[PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Vous trouverez ici les parties inachevées et les campagnes achevées depuis longtemps.
Avatar de l’utilisateur
Amnèsya
Vénérable
Messages : 3926
Inscription : 23 mars 2013, 13:52
Localisation : Quelque part le plus loin possible

[PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Message : # 29130Message Amnèsya
04 déc. 2013, 23:30

Brest, le 27 Mai 1718…

« Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste, lui, ajuste ses voiles. » William Arthur Ward

Et pourtant, il y avait de quoi, en ce clair matin, démoraliser le plus endurci des candides… De la brume, traitresse qui les avait fait attendre au large, dans la rade quelques jours interminable de plus, alors qu’ils avaient gardé la mer depuis des mois… Retardant éternellement leur délivrance… Du crachin, qui s'insinue sous les vêtements usés, se mélangeant au sel du voyage pour raviver les douleurs des engelures et autres gerçures de ces peaux burinées par les embruns, le soleil ou le froid… Du noir, du gris, de l’acier, et du bleu sombre, le tout se confondant indistinctement dans un vague horizon incertain… La Bretagne leur avait réservé son plus beau manteau de tristesse et de mélancolie pour leur retour…

Et pourtant, rien de tout cela n’a d’importance dans leurs yeux… A côté de ce qu’ils ont vécu en Nouvelle-France, tout cela n’est rien. Absolument rien, face au gel et à la neige, à ce combat de tous les instants pour que le navire ne soit pas handicapé ou mis en péril pars les congères qui s’accumule sur le pont… où à chaque promenade sur le tillac, les plus dévots priaient pour ne pas se recevoir une stalactite acérée dans la colonne vertébrale, tombée que quelques vingt à trente mètres plus hauts d’un hauban mal nettoyé ou d’une voile mal ferlée… A côté de cette lutte interminable contre de l'alliance des froids et de l'eau, ils avaient finalement apprécié ces moments de patrouille et d’escarmouches contre l’Anglais qui tentait encore à cette époque de contester la suprématie sur cette région au futur Louis XV… Aussi après, près d’un mois de mer à affronter tempêtes, grain et coup de vent, à dormir dans cet entrepont surchargé et nauséeux… Guettant désespérément une accalmie dans le vacarme habituel d’un navire : Grincement, craquement, frottement…

Ainsi, malgré son aspect austère, les rives de la Recouvrance ne pouvaient qu’être ardemment désirées par ces chers marins… Nulle côte tropicale, nulle plage de sable blanc, ne saurait être plus accueillante que ces quais de pierre calcaire dominés impérieusement par la haute muraille du fort Vauban… Il n’avait probablement que l’appel d’une femme, ou du rhum pour pouvoir lutter contre un tel magnétisme…
Une mouette fendit le ciel et passa au ras de l’embarcation. Manquant d’emporter les bonnets des marins qui forçaient sur les rames de la yole qui venait de sortir du brouillard… Après tout, il y avait toujours eu entré les marins et les oiseaux de mer, aussi majestueux que libres, mais néanmoins, aussi fourbes que charognards... C'était probablement sa manière de leur signifier que la partie était finie et que pour une fois, elle n'avait pas réclamé leur dû... Maintenant, l'oiseau reprenait la mer et bientôt disparu... Eternelle menace fantôme du gabier... Sur l'eau, l'embarcation se déplaçait avec majesté, laissant de profonds sillons dans son sillage sur cette large mer d’huile que le matin semblait avoir figé comme le reste de la basse ville… Ce n’était pas la bonne heure, bien trop tôt pour les dilatants, et bien, bien trop tard pour les pêcheurs et autres pauvres gens déjà au travail depuis bien longtemps…

D’où venait cette embarcation qui apparaissait sur l'horizon comme sortie de nulle part ? De pas très loin en vérité. A quelques miles du port, l’Espadon était à l’ancre, l'enceinte militaire ne pouvant l’accueillir avec les honneurs qui auraient été dus à ce navire… Mais en cette période, l’arsenal était occupé par de lourds bâtiments auprès desquels la fière frégate ne pouvait guère plus que revendiquer que le nom de coque de noix. Le Soleil Louis et le Bretagne, deux des trois seuls Trois Ponts que la France n’ait jamais possédés étaient en effet à quai, en radoub, en entretiens, et en dépit de sa grandeur, les immenses vaisseaux de première ligne étaient bien plus majestueux et imposant que n’importe quelle autre construction de la ville a commencé par la frêle chapelle de Saint-Elme, dédié au marin ou les grands chantiers de ce qui allait devenir l’un des bagnes les plus redoutés, avant que cette prérogative ne lui soit retirée bien des années après par celui qui s’ouvrira de l’autre côté de l’océan Atlantique à Cayenne…

