[Oikouménè] 1.1. La Malédiction du Blond-Peuple

[Crépuscule]

Luern s'approcha d'Eccomar, profitant qu'il soit un peu à l'écart et que Caleto s'éloignait avec Vlatucia :

"Ce que Grannus disait c'était que Caleto et Vlatucia pouvait aller en éclaireur pendant que nous allons chercher Donno et Lame Rouge au sud du mont, si une troupe est à leur recherche là bas. Je crois qu'il voulait l'éloigner, le mettre en observation, au cas où il serait arrivé quelque chose à Donno du côté sud ... tu comprends ...

Mais comme le dit Caleto, ils sont peut être aussi prisonnier au camp, et suivant ce que les jeunes verront en éclaireur ... je ne sais pas comment ils vont réagir.

En fait je ne sais que penser, il n'y a pas assez d'indices ce pourrait être tout l'un ou tout l'autre ...

Mais je comprends ta décision, et c'est vrai que dans le cas où ils seraient divisés, le moment est opportun, et une action ici pourrait faire revenir ceux qui les bloque ... si tel est le cas.

Il fallait bien faire un choix, et je pense que rester ensemble n'est pas un mauvais choix. En revanche, il faudra peut être que tu en touches un mot à Grannus, il obéira, pas de soucis, mais il peut avoir mauvais caractère quand il ne comprend pas la raison d'un ordre qui ne va pas dans son sens."

Effectivement, un regard vers Grannus permit à Eccomar de constater qu'il regardait toujours les oiseaux en direction du sud, du côté du mont qu'avaient grimpé Caleto et Démétrios dans la nuit. Son visage était fermé ... contrariété ou inquiétude ... surement un peu des deux.

Volcos de son côté observait la jeune femme s'éloigner aux côtés de Caleto, avec un regard froid. Brennus se préparait à emboîter le pas au deux jeunes.

Clio quant à lui brouter tranquillement, insouciant des tracas de tout ces cavaliers ...

[zukette13]

J'étais surprise du choix d'Eccomar mais je lui fis confiance même si je me méfiais de Caleto.

Je suivie Caleto sans rien dire. Nous avançons cachés dans les sous bois, en restant très prudent.

[Cialf]

Eccomar
Je vais trouver Grannus:

- Tu te demandes pourquoi les corbeaux tournent ainsi sans se poser? Moi aussi. Peut-être qu'il y a un tué, et d'autres guerriers en embuscade autour du corps. Mais nous ne savons pas qui est tué et qui est en embuscade. Et tant que nous ne le savons pas, il vaut mieux nous séparer le moins possible. Les chevaux sont notre meilleur atout: nous pourrons combattre avec plus d'efficacité, ou battre en retraite si les ennemis sont trop nombreux. Seulement, nous ne pouvons galoper que sur le chemin. Nous emmenons les chevaux des absents avec nous, ils n'auront qu'à sauter en selle au moment choisi. Caleto sait qu'il peut compter sur toi, il cherchera à te rejoindre s'il est en difficulté.

Je me tourne vers Volcos qui n'a pas l'air très convaincu non plus:

- Caleto est jeune et parfois impulsif, mais il sait que la vie de son père est en danger et cela suffirait à le rendre plus sage.

Caleto
J'avance en retenant mon souffle. Il peut y avoir des filets, des trappes ou d'autres pièges le long du chemin. Vlatucia marche en silence derrière moi, j'entends à peine le bruit de son pas. Décidément, c'est une bonne pisteuse, je peux compter sur elle. Je vérifie de temps en temps que Brennus nous suit toujours. Bientôt, nous serons à portée d'oreille du camp des ennemis. Si eux ou leurs prisonniers font du bruit...

[Crépuscule]

Le chemin près duquel la troupe attendait le signal avait quelque chose de lugubre, ces chênes frêles et tordus bordant la voie montant dans cet étroit vallon en étaient probablement la cause, de nuit, leurs ombres devaient être d'autant plus inquiétantes. Les pentes abruptes des monts entre lesquels il sillonnait était également oppressantes.

Pendant ce temps, Caleto et Vlatucia, le pied agile et léger, suivis d'un peu plus loin par Brennus, avançaient dans la végétation difficile. Ils ne pouvaient pas faire un très gros écart, le vallon se rétrécissant de plus en plus au fur à mesure où ils avançaient. Ils finirent même à devoir longer formant par endroit des falaises. Alors qu'ils approchaient, d'après les estimations de Caleto, les chênes laissait place à présent à des grands sapins, de plus en plus haut, rendant la forêt plus obscure. Il y avait également des blocs de roche éboulés, de plus en plus nombreux. De grosses pierres imposantes éparpillées parmi les sapins, offrant un peu de lumière.

