Teskani - Appel à l'aide

Vous trouverez ici les parties inachevées et les campagnes achevées depuis longtemps.
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Iris
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Teskani - Appel à l'aide

Message : # 5281Message Iris
12 sept. 2011, 16:39

JOUR 1 - SANS AUCUN LIEN

Pendant ce temps, Lisa...

La nuit commençait à tomber et les lumières de la ville à s'éclairer. C'était une belle soirée, objectivement. Par contre, côté boulot... Elle avait été informée du témoignage d'une fille qui affirmait avoir été "invitée" dans une soirée décadente où elle aurait participé à une sorte de messe noire. Manque de chance, la fille en question, après vérification, était une mythomane notoire suivie par un psychiatre et ayant déjà été poursuivie pour diffamation et accusations calomnieuses. Cela faisait apparemment bien quinze ans qu'elle faisait ça, inventer des histoires. En l'occurrence, pour cette fameuse soirée, il avait été établie qu'elle était avec des collègues à plusieurs blocs du lieu, sans compter que ses descriptions des lieux ne correspondaient pas vraiment avec ceux-ci. Bien sûr, il était possible de s'interroger sur l'origine de cette mythomanie, peut-être qu'il y avait quelque chose de sérieux qui l'avait déclenchée, ou seulement un mal-être... Le fait était que Juliette Harbour n'était pas crédible sur ce coup.

... Bah, il restait toujours ces histoires de monstres dans les égouts, non ?

...
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Aubelune
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Re: Teskani - I - Appel à l'aide

Message : # 5312Message Aubelune
15 sept. 2011, 17:44

Les monstres dans les égouts... l'idée d'aller patauger au plus près de la gadoue puante des canaux souterrains n'était qu'à moitié ragoutante mais il fallait bien faire des sacrifices pour espérer un jour trouver LA vraie piste. Celle qui mènerait Lisa vers les plus grands journaux. Pour l'heure, la nuit tombait et il ne servait à rien d'espérer descendre ce soir sans s'être préparée un minimum. Lisa établit une liste des tâches plutôt sommaire (elle n'était que moyennement motivée par l'idée et espérait toujours qu'un ou l'autre oisillon viendrait lui chanter une rumeur plus alléchante d'ici le lendemain soir) :

- se renseigner sur les entrées potentielles près de l'endroit où les monstres auraient été aperçus
- essayer d'obtenir des plans plus ou moins à jour (un interview chez les nettoyeurs peut-être?)
- harceler son ami Kiryl, le photographe, pour ne pas descendre seule dans ces lieux peu ragoutants

Lisa soupira en reposant son stylo et attrapa un de ses livres favoris du moment : l' "Almanach de l'étrange". Elle avait trouvé aux puces deux semaines plus tôt ce septuagénaire de papier poussiéreux sensé contenir des trésors du paranormal. Au final, beaucoup d'âneries mais amusant à lire. Puis la vérité se cache souvent au milieu d'autres bizarreries moins nettes...

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Iris
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Message : # 5313Message Iris
15 sept. 2011, 19:50

Du côté des bâtiments chics, dans une jolie chambre...

La demoiselle Lisa savait qu'il n'y avait pas que d'éventuels monstres dans les égouts. Cela allait plus loin. Il y avait au moins des vagabonds qui trouvaient là opportunément des lieux relativement chauds, ne serait-ce qu'en hiver. Et puis il paraissait que certaines bestioles bizarres, des reptiles du sud, d'Union, étaient élevées dans certains appartements, devenaient encombrantes et finalement arrivaient dans les égouts, elles aussi. En plus, quand on parlait du Teskani souterrain, il fallait compter bien sûr les égouts, mais aussi un paquet de tunnels de métro (en activité, creusé pour maintenance etc.) et d'autres pour l'alimentation en gaz aussi... Des rumeurs, il y en avait... c'était flou... sur ... un peu partout... mais beaucoup sur la rive Nord-Est. C'était donc de ce côté qu'il fallait commencer à chercher.

