Teskani - Appel à l'aide

Vous trouverez ici les parties inachevées et les campagnes achevées depuis longtemps.
luciole
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Teskani - I - Appel à l'aide

Message : # 5334Message luciole
17 sept. 2011, 17:56

Division post Meneur a écrit :Feryel JENKAR dans un parc tranquille au nord de la Gare Centrale

Le parc était assez faiblement éclairé, comme tout le quartier d'ailleurs. Suffisamment pour se déplacer sans risque de se tordre la cheville, mais les ombres étaient nombreuses derrières les arbres et les fourrés. Le sable crissait sous ses pas, doucement. Elle voyait des sentiers qui partaient des deux côtés à partir de l'allée principale. Sur sa gauche elle nota la présence d'un homme, assez élégant, avec un chapeau qui cachait le haut de son visage et un costume rayé. Il était assis tranquillement sur un banc, détendu semblait-il. Un peu incongru dans ce quartier, mais peut-être qu'il sortait d'un club et avait eu envie de prendre l'air ?

Alors qu'elle arrivait et allait passer devant lui, il souffla la fumée de sa cigarette, et fort courtoisement la salua et s'adressa à elle l'air de rien :

" Une belle soirée pour arriver à Teskani. "

Apparemment il ne s'attendait pas nécessairement à une réponse mais il avait dû noter le visible encombrement de la jeune femme. Feryel pouvait cependant sans peine l'ignorer et poursuivre son chemin. Finalement ce parc n'était pas si désert que ça, elle entendait aussi du mouvement plus loin sur sa droite.

...
C'était un peu désagréable de sentir le regard d'un autre sur soi. Surtout d'un inconnu en fait. Quoique non, elle devait rever, pourquoi la suivrait t'on des yeux de cette maniere.. il avait certainement mieux à faire.. non? Ce n'était que son imagination..Feryel songea un instant à se retourner pour vérifer et lui adresser un regard noir si c'était le cas mais elle n'avait pas l'intention non plus d'être riddicule si elle avait tord. Et non, elle n'entendait pas de voix, elle! Et puis de toute maniere quelqu'un d'autre venait..

Un homme... La jeune fille s'attendrait presque à sentir l'honneur acre de la vinasse lui faire une haie d'honneur. Il avait l'air ailleurs.. Drogué? s'interrogeat elle. Ses mains se ressererent sur son sac.. ce parc n'était peut-être pas si bien frequenté que ça finalement. Ce n'est pas ça qui allait l'empecher d'atteindre l'autre coté en bonne santé bien sur se conforta elle. Travailler dans un garage l'avait doté de muscles et elle ne se jugeait pas plus faible que n'importe qui si on tentait de lui chercher des noises mais ce n'était pas une raison pour s'attarder. Feryel, bien décidée à trouver la sortie n'adressa pas regard au le second.

L'etrangere s'arreta au seuil du parc. Voyons... de quel coté aller... à droite ? a gauche? Elle aurait sans doute plus de chance de trouver quelque chose du coté des habitations non?

Un mouvement attira son regard. L'homme du banc. La jeune femme fronca les sourcils... comment avait il fait? Enfin.. c'était peut-être une simple ressemblance... non? Un hasard? D'accord elle avait l'habitude d'être poissarde alors le hasard...
Elle regarda de nouveau à droite, puis a gauche. Plus personne...

...?

La fatigue du trajet... ce devait etre la fatigue du trajet. Il valait mieux qu'elle ne cherche pas à comprendre. Elle y reflechirait une fois dans son lit.

Feryel s'engagea dans la rue de droite, laissant son regard courir sur les facades à la recherche de la mention 'hotel'.
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Iris
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Tu sais pour quoi t'as signé, déjà ? :-P

Message : # 5335Message Iris
17 sept. 2011, 18:40

Dans les rues tranquilles et sombres...

Dans le silence qui devenait pesant, Feryel ne pouvait entendre le démarrage d'un moteur de voiture électrique, le carburant importé d'Union et transportables en simples jerricanes n'étant utilisé en ville que de manière marginale, les stations à borne électrique assurant régulièrement la possibilité de recharger. Bien sûr, cela impliquait que ces véhicules ne serviraient qu'en ville ou sur quelques axes proches, reliés au réseau.

