[Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Maggie répondit tout simplement en tendant à Jim un plan indiquant le bureau du docteur où se trouvaient toutes les archives.
"Voici l'endroit où se trouvent tous les dossiers. Il n'a pas besoin d'une salle pour tous. Vous n'êtes pas très nombreux en cet endroit, et j'ignore combien sont de vrais malades ou même s'il y en a. De plus, il y a eu des départs et je ne sais rien du sort de ces patients. Je dois admettre que je crains le pire. J'ai vérifié personnellement ce plan et il est juste. Il n'y a aucune sécurité incendie et tous les malades pourraient périr si un feu venait à se déclarer ici. Quant au reste, Martha, si c'est son vrai nom, me semble en mesure de vous aider. J'ignore qui elle est, mais je crois qu'elle est là pour vous tous. Je suis soulagée de voir que vous recevez de l'aide de l'extérieur, bien que je me demande qui a pu s'intéresser à votre cas. Je ne comprends franchement rien ! Cela dépasse l'entendement..."
Martha était déjà retournée dans sa chambre avec le paquet qu'elle tenait.
"Voici l'endroit où se trouvent tous les dossiers. Il n'a pas besoin d'une salle pour tous. Vous n'êtes pas très nombreux en cet endroit, et j'ignore combien sont de vrais malades ou même s'il y en a. De plus, il y a eu des départs et je ne sais rien du sort de ces patients. Je dois admettre que je crains le pire. J'ai vérifié personnellement ce plan et il est juste. Il n'y a aucune sécurité incendie et tous les malades pourraient périr si un feu venait à se déclarer ici. Quant au reste, Martha, si c'est son vrai nom, me semble en mesure de vous aider. J'ignore qui elle est, mais je crois qu'elle est là pour vous tous. Je suis soulagée de voir que vous recevez de l'aide de l'extérieur, bien que je me demande qui a pu s'intéresser à votre cas. Je ne comprends franchement rien ! Cela dépasse l'entendement..."
Martha était déjà retournée dans sa chambre avec le paquet qu'elle tenait.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
"Merci Maggie;..Pour tout, faites bien attention à vous ce soir" tout en disant cela, Jim partit à la suite de Martha et des autres.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Victor n'avait pas particulièrement voulu faire peur à l'infirmière, juste lui imposer un minimum de respect, et il ne fut pas mécontent, quoique pas peu déconcerté, qu'elle lui répondît avec autant de franchise et autant d'exhaustivité. Il était vrai que la franchise de la femme était surprenante, d'autant plus qu'elle paraissait bel et bien réelle à l'Ogre qui, sans être un fin psychologue, estimait avoir l’œil suffisamment vif et le nez suffisamment fin pour repérer les complaisants, les hypocrites et les flagorneurs. Voir un membre d'une organisation se dresser si carrément contre celle-ci était déstabilisant, tout comme l'étaient les vertus dont elles se réclamaient ; des bons sentiments si éloignés du tempérament amoral des Faes que c'en était presque incroyable.
Surpris par cette générosité hardie, et étourdi par la possibilité de sentiments généreux qu'il redécouvrait, ainsi que par la fatigue qui revenait à pleine force, Victor en eut la paupière qui papillonna. Momentanément perturbé par ce qu'il découvrait, il ne fit qu'à moitié attention aux paroles gaillardes de Morris, et lui répondit par un vague grognement d'assentiment, se préparant à lui emboîter le pas lorsque le brun à l'allure docte intervint, manifestement soucieux d'extirper autant d'informations stratégiques que possible à la bonne Maggie.