L'Almanach de l'étrange, cette distrayante trouvaille... il mentionnait bien des histoires sur les rêves. Des morts qui venaient visiter leurs êtres chers, des rêves prémonitoires, et même des gens qui disaient rêver des mêmes lieux qui n'existent pas ! Ou encore les noms de grands sites du Regenland qui avaient tous une étrange sonorité... on disait qu'ils avaient été soufflés dans un rêve... A côté de ça, il y avait des médiums, des spirites, des rumeurs de chiens fantômes monstrueux sur les lieux de crimes odieux... Souvent des phénomènes mystérieux dans les marais, et les ruines. Le tout raconté dans des histoires tarabiscotées !
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luciole
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Teskani - I.2 - Cauchemar éveillé

Message : # 5317Message luciole
15 sept. 2011, 22:16

Introduction a écrit :JOUR 1 - SANS AUCUN LIEN

Feryel JENKAR

Bientôt l'automne. L'air était encore doux et le frémissement dans les feuillages annonçait des pluies prochaines. Certaines espèces commençaient déjà à prendre des teintes depuis l'ocre jusqu'au citronnée, cuivre ou doré. Le ciel commençait à se couvrir, la pleine lune n'était visible que par intermittence, quant aux étoiles, au-dessus d'une ville aussi éclairée que Teskani, surtout dans le grand Crescent, la partie la plus riche et dynamique, il faisait trop clair pour les voir en dehors des plus lumineuses.

L'éclairage public était en train de s'allumer, les ampoules dans les lampes chauffaient doucement, dégageant une clarté un peu orangée avant de virer à un jaune plus pâle ensuite. Question d'économie et de rigueur, comportement assez typique de l'héritage artlandais, on avait choisi une technologie durable, telle que les plus anciennes ampoules dataient des premières installations électriques et n'avaient pas été changées depuis. Cependant, pour ces même excellentes raisons, il y avait bien plus de lampadaires dans le Crescent qu'ailleurs, et les rues avaient tendances à être sombres notamment dans les environs du quartiers de la gare.

Descendue de train depuis sa bourgade natale, Feryel Jenkar avait ses bagages avec elle et était assez désorientée par la construction de l'édifice. Il y avait un grand hall semblable à une cage de verre et d'acier avec les arrivées et départs pour les grandes destinations : Sikaakwa, Pariki, et même les lignes touristiques vers des stations des Rocheuses. Les trains régionaux en revanche arrivaient souvent sur des quais annexes, non loin enfin des lieux d'arrivées des trains de marchandises. L'ensemble devait bien faire la taille d'un champ, de métal, grincements et rouages, beaucoup de vapeur et de fumée aussi.

Sortie côté nord, elle découvrait des ruelles relativement calmes encore, des bars et des clubs qui aguichaient le chaland avec des photographies de nymphes ou bellâtres d'ailleurs dénudés dans des pauses suggestives. Sur sa gauche, il y a avait un parc dont l'allée était faiblement éclairée. Elle savait qu'il devait y avoir des hôtels et des pensions dans les environs de la gare, en principe il suffisait de chercher un peu.
...


Malgré la tiédeur du soir, Feryel resserra sa capeline sur ses épaules. Le vêtement portait encore comme un léger parfum de mousse et de bois humide : il pleuvait quand elle était montée dans le train. Le tissu avait séché depuis mais la senteur était restée. Un peu. Ou du moins elle aimait à le penser. La capeline recouvrait un corsage en velour sombre et une jupe longue de la même étoffe. Un peu de sobriété le temps de comprendre un peu mieux la logique de l'endroit, et puis, le volumineux tissus aurait prit trop de place dans son sac qu'elle avait préféré remplir de vêtements plus adaptés. Plus pratiques...

La jeune femme grimaça. Elle avait beau être habituée aux odeurs d'huile et de cambouis, la ville lui semblait puer. Feryel ne doutait pas que d'ici quelques heures sont nez se serait habitué et qu'elle ne décélérait plus de différences entre Teskani et chez elle mais pour l'instant même l'air lui faisait sentir qu'elle était une étrangère...

