[Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Publié : 23 janv. 2013, 16:23
Cela faisait plusieurs semaines que Jim avait été trouvé et conduit dans l'institut psychiatrique à l'écart de la ville de Philadelphie. Il avait aussitôt été placé dans une aile avec d'autres malades. Même dans le monde normal, le cauchemar continuait. Il avait quitté un enfer pour tomber dans un autre, au milieu d'hommes tourmentés, où on disait qu'il était fou. Dans cette aile, ils étaient plusieurs malades, même si les contacts étaient limités. Aux yeux d'un homme normal, tous semblaient parfaitement humains, mais Jim n'était pas un homme normal, pas plus qu'eux. Ce n'étaient pas de simples mortels qui se trouvaient là. Tous lui rappelaient une époque qui semblait à la fois si lointaine et si proche, dans un monde inconnu. Il savait qu'il partageait de nombreux points communs avec ces individus, en dehors du fait d'être tous patients dans un institut psychiatrique. Il n'était pas en mesure de reconnaître ce qu'ils étaient vraiment, mais il en était certain : ils étaient comme lui.
On plaça une des patientes dans la même cellule que lui pour lui tenir compagnie. On ne se souciait pas tellement de la sécurité des personnes et placer deux malades dans une chambre permettait d'en libérer une autre afin d'en placer encore plus. Ce n'était pas respectueux des malades, mais cet institut ne se souciait guère de ce point. La patiente étant catatonique, elle ne risquait pas de s'en plaindre. On connaissait celle-ci sous le nom de Martha Frost, mais personne n'était sûr de sa véritable identité. Pour un homme, c'était une très belle femme brune aux yeux bleus, aux cheveux cascadant en boucles brunes dans son dos, sur ses épaules et sa poitrine, mais pour un être comme notre ami, ses yeux étaient violets et ses cheveux bouclés d'une telle noirceur qu'ils semblaient former des tourbillons de ténèbres insondables. Sous cette apparence, sa beauté était bien plus troublante et sensuelle, en dépit de son état. Par certains aspects, son apparence faisait directement écho à la nature sombre de Jim et ce dernier pouvait donc ressentir quelques affinités pour elle : elle semblait de la "famille".
De temps à autre, Jim et sa camarade de chambre étaient placés dans une salle de repos où ils étaient sous la responsabilité de l'infirmière Maggie Thompson, une femme noire de taille moyenne et aux cheveux souvent attachés en arrière, qui était la gentillesse incarnée. On voyait rarement l'ombre d'un médecin en ces lieux et, les rares fois où c'était le cas, ils ne faisaient preuve d'aucune compassion, en particulier le directeur. Maggie apportait la chaleur et le respect dont les patients manquaient tant et la lueur de tristesse dans son regard indiquait qu'elle n'approuvait aucunement leur traitement.
Les patients que Jim était amené à fréquenter étaient tous assez différents : il y avait une vieille femme qui devait bien avoir au moins soixante-dix ans (c'était ce qu'elle semblait avoir), un géant et un homme plus petit et trapu, qui ne semblait pas à prendre physiquement à la légère.
La vieille femme, nommée ici Madame Yaga, ressemblait à une véritable sorcière. C'était une femme âgée et maigre aux yeux de tous, mais aux yeux des gens comme lui, c'était pire encore. Elle était bossue et ses doigts d'une maigreur effrayante se recourbaient comme des serres. Son visage était d'une grande laideur : son nez était crochu et un oeil semblait plus large que l'autre, voire même exorbité. On se sentait presque mal à l'aise quand elle était à proximité. C'était comme si elle pouvait vous lancer un sort ou une malédiction. En somme, elle avait le mauvais œil, en supposant que l'on croyait à ce genre de superstitions. Il était difficile de communiquer avec elle car ses propos étaient dans un anglais incompréhensible.
Le géant, "Thomas", était de loin le plus grand de tous et prétendait être un jeune garçon, même si son corps disait le contraire. Il semblait être une véritable force de la nature, mais il était malgré tout d'une grande douceur et rappelait les rôles de gentils géants que l'on pouvait trouver dans certains films. Il était très proche de Maggie et semblait voir en elle une figure maternelle, même s'il devait être plus âgé qu'elle.
Enfin, le dernier patient était un homme trapu et noir, à la barbe fournie, qui ne semblait pas dépasser le mètre soixante-dix, mais était néanmoins incroyablement musclé. Ses bras étaient noueux, comme ceux d'un homme ayant derrière lui de longues années de travail manuel. Il semblait toujours, même tout juste sorti de la douche, recouvert de cendres ou de paillettes de métal, comme s'il revenait d'une dure journée de labeur dans un atelier, une usine ou une forge, et faisait penser à un ouvrier dans l'industrie de sidérurgie ou à un forgeron. On sentait presque une odeur de métal fondu quand on était près de lui. On l'appelait Morris car il disait s'appeler Timothy Morris et avoir été enlevé avec son frère jumeau pour travailler, lui dans une forge et son frère à la mine. Il avait du mal à cacher son inquiétude au sujet de son frère car il ignorait ce qu'il était devenu depuis son évasion. Il espérait le retrouver un jour. Morris était un homme franc et respectueux, en dépit de ses manières rudes. Curieusement, il était également le bouc émissaire des autres infirmiers et des médecins et subissait plus que les autres patients.
En ce jour, tous avaient justement une séance commune où ils pouvaient discuter, dessiner, peindre, sculpter de la glaise ou même simplement ne rien faire. En général, cette pause de deux ou trois heures s'achevait par une prise de médicaments, mais ils n'avaient pas encore été préparés. En y réfléchissant, cela faisait pas mal de temps que les patients n'avaient pas reçu la visite d'un médecin, mais c'était sans doute mieux ainsi...
