : mort de Jolan et grave trahison du mestre ; aventure chez les Dulver et Marsten ; grâce obtenue pour Darren ; l'étrange affaire de la rumeur calomnieuse qui les avait attendus ici. Indirectement elle souhaitait ainsi donner à Joango une idée de la situation et des dangers qui l'attendaient.

Il allait être temps pour Joango d'installer ses bagages ici et prendre ses repères, faisant la connaissance de chacun ainsi que le fonctionnement du petit campement et sa routine. Lady Aleth s'efforçait de se comporter au mieux avec les Mullendore, un peu pour racheter sa conscience. Le mieux serait tout de même de retourner chez Ser Jonothor pour satisfaire son sens moral intransigeant. Dès que possible elle s'acquitterait de cette tâche.

[DukeTogo]

"Tom a également besoin d'apprendre à ne pas parler à mauvais escient. " dit Aleth avec détachement.

Cela suffisait pour que Noirécu détendent son bras plié pour décocher un revers cinglant sur le nabot, qui tomba sur le coup et resta au sol, recroquevillé, de peur d'être davantage molesté.

A la question des autres Mullendore, il répondit juste non d'un signe de tête. D'un autre signe, il déclina l'invitation à rentrer dans la tente se contentant de descendre de son cheval non loin un gros sac qui devait être des affaires de Joango avant de partir, le regard fuyant.

Avait-il les yeux rougies par l'émotion ?

Ce n'est qu'une fois éloigné que courageusement, Tom persifla en murmurant.

[Maëlys]

Béric n'intervint pas lorsque Tom plaça sa réplique. Il n'aimait guère la réponse que Noirécu avait décoché à la suite mais bon ...
En tout cas, quand il s'éloigna pour récupérer sûrement le sac du petit, Béric l'accompagna. Il lui dit quelques mots en arrivant près du cheval :

"Je tâcherai de vous donner des nouvelles de lui. Je ferai attention à lui."

Il revint en suite vers le groupe et se plaça non loin de son nouvel écuyer :

"Bon Joango, tu as déjà pu rencontrer Lady Aleth Castellane, la représentante de la maison que je sers, les Castellane. Mais je suppose que tu devais déjà savoir tout ça ?"

Puis il lui désigna Ser Darren juste à côté :

"Voici Ser Darren Risley, le cousin de Lady Aleth. Je pense que tu auras moyen d'apprendre bien des choses de lui par la suite également."

Puis en se tournant vers Gyles :

"Voilà Gyles Waters, le ménestrel qui nous accompagne depuis déjà plusieurs mois. Si une chanson doit être faite, ce sera sûrement par lui !"

Enfin, il présenta Tom plus brièvement enfin même très succintement :

"Et pour Tom, pas la peine que j'en dise plus."

"Allez viens on va te faire une place au sein de la tente. Il reste encore Myrosh d'Asshaï à te présenter."

[Casaïr]

Décidément, Aleth ne voulait pas se dérider. Je soupirai, mains sur les hanches, et attendis que Noirécu soit parti ainsi que la fin des présentations faites par Béric pour m'excuser.

'Désolé de repartir aussitôt, mais il me faut aller voir par moi-même la complexité de l'inscription ici, je dois donc m'éclipser."

Juste avant de tourner les talons, je plaquais ma main sur l'épaule de Joango, lui souhaitant bienvenue parmi nous. Aleth avait beau de plus en plus ressembler à son oncle au niveau du caractère, j'espérai qu'elle se trompait à ce sujet. Tout en songeant qu'elle n'avait pas si souvent tort.

[Crépuscule]

Joango regarda d'une mime mi figue mi raisin son père s'éloigner, pour lui aussi il allait tout faire pour le rendre fier. Puis quand son nouveau maître revint et commença la maison, commençant par Aleth, il sourit à Béric:
"Un château d'or à trois tours sur champ de gueule ... oui, je vous ai vu de loin à Rubriant ser, vous et votre maison. Depuis le tournoi d'archerie à la joute. Je vous avais effectivement reconnu Lady Aleth. Désolé pour ... mon petit tour de passe-passe ..." se penchant pour lui murmurer la suite "Je vous montrerai quelques astuces pour ne pas vous faire suisse détroussée par des petits voyous.” Puis de nouveau normalement “Ah je connais aussi vot’ frère Jared, je l’ai croisé chez les Hastwyck, il est chouette.”