Plusieurs voitures étaient garées le long du trottoir entourant le muret autour du parc. Elle nota la présence d'un vagabond sans doute assoupi, une forme affalée, en bas d'un escalier. Des rues à angle droit toujours.

Enfin un hôtel ! Elle entrevoyait une enseigne lumineuse, écriture ronde et stylée. La fin du chemin ! Le repos qui l'attendait !

... ?

Quelqu'un ?

Elle tourna peut-être la tête pour entrevoir un véhicule roulant à feux éteints.

Mais il y avait pire, juste devant elle, un homme, entre 1.80 et 1.90, assez maigre et imposant, visage comme chiffonné, cheveux blancs filasses tombant autour d'une calvitie qui occupait tout le sommet de son crâne, vêtu comme un travailleur, l'air mauvais. Il avait surgi comme du néant pour brutalement l'empoigner et enfoncer dans la seconde une seringue dans son bras. Le contenu fit rapidement effet et elle perdait ses forces tandis qu'il la récupérait sur son épaule, la chargeant comme un paquet de pomme de terre dans le coffre de la voiture. Apparemment ses bagages étaient jetés sur le siège arrière. Les portes claquaient et le véhicule se mettait en mouvement tandis qu'elle perdait conscience.

...

Après un temps indéterminé, Feryel se sentit allongée sur quelque chose de moelleux, matelas et coussins. Il faisait noir. A tâtons elle notait qu'elle était libre de ses mouvements... jusque dans une certaine mesure. Encore engourdie, elle nota la présence de barreaux. Tout autours. Une cage ? Circulaire ? ... L'air était assez moite et un peu froid, son corps couvert d'une sueur désagréable. L'écho indiquait un local de taille moyenne a priori, enfin, pas immense ni minuscule. Elle n'entendait rien de la ville.

En revanche un cri atroce, suivis d'autres, proprement effrayants, de douleur et d'épouvante lui provenaient, au travers d'une porte apparemment.

...
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Tout le monde passe une bonne soirée, dirait-on.

Message : # 5341Message Wenlock
18 sept. 2011, 16:42

Iris a écrit :Commençant à lui caresser la joue de sa main morte et glacée, humide, trempée, sanglante.
Kolb avait conscience que tout ce sang posait problème et qu'il faudrait sans doute y faire quelque chose, mais ne voulait pas écourter leurs retrouvailles ou la contrarier en y faisant directement allusion. Il fit un pâle sourire et l'enlaça, plaquant Emily contre lui comme si cela pouvait suffire à la réchauffer et tarir le flot de ces plaies qu'il connaissait par cœur.

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Iris
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Message : # 5343Message Iris
18 sept. 2011, 17:28

Du côté des gratte-ciel

Le sommeil avait fini par gagner Lisa dans sa chambre, s'endormant avec son Almanach de l'étrange et ses histoires de fantômes et de rêves...

Quartier de la gare à Teskani. Il y avait un centre d'entretien des égouts qui était construit dans les mêmes locaux qu'une entreprise fondée par une société de médiums "Nos chers disparus". Alors que Lisa s'y rendait pour commander une visite guidée des profondeurs, elle se présenta au guichet et se fit expliquer le fonctionnement des services de la société. Elle ne pouvait s'empêcher de noter la porte de secours sur sa gauche :

" Tout d'abord, le nouveau client s'enregistre en remplissant le formulaire que voici, dans le registre, là. Chaque page pour un client. Vous êtes notre 666e cliente ! Bienvenue !"

" Pour les visites des égouts, vous pouvez choisir le parcours de votre choix. Que préférez-vous ? Celui avec les troglodytes cannibales ? Nous avons un contrat avec la morgue centrale, toujours de quoi leur fournir un bras ou une jambe, rassurez-vous ! Leurs mœurs sont fascinantes, c'est toujours un succès. Ne prêtez pas attention aux rumeurs d'incident de rôtisserie, c'est de la diffamation, rien de moins !"