Lorsque celle-ci extirpa un plan d'une poche de sa blouse, le Cyclope y accorda un regard attentif, s'efforçant s'en conserver une idée globale à peu près fiable en tête. Il n'était après tout peut-être pas très intelligent, mais sa mémoire n'était pas pire que celle d'un autre, et des années passées à arpenter des forêts, féeriques ou non, lui avaient appris à se repérer convenablement. Relevant ensuite la tête, il accorda de nouveau son attention à la dame à la peau chocolatée :
« On f'ra c'qu'on pourra. » Promit-il laconiquement avec un hochement de tête. « D'vot' côté, t'nez vous à l'écart des ennuis. Y croiront probabl'ment qu'on vous a menacée ou j'sais pas quoi pour qu'vous disiez rien, donc vous d'vriez pas avoir d'ennuis. »
Cela dit, avec une sorte de bienveillance bourrue qui allait de pair avec son physique, il n'avait plus qu'à aller intégrer ses quartiers pour la nuit, mais en tournant le visage, son regard se posa sur son interlocuteur dolent, dont il ignorait toujours le nom. Presque enthousiasmé par la perspective de pouvoir à nouveau exprimer et affirmer son identité, de ne plus être qu'un simple bestiau servile, il déplia l'un de ses longs bras à l'adresse de Jim, paume tendue pour l'inviter à la serrer :
« Au fait, j'sais même pas ton nom. Moi c'est... Victor. »
Il y avait eu une très courte pause avant qu'il n'énonçât son prénom, non pas parce qu'il l'avait oublié ou parce qu'il avait hésité à le divulguer, mais parce que cela aussi faisait renaître des souvenirs de la voix tonitruante et autoritaire de son maître arcadien. La plupart des Faes, en tout cas ceux qui condescendaient à donner une identité à leurs serviteurs, affublaient leurs captifs de surnoms souvent sardoniques et humiliants, mais pas le maître de Victor. Lui avait continué à l'appeler « Victor », mais l'adresse n'était pas moins désagréable pour autant : dans la moindre des intonations qu'il utilisait, le maître avait su faire sentir qu'il le mandait comme on mande un chien ou un serf, sans aucune considération. Les « Victor, au pied ! », « Victor, attrape ! », « Tue Victor, tue ! », et autres « Rapporte Victor ! » résonnaient encore dans sa tête en une litanie si insistante qu'il ne savait pas s'il devait hurler de rage ou fondre en larmes.
Cependant, comme il l'a été dit, l'hésitation ne fut que fort brève, et si le trouble fut certainement visible, cela n'empêcha pas l'Ogre de poursuivre son intention, main toujours tendue et regard fixé sur le faciès de son interlocuteur.
Surpris par cette générosité hardie, et étourdi par la possibilité de sentiments généreux qu'il redécouvrait, ainsi que par la fatigue qui revenait à pleine force, Victor en eut la paupière qui papillonna. Momentanément perturbé par ce qu'il découvrait, il ne fit qu'à moitié attention aux paroles gaillardes de Morris, et lui répondit par un vague grognement d'assentiment, se préparant à lui emboîter le pas lorsque le brun à l'allure docte intervint, manifestement soucieux d'extirper autant d'informations stratégiques que possible à la bonne Maggie.
Lorsque celle-ci extirpa un plan d'une poche de sa blouse, le Cyclope y accorda un regard attentif, s'efforçant s'en conserver une idée globale à peu près fiable en tête. Il n'était après tout peut-être pas très intelligent, mais sa mémoire n'était pas pire que celle d'un autre, et des années passées à arpenter des forêts, féeriques ou non, lui avaient appris à se repérer convenablement. Relevant ensuite la tête, il accorda de nouveau son attention à la dame à la peau chocolatée :
« On f'ra c'qu'on pourra. » Promit-il laconiquement avec un hochement de tête. « D'vot' côté, t'nez vous à l'écart des ennuis. Y croiront probabl'ment qu'on vous a menacée ou j'sais pas quoi pour qu'vous disiez rien, donc vous d'vriez pas avoir d'ennuis. »
Cela dit, avec une sorte de bienveillance bourrue qui allait de pair avec son physique, il n'avait plus qu'à aller intégrer ses quartiers pour la nuit, mais en tournant le visage, son regard se posa sur son interlocuteur dolent, dont il ignorait toujours le nom. Presque enthousiasmé par la perspective de pouvoir à nouveau exprimer et affirmer son identité, de ne plus être qu'un simple bestiau servile, il déplia l'un de ses longs bras à l'adresse de Jim, paume tendue pour l'inviter à la serrer :
« Au fait, j'sais même pas ton nom. Moi c'est... Victor. »
Il y avait eu une très courte pause avant qu'il n'énonçât son prénom, non pas parce qu'il l'avait oublié ou parce qu'il avait hésité à le divulguer, mais parce que cela aussi faisait renaître des souvenirs de la voix tonitruante et autoritaire de son maître arcadien. La plupart des Faes, en tout cas ceux qui condescendaient à donner une identité à leurs serviteurs, affublaient leurs captifs de surnoms souvent sardoniques et humiliants, mais pas le maître de Victor. Lui avait continué à l'appeler « Victor », mais l'adresse n'était pas moins désagréable pour autant : dans la moindre des intonations qu'il utilisait, le maître avait su faire sentir qu'il le mandait comme on mande un chien ou un serf, sans aucune considération. Les « Victor, au pied ! », « Victor, attrape ! », « Tue Victor, tue ! », et autres « Rapporte Victor ! » résonnaient encore dans sa tête en une litanie si insistante qu'il ne savait pas s'il devait hurler de rage ou fondre en larmes.
