Teskani - Appel à l'aide

[Iris]

Quelques réponses ou précisions qui sont de renommée publique ou peuvent être raisonnablement sues ou notées par l'un ou l'autre des Investigateurs

1. Il n'est pas absolument certain que les morceaux de corps retrouvés soient placés intentionnellement très en vue, ça peut aussi être dû à une certaine maladresse, un éparpillement changeant et mal calculé, une connaissance médiocre du fleuve etc. Ne pas oublier que le tout s'étale sur 15 ans au moins et concerne potentiellement deux ou plusieurs criminels.

2. La tête de May Kutty fut retrouvée, prise dans de hauts roseaux dans les zones humides et a permis d'identifier la jeune fille, sans quoi l'hystérie autour de sa disparition aurait pu durer plus longtemps avant de s'éteindre et être remplacée progressivement dans l'actualité par autre chose.

3. Météorologie. L'été est souvent chaud et les gens aiment volontiers sortir prendre l'air le soir, flâner. Le quartier du port et de la gare attire une faune hétéroclite de pervers de différents milieux ainsi que de fêtards, rapport aux clubs et salles de concert alternatives au nord de l'ancien cimetière et à l'ouest de la zone "industrielle". En hiver il est plus désagréable de sortir, et il peut faire même très mauvais temps. Les "riches" ont l'habitude d'aller aux sports d'hiver dans les Rocheuses, pendant une à trois semaines, certains davantage.

4. Coffre de voiture. S'il est vide, une femme de gabarit léger entre dans celui d'un nombre raisonnable de véhicule de taille "moyenne". On peut cependant exclure les voitures luxueuses à deux places + coffre minuscule, ou des modèles miteux à coffre peu solide. Les fourgonnettes et camionnettes sont rares, hors véhicules utilitaires. Disons surtout que cette taille de coffre n'attirera pas immédiatement et nécessairement l'attention des riverains.

5. Animation urbaine. Effectivement, Teskani reste animée toute l'année, sauf tempête de neige ou intempéries importantes, ce qui n'est pas si exceptionnel que ça durant la saison froide et d'ailleurs dès octobre il peut y avoir des semaines de pluies denses. Le transit de voyageur n'a cependant aucune raison de tarir, même s'il est un peu moins important en hiver.


Si pas d'autres questions, je vous laisse décrire votre retour chez vous à votre rythme et votre programme du lendemain... et faire de beaux rêves ...

[Aubelune]

Monsieur Kolb avait l'air assez content de lui et Lisa prit garde de trop l'interrompre, tout d'abord parce qu'il avait l'air d'adorer lui donner un cours et ensuite parce que la jeune fille était loin d'avoir poussé aussi loin ses déductions. Elle se permit tout de même une ou deux interventions qu'il considérerait peut-être comme naïves mais qu'importe...

- Pour ce qui est du repérage, est-ce que vous ne pensez pas qu'il est possible simplement d'avoir affaire à un individu ayant un sens de l'observation tellement développé qu'il pourrait repérer ses victimes sans enquête préalable? Je n'ai jamais rencontré de personnes aussi douées pour ma part mais il paraît qu'elles existent.

Peut-être Lisa avait-elle lu trop de romans policiers mais elle pensait vraiment ce qu'elle disait.

- Effectivement, le démembrement doit faire beaucoup de ... d'éclaboussures mais peut-être vide-t-il d'abord le sang de la victime, je ne sais pas, dans une baignoire par exemple, c'est possible, non?

Elle grimaça.

- Au sujet de la cachette... On sait que beaucoup d'enlèvements ont lieu dans les quartiers pauvres, aux alentours du port et que les restes sont jetés dans l'Encre. Cela pourrait aider à restreindre les recherches sur les habitations que vous décrivez. Néanmoins, ne devrait-on pas aussi envisager l'hypothèse que le tueur, surtout s'il a des complices qui peuvent effectuer des missions de surveillance, ne séquestre pas ses victimes sur son lieu de résidence? Peut-être un endroit désaffecté, non loin du fleuve et du port, en sous-sol idéalement, ferait-il l'affaire s'il a été aménagé pour la tâche. Évidemment ça demande une certaine logistique mais en cas de pépin, c'est peut-être plus sûr que d'avoir la victime à la maison.