" A moins que vous ne préfériez le parcours des accidentés du métro ? Un accident tragique de l'An 23 après l'Indépendance, un incendie et des problèmes d'évacuation, tous MORTS ! Et vous pouvez faire quelques stations en leur compagnie. "

" Nous avons également des offres plus mondaines d'animation de soirées spiritiste, d'ailleurs, c'est notre semaine de promotion, nous évoquons gratuitement un défunt de votre famille !"

Dans son dos Lisa entendit une voix de femme qui prétendait être sa mère... Un fantôme décoloré, partiellement transparent.

" Ma chérie !"

Et le guichetier de préciser : "20 minutes de rencontre gratuite, après vous pouvez prendre des abonnements pour des sessions d'1h, ou des rendez-vous réguliers, sur une base hebdomadaire. Nos services valent largement ceux des psychanalystes pour traverser un deuil ! Nous proposons également des rencontre un peu "spéciales", vous savez, pour les... fiancés brutalement séparés... Nous avons des chambres spéciales qui permettent aux ectoplasmes d'être plus présents... Et nous avons également des employés médium des deux sexes, diplômés en sexologie nécrophile, tout prêt à vous aider..."

...

Pendant ce temps, dans un bar onirique et sombre...

Emilie aux cent visages de femmes qui changeaient d'un instant à l'autre, se pressa contre Alen, l'enlaçant, ses plaies ouvertes ne saignant plus, elle était trop froide, trop livide, exsanguinée. Un homme à la longue barbe entra avec son chien, un bâtard tenu avec une laisse qui tenait de la corde de pendu pour s'assoir à une table au coin de la salle, les regardant avec des yeux vides tandis qu'Emilie voulait entrainer Kolb à une autre table avec pour explication "logique" : "On ne va pas faire ça par terre !"

Au même moment un barman dont Alen n'arrivait pas à fixer le visage, comme flouté, revint de l'arrière salle et se mit à essuyer les verres et le comptoir. Il n'y avait plus d'oranges sur le zinc. Où étaient-elles parties ?

Le vieux barbu aux yeux vides se roulait une cigarette, son chien allongé à ses pieds : "Ils vont arriver, ils vont arriver, ils vont te trouer la peau, ils vont t'avoir, tu le sais, tu le sais. "

Au fond de lui Alen D. Kolb le savait, il savait qu'ILS finiraient par l'avoir, qu'ILS l'auraient, qu'ILS leur avait échappé bien longtemps, mais que maintenant, la fin pour lui s'approchait dangereusement. ILS avaient toujours été derrière lui, dans l'ombre, à guetter ce qu'il faisait, comment, et maintenant... ILS savaient, ILS pouvaient le retrouver n'importe où ! ...

Son flingue ! ... Il ne l'avait plus ! Emilie lui avait pris en l'étreignant, elle l'avait jeté par terre... et impossible de voir où il était... l'instant d'avant il était là !! Et Emilie qui l'enserrait amoureusement entre ses cuisses : "C'est pas important, c'est pas important !"

...
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Aubelune
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Re: Teskani - I - Appel à l'aide

Message : # 5356Message Aubelune
19 sept. 2011, 21:00

Fondu au noir ... Lisa devait apparemment avoir choisi les troglodytes cannibales parce qu'elle entendait des drôles de bruits dans les profondeurs de l'obscurité, un peu comme un animal qui déchiquetterait de la chair fraiche. Elle se tourna et vit Kiryl juste derrière elle qui brandissait un appareil photo. En regardant de nouveau devant elle, elle s'aperçut que le guide avait disparu ainsi que le sac en plastique avec les morceaux de cadavres destinés à apaiser les autochtones. Elle n'eut pas le temps de dire à son ami photographe de remballer son appareil, le flash était déjà parti, aveuglant. Autant en profiter... c'était certainement la dernière fois qu'elle verrait de la lumière...
Quelques interminables secondes s'écoulèrent mais rien ne se passait. Aucun troglodyte assoiffé de sang ne lui murmurait de chant macabre, et plus un centimètre de pavé d’égout en vue. Elle était dans le canapé du salon, son père en face d'elle qui lui disait : "Qu'est-ce que je t'avais dit? Des inepties! Comme toujours!".