Sur les rames forcent de braves matelots… Mais aucun ne songe à se plaindre… Ils savent pertinemment que s’est bien plus qu’un honneur que de se voir accorder la possibilité de descendre à terre… C’est une marque de confiance inestimable. Et seuls les plus fous et les plus inconscients songeraient à trahir la confiance du Capitaine de Clichy et des privilèges qu’il accorde à son équipage… Le capitaine de Clichy, l’ensemble des marins de l’Espadon, en a acquis la certitude, est de cette espèce d’hommes qu’on ne croise qu’une seule fois dans sa vie… Si la providence vous accorde d’en croiser un…

Parmi eux se trouvait le noir N’Serengui, Gabier de son état et à jamais reconnaissant à cet homme qui lui avait rendu sa dignité d’Être Humain… Cet ancien esclave avait autrefois sauvé la vie de son capitaine, et ce dernier se plaisait à l’emmener partout avec lui, et aimé raconter à qui voulais l’entendre que cet homme valait bien dix blancs, et au moins une quinzaine de conscrits… Le capitaine de Clichy était vraiment un être à part aussi, peut-être plus soucieux du bien-être de son équipage que du sien… Et s’il avait vendu un jour son âme, si ce n’était à Dieu, ce n’était à nul autre que Poséidon…

A Bord de la Yole, se trouver aussi Gui Gargousier… Le petit homme sut un peu sur les dames de nage, mais il ne saurait se plaindre… Indéniablement, le plus grand amour de sa vie reste la poudre… Mais il sait aussi apprécier les autres côtés, les bons côtés surtout de la vie… Alors, pour lui c’est la dernière étape avant la liberté éphémère de l’escale… Lui aussi, est une figure de l’Espadon, certes à son niveau, sans grande responsabilité, mais tous à bord savent apprécier son expertise et son savoir-faire lorsque la bordé de la dernière chance, comme il l’aime l’appeler, doit abattre un mat… Impérativement, ou la mort…

Juste derrière le capitaine de Clichy, aussi droit qu’un empereur romain, se trouve l’un des officiers les plus atypiques de la Royale… Il était étonnant qu’un homme doté d’une aussi faible stature ait atteint une telle autorité… Mais, à bord de la frégate, seuls un fou ou un novice oseraient s’attirer les foudres du contremaitre… d’autant qu’il se montrait aussi généreux qu’impitoyable lorsque la situation l’exigeait… A bord, on l’appelait Maltèse,

Petit à petit, l’esquif s’approcha du quai… et vint lécher le bord de la rive avec un geste d’expert. Aussitôt N’Serengui sauta à terre et vint amarrer le canot à un anneau.
Un à un, les passagers débarquèrent… Le capitaine salua ses hommes sans mots dire et disparu rapidement dans l’immense voute qui conduisait aux étages supérieurs du château.

En sautant lestement enfin sur le plancher des vaches, Maltèse apostropha les matelots :
« Bon, ben, comme dirait notre bon capitaine, les enfants, vous êtes libre de votre journée…
Mais pas trop quand même, cela m’ennuierait de vous retrouver au fond du trou, et je sais bien que notre prochaine mission sera une croisière à côté de ce que l’on a vécu…. Mais cela me peinerait de devoir me passer de vos compétences… C’est que j’ai autre chose à faire moi que d’élever éternellement de la marmaille… Sur ceux, vous avez quartier libre pour la journée… M Gargousier, M Serengui, le capitaine m’a fait savoir que l’on devait renflouer notre équipage après nos pertes, donc si vous rencontrez des recrues que vous jugez digne, faite leur savoir que je serais à l’auberge du « Fou de Bassan » en fin d’après-midi pour m’acquitter de cette besogne… Et je vous y attends aussi, avec Bichon et compagnie… Aucune raison que les basses besognes soient toujours pour les mêmes… Puis comme ils seront affectés à votre bordée, autant avoir votre avis…