Cependant, comme il l'a été dit, l'hésitation ne fut que fort brève, et si le trouble fut certainement visible, cela n'empêcha pas l'Ogre de poursuivre son intention, main toujours tendue et regard fixé sur le faciès de son interlocuteur.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Martha, contre toute attente, était dans le plus simple appareil dans sa cellule. Sa beauté se révélait dans sa tenue la plus simple alors qu'elle se changeait, troquant cette tenue hideuse et informe de patiente pour une robe noire magnifique et ornée de froufrous blancs au niveau du décolleté et des hanches. Cette tenue singulière semblait noble. En tout cas, elle lui donnait des airs aristocratiques, en plus de mettre en valeur ses formes féminines.
Un bijou rappelant une étoile un un flocon de neige brillait au-dessus de sa poitrine. Il était visiblement en cristal ou dans un minéral d'une grande clarté, contrastant avec les ténèbres de sa robe et de sa chevelure. C'était comme une étoile en pleine nuit noire, l'unique lumière dans l'obscurité.
"Enfin, je peux abandonner cette horrible tenue pour enfiler quelque chose de plus confortable..." lâcha-t-elle, soulagée.
Un bijou rappelant une étoile un un flocon de neige brillait au-dessus de sa poitrine. Il était visiblement en cristal ou dans un minéral d'une grande clarté, contrastant avec les ténèbres de sa robe et de sa chevelure. C'était comme une étoile en pleine nuit noire, l'unique lumière dans l'obscurité.
"Enfin, je peux abandonner cette horrible tenue pour enfiler quelque chose de plus confortable..." lâcha-t-elle, soulagée.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
"Jim...Jim Moonlight" répondit-il à Victor avant de retourner dans sa chambre. Qu'ajouter de plus ? L'homme n'était pas antipathique, mais sa façon de passer par la brutalité ne plaisait pas forcément à Jim. Et puis, pour avoir une relation stable et amical, il valait mieux discuter longuement, et certainement pas au milieu de cet salle éducative désolée.
Après cela, il entra dans la pièce avant de rougir et de détourner le regard. Une fois qu'elle fut habillée, il regarda la femme dans sa robe lunaire.
"Je...Heu...Qui êtes vous Martha ?"
Après cela, il entra dans la pièce avant de rougir et de détourner le regard. Une fois qu'elle fut habillée, il regarda la femme dans sa robe lunaire.
"Je...Heu...Qui êtes vous Martha ?"
Dernière modification par Asdel le 28 janv. 2013, 21:38, modifié 2 fois.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Elle sourit et s'approcha de Jim en caressant sa joue, tout en dardant sur lui ses yeux violets.
"Mon vrai nom est Yulia et, quant au reste, c'est un secret. Vous savez, je vous ai observé pendant tout le temps où je simulais. Vous avez veillé sur moi et vous n'avez jamais essayé de profiter de mon état de faiblesse. Les Changelins doivent se soutenir mutuellement pour survivre. Ils doivent également faire preuve de discrétion et quelque chose me dit que vous en êtes parfaitement capable. Nous verrons prochainement cela. Considérez cela comme une épreuve."
Pendant ce temps, étant donné que Jim était distrait par autre chose, Morris revint vers Victor et posa sa main puissante sur son épaule.
"Rentrons, l'ami ! Dis-moi : de quoi es-tu capable ? As-tu appris à... utiliser des pouvoirs spéciaux dans l'autre monde ? Des trucs qui seraient utiles ?"
"Mon vrai nom est Yulia et, quant au reste, c'est un secret. Vous savez, je vous ai observé pendant tout le temps où je simulais. Vous avez veillé sur moi et vous n'avez jamais essayé de profiter de mon état de faiblesse. Les Changelins doivent se soutenir mutuellement pour survivre. Ils doivent également faire preuve de discrétion et quelque chose me dit que vous en êtes parfaitement capable. Nous verrons prochainement cela. Considérez cela comme une épreuve."