Un léger soupson de nostalgie l'effleura et la blonde s'en détourna résolument. Feryel était là pour débuter une nouvelle vie, pas pour s’apitoyer et geindre sur l'ancienne. De toute manière elle n'aurait pas pu passer une semaine de plus sous le même toit que Maelys et Veigh. Les amis de l'enfance ne devraient jamais grandir et encore moins pour devenir ces inconnus prétentieux qui épousaient vos sœur ainées. Voila, un peu de volonté était bien plus adapté pour commencer cette existence. Elle leva les yeux vers le ciel à la recherche de ces constellations qu'elle avait l'habitude de contempler mais cette fois rien. Rien ne se refléta dans les prunelles bleu sinon la lumière de l’éclairage.

Examinant ce qui l'entourait, la jeune femme hésita. Il lui fallait avant tout trouver un endroit où dormir. Il serait temps demain d'examiner les options dont elle disposait. Le coin des bars et des clubs ne l'attirait que très moyennement. Bien sur elle y trouverait probablement un hotel mais elle préférait ne pas savoir quel genre de femme le fréquentait assidument... Ce n'étaient pas de la débauche et des plaisirs aussi faciles qu’éphémères qu'elle était venue chercher. Sans compter que les nuits ne devaient pas y être reposante au vu du bruit potentiel..
Elle ramassa son sac et se dirigea vers le parc. De l'autre coté, se dit elle, il devait bien y avoir des chambres d’hôte ou des hôtels plus calme... Et ce n'était pas un parc qui allait la rebuter voyons. Elle n'était pas de ces oiselles effrayées qui voient une menace derrière chaque tronc. Feryel avait un peu plus de bon sens que ça...
Ne te fie pas à tes yeux mon vieux. Tout ce qu'ils te montrent ce sont des limites: les tiennes.

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Iris
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Début de soirée

Message : # 5320Message Iris
16 sept. 2011, 16:06

Début de soirée dans appartement aux abords du quartier syldave

Un vrai mystère ? Était-il seulement possible d'en trouver quand on réglait les problèmes des gens, en particulier en enterrant leurs petits soucis. Voilà encore que cette pensée parasitait de nouveau l'esprit d'Alen D. Kolb.

La bouteille n'était pas loin, le journal du soir non plus. Les nouvelles du jour ? Dans les rubriques économiques on parlait un peu de remaniement au conseil d'administration de la Société d'exploitation du Gaz Froid de Teskani, fondée par un certain Gasfield. De mémoire, le premier du nom en Regenland avait modifié son nom en ce sens suite à la création de son entreprise qui alimentait encore aujourd'hui la ville et ses environs immédiats en gaz. Les Gasfield avaient pris un peu de distance avec la gestion et la direction, mais le nom était encore attaché à la haute société de Teskani. Ces gens des gratte-ciel du quartier du Crescent, de l'autre côté du fleuve Encre semblaient vivre dans un autre monde. Beaucoup étaient des héritiers qui pouvaient s'amuser, claquer leur fric, participer à des soirées où la drogue circulait, frimer en voiture de luxe... Ils ne traversaient le fleuve que pour prendre un train en direction de Pariki ou des Rocheuses. D'ailleurs Sydney Beauval était encore en photo dans les rubriques mondaines... Qu'est-ce qu'elle faisait déjà dans la vie ? Ah oui, "it girl"... Côté entrefilets et faits divers... Une vieille dame dans une petite ville du nord de Teskani, le long du fleuve, crâne fracassé à son domicile et volée, mais maigre butin. C'était peut-être le même agresseur que celui qui avait attaqué un peu plus tôt une autre vieille dame dans les environs. Côté gangs et criminalité organisée, on mentionnait des tensions et règlements de compte entre les heliosins et les vesmeri. Les heliosins étaient principalement basés près du pont ferroviaire entre la partie Nord-Est de la ville et l'île du port. Cependant, avec les travaux publics et les usines ou manufactures, certains avaient fini par migrer un peu plus loin, de sorte que les heliosins s'étaient retrouvés séparés entre deux groupes d'habitations relativement concentrés, l'un près de l'estuaire, l'autre à peu près à l'angle formé par les implantations syldaves et vesmeri. Résultats, des provocations, mais surtout des querelles de territoires et des ambitions. Il y avait parmi les chefs de la pègres heliosine un jeune loup qui lorgnait du côté du contrôle de clubs du quartier de la gare, et par ses contacts, Alen D. Kolb savait qu'il s'agissait d'un certain Sonny Scaglia dont on disait qu'il n'était pas du genre à hésiter devant des moyens brutaux pour arriver à ses fins. Pour l'instant ça n'avait pas encore complètement dégénéré, mais ça tournerait mal, dans les semaines ou les mois qui suivaient, c'était certain.