Caleto se rendait compte que vu d'en haut, de nuit, trompé par le sommet des sapins atteignant le haut du vallon s'unifiant au reste de la canopée, il n'avait pas remarqué qu'il était si encaissée, pourtant, il avait bien vu des braseros, pas aussi bas. A travers une trouée offerte par un des gros rochers trônant dans cette armée de troncs résineux, ils virent le haut d'une avancée rocheuse surplombant le vallon et se tenant là, immense et majestueux, un énorme chêne dont les branches s'étendaient sur les côtés, sa silhouette était singulière ... Élus du Grand Chêne ... oui l'arbre avait bien quelque chose de divin.

Bien entendu, les descriptions du paysage sont valables pour tous, qui finiront à un moment donné ou à un autre à en être spectateur.
La 1ère image donne une idée du relief, même s'il n'y a pas tant de hauteurs. Disons que ce pourrait être un dessin exagéré des lieux (le chêne 'déifié', les hauteurs vertigineuse ...)
Le chêne est du genre de la 2ème image, mais plus imposant parmi les autres arbres.

A présent, les deux éclaireurs sentaient qu'ils approchaient du campement. L'ouïe de Vlatucia fut la première à distinguer des voix un peu plus haut devant eux, peut être à une centaine de mètre. Ils avancèrent à pas de loups, parvenant à atteindre un ensemble d'éboulis de plusieurs mètres de haut à travers lesquels ils se faufilèrent sans un bruit. Alors qu'ils arrivaient à l'issue du petit défilé où ils s'étaient engouffrés, Caleto repéra un mouvement au sommet d'un rocher au dessus d'eux, un silhouette qui avait rapidement disparue, ce que ne repéra pas Vlatucia qui observait la vue à l'issue du passage.



Caleto apercevant à son tour la vue du coin de l’œil compris pourquoi il lui avait semblé voir des bâtisses et des braseros moins profondément enfouis dans la forêt qu'ils ne l'étaient ... certaines étaient bâties sur d'énorme rocher surplombant ce qui était plus qu'un campement, mais bien un village.

La vue (à part l'homme avec le loup), est celle que vous voyez, notamment les gens que vous pouvez apercevoir dans le village.

Et comme je suis sympa, j'ajoute un petit plan, même si pour l'instant vous ne voyez pas tout (ignorez donc les zones B, E, F et G qui vous ne voyez pas.
Caleto et Vlatucia sont quelque part dans les rochers en bas à droite)

[Cialf]

Caleto
Le chemin est de plus en plus pierreux et étroit. Un cavalier ne pourrait l'emprunter qu'au pas, ou à la rigueur au petit trot. Notre idée d'entrer au galop dans le camp ennemi semble compromise. Mais il vaudra mieux avoir des chevaux avec nous en cas de départ précipité, ou si nous avons des blessés... Pas de piège en vue pour le moment. J'échange un signe avec Vlatucia, elle n'a pas vu de menace immédiate.

Nous arrivons à une trouée dans les feuillages et... J'ai le souffle coupé. Le Grand Chêne! Je n'ai jamais vu un arbre aussi imposant, et Vlatucia paraît aussi stupéfaite que moi. A voir son étonnement, ce n'est pas un lieu que les Gaulois de la région connaissent... L'ennemi que j'ai tué avait parlé des Élus du Grand Chêne, est-ce celui-là?

Nous redoublons de prudence. Tout à coup, je vois une silhouette humaine en haut du talus. Le temps de braquer mon arc, elle a disparu. Si c'était une sentinelle... Pourtant, pas de cri d'alarme, rien qui annonce des poursuivants. Était-ce Lame Rouge? Ou quelqu'un d'autre qui épie les ennemis? De là-haut, il n'a peut-être pas identifié nos visages.

Vlatucia me fait signe qu'elle a entendu des voix. Pas là où l'homme a disparu, mais ailleurs... Nous continuons et nous débouchons sur un vaste bassin dans la pierre, ce que les Grecs appelleraient un cratère, planté de rochers, de maisons et d'arbres. Le village ennemi! A voir les maisons, ils sont établis ici depuis longtemps, ce n'est pas un simple camp de voyageurs...