Pendant ce temps, étant donné que Jim était distrait par autre chose, Morris revint vers Victor et posa sa main puissante sur son épaule.
"Rentrons, l'ami ! Dis-moi : de quoi es-tu capable ? As-tu appris à... utiliser des pouvoirs spéciaux dans l'autre monde ? Des trucs qui seraient utiles ?"
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Le dénommé Jim ne paraissait décidément pas disposé à faire preuve de beaucoup d'ouverture dans ces circonstances, et après s'être évasivement présenté, il s'esquiva, l'esprit très probablement préoccupé par le grand soir à venir. Le regardant s'éloigner, Victor eut un haussement d'épaules nonchalant, puis, avec un hochement de tête à l'adresse de l'infirmière, il s'apprêta à imiter le brun laconique quand il fut soudainement intercepté par une main sur son épaule qui l'envoya se retourner brutalement, se contenant de peu d'envoyer un méchant horion par réflexe.
Et pourtant, ni l'allure bonhomme ni les propos de Morris n'avaient rien de bien menaçants, bien que la question qu'il lui posa fût quelque peu absconse pour le changelin fraîchement émoulu qu'était notre Cyclope. Bien sûr, il se doutait qu'il n'était plus tout à fait humain, et avait conscience du Glamour qui coulait dans ses veines, mais pour autant, il aurait été bien en peine de mettre le doigt sur la nature exacte de ce qu'il était devenu et des capacités qu'il avait acquises, aussi fut-ce avec un son mi-soupir mi-grognement qu'il répéta d'un air un peu perdu :
« Des pouvoirs spéciaux ? Un autre monde ? Faudrait m'faire l'topo parc'que là, c'est du chinois pour moi... » Il marqua une pause, et ajouta obligeamment. « Quant aux trucs utiles, j'ai ça. »
Et ce disant, il retroussa en partie sa manche gauche pour replier son bras et exposer ses muscles monstrueux capables de rivaliser avec ceux d'un haltérophile sous stéroïdes, un sous-entendu plutôt éloquent de la force qu'il était capable de déployer, et que sa nature d'Ogre rendait potentiellement d'autant plus considérable.
Et pourtant, ni l'allure bonhomme ni les propos de Morris n'avaient rien de bien menaçants, bien que la question qu'il lui posa fût quelque peu absconse pour le changelin fraîchement émoulu qu'était notre Cyclope. Bien sûr, il se doutait qu'il n'était plus tout à fait humain, et avait conscience du Glamour qui coulait dans ses veines, mais pour autant, il aurait été bien en peine de mettre le doigt sur la nature exacte de ce qu'il était devenu et des capacités qu'il avait acquises, aussi fut-ce avec un son mi-soupir mi-grognement qu'il répéta d'un air un peu perdu :
« Des pouvoirs spéciaux ? Un autre monde ? Faudrait m'faire l'topo parc'que là, c'est du chinois pour moi... » Il marqua une pause, et ajouta obligeamment. « Quant aux trucs utiles, j'ai ça. »
Et ce disant, il retroussa en partie sa manche gauche pour replier son bras et exposer ses muscles monstrueux capables de rivaliser avec ceux d'un haltérophile sous stéroïdes, un sous-entendu plutôt éloquent de la force qu'il était capable de déployer, et que sa nature d'Ogre rendait potentiellement d'autant plus considérable.
Dernière modification par Clovis le 29 janv. 2013, 23:33, modifié 1 fois.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
"Changelin ?" Jim questionna Martha, enfin, Yulia. Il avait fait rouler ce mot sur les lèvres, un voile se levait dans les Ténèbres. Sa vraie nature, c'était ce qu'il était, un Changelin. Mais il n'arrivait pas à savoir ce que cela impliquait. La troublante jeune femme pensait à une épreuve, Jim s'assit sur les bords du lit, il réfléchissait à tout allure, attendant une réponse...D'un autre côté, si elle ne répondait pas, le terme d'épreuve était clair, cette nuit, Moonlight allait surement découvrir qui i était.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Morris observa Victor sans comprendre. N'était-il pas comme eux ? Il semblait franchement désemparé par les questions de l'ogre.
"Oui, tu n'as pas été enlevé comme moi ? Un être d'au-delà ce monde n'a-t-il pas fait de toi ce que tu es ? N'a-t-il pas essayé de te voler ton identité et ton âme afin de complètement changer ton être ? N'a-t-il pas fait de toi ce que tu es aujourd'hui ? C'est de cela que je te parle, mon ami...
