Tel une bête en sommeil, Victor gardait la tête enfoncée entre ses bras, nichée au creux de son coude gauche, seul son œil camouflé par son bandeau restant visible. L'autre, cependant, restait ouvert, car si le Troll était au courant de quelque chose socialement parlant, c'était qu'avoir l'air de ne nullement se soucier des affaires de ce genre pouvait aisément permettre d'en apprendre plus que les autres auraient bien voulu que vous sussiez. C'était ainsi que, au cours de sa longue captivité arcadienne, l'Ogre avait pu glaner d'étranges pouvoirs, parfois « aidé » par son maître, parfois au terme de quelque incident qui lui en avait appris plus qu'il n'aurait probablement dû savoir. Le résultat était que là où beaucoup ne voyaient qu'un simplet benêt et myope, il y avait en réalité un être astucieux et patient capable de faire preuve d'ingéniosité.
« Contrat » était le nom que Sir Wolfheart (entendre Jim prononcer son nom le lui avait remis en mémoire) donnait apparemment à de tels pouvoirs... à moins qu'il ne s'agît de quelque chose de différent. Le terme de Contrat paraissait fort méthodique et procédurier pour les prouesses de force brutales dont le Cyclope était capable... Tout cela était décidément bien compliqué, mais au moins, ces gens n'avaient pas l'air de leur vouloir du mal ; ils avaient l'air de trop se laisser à nu pour ça. Bien sûr, il restait la possibilité qu'ils fussent une bande d'illuminés leur préparant Dieu-savait-quoi, mais pour l'heure, leur compagnie valait nettement mieux que celle des Faes ou des responsables de l'asile.
Victor sentait la fatigue s'appesantir sur lui, mais il s'efforçait de la tenir en berne, ne faisant que somnoler en gardant une oreille soigneusement tendue. Son emploi de garde forestier l'avait habitué aux nuits de veille, et même si sa constitution avait beaucoup perdu depuis cette époque, il restait capable de ne pas céder au sommeil. Il savait bien évidemment qu'il payerait le prix de cet effort plus tard, en s'écrasant comme une souche, mais de toute manière, en l'occurrence, quitte à ne dormir qu'approximativement deux heures, autant remettre ça à plus tard.
Tant de choses, tant de choses... il s'efforçait de mettre de l'ordre dans ses pensées, se sentant presque nauséeux devant une expérience et des perspectives aussi vertigineuses...
[Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Jim écoutait attentivement les paroles de l'homme-loup, perdu dans ses pensées. Il se laissait bercer par la voix rocailleuse, ayant bien du mal à comprendre ce qu'était ces talents, "ses" compétences, qui se cachaient au fond de lui et qu'il devait savoir exploiter. En était-il réellement capable, c'était une autre question ?
Il digérait peu à peu ces choses, tandis que les minutes passaient, dans ce beau loft bien éclairé.
Il digérait peu à peu ces choses, tandis que les minutes passaient, dans ce beau loft bien éclairé.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Après le repas vint l'heure de se laver et de se changer. Il fallait faire vite car les Changelins avaient peu de temps pour se préparer. La douche était sobre, mais plutôt propre et il y avait de l'eau chaude et du savon. Par contre, il ne fallait pas s'attendre à du shampooing pour cheveux gras ou au parfum que les Changelins préféraient. Il n'y avait que du savon et rien que du savon. Pour nos héros, ce n'était d'ailleurs pas du luxe car ils en avaient bien besoin.
Après la douche, les Changelins pouvaient même se coiffer avec un peigne ou se raser grâce au rasoir électrique qui se trouvait dans un coin. En outre, il y avait quelques serviettes propres et sèches à leur disposition. Pour nos amis, c'était probablement le paradis sur terre. Enfin, il y avait des vêtements qui, bien que de seconde main, restaient en bon état et chauds : pulls, pantalons, maillots. Par ce temps, cela s'imposait bien évidemment.
Bref, il y avait là tout le nécessaire et leurs hôtes les attendaient...
Après la douche, les Changelins pouvaient même se coiffer avec un peigne ou se raser grâce au rasoir électrique qui se trouvait dans un coin. En outre, il y avait quelques serviettes propres et sèches à leur disposition. Pour nos amis, c'était probablement le paradis sur terre. Enfin, il y avait des vêtements qui, bien que de seconde main, restaient en bon état et chauds : pulls, pantalons, maillots. Par ce temps, cela s'imposait bien évidemment.