De quoi se réveiller en sursaut ... ça méritait bien un thé aux fruits rouges et au miel avant de finir la nuit!

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Iris
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Ben alors on fuit ses rêves ?

Message : # 5357Message Iris
19 sept. 2011, 21:08

La pauvre Lisa de retour dans sa chambre... après ce rêve déstabilisant... pouvait parfaitement se servir une tasse de thé aux fruits rouges avant d'affronter de nouveau ses rêves... et ... cette drôle de sortie de secours, bien floue dans son souvenir...

... tout était calme...

... minuit passé...

... son père était couché...

... elle avait la cuisine pour elle...
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Moi oui, elle... non

Message : # 5361Message luciole
19 sept. 2011, 23:20

Bruits a écrit :Du côté du parc...

L'homme ne sembla pas étonné qu'elle continue sa marche, il restait assis et continuait de fumer en la regardant s'éloigner. Ou peut-être qu'elle se faisait des idées en s'imaginant qu'il ne la lâchait pas du regard ? Sûrement qu'il n'avait pas mieux à faire ici. Mais Feryel avait autre chose à penser, en l'occurrence, le bruit. Des pas. Ils venaient d'un sentier sur sa droite. Un jeune homme grand et maigre, joues creuses de ce qu'elle voyait. Il manqua de peu de la bousculer, avec des réflexes émoussés, comme s'il était ivre, ou assez absent. Il sentait la sueur aigre et il semblait que ses yeux étaient très grands. Il était trop près d'elle, restant à la regarder comme s'il ne savait plus ce qu'il faisait là. Une seconde qui s'éternisait. Puis il se frotta le nez un peu brusquement en reniflant et partit à grandes enjambées vers la sortie du parc, la dépassant et disparaissant bientôt dans la nuit.

Un second homme était derrière, moins grand et un peu plus costaud, passablement basané. Il avait l'air sur le point de dire quelque chose, mais comme Feryel ne se laissait pas dévier de son objectif, il haussa les épaules et disparut.

Enfin, la fin du parc !

Voyons, à droite ? A gauche ? Elle y discernait dans les lumières lointaines les silhouettes des wagons stockés sur des rails en attente de chargement et d'organisation d'un convoi pour telle ou telle destination. Il y avait aussi la rivière.

L'homme du banc, il était dans la rue à gauche, en train de discuter avec un autre qui venait de le rejoindre et qui était vêtu d'une tenue plus "brute", de travail peut-être.

Comment était-il arrivé là sans qu'elle le remarque ?

... Apparemment il y avait plus d'habitations à droite...

Rue calme... Personne.

... Il lui semblait pourtant... Non ?

...
Elle avait acceleré le pas. Legerement mal à l'aise. Il y avait quelque chose qui la... genait, mais elle n'aurait su dire quoi. Feryel avait maintenant hate de trouver une chambre.

Elle remarque distraitement les voitures. Içi, tout marchait à l'electricité et pour cette garagiste c'était une perspective fascinante. Bien plus que les grossiers moteurs de ces vehicules utilitaires qu'étaient des tracteurs... Pfff.. elle était capable de monter et demonter l'un de ces ennuyeux moteur les yeux fermés rala t'elle, içi au moins il y aurait de la nouveauté. Enfin.. quand elle se serait installée.

Feryel ne pu s'empecher de ressentir une bouffée de soulagement en appercevant l'enseigne plus loin. Le sac commencait à se faire lourd à son epaule. La femme ne prit pas garde à la voiture qui approchait. Elle aurait du mais elle n'était pas encore suffisement au fait des usages de la cité pour remarquer ces menus details qui indiquent les problemes, et puis, elle était trop sure d'elle pour imaginer serieusement qu'on puisse s'en prendre à elle.