- Un appareil photo, oui bien sûr. Je sais un peu m'en servir [euh Iris, machine 1 : assez pour manier un appareil pour une journaliste en herbe? Si ce sont ceux de 1920, il y a encore des accordéons, c'est en fait peu maniable :s], j'ai un ami photographe d'habitude pour les photos à prendre, mais mon appareil devrait suffire, bien qu'il soit un peu lourd à transporter. J'ai une carte de presse bien sûr [confirmation Iris ?]. Pour l'arme à feu, vous suggérez que je prenne des cours? Euh, je dois bien avouer que je n'y connais strictement rien vous savez...

[Iris]

1. Photographie : tu peux avoir des appareils styles 1930-1940... donc... ça commence à être correctement transportable et même que si tu y mets le prix tu pourrais avoir des pellicules de couleur

2. Manier un appareil photo : la base est soit "Machine" soit "Artisanat". Pour s'en servir, 1 est largement suffisant (bon, ce sera pas artistique ni rien, mais c'est fonctionnel). Pour le développement, c'est surtout affaire d'explications et de matériel. Par bonheur ce sympathique Kyril le photographe est tout disposé à t'aider, non ?

3. Carte de presse : aucune objection, tu en as une ! Depuis quatre ans que tu t'échines à prouver que tu es journaliste, ce serait vache de pas avoir réussi à en dégotter une !

4. Armes à feu : mais si tu sais te servir d'une arme de poing, rappelle-toi de ces cours que ton père t'a forcé à prendre, même que tu as un superbe "2" dans la compétence aux dernières nouvelles et que ça implique que tu sais tirer et vraisemblablement toucher une cible humaine à 10m si elle ne bouge pas trop...

Note : la difficulté d'un tir, je la fais en nombre de mètres (difficulté 10 pour 10m pour une cible immobile de 50cm par 50cm), augmentée du mouvement ou de la petite taille de l'objet visé. Un jet de compétence de tir, c'est {Précision + AGL (par défaut) + D20}. Échec sur le D20(1), ou réussite de la difficulté, ça dépend du point de vue. Tu peux augmenter tes chances de réussite en te concentrant, visant, investissant de la volonté etc. Bref, en t'impliquant dans l'action. Cette observation vaut aussi pour l'utilisation d'un appareil photo.

[Aubelune]

4. Armes à feu : mais si tu sais te servir d'une arme de poing, rappelle-toi de ces cours que ton père t'a forcé à prendre, même que tu as un superbe "2" dans la compétence aux dernières nouvelles et que ça implique que tu sais tirer et vraisemblablement toucher une cible humaine à 10m si elle ne bouge pas trop...

Oops, j'avais oublié ce détail de mon background rajouté par la gentille MJ

[Wenlock]

2. Manier un appareil photo : la base est soit "Machine" soit "Artisanat". Pour s'en servir, 1 est largement suffisant (bon, ce sera pas artistique ni rien, mais c'est fonctionnel). Pour le développement, c'est surtout affaire d'explications et de matériel. Par bonheur ce sympathique Kyril le photographe est tout disposé à t'aider, non ?

Ah donc en fait Kolb est aussi capable de prendre des photos (Machines 6) !
Il sait tout faire, cet homme...

Pour ce qui est du repérage, est-ce que vous ne pensez pas qu'il est possible simplement d'avoir affaire à un individu ayant un sens de l'observation tellement développé qu'il pourrait repérer ses victimes sans enquête préalable? Je n'ai jamais rencontré de personnes aussi douées pour ma part mais il paraît qu'elles existent.