Comment Jim avait-il réagi à son arrivée ici ? Qu'avait-il fait durant ces quelques jours ? Avait-il cherché à faire connaissance ? Quelle fut sa réaction en voyant que les patients semblaient avoir de nombreux points communs avec lui ? Avait-il essayé de s'en rapprocher pour développer des relations avec eux ?
Enfin, que faisait-il, là, alors qu'il venait d'être invité à rejoindre les autres ?
On plaça une des patientes dans la même cellule que lui pour lui tenir compagnie. On ne se souciait pas tellement de la sécurité des personnes et placer deux malades dans une chambre permettait d'en libérer une autre afin d'en placer encore plus. Ce n'était pas respectueux des malades, mais cet institut ne se souciait guère de ce point. La patiente étant catatonique, elle ne risquait pas de s'en plaindre. On connaissait celle-ci sous le nom de Martha Frost, mais personne n'était sûr de sa véritable identité. Pour un homme, c'était une très belle femme brune aux yeux bleus, aux cheveux cascadant en boucles brunes dans son dos, sur ses épaules et sa poitrine, mais pour un être comme notre ami, ses yeux étaient violets et ses cheveux bouclés d'une telle noirceur qu'ils semblaient former des tourbillons de ténèbres insondables. Sous cette apparence, sa beauté était bien plus troublante et sensuelle, en dépit de son état. Par certains aspects, son apparence faisait directement écho à la nature sombre de Jim et ce dernier pouvait donc ressentir quelques affinités pour elle : elle semblait de la "famille".
De temps à autre, Jim et sa camarade de chambre étaient placés dans une salle de repos où ils étaient sous la responsabilité de l'infirmière Maggie Thompson, une femme noire de taille moyenne et aux cheveux souvent attachés en arrière, qui était la gentillesse incarnée. On voyait rarement l'ombre d'un médecin en ces lieux et, les rares fois où c'était le cas, ils ne faisaient preuve d'aucune compassion, en particulier le directeur. Maggie apportait la chaleur et le respect dont les patients manquaient tant et la lueur de tristesse dans son regard indiquait qu'elle n'approuvait aucunement leur traitement.
Les patients que Jim était amené à fréquenter étaient tous assez différents : il y avait une vieille femme qui devait bien avoir au moins soixante-dix ans (c'était ce qu'elle semblait avoir), un géant et un homme plus petit et trapu, qui ne semblait pas à prendre physiquement à la légère.
La vieille femme, nommée ici Madame Yaga, ressemblait à une véritable sorcière. C'était une femme âgée et maigre aux yeux de tous, mais aux yeux des gens comme lui, c'était pire encore. Elle était bossue et ses doigts d'une maigreur effrayante se recourbaient comme des serres. Son visage était d'une grande laideur : son nez était crochu et un oeil semblait plus large que l'autre, voire même exorbité. On se sentait presque mal à l'aise quand elle était à proximité. C'était comme si elle pouvait vous lancer un sort ou une malédiction. En somme, elle avait le mauvais œil, en supposant que l'on croyait à ce genre de superstitions. Il était difficile de communiquer avec elle car ses propos étaient dans un anglais incompréhensible.
Le géant, "Thomas", était de loin le plus grand de tous et prétendait être un jeune garçon, même si son corps disait le contraire. Il semblait être une véritable force de la nature, mais il était malgré tout d'une grande douceur et rappelait les rôles de gentils géants que l'on pouvait trouver dans certains films. Il était très proche de Maggie et semblait voir en elle une figure maternelle, même s'il devait être plus âgé qu'elle.
Enfin, le dernier patient était un homme trapu et noir, à la barbe fournie, qui ne semblait pas dépasser le mètre soixante-dix, mais était néanmoins incroyablement musclé. Ses bras étaient noueux, comme ceux d'un homme ayant derrière lui de longues années de travail manuel. Il semblait toujours, même tout juste sorti de la douche, recouvert de cendres ou de paillettes de métal, comme s'il revenait d'une dure journée de labeur dans un atelier, une usine ou une forge, et faisait penser à un ouvrier dans l'industrie de sidérurgie ou à un forgeron. On sentait presque une odeur de métal fondu quand on était près de lui. On l'appelait Morris car il disait s'appeler Timothy Morris et avoir été enlevé avec son frère jumeau pour travailler, lui dans une forge et son frère à la mine. Il avait du mal à cacher son inquiétude au sujet de son frère car il ignorait ce qu'il était devenu depuis son évasion. Il espérait le retrouver un jour. Morris était un homme franc et respectueux, en dépit de ses manières rudes. Curieusement, il était également le bouc émissaire des autres infirmiers et des médecins et subissait plus que les autres patients.
En ce jour, tous avaient justement une séance commune où ils pouvaient discuter, dessiner, peindre, sculpter de la glaise ou même simplement ne rien faire. En général, cette pause de deux ou trois heures s'achevait par une prise de médicaments, mais ils n'avaient pas encore été préparés. En y réfléchissant, cela faisait pas mal de temps que les patients n'avaient pas reçu la visite d'un médecin, mais c'était sans doute mieux ainsi...
Comment Jim avait-il réagi à son arrivée ici ? Qu'avait-il fait durant ces quelques jours ? Avait-il cherché à faire connaissance ? Quelle fut sa réaction en voyant que les patients semblaient avoir de nombreux points communs avec lui ? Avait-il essayé de s'en rapprocher pour développer des relations avec eux ?
Enfin, que faisait-il, là, alors qu'il venait d'être invité à rejoindre les autres ?