Trop vite pour qu'elle reagisse, un homme surgit devant elle. Elle n'a pas le temps de faire un pas en arriere ou bien de laisser s'echapper un cri que deja une seringue s'enfonce dans son epaule.. Choquée, elle recule, laisse tomber son sac. Feryel se sent glisser, perdre pieds. La provinciale, a l'impression de brumes autours d'elle comme si tout ce qui ce qui l'entourait s'eloignait à grande vitesse. Elle tombe. Se fait happer.

...

Le Noir...

Puis... petit à petit, Feryel se sent revenir à elle.

Ses sensations lui reviennent lentement. La première pensée de son esprit encore embrumé est 'sombre' suivi de 'froid' et 'hu-' Et la memoire lui revient. Gifle brutale et sans pitié. Dans le noir les yeux de Feryel s'ouvrent brusquement et elle tente de se redresser. Ses muscles douloureux protestent mais elle n'y prete guere attention, portant une main à son bras, là où l'aiguille s'est enfoncée dans la chair. L'autre main découvre les barreaux et la terrible vérité.

Un hurlement d'horreur muet qui resonne dans son esprit fait concurrence à ceux qui se sont élevés non loin d'elle.

Le 'comment' a vite fait place au 'qui' qui s'est effacé devant le 'pourquoi'. Un pourquoi qui resonne. Pourquoi? Pourquoi moi? Pourquoi suis je ici? Pourquoi...? Pourquoi...? ...

Et finalement, alors qu'elle se recroqueville pour elle même terrifiée, les bras serrés autours de ses genoux c'est finalement un 'Qu'est ce qui va m'arriver?' qu'elle laisse s'echapper dans un murmure tandis qu'elle s'efforce de ne pas laisser de larmes s'echapper. Elle a porté les mains à ses oreilles pour ne plus entendre... Elle ne veut pas savoir, elle ne veut pas savoir!
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Iris
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Va falloir qu'elle se motive pour sortir de son trou ;-)

Message : # 5365Message Iris
20 sept. 2011, 15:01

Dans la cage... quelque part... dans le noir... VEILLE...

Impossible de savoir l'heure, le temps ou le lieu où elle était. Son ou ses ravisseur(s) savai(en)t ce qu'il(s) faisai(en)t. Des histoires d'horreur devaient maintenant revenir à l'esprit de Feryel. Il y avait des gens qui disparaissaient... et jamais on ne les retrouvait ! On voyait leur photographie sur des affiches jaunies par le temps et on n'oubliait même de regarder ces visages tant ils étaient devenus des fantômes familiers. C'était le genre de chose qui arrivait... mais seulement aux autres... seulement... aux personnes vulnérables, marginales, isolées...

Qui porterait plainte pour sa disparition ? PERSONNE ! Personne ne savait où elle était ! Elle n'était attendue nulle part, dans aucun hôtel, aucune pension de famille, chez aucun ami ou cousin éloigné susceptible de s'inquiéter ou au moins de poser des questions !

Feryel qui débarquait du train avec ses bagages, sa mine de provinciale, passant dans un quartier douteux sans en connaître les règles et les dangers, elle était l'archétype de ces gens qui disparaissaient... Il faudrait peut-être des jours, voire des semaines avant que sa famille, constatant qu'elle n'écrivait ni ne téléphonait, finisse par signaler sa disparition. Mais d'ici là, elle serait peut-être déjà morte ! ... ou pire encore...

...

Les oreilles bouchées, Feryel entend son pouls, son sang. Elle est encore vivante, en bonne santé, indemne... mais pour combien de temps ?

...

Soudain, elle perçoit le grincement du verrou de sa cellule, et aussitôt après une vive lumière blanche et crue jaillit pour l'éblouir. Elle ne voit plus rien, sa vue doit s'adapter à cette clarté douloureuse. Elle devine plus qu'elle ne voit, un homme en costume rayé, sans doute cher, ... celui du parc ! Il avait sa voix suave, un ton qui était maîtrisé, bonne instruction ou beaucoup d'efforts sur lui-même, imprégnée d'un sourire carnassier qu'il peinait à dissimuler.