Face à Darren, il ajouta :
"Belle joute mais l'homme d'Asshaï avait son dieu avec lui, pas très équitable si vous voulez mon avis ..."

Face à Gyles “Je vous ais vu debout sur la barrière, on pouvait pas vous rater. Pour la chanson, je vous raconterez quelques unes de mes aventures… bon … la plupart ont jamais dépassé la limite de mes rêves mais … il y en aura soyez en sûr! “

Face à Tom : “Mon père dit que les taloches, ça endurcit … pas étonnant que j’ai la tête dure … en plus d’avoir une grande gueule hein !… toi, tu as pas l’air fragile non plus.”

Puis à l’annonce d’aller s’installer, il se réjouit… avant de rester figer en entendant le nom de Myrosh

“Le guerrier à l’épée enflammée … il … il est là? ...avec vous? …” Joango déglutit … tout ce qu’il faisait était pas naturel … il lui fichait un peu les choquottes ..

[Iris]

Darren était parti, Tom grommelait dans un coin, Gyles se préparait psychologiquement à chercher des informations, Béric organisait le camp et les hommes en l'attente de son duel. Aleth prit sur elle de signaler au garçon ce qu'il pouvait faire pour se rendre utile.

" Myrosh d'Asshaï doit être quelque part. J'imagine qu'il a dû partir retrouver son ami Thoros de Myr et voir s'il pouvait s'inscrire au tournoi. "

" Il était proche de feu Jolan Hastwyck et a risqué sa vie pour trouver un remède pour lui. Il s'est également exposé dangereusement encore à deux reprises, dans nos marais et à Villevieille, pour aider notre Maison. Je ne parle même pas de son intervention en voyage contre les loups qui nous ont assailli. Il demeure un homme assez étrange, qui assure avoir des visions dans le feu, et dont j'ai du mal à saisir les motivations, mais il s'est toujours comporté en ami de notre Maison, et pour cela nous le remercions."

Avec un regard du côté de Tom le Bref : "Le ...gardien de notre septuaire semble s'être à demi-converti au culte de ce dieu du feu. Outre la tête dure, il a aussi les yeux et les oreilles bien ouverts. Le résultat est généralement inattendu, mais s'est avéré plus souvent positif que négatif. Ses informations ont permis deux fois de me sauver la vie. "

Aleth demeura un instant silencieuse et se tourna vers Béric : " Il y a beaucoup à faire. J'ai l'impression que les compétences de Joango seraient autant utiles pour vous équiper que pour aider Gyles à en savoir plus. Cela me gêne un peu que notre ménestrel soit seul face au danger. "

Puis, elle expliqua à Joango -- en l'absence de Tom et de témoins indésirables -- ce qu'il en était : "Un massacre a été commis apparemment dans le domaine des Harte ou des Manning. Ces deux maisons anciennement ennemies sont liées par le récent mariage de Ser Kevan Manning et Lady Silva Harte. Lady Silva est une vipère manipulatrice qui ment comme elle respire, pleure à volonté, bat des paupières la moitié du temps, et est extrêmement susceptible. Elle a intrigué pour faire tuer l'aîné de Ser Kevan afin d'épouser un homme plus facile à diriger. Il est complètement sous sa coupe. Il ignore de toute évidence qu'elle a œuvré à Rubriant pour le faire éliminer et envoyer au Mur. Les Manning ont cependant obtenu que le pupille des Harte y aille à la place de Ser Kevan. Pour tout dire, nous devons aussi à Lady Silva le duel entre Ser Darren et Myrrosh. Pour être plus claire : cette femme est dangereuse, totalement dépourvue de scrupules, et remarquablement talentueuse pour utiliser son entourage ou les gens qu'elle rencontre comme des marionnettes."