_C'est possible, oui. Cela demande généralement un entraînement particulier, du genre de celui qu'on donne aux policiers, et n'exclue pas d'avoir à surveiller sa cible pendant quelques heures néanmoins. Reste la question de la relative infaillibilité de notre recruteur : je ne sais si je pourrais moi-même deviner juste à tous les coups pendant 15 ans, et j'ai pourtant de sérieuses prétentions dans le domaine. Néanmoins, on ne peut encore rien exclure.

Effectivement, le démembrement doit faire beaucoup de ... d'éclaboussures mais peut-être vide-t-il d'abord le sang de la victime, je ne sais pas, dans une baignoire par exemple, c'est possible, non ?

_Tout à fait. Une baignoire poserait certainement des problèmes, mais une salle carrelée dotée d'un jet d'eau et d'un tout à l'égout comme dans les abattoirs, n'importe quoi du genre pourrait convenir. Ce serait par contre un procédé assez long à moins de pouvoir suspendre le corps et nous n'avons encore aucune indication en ce sens mais, là encore, nous ne pouvons rien exclure pour le moment.

Au sujet de la cachette... On sait que beaucoup d'enlèvements ont lieu dans les quartiers pauvres, aux alentours du port et que les restes sont jetés dans l'Encre. Cela pourrait aider à restreindre les recherches sur les habitations que vous décrivez. Néanmoins, ne devrait-on pas aussi envisager l'hypothèse que le tueur, surtout s'il a des complices qui peuvent effectuer des missions de surveillance, ne séquestre pas ses victimes sur son lieu de résidence? Peut-être un endroit désaffecté, non loin du fleuve et du port, en sous-sol idéalement, ferait-il l'affaire s'il a été aménagé pour la tâche. Évidemment ça demande une certaine logistique mais en cas de pépin, c'est peut-être plus sûr que d'avoir la victime à la maison.

_Il me semble que ça ne ferait que déporter le risque vers des visites, probablement fréquentes, vers le lieu de détention, la nécessité de surveiller l'endroit et/ou de l'aménager de manière particulièrement spécifique, notamment l'insonorisation... Espérer cacher un tel endroit dans le quartier des docks est à mon avis illusoire, à moins de bénéficier de la complicité de la pègre locale... Je connais fort bien le secteur pour y avoir grandi [mais alors ça ne se voit pas du tout dans ses manières] et exercé mes premières années en uniforme et je n'y crois guère, mais ce n'est pas non plus une certitude puisque nous n'avons pas encore vérifier.
C'est donc parfaitement "possible", mais un peu moins probable que de conserver les captives à demeure et il nous faudra de toutes façons plus d'éléments avant de pouvoir acquérir une quelconque certitude, et c'est pourquoi je ne compte pas me lancer sur cette piste avant d'avoir plus d'informations.

Pour l'arme à feu, vous suggérez que je prenne des cours ?

_Puisque vous semblez avoir une expérience minimale en la matière, je compte plutôt vous donner quelques leçons moi-même : dans la perspective qui est la nôtre, votre capacité à trouer précisément du carton vous serait moins utile que de pouvoir dégainer promptement, tirer au jugé, incapaciter une cible à courte portée et recharger sans trembler quelque soit la situation. Toutes sortes de choses qu'on ne vous enseignera guère dans un club de tir classique.

Avez-vous des questions, des préventions ou des suggestions concernant la suite de notre entreprise ?

[Iris]

1. Compétences : en fait pour savoir si quelqu'un sait faire quelque chose, il y a

• une compétence racine (dans certain cas, deux compétences peuvent indifféremment servir, auquel cas, le Joueur choisit)
• une compétence donne accès à des actions ou connaissances générales (culture mécanique, logique, savoir...)
• dans le cas des disciplines demandant un apprentissage spécifique (droit, pilotage de machines peu courantes...), c'est à spécifier tout bêtement dans l'historique

Conclusion : Kolb peut décider ou non d'avoir appris la photographie, il a un historique qui l'admet facilement... enfin... pas très artistique l'historique ! ... bref, ça ne me dérange pas, suffit de pouvoir "caser" ça dans son vécu. Sinon, dans l'absolu, le simple fait de photographier n'est pas très difficile, je considère que ça s'apprend rapidement. Par contre, un appareil photo, ça coûte assez cher...