" Bonsoir mon adorable visiteuse ! Tu cherchais où dormir ce soir ? Je peux pourvoir à tout. Ce lieu est totalement sécurisé, aucun risque d'être dérangé, nous avons tout le loisir de faire connaissance. "

" J'espère que tu ne vas pas prendre exemple sur May, n'est-ce-pas ? May était une vilaine fille, à chercher à me séduire, à mentir comme une effrontée. Maintenant May ne va plus nous embêter. Mon majordome, Monsieur Wallace s'occupe de tout. Surtout des méchante fille. Mais tu n'es pas de ce genre, toi, n'est-ce pas ? "

" Je crois qu'il faudrait faire un brin de toilette, tu as fait un long voyage pour venir jusqu'à moi, et je ne serais pas un gentleman si je ne t'apportais pas de quoi te laver, n'est-ce pas ? "

(plus fort) "Monsieur Wallace ! Notre invitée s'est réveillée, amenez donc une bassine d'eau tiède et des vêtements de rechange. "

" Maintenant mon oiselle, tu vas être sage, et te déshabiller sans faire d'histoire. Nous sommes des amis maintenant, n'est-ce pas ? Il n'y a pas de fausse pudeur à avoir."

Sur quoi, il était sur le point de s'installer sur une chaise à 2 ou 3m des bords de la cage, tandis que l'homme que Feryel avait entrevu lors de son enlèvement arrivait en portant une bassine large mais basse, qu'il pouvait glisser dans une sorte de chatière à raz du sol de la cage, moins de 15cm de haut, 40cm de large peut-être. Le plus affreux était qu'il portait un tablier de boucher ou assimilable, en cuir ciré, couvert de taches de sang frais. Elle pouvait cependant noter aussi que son visage était marqué de cicatrices, comme si sa peau avait pelé, un peu comme un brûlé.

" Attention Monsieur Wallace, ne souillez pas l'eau de notre invitée."

Il repartit après avoir glissé la bassine dans la cage pour achever de rincer sommairement son tablier et revenir avec une serviette blanche de bonne qualité et par dessus une sorte de nuisette ou de robe d'été en soie dans des ton bleu-clair / mauve avec des motifs de dentelle autour du décolleté ; dans l'autre main, une plus petite bassine contenant un nécessaire de toilette, là aussi, assez luxueux, de la brosse à cheveux en soie de sanglier, au savon de marque "Perle", sans oublier le dentifrice et la brosse à dent. Rien à voir avec les affaires de Feryel qui n'étaient pas dans la pièce. Celle-ci était assez dépouillée, quelques conduites d'eau et gaines de fils électriques, la chaise du "voyeur", sa cage. Souterrain. Pierres taillées régulièrement. Édifice public ? Égouts ? Grande cave... ? Une cave aurait généralement des fenêtres, au moins réduites, non ?

D'un signe de la tête le "voyeur" congédia Monsieur Wallace, attendant de faire "connaissance" avec Feryel, sans la toucher. Il restait assis, avec un sourire gourmand, une main sur son entrejambe, simplement posée. Si vraiment Feryel se montrait attentive, elle pourrait noter que l'homme, en dépit de son excitation (regard brillant, tendance à humecter ses lèvres et efforts pour rester immobile à la regarder), n'avait aucune érection, pour ce qu'elle pouvait en voir.
Métajeu a écrit :Pendant ce temps, les deux autres peuvent rêver un peu, le signal du départ des "bouteilles à la mer" est en principe assez proche, et techniquement, il y a un peu de chemin avant que vous soyez en mesure de réceptionner le message, donc pas la peine "d'attendre" pour poster ;)
Edit a écrit :Ajout d'une donnée oubliée.
Dernière modification par Iris le 20 sept. 2011, 17:23, modifié 1 fois.
Raison : Précision
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Wenlock
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Au comptoir de l'inconscient