Je me concerte par gestes avec Vlatucia. L'entrée principale est sûrement gardée. Les maisons principales (A, B, C, D) ont l'air difficiles d'accès, et il y a trop de monde pour risquer une visite. La falaise à notre gauche (vers B et F) est dangereuse: les ennemis pourraient nous voir descendre. Les petites maisons (E) sont peut-être moins bien gardées, et il est possible que les captifs soient dans l'une d'entre elles.

- De ce côté, cela me semble bon. Je descendrai en premier. Couvre-moi avec ton arc. Si personne ne réagit, je te ferai signe de descendre.

[zukette13]

Je retins par le bras Caleto afin qu'il comprenne que je devais y aller. Il fut surpris par mon geste mais ne dis rien. Je passa devant lui est avança doucement vers le campement.

[Cialf]

Caleto
Je suis tellement surpris que suis incapable de réagir pendant quelques secondes... Le temps pour elle de s'engager dans la descente rocheuse. Pas le temps de se disputer, il faut que je la laisse passer devant. C'est une chasseuse, elle doit savoir se battre... Enfin, j'espère.

Je tends mon arc et je me trouve une bonne position de tir, en surveillant les voies d'accès possibles. Je vais devoir tirer vers le bas, j'essaie de calculer la déviation de la flèche. Les premières maisons sont à portée de tir si jamais des ennemis en sortent.

Il y avait des voix, tout à l'heure... S'ils sont en réunion, ce doit plutôt être dans une des grandes maisons. Mais il peut rester un peu de monde par ici.

[Crépuscule]

Ce qui était sûr, c'est que la chasseuse était douée de discrétion, elle s'était faufillée jusqu'en bas des amas rocheux et avait atteint les premières baraques en bois telle une ombre.

Les voix entendues précédemment venait bien du côté des grandes baraques construites sur les grands rochers jonchant le sol au centre du vallon. Les petites baraques (E) étaient à l'ombre du plus grand d'entre eux.
Ils pouvaient voir que quelqu'un passait parfois sur la plateforme située devant la plus grande bâtisse (A), recouvrant le sommet de ce rocher. Cette demeure donnait une sensation particulièrement imposante, il y avait de quoi se sentir petit, en bas du rocher, les yeux levés, et avec tout ces troncs haut encadrant le village, s'élevant vers les cieux.

Vlatucia restait bien à l'abri des regards pouvant venir de là haut. Dans les premières baraques, elle n'entendait pas de bruit, cette partie semblait déserte ou du moins particulièrement calme. Elle finit par repérer quelques bruits (objets déplacés).

Depuis sa position, Caleto veillait, il ne perdait pas Vlatucia des yeux, et observait les alentours. Etait-il trop concentré sur ce qui se passait dans le village pour en oublier ses arrières ?
Toujours était-il que lorsqu'il repéra du bruit derrière lui, il était trop tard.

Une voix rauque et racleuse le prévint :

"Pose ton arc à terre et retourne toi doucement."

L'individu, d'après le son, n'était pas juste derrière lui, plutôt à quelques mètres et légèrement surélevé.

[zukette13]

Vlatucia regardait de temps en temps vers Caleto, elle ne lui faisait pas confiance il avait l air si jeune et naïf. Elle vit qu il s était retourné... Que se passait il?

Elle regarda à travers la vitre de la maison sans bruit pour être sûre qu'il n y avait personne, mais elle n était pas tranquille, pourquoi Caleto n était pas en train de la couvrir....

[Cialf]

Caleto
Vlatucia est arrivée en bas sans encombre. C'est le moment le plus risqué: s'il reste du monde dans les huttes... Peut-être des enfants, puisqu'ils avaient au moins une fillette avec eux... S'ils crient, je devrais pouvoir couvrir Vlatucia le temps qu'elle remonte, mais ensuite?

"Pose ton arc à terre et retourne toi doucement."

Filles de la Nuit! Je me suis laissé surprendre! Pourtant, d'après le son, il n'est pas juste derrière moi, plutôt à quelques mètres et légèrement surélevé. Aucun des ennemis que nous avons vu n'avait d'arc, est-ce l'inconnu que j'avais entrevu parmi les arbres? Dans le doute, pas question de me laisser prendre: je bondis pour m'abriter derrière un arbre proche et je pointe mon arc dans la direction où j'ai entendu la voix.