Bref, il y avait là tout le nécessaire et leurs hôtes les attendaient...
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Lorsque, après un bon moment de discussion, il leur fut annoncé qu'ils allaient désormais pouvoir avoir droit à se laver, le Cyclope fut surpris par le suggestion, avant de devoir se rendre compte qu'effectivement, ils renardaient tous salement, pour parler en termes prosaïques. Pour sa part, Victor avait eu droit à une toilette en arrivant à l'asile, mais celle-ci avait été tellement sommaire qu'elle l'avait tout juste fait passer son physique d'hommes des bois à celui de clochard, et force lui était d'avouer que se décrasser un bon coup ne pourrait lui faire que du bien.
Ce fut ainsi après avoir patiemment attendu son tour que l'Ogre logea son corps disgracieux dans la cabine, où il se fit le plaisir d'un lavage à l'eau chaude, presque brûlante, frictionnant sa peau avec une vigueur presque douloureuse qui lui fit un bien fou. La notion de propreté lui était devenue si abstraite, si lointaine ses derniers temps que revivre une douche fut proprement revitalisant, semblant laver son esprit et faire revenir souvenirs et clarté mentale en même temps qu'il récurait son enveloppe charnelle. Il en profita aussi pour retirer son cache-œil depuis un long moment, nettoyant avec grand soin sa paupière que le temps avait maintenue en position fermée. Encore aujourd'hui, les marques de griffure qu'il arborait lui envoyaient de douloureux arcs électriques de douleur lorsqu'il les touchait, mais hormis ça, tout semblait bien aller... perte totale de le vision de son œil droit mise à part, évidemment...
Et ce fut ainsi, dans l'intimité relative de cette petite salle de bain de squat qu'il occupa une dizaine de minutes, que lui revint une ombre de sourire depuis un long, très long moment. Jusqu'à maintenant, son obstination inconditionnelle et presque aveugle l'avait toujours maintenu avec la rage de vaincre et l'espoir au cœur, mais ce n'était que maintenant qu'il se reprenait à apprécier la perspective de nouveaux jours, non plus seulement comme la fin d'un calvaire, mais aussi comme le début de quelque chose qu'il lui appartiendrait de rendre grand.
Une fois proprement savonné, rincé et essuyé avec application jusqu'à en avoir la peau rouge, il s'affaira devant le petit lavabo pourvu d'un miroir que comprenait la salle d'eau, car contrairement à ce que l'on aurait pu croire, Victor n'était pas entièrement indifférent à son apparence physique. N'ayant toutefois guère la fibre esthéticienne, il se contenta de s'égaliser les cheveux et la barbe à l'aide d'un rasoir et d'une paire de ciseaux qui avaient été laissés à la disposition des changelins, espérant pouvoir se refaire une toison faciale digne de ce nom, car ne s'appréciant guère glabre.
Ensuite, un maillot de corps un peu serré et défraîchi mais en bon état, un chandail en laine épaisse verte confortable bien que troué au niveau de l'aisselle droite, et un indémodable jean dont il dut retrousser le bout des manches pour éviter de marcher dessus... sans oublier une ceinture pour maintenir le pantalon. S'accordant après tout cela un regard dans la glace, il fur surpris de se retrouver face à une silhouette à la fois si familière et pourtant si différente... oui, même s'il restait bien Victor Ashton, il avait changé, et cela, après un élan de tristesse, l'emplit du désir de remonter vite en selle pour s'approprier sa nouvelle existence.
Sortant en sifflotant un air indistinct, il afficha une humeur clairement bien meilleure, et une mine beaucoup plus réveillée, ayant quitté son allure d'animal revêche pour reprendre un visage nettement plus humain... toutes proportions gardées pour un changelin, évidemment.
Pour être honnête, il fallait avouer que le résultat était surprenant chez les autres également : Thomas, plutôt que d'un grand dadais hirsute et crasseux, avait l'air d'un bon géant respirant la force et la santé, et la sorcière, même si elle conservait un air résolument revêche et mauvais, avait récupéré une certaine dignité. Plutôt que la crainte qu'inspirent les vieilles folles, elle dégageait désormais un air de mysticisme et de secret que l'on attribue aux voyantes, aux chamans et aux hommes-médecines.