2. Armes à feu. En supposant que la demoiselle suive les conseils de Kolb et puisse bénéficier d'indications, elle peut bénéficier en pratique de bonus de circonstances (niveau de tireur de Kolb pour agir en sa présence, rang de tireur pour faire "comme il a dit")


... Je vous laisse vous organiser pour les leçons... Nous sommes à la fin du JOUR 1, le 5 septembre an 70...

[Wenlock]

Bon, alors Alen Kolb ne s'est jamais préoccupé d'apprendre à faire des photos.

[Aubelune]

- Vous avez été très clair, pas de question pour l'instant, je pense aller me procurer ce que vous m'avez conseillé demain en matinée, je peux vous rejoindre à votre bureau dès que cela sera fait. Si cela vous convient, nous nous verrons donc demain. Je vous remercie pour le repas.

Il avait proposé d'emblée de l'inviter, et n'avait laissé planer aucun doute sur ses tarifs, ce qui laissait présager qu'il était plein aux as, du moins du point de vue de Lisa. Elle le laisserait donc payer sans discuter avant de rentrer chez elle, la tête pleine d'images palpitantes sur l'aventure qui l'attendait. Elle était un peu stressée, se sachant tête en l'air. Il n'avait pas l'air du genre patient. Même s'il avait eu l'air d'apprécier partager ses déductions, il fallait qu'elle se montre utile...

Elle brûlait de rentrer chez elle pour essayer de contacter l'inconnue de son rêve. Mais comment faire? Commencer par fouiller sa bibliothèque du surnaturel à la recherche d'un livre sur les rêves, elle devait en avoir un quelque part mais elle l'avait peut-être prêté à quelqu'un, elle ne se souvenait plus...

[Iris]

FIN de JOUR 1

Du côté de chez Elisabeth Stark...

Ah, les rêves... "Chamanes - Mystères des révélations des rêves" voilà ! C'était un ouvrage consacré aux rêves... enfin, rêve, transe, visions, drogues, esprits... 300 pages d'anecdotes, de légendes, de suppositions...

L'échelle que j'utilise pour les infos, la mémoire, les connaissances... Une info complète par tranche de 10, et des rumeurs plus ou moins étoffées pour les morceaux "incomplets". Par ailleurs, plus le jet monte haut, plus les infos sont rares et précises. Dans le cas où une action prépare une autre action, le bonus de circonstance offert par l'action précédente est de +2 par tranche de 10 (ou +1 par tranche de 5).

• Se rappeler de sa lecture précédente : AST (mémoire, 1) + mémoire (6) + érudition (10) + D20 (7) = 24. Deux infos fiables, une floue (je mélange et je décris en dessous)
• Comprendre comment peut-être émettre un message onirique : PSY (intuition, 1) + intuitive (6) + sensibilité (6) + lectures intégrées (5) + D20 (5) = 23 (difficulté 30)

Tu peux améliorer le second jet avec... (au choix) :

• dépense de 1 à 3D6 de volonté, tu les regagnes progressivement quand tu es satisfaite de toi, de tes actions, que tu te fais plaisir
• dépense de pts de Magie. Alors tu en as 12, ils peuvent être dépensés sur les actions surnaturelles ou créatives. Ils se récupèrent par repos, imprégnation avec le vivant, l'univers... N'étant pas formée au maniement du surnaturel, tu dépenserais 1pt pour ajouter +1 sur un jet. Si tu travailles bien, quand tu seras grande, tu pourras dépenser 1pt pour un meilleur "bonus"
• 1pt de chance contre +10 sur un jet

Perso à ta place je miserais sur ta volonté qui remontera facilement en cas de succès... ouais, enfin, je dis ça, je viens de te tirer 3D6 = 6 ! Pour réussir, il faudrait donc un second "essai méditatif" avec 3D6 = 9. Tu aurais dépensé 15% de volonté pour réussir. Ou bien 6+1pts de Magie. C'est le moins cher. En terme de RP, la pure dépense de volonté, c'est du bachotage, et le second cas signifie que tu mets de ton âme, de ta sensibilité, de ta relation avec le monde.