Dehors des échos. Un couple qui se dispute la fenêtre ouverte, peu après l'homme était apparemment parti descendre les poubelles, non sans avoir claqué la porte, et finalement, sans même remonter de suite après ça. Ce n'était pas la première fois que le bonhomme allait chercher du réconfort au bar à l'angle de la rue.

Une soirée tranquille.

Au moins la dernière affaire était réglée, et il était presque en vacances, c'était une bonne nouvelle pour le commun des mortels.

...

Wenlock
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Attendre et boire

Message : # 5325Message Wenlock
16 sept. 2011, 19:11

Kolb envisagea vaguement de téléphoner à l'agence pour savoir s'il y avait du nouveau, mais n'avait pas outre-mesure envie de s'exposer inutilement aux remarques d'Amanda : s'il y avait un client, elle lui enverrait Vidal ou téléphonerait elle-même. Pour un énième cocu ou une fugueuse quelconque.
Il se resservit un verre et regarda sa montre pour noter l'heure de sortie de l’énervé aux poubelles, cela lui serait certainement utile si le type avait la bonne idée de disparaître ou de massacrer son épouse pour égayer la fin de soirée.

Il se demanda si le lieutenant Ivory et ses collègues avaient mis une surveillance au train de ce Sonny Scaglia, ou au moins de son probable bras droit, sans quoi le prochain règlement de comptes risquaient encore de les prendre de cours et les rapprocherait tous un peu plus d'une nouvelle guerre des gangs pour le contrôle des docks. Il se massa le flanc gauche, sa cicatrice le lançait souvent lorsque le temps était humide. Saloperie d'Héliosins.
Il avala son petit verre de vodka cul sec et le re-remplit aussitôt : la moitié du plaisir de boire lui venait de la certitude de pouvoir continuer jusqu'à l'évanouissement total, qu'il en use ensuite ou non était secondaire. Le verre pourrait rester là quelques minutes ou quelques heures, apaisant par sa seule plénitude. Comme une arme chargée.
Il se doutait que son automatique devait avoir été mis sous clé quelque part chez sa sœur et compta sur ses doigts quatre endroits où il pourrait si nécessaire s'en procurer un autre, quoiqu'en fils d'ouvrier il rechignait à payer un vil prix pour un outil qu'il saurait d'avance être de piètre qualité.

La nuit tombait ; encore quelques trains, quelques mouvements de grue et les dockers céderaient progressivement la place aux rabatteurs des bordels et aux dealers trop débutants pour jouir d'un poste fixe dans l'arrière-salle des assommoirs, toujours au fond du box le plus mal éclairé ou le plus proche de la porte de service. Il se demanda si les nouveaux flics les bloquaient eux aussi en enfonçant un coin de charpentier sous le battant pour s'éviter le rodéo des coursiers, évacuant la came par les rues adjacentes au premier sifflet des guetteurs surveillants l'éventualité d'une descente. Il regretta de n'avoir pas eu l'occasion de transmettre ce qu'il savait à l'un ou l'autre disciple, comme le vieux Venturi l'avait fait en son temps.
Le verre était toujours à sa place, sur le linoléum clair de la table de cuisine, montant la garde près du journal où reposaient les lunettes dont il devait désormais s'affubler pour en lire les petits caractères.