Les plus saisissants restaient toutefois Jim, et l'homme de fer dont il ignorait toujours le nom. Le premier, maintenant passé sous l'eau, le savon, le peigne et le rasoir, avait conservé son allure mélancolique et un peu lointaine, mais avait nettement moins l'allure d'un pauvre hère tourmenté par les aléas de l'existence, s'apparentant plus à un Edgar Allan Poe au profil de gentleman. Quant au second, le Cyclope pouvait toujours sentir sur lui cette odeur métallique à laquelle il l'avait identifié, mais il n'avait plus devant lui un sombre portrait de mineur croulant sous le travail et la saleté. On aurait plutôt dit un contremaître vif et râblé, aux traits prononcé et aux gestes décisifs, et toujours recouvert de paillettes de fer malgré le passage à l'eau.
« Vous avez meilleure mine tous. Ça fait plaisir à voir. » Déclara Victor avec un hochement de tête appréciateur devant cette réunion de changelins qui avait maintenant bien meilleure allure.
Il se tourna ensuite vers celui qui était leur hôte et leur bienfaiteur, ou en tout cas, un de leurs hôtes et bienfaiteurs, et s'avança vers lui pour déclarer :
« Merci d'bon cœur pour tout c'que vous avez fait pour nous. J'sais pas c'que vous attendez d'moi, mais j'oublie pas un service, et j'suis pas un ingrat. » Puis, tendant la main sans crainte apparente des pattes griffues de Sire Coeur-de-loup, il ajouta en conclusion. « Victor Ashton. »
Ce fut ainsi après avoir patiemment attendu son tour que l'Ogre logea son corps disgracieux dans la cabine, où il se fit le plaisir d'un lavage à l'eau chaude, presque brûlante, frictionnant sa peau avec une vigueur presque douloureuse qui lui fit un bien fou. La notion de propreté lui était devenue si abstraite, si lointaine ses derniers temps que revivre une douche fut proprement revitalisant, semblant laver son esprit et faire revenir souvenirs et clarté mentale en même temps qu'il récurait son enveloppe charnelle. Il en profita aussi pour retirer son cache-œil depuis un long moment, nettoyant avec grand soin sa paupière que le temps avait maintenue en position fermée. Encore aujourd'hui, les marques de griffure qu'il arborait lui envoyaient de douloureux arcs électriques de douleur lorsqu'il les touchait, mais hormis ça, tout semblait bien aller... perte totale de le vision de son œil droit mise à part, évidemment...
Et ce fut ainsi, dans l'intimité relative de cette petite salle de bain de squat qu'il occupa une dizaine de minutes, que lui revint une ombre de sourire depuis un long, très long moment. Jusqu'à maintenant, son obstination inconditionnelle et presque aveugle l'avait toujours maintenu avec la rage de vaincre et l'espoir au cœur, mais ce n'était que maintenant qu'il se reprenait à apprécier la perspective de nouveaux jours, non plus seulement comme la fin d'un calvaire, mais aussi comme le début de quelque chose qu'il lui appartiendrait de rendre grand.
Une fois proprement savonné, rincé et essuyé avec application jusqu'à en avoir la peau rouge, il s'affaira devant le petit lavabo pourvu d'un miroir que comprenait la salle d'eau, car contrairement à ce que l'on aurait pu croire, Victor n'était pas entièrement indifférent à son apparence physique. N'ayant toutefois guère la fibre esthéticienne, il se contenta de s'égaliser les cheveux et la barbe à l'aide d'un rasoir et d'une paire de ciseaux qui avaient été laissés à la disposition des changelins, espérant pouvoir se refaire une toison faciale digne de ce nom, car ne s'appréciant guère glabre.
Ensuite, un maillot de corps un peu serré et défraîchi mais en bon état, un chandail en laine épaisse verte confortable bien que troué au niveau de l'aisselle droite, et un indémodable jean dont il dut retrousser le bout des manches pour éviter de marcher dessus... sans oublier une ceinture pour maintenir le pantalon. S'accordant après tout cela un regard dans la glace, il fur surpris de se retrouver face à une silhouette à la fois si familière et pourtant si différente... oui, même s'il restait bien Victor Ashton, il avait changé, et cela, après un élan de tristesse, l'emplit du désir de remonter vite en selle pour s'approprier sa nouvelle existence.
Sortant en sifflotant un air indistinct, il afficha une humeur clairement bien meilleure, et une mine beaucoup plus réveillée, ayant quitté son allure d'animal revêche pour reprendre un visage nettement plus humain... toutes proportions gardées pour un changelin, évidemment.
