TDF - Chap.18 - Péril à Port-Real - Bas les masques

[DukeTogo]

Gyles répondit le premier : "Pfff, penses tu ! Y'aura que des boudins là-bas, j'suis sur." suivi de "Non, Béric, sauf lady Aleth Castellane bien sûr !"

Joango intervint concernant les chaussures au pied de son chevalier.
"Mais non, voyons ! Béric... ser Béric à déjà nommé lady Mullendore reine d'amour et de beauté. L'a pas choisi par hasard, non ?"

Le positionnement de Joango n'était pas surprenant. La lady en question n'étant autre que la lady de Haute-Terres. Tout ses camarades de marche purent imaginer que si Noirécu était là, il obligerait Béric à présenter ses hommages à la fille de son demi-frère lord Mullendore de façon à se déclarer plus avant ou à ne pas la laisser atteindre en vain qu'il lui fasse la cour.

[Casaïr]

"Tiens, en parlant de Lady Mullendore, dis-je en me tournant vers l'écuyer de Béric, tu pourrais nous en dire plus, Joango ? Il serait de bon ton que l'on trouve une façon de pardonner Béric pour son absence de correspondance avec sa Reine de beauté, comme un colifichet, un bijou quelconque, une étolle, n'importe quoi qui pourrait signifier à cette gente dame que non, Béric ne l'a pas oublié et qu'il souffre jour après jour de cette distance qui les sépare."

"Et ne dis pas ça Gyles, cette soirée est notre soirée, je le sens ! On quittera le bal du roi gagnants tous les deux !"

Enfin, espérons-le.

[DukeTogo]

Avec un accent un peu ému : " Vous pourrez avoir votre revanche si vous le souhaitez"

"Avec plaisir, et la prochaine fois, sans une barre entre n... Oui, bien sur !"

En arrivant au Donjon Rouge, Walton se nomma en fournissant son invitation. Ils étaient maintenant libre d'aller à leur guise dans l'enceinte de l'immense forteresse construire par Aegon le Conquérant. Le chevalier remarqua l'interêt d'Aleth pour le grand et luxuriant jardin et proposa d'y faire quelques pas, ce que la lady accepta étant donné que la traversée de la ville n'avait pas été particulièrement agréable. Tout au plus, le grand septuaire de Baelor valait le détour mais Aleth connaissait déjà les nombreux édifices de Villevieille.

Le chevalier n'était pas féru de botanique et avoua qu'il aurait du mal à se rappeler toutes les explications qu'elle pouvait lui apporter sur les variétés présentes. Après un moment de silence, Walton revint avec franchise sujet des mondanités qu'il auraient déjà pu connaitre.

"Et bien... pas vraiment. Mon père déteste l'idée de dépenser pour recevoir, j'imagine que vous vous rappelez de la qualité de son hospitalité. Tout au plus, j'ai pu profiter ponctuellement d'un cadre plus proche d'une maison noble attaché à son image auprès de ser Aërys du Rouvre. Celui-ci m'a confié m'avoir aussi adoubé pour faire enrager mon père. En même temps, chevalier ou pas, je n'ai pas de goût à compter."
Il grimaça avant de continuer.
"Lady Aleth, je ne veux pas vous mentir sur ce que je suis ou plutôt ce que j'ai été. Ma Foi, du moins le respect des valeurs des Sept, n'est pas bien ancienne. Profitant de ma taille, j'ai été bagarreur pour faire mon chemin et j"ai... fréquenté sans vergogne. Voilà, je..."

Walton se pinça les lèvres, attendant de savoir si Aleth allait lui dire que leur soirée s'arrêtait là.

[Iris]

Aleth était enchantée de découvrir la splendeur du palais et des jardins. Elle n'était pas étonnée du désintérêt de Walton en la matière. Tant pis, elle au moins était contente.

... puis Walton se lança sur un sujet sérieux alors même que la soirée était à la détente. Elle l'écouta avec attention, méditant sur ses paroles et soupesant ce qu'elles impliquaient. Alors il n'était un saint que depuis peu ? ..

Elle fit quelques pas, songeuse... Réfléchit encore, et finit par répondre avec un certain flegme, presque du détachement :

" Presque tous les hommes que je connais fréquentent des maisons de tolérance et règlent leurs problèmes en se mettant en colère, en criant ou en dégainant leur arme. "

" Si je ne voulais pas tolérer la compagnie d'un homme dans ces conditions, je pourrais aussitôt me faire septa."