Elle laissa au jeune homme le temps de prendre la mesure des informations : "Mais nos problèmes ne se limitent pas à ce qu'elle peut faire, ou au duel de Béric et Ser Kevan Manning : nous avons toutes les raisons de croire qu'il faut aussi nous méfier de personnes à Port-Réal. Ces gens ont été en conflit avec la Maison Hastwyck, l'affaire est compliquée, tortueuse, avec de nombreuses zones d'ombre. Sachez juste qu'il faut se méfier d'un certain Ser Prédeaux des Manteaux d'or -- du moins si c'est son véritable nom --, de toute personne liée à la Maison de la Soie, probablement de Lord Baelish le grand argentier, sans doute de Ser Sandor Clegane, possiblement de la Maison Lannister."

Sur le visage neutre de Lady Aleth flottait une légère moue ironique, animée peut-être par quelque pensées qui l'amusaient un peu, mais dans ce cas c'était de l'humour noir.

"Toute information relative à ces personnes nous sera utile."

" Nous cherchons en particulier à retrouver ceux qui ont déposé des boucliers aux couleurs de notre Maison sur le site d'un massacre."

Aleth se releva, tenta de se composer une figure au moins neutre et courtoise, et indiqua ses intentions à ses compagnons encore présents : "J'ai des excuses à présenter à un Ser Jonothor pour m'être passé les nerfs sur lui, après quoi je compte tenter de parler à Lady Silva. Je n'ai guère d'espoir de succès pour ces deux démarches, mais il faut au moins que j'essaie. Béric, je serai là pour votre duel."

Pour la suite, elle partirait avec Hostella ou qui souhaitait l'accompagner.

[Maëlys]

Le gamin avait de la mémoire, c'était agréable à savoir déjà. Quand il vit l'appréhension qu'il nourrissait à l'égard de Myrosh, il chercha quelques mots pour le rassurer mais ne trouva rien spécialement, il allait rajouter quelques mots lorsqu'Aleth intervint.

Il la laissa terminer son point explicatif, tout en s'assurant que des oreilles indiscrètes ne traînaient pas autour d'eux, puis quand celle-ci eut fini, il la regarda ainsi que Joango :

"Tes "talents" vantés par ton père, même si ce n'est pas ceux qu'on voudrait le plus développer pourrait nous être utiles Joango. Mais je pense que pour l'instant tu devrais rester avec moi, au moins jusqu'au duel qui aura lieu plus tard. J'en connais un qui s'étonnerait sûrement de ton absence."

Il rajouta ensuite à l'adresse de celui-ci :

"Après cette introduction, bienvenue au sein de la maison Castellane, tu verras qu'il se passe bien plus de choses qu'il n'y paraît ici."

Puis, entendant que Lady Aleth souhaitait sortir à nouveau, il se leva puis fit un signe à un des gardes :

"Laissez un de nos gardes, vous accompagner Lady Aleth, cela reste plus prudent dans tous les cas. Au pire, considérez celà comme de l'apparat."

Une fois que celle-ci fut partie, il revint vers le jeune homme :

"Bon, il est temps de tout mettre en ordre pour le duel qui aura lieu un peu plus tard. Ton père t'a-t'il enseigné comme s'occuper d'une armure et des armes ? Les entretenir, les porter pour qu'elles restent toujours en bon état ?
Si on a suffisamment de temps, on ira ensuite voir où cela se déroule, il est toujours important de connaître les lieux d'un combat."

A vrai dire, il ne savait guère comme lui présenter les choses ou lui enseigner ...Qu'aurait-il voulu lui-même lorsqu'il était jeune ? Il ne saurait trop le dire sans un minimum de recul.
Joignant le geste à la parole, il s'occupa de sortir ses affaires en laissant son nouvel écuyer l'assister.