Pour être honnête, il fallait avouer que le résultat était surprenant chez les autres également : Thomas, plutôt que d'un grand dadais hirsute et crasseux, avait l'air d'un bon géant respirant la force et la santé, et la sorcière, même si elle conservait un air résolument revêche et mauvais, avait récupéré une certaine dignité. Plutôt que la crainte qu'inspirent les vieilles folles, elle dégageait désormais un air de mysticisme et de secret que l'on attribue aux voyantes, aux chamans et aux hommes-médecines.
Les plus saisissants restaient toutefois Jim, et l'homme de fer dont il ignorait toujours le nom. Le premier, maintenant passé sous l'eau, le savon, le peigne et le rasoir, avait conservé son allure mélancolique et un peu lointaine, mais avait nettement moins l'allure d'un pauvre hère tourmenté par les aléas de l'existence, s'apparentant plus à un Edgar Allan Poe au profil de gentleman. Quant au second, le Cyclope pouvait toujours sentir sur lui cette odeur métallique à laquelle il l'avait identifié, mais il n'avait plus devant lui un sombre portrait de mineur croulant sous le travail et la saleté. On aurait plutôt dit un contremaître vif et râblé, aux traits prononcé et aux gestes décisifs, et toujours recouvert de paillettes de fer malgré le passage à l'eau.
« Vous avez meilleure mine tous. Ça fait plaisir à voir. » Déclara Victor avec un hochement de tête appréciateur devant cette réunion de changelins qui avait maintenant bien meilleure allure.
Il se tourna ensuite vers celui qui était leur hôte et leur bienfaiteur, ou en tout cas, un de leurs hôtes et bienfaiteurs, et s'avança vers lui pour déclarer :
« Merci d'bon cœur pour tout c'que vous avez fait pour nous. J'sais pas c'que vous attendez d'moi, mais j'oublie pas un service, et j'suis pas un ingrat. » Puis, tendant la main sans crainte apparente des pattes griffues de Sire Coeur-de-loup, il ajouta en conclusion. « Victor Ashton. »
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Jim sourit à la remarque de Victor, il est vrai que leur petit groupe avait bien meilleure allure une fois reposé et lavé de frais. Lui même s'était rasé proprement, les cheveux noués dans un catogan passable répondaient à la blancheur de sa peau et la couleur chocolat de ses yeux cernés.
Il avait choisir les mêmes couleurs qu'il avait avant d'être arrêté et interné, une chemise argent sombre, un pantalon de jean noir, surmonté d'une veste de couleur sombre. Sobre et classique, il regardait l'allure de tous les changelins, écoutant ce que disait Victor. Quand ce dernier eut fini, il ajouta en tendant lui aussi sa main:
"Jim Moonlight."
Il avait choisir les mêmes couleurs qu'il avait avant d'être arrêté et interné, une chemise argent sombre, un pantalon de jean noir, surmonté d'une veste de couleur sombre. Sobre et classique, il regardait l'allure de tous les changelins, écoutant ce que disait Victor. Quand ce dernier eut fini, il ajouta en tendant lui aussi sa main:
"Jim Moonlight."
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Rufus serra la main de ses deux camarades Changelins en souriant doucement.
"Vous savez, je fais cela car c'est mon devoir. Je le fais autant pour vous que pour moi : vous ne sentiez pas la rose et mon odorat en souffrait légèrement, bien qu'il ne soit pas aussi développé que cela... Je plaisante, bien sûr ! De temps à autre, un peu de légèreté ne fait pas de mal, même dans la Cour du chagrin. Je regrette que Yule soit déjà passé car vous y auriez probablement assisté avec grand plaisir. Au pire, il y aura d'autres fêtes, notamment au printemps."
Rufus sortit une montre de sa poche et la regarda attentivement.
"Bon, je vois qu'il est temps d'y aller ! Le délai défini par Yulia est écoulé. En voiture ! Nous nous rendons à la Cour de l'Hiver !"
Il sortit et se dirigea vers le van avec Yulia à ses côtés. Celle-ci restait silencieuse, voire même distante. Il invita les Changelins à prendre de nouveau place derrière avant de s'installer sur le siège du conducteur pour prendre le volant, ce qu'il semblait faire avec énormément de plaisir.
"Au fait, comment imaginez-vous une cour saisonnière ?" demanda-t-il pour égayer le trajet.
