[Dark Heresy - Chapitre 1]Le Tranchant des Ténèbres

[moderagio]

"...ou on peut essayer de se forger un minimum de contact en profitant de ce que nous offre notre statut ? Si j'comprend bien, les membres de l'épreuve font du recrutement et on arrive dans un quartier abandonné. Du travail, c'est pas un truc que vont refuser tous ses pauvres types, non ?"

Val laissa son regard traîner sur le bloc de données que consultait Archibaldus.

"Tu sais, Artus... Qu'il sache ou non ne nous concerne pas. Si c'est le cas, il estime probablement que cette information n'est pas utile ou n'est pas gérable pour nous à cet instant. On finira bien par identifier ce qui t'intéresse en cours de route à mon avis. Cela va de paire avec l'objectif"

Il releva la tête après avoir parcouru le document.

"Je suis d'accord avec votre plan d'action..."

[Thalgrim]

La voiture du transpole dans laquelle les acolytes se trouvaient s'était peu à peu vidée au fil du temps, et ils étaient désormais les seuls passagers. La rame, particulièrement bruyante, émergea dans une vaste voûte-hab délabrée et commença à ralentir. À travers les vitres crasseuses, s'offrait à Archibaldus, Valerius et Artus la vision de bâtiments livrés à l'abandon et à la ruine s'étendant et se perdant dans l'horizon obscur.
Le transpole vibra et s'immobilisa tandis que ses freins émettaient un concert de protestation. Les portes s'ouvrirent en gémissant sur une grande plateforme aérienne déserte, à l'exception d'une unique silhouette blottie dans un coin et vêtue de haillons. Elle se leva péniblement et entra à l'intérieur de la voiture pour s'installer aussi loin que possible des acolytes. Un instant plus tard, la voix monotone d'un serviteur annonça:
"Terminus sud de Coscarla. Les passagers à destination de Coscarla doivent descendre. Ce transport part pour...", le reste se perdit dans les bruits parasites.

Finalement, les acolytes étaient arrivés à destination. D'après le chrono d'Archibaldus, il restait 4 heures avant la fin du cycle journalier.

Est-ce que Artus a profité du voyage pour enlever ses robes du Mechanicus?

[Gobsama]

Archi consulta son chrono et dit à haute voix :

« Plus que 4 heures avant la fin du cycle journalier »
Il avait pendant le trajet consulté la tablette à la recherche d’un plan de la division Corscarla histoire de localiser. La fameuse chambre 6/23 tour-hab 717#.

Il reprit.

"Si j’ai bien compris nous avons 30 jours de blanc depuis la disparition du fameux Saul Arbest qu’il nous faut combler… donc direction tour-hab 717# chambre 6/23 pour voir ce qui nous y attend et cherché à entrer en contact avec sa sœur Lili Arbest."

Puis tenant son fusil d’une main canon vers le sol..

"Ici c’est la sous-ruche, donc la loi du plus fort, il me semble que sans être ouvertement agressif nous pouvons montrer que nous ne sommes pas des cibles de choix pour les premiers racketteurs venus nous procura une certaine tranquillité dans notre travail…"

« On y va ? »

[moderagio]

4 heures avant la fin de la journée... ça semblait court. En même temps, si embrouille il y avait, elles avaient plus de chance d'arriver de nuit.

"Allons-y"

[Eliya]

Artus a enlevé sa robe du Mechanicus, comme conseillé! ^^

Allons-y. Dans le pire des cas, il y aura une chambre vide où nous pourrons dormir....

[Thalgrim]

La tablette de données contenait effectivement un plan de la division Coscarla, qui a défaut d'être à jour, permettait tout de même de s'y repérer. Les acolytes décidèrent de commencer leur enquête au domicile de la victime. En sortant de la station du transpole, ils aperçurent rapidement le poste des forces de l'ordre sur leur gauche, mais leur attention fut attirée par une place dominée par la statue en granite d'un félide ailé, haute d'une cinquantaine de mètre, et privée de tête. La moitié de la place, celle située à l'opposé du bâtiment du Magistratum, était occupée par un ramassis hétéroclite d'étals qui s'étendait jusqu'aux pieds des blocs d'habitation voisins.

Les trois nouveaux agents de l'Inquisition s'engagèrent dans la large rue principale, jonchée de débris et de détritus. L'éclairage clignotait et produisait une lumière pâle et crépusculaire, qui permettait seulement de distinguer des formes indistinctes se dissimulant dans les allées latérales encombrées de montagne de déchets. Bien que distant, le grondement du système de recyclage d'air situé loin au dessus de leurs têtes, était audible comme la respiration bruyante de la ruche elle même. Son action provoquait au niveau du sol des rafales glaciales qui fouettaient le visage. La plupart des bâtiments étaient noircis par le feu, et leurs innombrables fenêtres brisées, remplacées dans le meilleur des cas par de la toile huilée. Les gens croisés dans la rue se contentaient de se rendre d'un pas rapide d'un point à un autre, la tête baissée et dissimulée par leur col relevé, évitant tout contact avec les acolytes. Débraillés et miséreux, ils puaient la résignation et la peur.

Les acolytes traversèrent l'ensemble d'étals qui faisait office de marché local. Morceaux de ferrailles, vêtements rapiécés, ustensiles de cuisine et outils plus ou moins réparés et provisions tout juste comestibles constituaient l'essentiel des marchandises. Ici aussi, tout le monde évita ces étrangers armés, à l'exception d'une poignée de brutes qui les défièrent de regard, arborant ostensiblement leurs calibres et leurs lames, désireux d'affirmer leurs droits sur la zone.

