Fortuna Imperatrix Mundi

Myrosh s'en allait, il était on ne peut plus déterminé.
Lorsque Joango demanda où trouver le Cheldaro, Béric lui répondit assez sèchement :

"Suffit Joango. J'attends avant tout que tu ailles te reposer. Il n'est pas l'heure à se lancer là-dedans et tu as bien assez d'heures de sommeil à rattraper.
On en reparle dans ma tente."

Il s'appréta à rejoindre Myrosh lorsque trois manteaux blancs firent irruption dans le campement, demandant ser Walton. Reconnaissant Ser Barristan Le Hardi, Béric s'inclina devant lui. Il avait devant lui une de ses icônes, mais pour l'heure il avait autre chose à penser. Même si il aurait souhaité rester plus, il lui répondit :

"Ser Walton Dulver se trouve dans la tente des Castellane, Ser Barristan."

Puis se tournant vers Darren :

"Pourrais tu prévenir Lady Aleth et Walton qu'ils ont de la visite Darren ?"

Il s'excusa ensuite puis rattrapa Myrosh :

"Myrosh ! Attends un instant !"

Une fois à son niveau, il reprit à une voix plus basse :

"Myrosh, nous avons besoin de toi, au delà de tous les clivages qu'on peut avoir. Lady Aleth n'est pas tendre dans ses mots, que cela soit envers toi ou Joango.
La perte de ton frère est un déchirement, je ne l'ai que trop bien vécu avec mon propre père.
Mais les secrets qui nous lient désormais doivent passer outre.
Et si cela ne suffit pas à te convaincre, je te demande de le faire pour le jeune qui, sans un chevalier d'honneur en dépit de ce qu'on lui avait ordonné de faire, ainsi que de son ami, serait mort à l'heure actuelle, tranché en deux par la Manticore à Cendregué.
Il aurait grand besoin d'une vieille connaissance ainsi que d'une personne de confiance pour se sortir de cette situation."

Gyles fit une moue, mélange d'un sourire gêné et de grimace à Myrosh. Il ne le pensait pas si entêté et à vrai dire ne comprenait pas son emportement. Il laissa alors Béric s'occuper du prêtre et Darren prévenir Ser Walton de sa visite. Se retrouvant alors seul avec Joango qui avait reçu des ordres clairs, Gyles lui proposa de l'accompagner. Il pouvait après tout se reposer avec de la compagnie. Il 'était pas toujours facile d'être entourée de personne comme la Lady ou Ser Béric. Il comprenait un peu se que pouvait ressentir l'écuyer.

"Je t'accompagnes ? Un peu de repos me fera le plus grand bien. Et nous pourrons discuter un peu de tout ça au calme."

Après une hésitation, le troubadour fit une légère courbette devant Ser Barristan en le saluant et incita Joango à faire de même. Avant de se diriger vers leur tente, le troubadour dit simplement à Tom de faire selon où il est le mieux. En tout cas, il pouvait rester s'il le souhaitait. Il faudra d ailleurs qu'ils jouent de la flute ensemble, s'il le veut. Il se dirige ensuite à la tente laissant l'homme decider de ce qu'il prefere. Gyles se pose sur sa couche et si Joango l'avait suivit, il lui demandera comme il se sent après tout ça. Après tout il pourrait parler sans fard devant le troubadour. Sinon, Gyles se repose tout simplement, réfléchissant à ce qu'il sait déjà et comment obtenir les informations qu'ils recherchent.

Avec tout ça, ils n'avaient pas pu discuter de Meryn. Aleth semblait dire que Orton Piete pourrait les aider. Mais comment ? Quand tout sera un peu plus calme, Gyles retournera voir la Lady pour en savoir plus et savoir comment elle va.

Je ne parvenais pas à saisir ce qui, dans le discours de Myrosh, tenait de la plaisanterie ou du sérieux, mais s'il semblait vouloir faire la paix, il n'en tournait pas moins les talons. Quant à moi, j'étais frustré de n'avoir aucune réponse satisfaisante.

L'arrivée de ser Barristan ne me sorti qu'à peine de mes pensées bien que ce fut un événement autant improbable que si le roi s'était présenté devant moi. Et alors que Béric tentait -vainement ?- de se faire entendre à son tour par le prêtre rouge, je me dirigeais vers la tente d'Aleth leur annoncer la nouvelle. J'ouvris un pan d'un geste un peu raide, toujours soucieux et me tournais vers Walton.