Et tu as pu apprendre dans le monde de ton ancien "maître" des choses qui dépassent de loin nos rêves les plus fous. Moi, par exemple, je suis capable d'améliorer des objets comme un vrai forgeron, mais je suis aussi capable de réparer ce que l'on me confie, et d'autres choses encore... Et toi ?"
De son côté, Yulia s'assit près de Jim, sourit et s'approcha de lui, leurs visages se frôlant presque.
"C'est ainsi que nous nous appelons, nous qui avons été enlevés par ceux que nous nommons entre nous Fae pour être conduits dans ce monde que nous surnommons Arcadie. Nos tortionnaires n'emploient aucun de ces mots, mais nous nous sommes inspirés des légendes et avons emprunté leurs termes. Chaque expérience est unique, mais nous avons tous en commun une grande souffrance entre les mains d'un être ignoble pour qui nous n'étions que des esclaves.
De mon côté, l'être qui m'a capturée voulait une beauté sombre et j'ai reçu l'étreinte des ténèbres afin d'être imprégnée de leur essence. Le côté obscur de mon âme fait de moi ce que je suis. L'ombre effraie, mais elle séduit également. Elle peut se montrer trompeuse. Je partage sa nature duale."
"Oui, tu n'as pas été enlevé comme moi ? Un être d'au-delà ce monde n'a-t-il pas fait de toi ce que tu es ? N'a-t-il pas essayé de te voler ton identité et ton âme afin de complètement changer ton être ? N'a-t-il pas fait de toi ce que tu es aujourd'hui ? C'est de cela que je te parle, mon ami...
Et tu as pu apprendre dans le monde de ton ancien "maître" des choses qui dépassent de loin nos rêves les plus fous. Moi, par exemple, je suis capable d'améliorer des objets comme un vrai forgeron, mais je suis aussi capable de réparer ce que l'on me confie, et d'autres choses encore... Et toi ?"
De son côté, Yulia s'assit près de Jim, sourit et s'approcha de lui, leurs visages se frôlant presque.
"C'est ainsi que nous nous appelons, nous qui avons été enlevés par ceux que nous nommons entre nous Fae pour être conduits dans ce monde que nous surnommons Arcadie. Nos tortionnaires n'emploient aucun de ces mots, mais nous nous sommes inspirés des légendes et avons emprunté leurs termes. Chaque expérience est unique, mais nous avons tous en commun une grande souffrance entre les mains d'un être ignoble pour qui nous n'étions que des esclaves.
De mon côté, l'être qui m'a capturée voulait une beauté sombre et j'ai reçu l'étreinte des ténèbres afin d'être imprégnée de leur essence. Le côté obscur de mon âme fait de moi ce que je suis. L'ombre effraie, mais elle séduit également. Elle peut se montrer trompeuse. Je partage sa nature duale."
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Devant la recrudescence de questions de Morris, les traits de Victor adoptèrent une expression d'ours mal léché qui n'arrangea guère l'allure grossière et brutale de son apparence d'Ogre. Sans être un idiot, il aurait pu être qualifié de simplet par les médisants, et de fait, il aimait les choses simples, et considérait les compliquées comme d'assommantes ratiocinations superflues. En l'occurrence, les propos inquisiteurs de l'homme de fer ravivaient les cicatrices de son turbulent passé, et s'il avait été moins placide et moins bien disposé par les manières franches et cordiales de Morris, il se serait certainement laissé aller à un mouvement d'humeur.
« Tout c'que j'sais, c'est qu'j'me suis r'trouvé chopé, séquestré et écrasé par un... par un... »
L'agitation que faisait naître l'évocation de son terrible maître, ainsi que l'impuissance du vocabulaire de Victor à qualifier quelque chose d'aussi inhumain le réduisirent à un vague geste de la main qui ne signifia pour autant pas moins bien toute la peur et la colère que lui inspirait cet être.
« J'sais pas c'qui s'est passé, et pour êt' honnête, j'ai pas vraiment envie d'en parler. »
La seconde partie des propos de son tuteur improvisé, en revanche, lui fit revenir en mémoire des moments moins désagréables, mais non moins effarants : il avait des souvenirs fugitifs mais marquants des étranges merveilles des gobelins, des prouesses surhumaines de certains hobgobelins, et, bien sûr, des exploits auxquels lui-même était parvenu. Il avait toujours attribué les prodiges de force qu'il avait réalisés à sa puissance musculaire brute plutôt qu'à une quelconque puissance extraordinaire, et encore maintenant, il avait du mal à concevoir que cela pût être, et pourtant...