Quittant le marché, les acolytes continuèrent leur route, notant au passage que le bar mentionné dans la tablette de données se trouvait non loin. Une averse éclata soudainement, déversant un rideau de pluie sale sur tous ceux qui avaient le malheur d'être dans la rue. Elle ne dura heureusement que quelques minutes, et les acolytes purent constater que les manteaux fournis par Sand étaient imperméables. Tandis qu'ils vérifiaient la direction à suivre à un croisement, un type allongé dans une encoignure de porte les apostropha, les insultant et leur demandant de l'argent. Archibaldus estima que l'homme était camé.

Environ vingt minute après avoir quitté la place, le petit groupe arriva devant la tour-hab 717#. Il s'agissait d'un bloc grisâtre de dix étages dont les fenêtres étaient ornées d'arches et les balcons gravés d'un emblème de scarabée.
La porte d'accès était défoncée, et l'entrée vandalisée et pillée. Les portes de l'ascenseur étaient grandes ouvertes et donnaient sur un grand vide obscur. Les acolytes empruntèrent donc l'unique voie d'accès restante pour atteindre les étages: une cage d'escalier décorée de peintures murales endommagées représentant des ouvriers affairés et heureux, des nobles leurs dispensant des dons depuis les hauteurs, ainsi que diverses icônes des puissants de la cité-ruche.
Hormis les bruits étouffés parvenant au travers de quelques portes closes, tout le bâtiment semblait désert, silencieux et vide de toute activité. Pour Archibaldus et Valerius, l'air était ici emplie d'un telle appréhension qu'elle en devenait presque palpable.

La porte de la chambre 6/23 était entrebâillée, et la serrure brisée. En entrant, les acolytes découvrirent une pièce toute simple d'environ 8m² avec des toilettes et une unique fenêtre. Une femme apeurée tentait maladroitement de se cacher dans un coin derrière le lit, pelotonnée dans un pardessus trop grand et tenant fermement un sac à dos contre sa poitrine.

[Gobsama]

Archibaldus jeta un rapide regard évaluateur sur le poste des forces de l’ordre, histoire de voir s’il était actif ou simplement une coquille vide .Durant tout le trajet il prit mentalement des notes sur tout ce qu’il voyait. Itinéraire emprunté, lieux de rassemblements des gangues locaux, comportement global des gens rencontré, présence de patrouilles des forces de l’ordre…

Concernant la poignée de brutes qui tentaient de les intimider, le partit pris d’Archi était le suivant : Vous nous laissez tranquille on vous laisse tranquille…
Donc tout dans son aptitude tendait à véhiculer ce message. Il ne baissa pas les yeux sans pour autant les toiser ou avoir un comportement provocant. Le but étai de ne pas passer pour une proie, mais plus pour un prédateur de passage n’ayant aucun intérêt pour les conflits locaux.

Lorsqu’il vit la femme, il rabaissa son arme et tenta une approche amicale :

Sur le ton le plus apaisant et rassurant possible il lui demanda :

« N’ayez pas peur… nous ne vous voulons aucun mal »
Puis-il ajouta sur le même ton :
« Vous êtes Lili Arbest ? »

[Thalgrim]

Le poste des forces de l'ordre était occupé, et les acolytes avaient aperçu durant leur trajet une patrouille du Magistratum. Les agents portaient des armures plus lourdes que leurs collègues des niveaux supérieurs, ce qui n'avait rien d'étonnant, et étaient équipés d'armes automatiques dont ils semblaient prêt à faire usage à la moindre provocation. Les gens s'éloignaient d'ailleurs précipitamment de leur passage.

La jeune femme se releva de derrière le lit, se détendant un peu au ton de la voix d'Archibaldus et en le voyant baisser son arme.
"Oui c'est moi. Et vous, qui êtes vous?"
Elle tentait de cacher sa peur, mais Archibaldus et Valerius se rendaient bien compte qu'elle était loin d'être rassurée.

[Gobsama]

Après un cours instant de réflexion, Archi choisit de continuer à la mettre en confiance pour obtenir un maximum d’informations.
Il opta donc pour une approche sans mensonges… qui donnerait d’autant plus de conviction à ses paroles :
Sur un ton toujours rassurant et amical :

« Vous avez signalé la disparition de votre frère Saul Arbest et nous sommes là pour savoir ce qui lui est arrivé. »

Certes il omettait de préciser que son frère était mort, mais dans les faits il disait la stricte vérité sur leurs objectifs, et il pensait que si la jeune femme pensait qu’il y avait un espoir de retrouver son frère, elle leur donnerait plus de détails…du moins dans un premier temps.

Puis constatant l’état de la porte et la façon dont-elle avait réagi à leur arrivé, il le fit remarquer à la femme et lui demanda sur le même ton apaisant :

« Avant d’aller plus loin, avez-vous eu des ennuis récemment ? Des personnes vous menacent-elles ? Doit-on s’attendre à de la visite ? »

[moderagio]

Valerius regardait l'arbitrator se lancer dans sa tache. Il observait attentivement son collègue et la jeune femme. Quelque part, il espérait obtenir deux trois petites astuces en cas d'entretien du genre, cela pourrait lui servir...

En attendant, il pensait que l'effraction dans l'appartement avait été peut-être commise par la sœur du défunt. Le pardessus qu'elle portait, trop grand, pouvait appartenir à son frère et le sac à dos indiquait qu'elle préparait peut-être une fuite ou qu'elle avait fait le "ménage" sur place... L'attitude de crainte était aussi suspecte.

Val extrapolait peut-être aussi. Il espérait qu'Archibaldus lui permettrait d'obtenir plus de certitudes.