Supposant qu'elle ne faisait que tourmenter cruellement Walton en énonçant toutes les fautes morales des hommes, elle abattit ses propres torts :

" Le jour de mon départ pour vos terres, j'ai dit adieu à un garde de nuit, qui m'a embrassée sur le port, devant suffisamment de monde pour que la nouvelle arrivât jusqu'au château."

Essayant d'être plus chaleureuse :

" J'ai l'impression que vous vous tourmentez à propos de votre conduite simplement parce que vous surestimez ma valeur. "

[DukeTogo]

Dans les jardins du Donjon Rouge, Walton écouta la lady calmement.

"Me tourmenter à cause de votre valeur... Cela vous gène qu'on vous prête des qualités ? D'accord, admettons que vous en avez peu." Et de poursuivre avec bonne humeur. "Voyons voir : danse, équitation et mettre un homme à terre. Hé ! Oui, ce que vous avez fait au domaine des Marstern est resté dans les mémoires." puis lucide : "Il me reste beaucoup à connaitre de vous mais je gage que ce n'est pas en vous flattant que je gagnerais votre inclinaison à mon endroit. Vous devrez pourtant souffrir mon obstination dont vous pourrez vous défaire si vous le voulez, vous n'auriez qu'à me le dire."

Puis réfléchissant en regardant au loin : "Un Garde de Nuit, donc ?" avant de hausser les épaules en revenant vers la lady "Après tout, qui ça pourrait déranger, puisque c'était un adieu ?"

Au fur à mesure de leur conversation, Walton paraissait plus détendu, voir un peu taquin en reprenant les mots d'Aleth. Il était sans doute curieux de l'histoire concernant ce garde de nuit mais choisit de n'en rien montrer. Il y'eut du bruit non loin, des jeunes gens riaient à voix haute. Le jardin de la forteresse était bien naturellement un lieu idéal pour poursuivre la soirée sous un brin de fraicheur et sans musique.

HRP : Tous autant que vous êtes, vous êtes dans la soirée quand vous voulez !

[Iris]

Aleth garda le silence un moment, méditant sur ce que Walton lui disait, sur ce qu'elle supposait qu'il pourrait vouloir savoir, ce qu'elle voulait dire, ce qu'elle avait à discerner de ses pensées... Elle était mi-soulagée mi-triste de la mention de Jack. Oui, un Garde de Nuit, c'était déjà assez vain en soin, et la situation ressemblait bien à un adieu. Il n'avait pas de raison de reparaître, et seul un hasard voulu par les Sept le mettrait de nouveau sur son chemin.

" Vous devez aimer la difficulté." remarqua-t-elle à mi-voix.

Avec un sourire qui exprimait des émotions contraires, elle poursuivit : " Vous en avez une conséquente à surmonter. Je n'aime tout simplement pas l'idée du mariage. Pourquoi ? Parce que je ne vois que l'ennui dans ce statut. Aujourd'hui j'ai quelques libertés, on m'autorise à représenter ma famille au loin, je peux chevaucher, même si pas assez à mon goût, me mêler d'intendance -- un peu -- et voyager à l'occasion. Que ferais-je dans une autre Maison où tous ces rôles sont déjà tenus par un Lord, un Mestre, un frère, des fils ou des chevaliers ? La perspective de mener rigoureusement la même vie que ma mère me fait horreur. Je me vois déjà mourir d'ennui."

Un pas vif, elle se retourna : " Pour un ancien débauché, vous n'avez pas dû passer beaucoup de temps à danser dans vos tavernes ! Visitons un peu ce bal !"

[Casaïr]

Notre arrivée au bal à tous les trois aurait pu se passer sous de meilleurs auspices, il fallait bien l'admettre. Si au départ un certain nombre de jeunes dames accouru vers moi pour se proposer d'être ma "Dame au foulard", la suite fut moins guillerette : entre moi qui me faisait houspiller à cause de ma défaite à Rubriant et Béric que l'on accusait à demi-mots d'avoir imprégné sa lame de poison lors de son duel, l'ambiance était électrique. Heureusement, ce fut notre sauveur, Gyles, le seul qui fut finalement accueilli à bras ouverts sinon avec les honneurs, qui parvint à désamorcer une situation qui menaçait d'être explosive. Je le remerciai pour son aide avant de ne vois Oberyn Martel se diriger droit sur nous, et plus précisément sur Béric, accompagné d'une flotille de jeunes femmes toutes plus désirables les unes que les autres qui achevèrent de repousser par de subtiles piques les chercheurs de querelle.

Nous le remerciâmes juste avant qu'il ne décide de parler en privé avec notre cher maitre d'armes. Je me tournai vers Gyles, de plus en plus anxieux.