[Crépuscule]

Le jeune Noirécu écouta attentivement lady Aleth, absorbant chacune de ses paroles comme si elles étaient vitales, réalisant la gravité de ces propos, mais ne pouvant empêchez une petite part de son esprit de se rejouir de tout ces secrets qu'il y avait bien à l'abri quelque part et qui restait à découvrir. Il hocha la tête à chaque nom, tentant de classer ces informations parmi les innombrables salles de son donjon mémoriel ... peut être allait-il devoir y ajouter un nouveau niveau vu la quantité de sujets qui lui était transmis.

A la question de ce qu'il devait faire dans l'immédiat, il savait que son devoir été de rester auprès de ser Béric, même si une virée de fouineur avec le menestrel ne lui faisait pas peur, bien au contraire. Un regard vers le chevalier et ce dernier confirma qu'il y avait à faire avec lui.

D'un ton un tantinet grandiloquent, il annonça donc à son tour :
"Milles merci pour vot' accueil. Ca aurait été avec grand plaisir et moulte vigilance que j'vous aurais accompagner, l'un ou l'autre, pour vous aider, mais quel écuyer j'ferai si j'abandonnais mon maître à l'annonce de son prochain duel. Faites bien attention à vous et j'me rattraperai dès qu'ça s'ra possible."

Puis une fois seul avec Béric, abordant le sujet de ce qu'il savait faire :

"Pour ce qui est de préparer tout ce qu'il faut pour la joute, bah j'en ai vu pas mal faire, même si je n'ai jamais été officiellement dans la tente en bout de lice, vous voyez ser, mon père n'a pas jouter depuis un moment et Mark ... le frère de vot' dame d'amour et d'beauté, il me laisse pas approcher de sa tente ... bref, disons qu'en théorie, je sais pas mal de chose, mais pas tout à fait en pratique. Bien que j'sais quand même bien des choses, j'ai aidé mon père pour attacher ses pièces d'armures, j'm'occupe un peu des chevaux, et pour ce qui est de porter et de frotter, ça je sais faire, que oui! Huiller les armes, lustrer les armures, affûter... quand j'm'serai occupé d'vot' bouclier, si le soleil s'met de la partie, vous éblouirez vos adversaires d'l'aut' bout d'la lice, et votre épée, pour l'duel, elle tranch'ra ser Manning comme une brioche ... euh ... à ce sujet, l'duel, c'est un duel judiciaire ... un combat à mort ? Faut qu'vous l'gagniez, pour vous bien sûr, pour la maison Castelanne pour sûr ... mais si vous pouviez le faire aussi un pti peu pour moi ... ma chanson, j'voudrais pas qu'elle s'appelle "L'écuyer de 2h" "

[DukeTogo]

Ser Darren Risley arriva à la tente des officiels. Il y'avait bien du monde pour essayer d'obtenir ou acheter son droit de participer à la grande joute. Les inscriptions à la grande mêlée voyait défiler des personnages qui tenaient plus du rustre que du chevalier.

Darren reconnu un compétiteur : Naton Piète. Celui-ci parlait haut et fort, rappelant qu'il n'était pas seulement ser mais aussi lord.
A un autre comptoir, le chevalier devait de son coté obtenir son droit à participer.

Jet de statut avec spécialité éventuelle Tournoi ou Réputation. Difficulté 15.
Après ton jet, tu fais un jet pair/impair avec un seul dé

Au campement, Béric eut la bonne surprise de voir que Joango se débrouillait fort bien. Il avait été vraisemblablement à bonne école. A dire vrai, il connaissait de nombreuses choses que le dornien ignorait.

Le prêtre rouge était absent depuis un moment et avait juste dit à un garde Castellane qu'il avait des choses à faire de son coté. En son absence, lady Aleth eut la joie de voir qu'il semblait la considérer comme sa boussole, la personne à ravir à en croire ses sourires édentés. Bien entendu, il ne manquait pas une occasion de tirer la langue au troubadour dont il disputait le titre de centre d'intérêt de sa nouvelle maison.