Si tu valides cette action, tu passes à volonté 103-15 = 88%, amené à remonter à chaque succès, dont celui-là.

Dans l'hypothèse où tu pars là-dessus, tu as le "droit" pour chaque période de sommeil d'envoyer un message onirique à la "victime" de la même façon qu'elle le fait.

• PSY potentiel 13 : 13 lignes de message à ton écran pour décrire un rêve (visuel, sensoriel...), et je le copie / colle dans le sujet de jeu de la victime... évidemment, poser des questions comme ça, c'est pas gagné ! mais tu peux établir le contact
• PSY rang 3 : tu peux lui dire explicitement trois mots (en gras bariolé dans le rêve)

Je pars par défaut du principe qu'une aventurière en pleine forme se donne

Voilà... lire, relire, se remémorer... comprendre... assimiler... ça lui demandait bien plus d'effort que prévu... beaucoup de volonté... ou un peu moins de volonté mais quelque chose de sa personnalité... ça lui rappelait vaguement une préparation avant un examen ou la rédaction d'une nouvelle, ou d'un article qui lui tenait à cœur... cependant Lisa en retirait quelques notions. Apparemment, il y avait des rêves plus ou moins profonds. Les deux premières "couches" de rêves ne présentaient pas un grand intérêt. En fait, ce n'était qu'à partir de la troisième, en principe seulement accessible à des... "élus" qu'il était possible d'agir, recevoir des visions ou en envoyer. Chaque individu avait un jardin ou une île intérieure, un reflet de sa conscience, de l'état de sa psyché et ça demandait un certain entraînement pour arriver à en être conscient déjà. De ce qu'elle lisait, Lisa devinait qu'elle devait être assez exceptionnellement intuitive ou peut-être dotée de capacités paranormales, oui, rien que ça ! enfin, peut-être... en attendant, pour parvenir à envoyer un message, il fallait le faire en façonnant un rêve, une histoire, des choses à voir et à ressentir, car les informations brutes et rationnelles, a fortiori les questions seraient difficiles à faire passer.

Y'a plus qu'à... !

...

Cependant alors que Lisa allait s'enfoncer dans le monde onirique, chercher son "île"... elle "buta" sur un autre message !

...

L'endroit n'a pas changé, c'est toujours cette pièce sombre où la seule lumière est celle braquée sur Feryel nue. La fine musculature forgée par un apprentissage dans le garage de son père souligne ses formes. Ses long cheveux blond pendent dans son dos. Elle tourne sur elle même sans faire un seul mouvement et des barreau verticaux apparaissent tout autours d'elle, semblant se rapprocher même.
Un ricanement résonne et encore cette image d'un homme en costume avec son chapeau dissimulant son visage. Derrière lui, une autre figure s'avance. C'est elle qui désormais porte le tablier sanglant. Le fluide carmin coule encore, glissant sur le tissus pour gouter sur le sol. Plic.. plic... plic... Et ses mains.. Elles semblent, elles, s’être littéralement baignés, vautrés dans une bassine d’entrailles. La jeune femme recule, horrifiée..
Non.. je ne veut pas finir comme MAY! Je ne veut pas! Je ne suis pas née pour souffrir!
Et puis elle se retourne vers vous... Elle semble vous chercher, désespérément..
Je me nomme FERYELJenkar, sauvez moi, je vous en prie... j'ai été KIDNAPPÉE en venant de la gare...
Un nouveau bruit et cette fois une bassine prends forme à ses pieds. Un sursaut de colère passe et la bassine vole vers les deux hommes mais seulement pour rebondir innofensivement sur les barreaux.