Il voulu prendre le téléphone pour appeler le central, voir si un des types des Sommiers était encore de service et pourrait sortir le dossier des vieilles assassinées : si les traces d'effraction étaient aussi maladroites que le montant des butins était maigre, on pourrait orienter l'enquête vers un voleur encore moins scrupuleux que compétent plutôt que vers un maniaque de la gériatrie définitive. "On" ? Enfin : "ils". Lui-même n'avait finalement pas le goût de négocier au combiné, d'essuyer les sarcasmes de l'officier de garde et de passer des heures à écouter un demi-flic se plaindre en buvant à ses frais pour obtenir le privilège douteux de lorgner un rapport probablement bâclé sur une affaire qui, en fin de comptes, s'avérerait aussi pathétique que celles pour lesquelles on était effectivement prêt à le payer.
Il pouvait toujours appeler Furlong sous un prétexte comptable, des fois que le cabinet ait dégotté un accusé valable, mais il savait que l'avocat ne serait pas dupe du subterfuge et trouvait humiliant de mendier sa dose d'investigation à un ami qui, pour lui complaire, proposerait une petite vérification de déclaration ou le pedigree d'un coupable de rechange pour une défense qui n'en avait en réalité guère besoin.

Autrefois, il avait apprécié l'attente diffuse des heures de planques ou des gardes nocturnes à la brigade tout simplement parce qu'il savait alors, avec une certitude absolue, que quelque chose allait finir par arriver et qu'il serait alors prêt à bondir. Attendre ainsi, sans savoir seulement si quelque chose allait venir, lui serrait la poitrine et l'hébétait plus sûrement que l'alcool.

Il attrapa néanmoins le verre, le vida brusquement et l'emplit à nouveau.

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Iris
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Teskani - I.2 - Cauchemar éveillé

Message : # 5328Message Iris
17 sept. 2011, 16:10

Saloperies d'Heliosins, saleté de Vesmeri... que penser alors de ces quelques gens de Rogosh, un comptoir artlandais dont les ressortissants étaient souvent tatoués, parfois des pieds à la tête ! Ou encore de la minorité de Jaya, souvent le teint cuivré et une passion pour le jazz, et parfois aussi pour des trucs du genre "vaudou"... Rien à faire, le surnaturel était la passion de la plupart, même si très honnêtement, il était souvent très dénaturé par rapport à sa forme originelle. D'ailleurs chez les syldaves aussi, à part quelques expression sur la "Mère", référence à une vieille déesse de la terre qui pouvait prendre la forme d'une sorcière païenne, ou bien des récits modernisés avec des monstres des forêts, des "Fléaux", qui dévastaient tout. Ah, ces trucs-là étaient difficiles à imaginer dans une grande ville comme Teskani !

Les légendes urbaines tenaient souvent du syncrétisme entre plusieurs vieux mythes et un nouveau cadre. Il n'en manquaient pas ! Ainsi ce soi-disant "Tueur au crochet" qui aurait dû être un marin d'un village sur la côte, au nord de Teskani, dans un coin où l'on pêche la morue et le hareng, même la baleine d'ailleurs. Des films d'horreur en noir et blanc lui étaient dédiés, tous plus ou moins stupides et fatalistes. Il y avait aussi les monstres dans les égouts avec un maximum de variantes : grands reptiles abandonnés par de riches propriétaires car devenant trop encombrants, ou des peuples troglodytes cannibales, ou encore la mystérieuse autostoppeuse fantôme et un paquet d'autres conneries du même acabit. Tiens, même qu'une fois un hystérique avait débarqué au commissariat en prétendant avoir été agressé à coups de cauchemars atroces et que le monstre avait bu son sang... mais aucune trace de morsure, seulement des ecchymoses compatibles avec une altercation physique un peu musclée, mais rien de plus.

Tiens, en bas dans la rue, une blonde avec des cheveux qui tombaient jusqu'aux épaules, teint clair, peut-être quinze ans ? Jupe lui arrivant en dessous des genoux, un manteau un peu grand. Elle attendait quelqu'un. Elle attendait, et apparemment son rendez-vous était en retard. Quelle idée aussi de se retrouver ici ? Vingt minutes. Trente minutes. Enfin le gars finit par arriver. D'après lui, il avait eu à faire, avait été retardé. Quelque chose dans sa dégaine et sa manière de parler semblait indiquer qu'il était un jeune membre d'une bande quelconque. Tendance à frimer et rouler les mécaniques, même s'il était plutôt maigre et sec. Vesmeri apparemment. La fille était pure artlandaise vu son physique. Elle était tendue, angoissée. "Mais si, tout ira bien, tu peux me faire confiance, j'ai tout préparé !"

Ils quittaient le champ de vision qu'Alen avait depuis son poste d'observation.