"Bon, il est temps pour moi de commencer les recherches, tu me donnes un coup de main ? Que je sache si Lady Brock a décidé de montrer son charmant minois ou de me laisser dans le doute jusqu'au bout."

[DukeTogo]

Walton s'était contenté de regarder Aleth sans répondre, comprenant - ou découvrant chaque fois un peu plus - combien la lady était... particulière.

Il jugea sur l'instant qu'Aleth avait besoin de pouvoir exprimer des choses, simplement, sans avoir à justifier son point de vue. Il acquiesça quand il fut question de plonger dans la grande salle, affronter la noblesse de Port-Réal et découvrir s'il avait bien retenu la leçon de danse du jour.

HRP : Si quelqu'un est partant pour décrire l'ambiance festive et opulente, gloire sur sa personne !

[Ser Walton Dulver]

D'abord, il y a le son. Joyeux fifres et luths profonds. Rires aux éclats, ou contenus. Voix cristalline et chœur des anges. Paroles basses, piques et contre piques éclatantes. Ainsi s'annonce le monde de la cours.

Viens ensuite l'odeur. Volupté de parfums de Tyrosh ou de Meereen. Ou plus locaux : aux Muscs du nord, ou à l'ambre de l'orage ou aux épices dorniennes. Et que dire encore de la myrrhe et de l'encens qui ici saturent l'air?

Puis enfin : éclatante! LA VUE.

Tourbillon de couleurs, froufrous et jupons, velours côtelés, soie torsadée, chausses rutilantes et cotonnades décorées. Que de pourpre et d'or, que d'argent et d'ivoire, d'émeraude, de rubis et tant d'autres étincelantes sous les marbres et les voûtes sculptées de la grande salle.

Combien de générations d'illustres parmi les illustres ont ici valsés? Combien le feront encore? Combien le font maintenant!

Voyez ces mouvements élégants de corps, voyez ces dizaines et dizaines de déclinaisons d'amour courtois. De passions vives, de désir et disons le parfois aussi de perfidie.

De perfidie? Allons donc! Serait-elle présente dans les regards qui se tournent vers les nouveaux venus?

Bien difficile à dire et bien heureux celui qui saurait lire les intentions d'une personne de cours.

Toutefois il y a fort à parier que dans ce monde là, où les faux pas ont une signification bien plus douloureuse que de rater un menuet, oui, il y a bien à fort à parier que tout le monde ne doit pas être uniquement amical.

Tout cela toutefois notre cher Ser Walter, tout jeune et fringant n'en a pas vraiment conscience.

Notre homme est vêtu d'un pourpoint cuivre, ciselé de noir aux couleurs de sa famille. Dans un soucis d'objectivisation de notre narration il est bon de préciser que le dit vêtement met avantageusement en valeur son corps aussi gigantesque qu'athlétique.

C'est donc ainsi habillé qu'il est tout ébahi par ce qu'il découvre ici.

Pourtant soyons honnête, il n'y a pas encore "grand monde", ils sont loin d'être les derniers arrivés. Mais que voulez vous, quand on a grandit avec un vautour de père comme le sien, on a pas franchement l'habitude de voir pareilles festivités.

Il garde toutefois contenance et dit d'un sourire à sa cavalière.


- "J'espère que cette fête pourra remplacer toutes celles dont - hélas - vous fûtes privée. "

[Iris]

Aleth découvrit le spectacle avec un sourire enchanté. Elle répondit d'un regard joyeux, se demandant ce qui les attendait à présent :

" Visitons un peu les lieux ! Nous verrons si nous connaissons des gens..." proposa-t-elle tout en s'interrogeant sur la présence de nourriture, de boisson, ou la musique qui était jouée.

Bon public, elle était disposée à commenter gaiement les couleurs, la décoration ou les mets inconnus.

Passé les premières minutes d'éblouissement, elle s'intéressa un peu plus à l'ambiance et aux gens, et surtout aux sujets de conversation, glissant de temps en temps à Walton un "Vous avez entendu ?.." mais son cavalier était bien grand, et dans le brouhaha croissant, ce n'était pas évident de chuchoter discrètement à quelqu'un en tendant le cou pour lui parler. De ce babillage, Walton put sans doute comprendre un intérêt pour la question de la couture, des couleurs, des tissus, des broderies, des décorations éphémères, de l'architecture, de la musique, des découvertes, des goûts inconnus, de l'étranger, des épices, ... A vrai dire, il n'y avait guère de sujets qui ne semblaient pas susciter sa curiosité.