Remarque : en gris ce qui est trop flou pour être remémoré

Qu'est-ce que Lisa allait bien pouvoir... "répondre" ?...

...

[Wenlock]

Kolb régla effectivement la note sans sourciller, remis son chapeau, raccompagna "Miss Stark" jusqu'au tram (ou autre), confirma le rendez-vous pour le lendemain matin et pris congé.

Il eut envie de rentrer à pied : d'abord pour réfléchir encore à cette affaire et rôder un peu en ville, peut-être parcourir le quartier où avaient eu lieu les enlèvements. Les suggestions et hypothèses de Lisa Stark s'étaient avérées plus sobres et réalistes qu'il ne l'avait d'abord craint et il se demanda à quoi ressemblaient ses articles pour qu'elle s'évertue à les éluder. Il avait observé ses mains plutôt fragiles, exemptées de tout travaux manuels, et imagina le genre d'arme qu'on pourrait y placer : sans doute un semi-automatique de petit calibre, canon court, magasin d'une 10aine de coups... Il faudrait qu'il réclame la sienne à Amanda et savait qu'un peu d'argumentation serait nécessaire. Et donc se présenter demain à l'aube sans gueule de bois. Grmbl.

L'après midi et la soirée de travail lui avaient néanmoins fait du bien et il se sentait un peu moins vide que ces derniers jours. Peut-être la fréquentation d'une jeune femme, également. La perspective de la traque en tous cas... Il se retenait encore de peindre mentalement un portrait du suspect car, comme Miss Stark l'avait souligné, ils n'en étaient encore qu'au stade des premières hypothèses et devraient se garder des conclusions hâtives. Il sentait déjà que le "Tueur de l'Encre" sortait largement de l'ordinaire et qu'il devrait donc rester ouvert à des hypothèses relativement improbables : les marécages de l'exception statistique. Il était déjà curieux que le mode opératoire, la fréquence des crimes et les penchants du tueur n'aient apparemment pas évolué en 15 ans. Lui-même avait bien changé depuis l'époque où il était le protégé du commissaire Venturi. Chiara vivait avec lui. Sammy n'était encore qu'un gosse. Le Kolb d'alors croyait à l'arbitrage de la pègre, à la régulation presque amiable de la délinquance, à la négociation... Il repensa à Carvo et eut envie de le tuer à nouveau, peut-être de l'assassiner chaque été. Le Tueur pouvait-il lui-aussi reproduire sans cesse le même crime, chercher à assouvir inlassablement la même vengeance ? Ce genre d'obsessions ne devraient-elles pas croître avec la répétition, gagner en ampleur et en spécificité ? Il faudrait probablement consulter un psychiatre, le Profil devait avoir une liste de psycho-criminologues appointés, mais il n'en avait jamais eu besoin jusqu'ici.

Kolb longea les berges en observant la circulation nocturne, l'éclairage public et la praticabilité des trottoirs pour déterminer les difficultés qu'auraient un véhicule à se garer au bord du fleuve le temps d'y jeter un fardeau sanglant de 50 ou 60kg, ses chances d'être remarqué ce faisant...
Mais ce qui le taraudait vraiment, c'était cette impression vague -et parfaitement irrationnelle compte tenu que la dernière victime ne datait que tu matin et qu'aucun enlèvement n'avait encore eu lieu si tard dans la saison, qu'il put y avoir une nouvelle victime cette année. Qu'ils soient en train de la rater, que le Tueur soit déjà en chasse...
Il eut envie d'un verre, un alcool fort et malté dans un des bars tout proches, mais craignait de ne pas se contenter d'un et décida de s'abstenir.
Ruminant ses inquiétudes, il fuit la tentation et rentra directement.