"Vous savez, je fais cela car c'est mon devoir. Je le fais autant pour vous que pour moi : vous ne sentiez pas la rose et mon odorat en souffrait légèrement, bien qu'il ne soit pas aussi développé que cela... Je plaisante, bien sûr ! De temps à autre, un peu de légèreté ne fait pas de mal, même dans la Cour du chagrin. Je regrette que Yule soit déjà passé car vous y auriez probablement assisté avec grand plaisir. Au pire, il y aura d'autres fêtes, notamment au printemps."
Rufus sortit une montre de sa poche et la regarda attentivement.
"Bon, je vois qu'il est temps d'y aller ! Le délai défini par Yulia est écoulé. En voiture ! Nous nous rendons à la Cour de l'Hiver !"
Il sortit et se dirigea vers le van avec Yulia à ses côtés. Celle-ci restait silencieuse, voire même distante. Il invita les Changelins à prendre de nouveau place derrière avant de s'installer sur le siège du conducteur pour prendre le volant, ce qu'il semblait faire avec énormément de plaisir.
"Au fait, comment imaginez-vous une cour saisonnière ?" demanda-t-il pour égayer le trajet.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
La camaraderie et l'humour, certes un peu convenus mais d'allure franche, que manifesta Wolfheart furent les bienvenus après l'ambiance stérile et glauque de l'hôpital, rapportant une autre bouffée d'humanité au sein de l'ambiance étrange dans laquelle les changelins baignaient. Encore une fois, le terme de « Cour » revenait, et Victor aurait bien voulu en apprendre plus sur le sujet, mais il eut à peine le temps d'ouvrir la bouche que l'homme-loup annonça qu'il était temps de repartir, la petite troupe se remettant donc en route jusqu'au van dans lequel tous s'entassèrent.
Ce fut à son grand déplaisir, et pensif, que l'Ogre se logea à nouveau dans cette grande boîte roulante, réfléchissant à ce qu'il allait bien pouvoir désormais tandis que dans un rugissement mécanique, le véhicule se remettait en route avec un commentaire appréciateur de la part de son conducteur. Lorsque ce dernier leur demanda à quoi ils s'attendaient, le Troll entama une réponse par un « Hmph. » qui équivalait à un haussement d'épaules verbal, avant de poursuivre en haussant la voix pour être sûr d'être entendu malgré la barrière du coffre et le bruit du moteur :
« C'est c'que j'me d'mandais justement ! Franch'ment, j'ai en foutrement aucune idée ! Qu'est-c'qu'on va faire là-bas d'ailleurs !? Honnêt'ment, et sauf vot' respect, ça m'tente pas plus qu'ça d'faire partie d'une « Cour du chagrin » ! » Termina-t-il, reprenant l'expression que leur guide avait utilisée.
C'était vrai que Victor n'avait pas une imagination folle : si l'imagerie populaire se figurait les créatures féeriques comme étant des êtres pleins d'inventivité et d'idées étranges et incroyables, notre ami Ashton restait quelqu'un de fondamentalement assez prosaïque, nonobstant les transformations qu'il avait subies.
Ce fut à son grand déplaisir, et pensif, que l'Ogre se logea à nouveau dans cette grande boîte roulante, réfléchissant à ce qu'il allait bien pouvoir désormais tandis que dans un rugissement mécanique, le véhicule se remettait en route avec un commentaire appréciateur de la part de son conducteur. Lorsque ce dernier leur demanda à quoi ils s'attendaient, le Troll entama une réponse par un « Hmph. » qui équivalait à un haussement d'épaules verbal, avant de poursuivre en haussant la voix pour être sûr d'être entendu malgré la barrière du coffre et le bruit du moteur :
« C'est c'que j'me d'mandais justement ! Franch'ment, j'ai en foutrement aucune idée ! Qu'est-c'qu'on va faire là-bas d'ailleurs !? Honnêt'ment, et sauf vot' respect, ça m'tente pas plus qu'ça d'faire partie d'une « Cour du chagrin » ! » Termina-t-il, reprenant l'expression que leur guide avait utilisée.