"Ser Walton, vous êtes mandé par ser Barristan Selmy, dis-je un peu trop cérémonieusement. Peut-être va-t-il vous demander de nommer votre premier fils comme lui."

Ma blague tombait à plat, je le savais, même moi je n'y croyais guère. Je regardais Aleth, l'air désolé.

"Je ne sais pas si nous arriverons à nous entendre correctement avec Myrosh, peut-être est-il resté trop longtemps en Essos, je ne sais pas. Il semble vouloir mettre à plat vos griefs toutefois, c'est toujours ça de prit. En tout cas, sache que je suis de ton côté quoi que tu dises ou que tu décides. J'aurai dû mieux le montrer tout à l'heure cependant, pardon."

L'évocation de Béric donna a réfléchir à Myrosh qui se rappela un lointain souvenir du temps où il était encore ser Reswald Hastwyck. Il regarda le dornien avec étonnement et sembla recouvrer la mémoire.

"Je... je comprends. Hum... Ecoutes, je ne vais pas rester ici quand je ne suis pas le bienvenu. Je vais voir à me faire héberger dans le campement de Thoros de Myr. Je ne serais jamais bien loin."

***

Barristan Selmy se déplaça sur un coté pour attendre Walton Dulver.

"Tu y as toujours une place Myrosh, je pense juste que ce débat-là n'a fait qu'accentuer les divergences que nous avons tous.
Bonne nuit dans ce cas, et si tu as besoin, tu sais où me trouver."

Puis il laissa là le prêtre rouge pour s'en revenir vers le campement où il trouvait Tom tout penaud. Il le regarda quelques instants puis l'aborda :

"Il va revenir plus tard Tom. Tu peux rester avec nous si tu préfères, ou le suivre. Tu as le choix.
En tout cas, il ne va pas disparaître du jour au lendemain."

Il s'affaira ensuite à l'extérieur de la tente, la curiosité un peu piquée par l'arrivée de Barristan Selmi et de ses deux compères Manteaux Blancs.

Walton prend un air attristé.

"Ne dit jamais que tu n'es qu'une fille... tu es une femme. Une femme magnifique et intelligente. Qui plus est tu es ici la seule représentante de la famille Castellane, donc en ce qui me concerne, ton père n'étant pas dans les parages tu parles pour ta maison. Comme moi je parle pour..."

Mais il est interrompu par la nouvelle de l'arrivée du Hardi.

"Ah.. Merci Ser Darren... bien.... j'arrive tout de suite. Tu veux me suivre Aleth?"

Il sort alors de la tente en proposant son bras à sa dulcinée qui l'accepte et le suis. Arrivé dehors face à son illustre compétiteur de la journée, il incline la tête en salutation et respect.

"Ser Barristan, je ne suis pas en mon campement, mais je suis sûr que ma Lady acceptera que ses gens vous servent des rafraîchissement le cas échéant. Bravo pour votre victoire contre le rég... contre ser Jaimy. Je ne vous demande pas comment vous allez, je pense vous avoir quelque peu moins amoché que l'inverse..."

Surprise de la visite, elle ne sait si elle doit s'attendre à une bonne nouvelle ou une nouvelle catastrophe. Elle accepte de paraître au bras de Ser Walton, et suit le mouvement des révérences et se tient prête à donner les instructions nécessaires à l'accueil, conformément à la demande du chevalier.

Ne sachant trop quoi faire, je suivais le couple à distance respectueuse, prêt à m'éclipser si le manteau blanc le demandait.

Barristan sourit aimablement à Walton et Aleth et déclina la proposition de collation.

"J'ai peu de temps, merci. C'est toi que je viens voir."

Hochement de tête et regard grave à Aleth puis à Barristan. Il dit :

- " Bien j'ai déjà présenté ma Lady à tout Port Réal plus tôt dans la journée aussi vous connaissez déjà Aleth de Castellane. Puisque vous êtes pressé. Allons."

Il se penche vers l'oreille d'Aleth. Je te reviens vite.

- "Je vous suis alors hors du campement nous pourrons parler. Votre chemin est le mien."