Perplexe et pensif, il passa un instant en réflexion, puis finit par laisser échapper un son bref, moitié rire de dérision, moitié soupir fataliste :
« Ha, si tu sais réparer, mais, j'saurais plutôt casser. » Marchant jusqu'au mur le plus proche, il continua. « C'mur par exemple, là, rien qu'avec mes poings, j'sens qu'j'pourrais l'casser... »
Ce disant, il apposa un de ses gros poings contre la surface capitonnée, comme pour illustrer et affirmer son propos. Même si les connaissances de Victor en artisanat étaient rudimentaires, et que son savoir en architecture se limitait essentiellement à la construction d'une cabane, il se rendait bien compte qu'il s'agissait là d'un mur d'hôpital, rembourré et renforcé de façon à ce qu'un malade puisse tomber d'épuisement avant d'avoir réussi à y faire ne serait-ce qu'une fissure... et pourtant, il avait confiance en ses capacités, aussi fou que cela pût paraître.
Bien entendu, il n'était pas au courant que ce « pouvoir » dont il se sentait capable s'appelait couramment la Poigne Destructrice de l'Ogre, et faisait partie des Contrats de Pierre, mais le maîtrisait néanmoins, instinctivement, avec une habileté issue de sa nature et du temps passé dans sa forme inhumaine...
Restant un moment dans cette position, il finit par reprendre sur un ton plutôt neutre :
« Et toi au juste, tu fais quoi là ? Et tu comptes faire quoi une fois qu'tu s'ras sorti ? »
« Tout c'que j'sais, c'est qu'j'me suis r'trouvé chopé, séquestré et écrasé par un... par un... »
L'agitation que faisait naître l'évocation de son terrible maître, ainsi que l'impuissance du vocabulaire de Victor à qualifier quelque chose d'aussi inhumain le réduisirent à un vague geste de la main qui ne signifia pour autant pas moins bien toute la peur et la colère que lui inspirait cet être.
« J'sais pas c'qui s'est passé, et pour êt' honnête, j'ai pas vraiment envie d'en parler. »
La seconde partie des propos de son tuteur improvisé, en revanche, lui fit revenir en mémoire des moments moins désagréables, mais non moins effarants : il avait des souvenirs fugitifs mais marquants des étranges merveilles des gobelins, des prouesses surhumaines de certains hobgobelins, et, bien sûr, des exploits auxquels lui-même était parvenu. Il avait toujours attribué les prodiges de force qu'il avait réalisés à sa puissance musculaire brute plutôt qu'à une quelconque puissance extraordinaire, et encore maintenant, il avait du mal à concevoir que cela pût être, et pourtant...
Perplexe et pensif, il passa un instant en réflexion, puis finit par laisser échapper un son bref, moitié rire de dérision, moitié soupir fataliste :
« Ha, si tu sais réparer, mais, j'saurais plutôt casser. » Marchant jusqu'au mur le plus proche, il continua. « C'mur par exemple, là, rien qu'avec mes poings, j'sens qu'j'pourrais l'casser... »
Ce disant, il apposa un de ses gros poings contre la surface capitonnée, comme pour illustrer et affirmer son propos. Même si les connaissances de Victor en artisanat étaient rudimentaires, et que son savoir en architecture se limitait essentiellement à la construction d'une cabane, il se rendait bien compte qu'il s'agissait là d'un mur d'hôpital, rembourré et renforcé de façon à ce qu'un malade puisse tomber d'épuisement avant d'avoir réussi à y faire ne serait-ce qu'une fissure... et pourtant, il avait confiance en ses capacités, aussi fou que cela pût paraître.
Bien entendu, il n'était pas au courant que ce « pouvoir » dont il se sentait capable s'appelait couramment la Poigne Destructrice de l'Ogre, et faisait partie des Contrats de Pierre, mais le maîtrisait néanmoins, instinctivement, avec une habileté issue de sa nature et du temps passé dans sa forme inhumaine...
Restant un moment dans cette position, il finit par reprendre sur un ton plutôt neutre :
« Et toi au juste, tu fais quoi là ? Et tu comptes faire quoi une fois qu'tu s'ras sorti ? »