C'était vrai que Victor n'avait pas une imagination folle : si l'imagerie populaire se figurait les créatures féeriques comme étant des êtres pleins d'inventivité et d'idées étranges et incroyables, notre ami Ashton restait quelqu'un de fondamentalement assez prosaïque, nonobstant les transformations qu'il avait subies.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Jim nota la distance de Yulia, tandis qu'ils marchaient pour aller prendre le van et aller à cette "cour". La ténébreuse jeune femme lui avait expliqué à demi-mots ce qu'était l'Hiver, mais il n'avait aucune idée de quel aspect cela pouvait avoir. Il imaginait une sorte de bosquet féérique sous la neige, des grands sapins vers parsemés d'étoiles de glaces,sous une lumière légèrement opalescente, nocturne ou éthérée. Il voyait aussi des grandes femmes altières habillées de longues robes sombres, relevées par de la dentelle blanche cousue par des petites mains bien plus habiles que celles de n'importe quelle humaine, marcher à pas lents dans un ballet orchestré par une main invisible au bras de cavaliers vêtus de loups d'argent sur leur visage, parlant à voix basse si ce n'était de temps en temps un petit rire cristallin qui réchauffait l'atmosphère quelques instants, avant de s'éteindre, laissant à l'esprit l'impression d'une pureté exacerbée.
Jim avait cette vision à l'esprit, mais il se garda bien de ne rien en dire, des fois que ses compagnons se moquassent de lui.
Jim avait cette vision à l'esprit, mais il se garda bien de ne rien en dire, des fois que ses compagnons se moquassent de lui.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Aucunement offensé, Rufus se mit à rire avant de répondre aimablement :
"Il y a des siècles, quatre Changelins ont cherché les Saisons pour sceller un pacte avec elles afin de bénéficier de leur aide et de leur protection. Les nôtres ont alors décidé de se réunir en Cours car l'union fait la force et nous vivons des épreuves communes qui nous lient et nous rapprochent. Les Cours ayant été fondées au Moyen-Âge ou à peu près à cette époque, nous avons un système monarchique et une hiérarchie. Néanmoins, il n'y a naturellement pas de système héréditaire chez nous et la couronne se gagne autrement. Certains diront par le mérite, d'autres par le pouvoir ou la force et encore d'autres par les intrigues.
Comment sait-on qui est le roi ? Très simple : en temps voulu, la couronne apparaît sur sa tête. Cela ne veut pas dire que son pouvoir ne sera pas contesté, mais c'est ainsi que l'on connaît le roi choisi par la saison. D'ailleurs, je ne parle pas de saison sans raison : chaque souverain ne règne que le temps d'une saison, bien qu'il en soit autrement dans d'autres endroits. La Reine de l'Hiver cessera d'être reine de Philadelphie lors de l'équinoxe de printemps.
Qu'allez-vous faire là-bas ? Vous présenter et remercier la Cour pour son aide, bien sûr ! Nous sommes la Cour régnante."
Yulia soupira et finit par lâcher sur un ton assez froid :
"Bien sûr, nous sommes la Cour du Secret, donc quand nous irons dans notre refuge, vous aurez les yeux bandés."
"Il y a des siècles, quatre Changelins ont cherché les Saisons pour sceller un pacte avec elles afin de bénéficier de leur aide et de leur protection. Les nôtres ont alors décidé de se réunir en Cours car l'union fait la force et nous vivons des épreuves communes qui nous lient et nous rapprochent. Les Cours ayant été fondées au Moyen-Âge ou à peu près à cette époque, nous avons un système monarchique et une hiérarchie. Néanmoins, il n'y a naturellement pas de système héréditaire chez nous et la couronne se gagne autrement. Certains diront par le mérite, d'autres par le pouvoir ou la force et encore d'autres par les intrigues.
Comment sait-on qui est le roi ? Très simple : en temps voulu, la couronne apparaît sur sa tête. Cela ne veut pas dire que son pouvoir ne sera pas contesté, mais c'est ainsi que l'on connaît le roi choisi par la saison. D'ailleurs, je ne parle pas de saison sans raison : chaque souverain ne règne que le temps d'une saison, bien qu'il en soit autrement dans d'autres endroits. La Reine de l'Hiver cessera d'être reine de Philadelphie lors de l'équinoxe de printemps.
Qu'allez-vous faire là-bas ? Vous présenter et remercier la Cour pour son aide, bien sûr ! Nous sommes la Cour régnante."
Yulia soupira et finit par lâcher sur un ton assez froid :
"Bien sûr, nous sommes la Cour du Secret, donc quand nous irons dans notre refuge, vous aurez les yeux bandés."