Du glouglou dans les canalisations. La demi-mondaine de l'étage au-dessus devait vider son bain. Originellement brune aux cheveux raides, elle s'était teinte en blond platine avec une couche épaisse de maquillage pour couvrir ses premières rides et se donner un air plus jeune ou séduisant. De nuit ou dans la pénombre ça faisait illusion.

Encore quelques verres et Alen finirait bien par perdre conscience, il suffisait de persévérer, comme en toute chose, non ?

...
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Un parc la nuit

Message : # 5330Message luciole
17 sept. 2011, 16:55

Le parc était tranquille. A cette heure, rien de tres surprenant. Elle trouvait ce premier contact avec la ville un peu plus rassurant pour la provinciale qu'elle était -même si elle ne l'aurait admis devant personne d'autre- que ce auquel elle s'attendait.

Un homme assis sur un banc fumait. Le costume semblait incongru pour l'endroit mais apres tout, peut-être attendait il l'ouverture des bars et des clubs un peu plus loin. Ou bien le depart de son train pour Pariki ou elle ne savait trop quelle ville. Ou bien était ce une pause entre deux réunions de la plus haute importance et qu'il se detendait dans un lieu plus... sain ou serein que le reste de la ville. Feryel eut un demi sourire en songeant que sans doute la raison veritable n'avait aucun lien avec celles que son imagination lui presentait.

Un salut courtoi auquel elle ne s'attends pas. Est ce vraiment à elle que s'adresse cet elegant citadin? Visiblement oui... Il n'était pas bien dur au vu du sac qu'elle transportait de deviner qu'elle arrivait de la gare.

Elle pouvait l'ignorer, ou lui repondre... Feryel ne savait pas vraiment quels étaient les usages par ici. Inutile que son premier contact avec un autochtone soit marqué par la defiance ou l'impolitesse. Mais elle n'avait pas non plus tellement envie de rester taper la discut' avec un inconnu. La jeune femme le regarda et, souriant poliment acquiessa.

Oui c'est sur. La pluie n'aurait pas été des plus agreables... Bonne soirée.

Elle ne s'était pas arretée.. et poursuivait son chemin. Des bruits? surement des jeunes en train de profiter de la tiedeur du soir..
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Re: Teskani - I - Appel à l'aide

Message : # 5332Message Wenlock
17 sept. 2011, 17:04

Kolb alluma une cigarette tirée de son étui argenté et se mit à l'ouvrage avec application : avaler, remplir, avaler, remplir, avaler... Les bruits de la nuit pénétraient l'appartement du deuxième étage par les fenêtres ouvertes, la brise marine agitant les rideaux. Il écoutait les appels, les cris et les rires de sa ville, maintenant effondré au fond d'un des fauteuils qui traînaient autour de la table basse, face à la large bibliothèque du salon obscur.
Doucement bercé par la rumeur des docks et des rues qui l'avaient élevé bien plus qu'aucun parent, Alen Kolb s'endormit.

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Message : # 5333Message Iris
17 sept. 2011, 17:31

Pendant ce temps, dans l'obscurité de sa chambre, fenêtre ouverte...

Des lieux familiers pour Alen, il savait qu'il menait une enquête, et il venait encore une fois d'en résoudre une. Il était dans un bar, assis, et son attention était irrésistiblement attirée vers sa gauche, une porte avec un éclairage indiquant une sortie de secours. Une porte vert bouteille. Il savait qu'il ne l'avait jamais franchie. Sa cliente le rejoignait pour le paiement. Elle était élégante, ses talons claquaient.

Il tourna la tête, c'était Emily qui s'asseyait, livide, plaies ouvertes et sanglantes, en costume très habillé, posant un sac de course sur le comptoir.

" Des oranges, comme convenu."

Du ton de la discussion d'affaires, elle lui fit la leçon :

" Tu sais que tu dois prendre soin de toi."

Et bien plus suave, avec un visage qui était imprégné de celui de Chiara, ou d'autres filles peut-être ?

" J'aimerais que tu me fasses l'amour, tu le sais..."

Commençant à lui caresser la joue de sa main morte et glacée, humide, trempée, sanglante.

...
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