Message : # 5378Message Wenlock
20 sept. 2011, 20:18

Kolb avait compris qu'Emily était morte lorsque ses plaies s'étaient taries mais n'osait pas le lui faire remarquer. Il aurait voulu la satisfaire, retrousser sa robe et la prendre sur une table ne serait-ce que pour lui faire plaisir, mais doutait que ce soit très indiqué dans son état et ne s'en sentait de toutes façons pas capable, le désir qu'elle lui avait jadis inspiré s’accommodant mal de son inquiétude pour elle, et pour lui-même .
Il la repoussa donc doucement mais fermement, et l'assis sur une banquette pour lui dire : "Ils arrivent, Em'. Ils arrivent et je dois m'en occuper. Reste-là..." et se détournant brusquement, il traversa la salle, se rua sur le barbu au comptoir et le saisit par le col : "Ils peuvent venir, papa ! Dis-leur qu'ils peuvent toujours venir ! Je les attends !". Et attrapant vivement la bouteille de vodka syldave qu'il avait laissé devant son tabouret, il la fracassa sur la tête de son père.

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Histoire de rapprocher la rencontre

Message : # 5401Message Iris
21 sept. 2011, 20:35

I - Alen D. Kolb - Rêve

Emilie laissée de côté semblait désormais indifférente au désir qu'elle avait manifesté un instant avant. Elle se releva, altière, glacée, livide, telle qu'elle n'avait jamais été :

"Tu sais que nous gouvernons cette ville. Nous, les morts. Tu nous appartiens. Tu n'es même plus vivant. Regarde-toi !"

Mais Kolb assommait celui qu'il désignait comme son père, un ivrogne... comme Alen ? ... même nom, même destin. L'homme barbu avait le visage d'Alen à présent, le visage usé par les années et l'alcool. Le chien, énorme ! Il était assis sur son séant, une gueule monstrueuse qui aurait pu arracher la tête d'Alen d'un seul coup.

Impossible de voir au-dehors par la porte d'entrée pourtant ouverte, tout était flou. Mais Alen savait qu'ILS étaient là, il percevait leur appel : "Tu es à nous, tu nous as toujours appartenu, tu n'as fait que retarder l'inévitable !"

Derrière lui le barman sans visage, à son zinc, en train d'essuyer ses verres mécaniquement : " Si tu passes par la sortie de secours, il se peut que tu ne reviennes jamais. Tu n'es jamais allé là-bas. C'est pas ton genre les grands espaces sauvages, tu sais."

Mais Kolb savait, sentait que dehors, ils prenaient leurs armes, ils allaient le fusiller, canarder, tuer, et il ne mourrait pas et ils le tueraient encore et encore, comme Emilie qui marchait alors qu'elle était morte.

...

II - Lisa - Rêve

Une cour intérieure austère, les murs haut, en béton lisse, le sol en grandes dalles de pierre. Tout en haut un ciel bleu et pur, transparent, inaccessible. Il y avait des escalier extérieurs en béton qui menaient aux étages, des portes comme des fenêtres, l'intérieur était sombre, une infinité de fenêtres, et quand elle regardait l'une d'elle en particulier, elle devinait des lueurs colorées danser à l'intérieur, comme un kaléidoscope flou et aussi évanescent qu'un lointain souvenir d'enfance. Cette cour était un peu étroite, elle se sentait limitée. Elle se rappelait avoir visité les bâtiments, explorés, passé les escaliers jusqu'à avoir oublié qui elle était à part "je". Depuis combien de temps habitait-elle ici ? Une éternité semblait-il. Complètement balisée. Des angles droits et rigoureux. Très chic.

Puis elle nota dans un couloir dérobé, un cinquième angle, impossible et évident qui se dessinait. Comment avait-elle pu ne pas le voir avant ? ... Il se dérobait, il apparaissait et disparaissait. Même sans l'avoir parcouru, elle savait qu'il y avait une grille peinte en verre sombre au bout de ce long couloir de béton, le ciel bleu et transparent tout en haut. Tout était droit et lisse et pourtant il se jouait d'elle.

... là, il était là ! ... mais elle sentait confusément que si elle allait le trouver, rien ne serait plus jamais comme avant et ça faisait un peu peur... elle sentait que dans sa mémoire floue, jusqu'alors, elle avait renoncé, abandonné, n'avait pu se résoudre à s'engager dans ce couloir effrayant en dépit de son aspect anodin et aussi neutre que la cour.

...
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