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Voilà qui était assez compliqué, mais jetait au moins un peu de lumière sur la situation : il semblait bel et bien que Victor, ainsi que tous ceux qui l'entouraient présentement, fussent ce que Wolfheart nommait des Changelins, et que ceux-ci fussent organisés en Cours, un peu à la manière des partis politiques humains... même si la signification de pareilles allégeances allait de toute évidence bien au-delà de simples jeux de pouvoir. L'Ogre commençait à réaliser qu'il faudrait assumer que son existence baigne dans le mystique, dans le surnaturel, dans l'étrange et dans l'inhumain...
A la remarque finale du conducteur, le Troll répondit sans hésitation d'une voix dénuée d'animosité :
« Ça m'pose pas d'problème ! Par cont', faudra pas s'attendre à un grand et beau discours d'mon côté ! Non pas qu'j'sois pas r'reconnaissant hein, mais c'pas mon truc ! »
Tout en parlant, il continuait à réfléchir, et une conclusion lui vint en tête : s'il avait bien compris et assimilé ce que l'homme-loup venait de leur révéler, il devait exister quatre Cours ; une pour chaque saison... la logique voulait par ailleurs que chacune de ces Cours possédât ses propres attributions et ses propres qualificatifs. Si l'Hiver était la Cour du Chagrin, à quels épithètes avaient droit l'Automne, l’Été et le Printemps ? Victor n'était pas particulièrement séduit par l'idée de s'attacher à une organisation et à une hiérarchie, mais il se faisait la réflexion pragmatique que quitte à s'affilier à un groupe, autant que ce fût celui avec lequel il se sentait le plus d'affinités :
« Et les aut' Cours !? » Demanda-t-il en conclusion de ces pensées. « J'suppose qu'y'en a une pour chaque saison !? C'quoi leurs... leurs domaines quoi !? »
Alors qu'il attendait une réponse, Yulia crut bon de les prévenir que certaines précautions allaient être prises à leur égard, ce qui froissa un tantinet l'ex-garde forestier sans pour autant particulièrement l'indigner. D'une part, il se voyait mal en position de réclamer quoi que ce fût, et d'autre part, il comptait en son for intérieur sur ses autres sens pour ne pas le laisser complètement dans le flou. Non pas qu'il voulût absolument percer les secrets de l'Hiver à cet égard, mais dans la mesure du possible, le Cyclope aimait être conscient de ce qui lui arrivait. Un silence dénué d'objection de la part de Victor répondit donc à cet avertissement de la demoiselle.
A la remarque finale du conducteur, le Troll répondit sans hésitation d'une voix dénuée d'animosité :
« Ça m'pose pas d'problème ! Par cont', faudra pas s'attendre à un grand et beau discours d'mon côté ! Non pas qu'j'sois pas r'reconnaissant hein, mais c'pas mon truc ! »
Tout en parlant, il continuait à réfléchir, et une conclusion lui vint en tête : s'il avait bien compris et assimilé ce que l'homme-loup venait de leur révéler, il devait exister quatre Cours ; une pour chaque saison... la logique voulait par ailleurs que chacune de ces Cours possédât ses propres attributions et ses propres qualificatifs. Si l'Hiver était la Cour du Chagrin, à quels épithètes avaient droit l'Automne, l’Été et le Printemps ? Victor n'était pas particulièrement séduit par l'idée de s'attacher à une organisation et à une hiérarchie, mais il se faisait la réflexion pragmatique que quitte à s'affilier à un groupe, autant que ce fût celui avec lequel il se sentait le plus d'affinités :
« Et les aut' Cours !? » Demanda-t-il en conclusion de ces pensées. « J'suppose qu'y'en a une pour chaque saison !? C'quoi leurs... leurs domaines quoi !? »
Alors qu'il attendait une réponse, Yulia crut bon de les prévenir que certaines précautions allaient être prises à leur égard, ce qui froissa un tantinet l'ex-garde forestier sans pour autant particulièrement l'indigner. D'une part, il se voyait mal en position de réclamer quoi que ce fût, et d'autre part, il comptait en son for intérieur sur ses autres sens pour ne pas le laisser complètement dans le flou. Non pas qu'il voulût absolument percer les secrets de l'Hiver à cet égard, mais dans la mesure du possible, le Cyclope aimait être conscient de ce qui lui arrivait. Un silence dénué d'objection de la part de Victor répondit donc à cet avertissement de la demoiselle.
Dernière modification par Clovis le 17 févr. 2013, 02:32, modifié 1 fois.