Comme vous l’auriez compris, à bord de l’Espadon, cela ne se passait pas comme dans les autres bâtiments… Mais c’était peut-être cette méthode qui faisait la différence… En tous cas, sa réputation de ce côté du monde ou de l'autre n’était plus à faire…


« Les bouteilles à la mer ne ramènent pas souvent les réponses. Antoine Blondin »

Et pourtant, il en était au moins une sur cette terre qui ne pouvait que contester ce dicton… Mais il est vrai que Gwenaëlle avait confié son message à un porteur bien plus sûr et plus reconnu que la mer… Mais c’était sans trop y croire que vous avez adressé un message à l’attention de Monsieur Charles Joubert de la Bastille, Marquis de Chateaumorand, gouverneur de la Dominique, obligé de votre famille d’un service d’une autre vie… Une autre vie c’est ce qu’elle a découvert, dans la fuite, poursuivie, traquée… Mais, il en fallait bien plus pour abattre la fière Bretonne que les tempêtes et les orages, qu’ils soient naturels ou politiques, n’effrayent plus depuis sa plus tendre enfance…
Arrivez à Brest en début de semaine, son attente va finir ce soir… Un rendez-vous avec l’un des émissaires de votre obligé est prévu pour ce soir dans une auberge miteuse du port… "L'Eperlan»… Le message répondait que le prix à payer était fort… Elle avait mal dormi cette nuit, probablement trop préoccupée à échafauder un plan pour tirer son épingle du jeu… Mais elle sait qu’elle est dans une position très inconfortable… Si l’honneur à encore une valeur de ce côté de l’atlantique, ce n’est peut-être plus le cas sous le soleil des Tropiques, à l’ombre d’un cocotier, à siroter un verre de rhum… Mais d’un autre côté, l’étau se referme sur elle et elle sait qu’elle a désespérément besoin d’aide. A moins que son manque de sommeil soit dû à l’inconfort de la chambre… mais l’anonymat est généralement à ce prix...

Aussi elle regarde le pâle soleil probablement aussi dépressif, se lever sur l’arsenal depuis sa chambre… Avec un peu de chance, c’est la dernière fois qu’elle l’admire tremblotant… Dans quelques semaines, ce sera au-dessus d’une eau cristalline, purifiée de tous ses soucis… Elle pense à son retour aussi plus riche qu’une reine, plus fière qu’une impératrice, plus libre d’elle-même qu’une muse….



« Notre corps est la barque qui nous portera jusqu'à l'autre rive de l'océan de la vie. Il faut en prendre soin. » Swami Vivekananda

Très tôt, probablement bien trop tôt, le jeune Lothar l’avait bien compris… et comme on est jamais mieux servi que par soit même c’est dans cette voie qu’il s’était autre fois embarqué…
Maintenant, plus âgé, un peu dérouté, il avait entreprit de quitter sa Prusse natale pour retrouver son frère… Sachant que malgré tous les voyages maritimes sont bien plus longs et bien plus incertains que les voyages terrestres, il avait naturellement opté pour tirer le maximum à terre avant de s’embarquer…
Et c’est ainsi qu’arriver à Brest, il s’aperçut qu’aucun navire ne voulait le prendre, soit qu’ils demandaient des sommes exorbitantes pour l’accepter comme passager, soit qu’on lui répondait qu’un médecin n’était pas utile… Après tout, un marin mort, c’est avant tout une solde qui n’avait pas à être versée…
Il commençait à penser que sa situation était sans issues et envisageait de reprendre la route pour l’Espagne ou le Portugal, lorsqu’il entendit qu’un recrutement pour un vaisseau de la Royale aurait lieux à l’auberge du « Fou de Bassan » dans les hauteurs de Lambé… C’était très inhabituel comme méthode de racolage, la France, il était suffisamment instruit pour le savoir, procéder plus par le système de la conscription et le piochage dans les prisonniers de droit commun que de cette manière… C’est peut-être ce qu’il le décida à y faire un tour en dépit de la mauvaise réputation que pouvais se trainer cette marine… Comme toutes les autres marines de guerres, d’ailleur.

« Il faut garder en mémoire nos rêves, avec la rigueur du marin qui garde l'oeil rivé sur les étoiles. Ensuite, il faut consacrer chaque heure de sa vie à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour s'en approcher, car rien n'est pire que la résignation. » « Gilbert Sinoué »

Il n’y avait rien à redire… Camille depuis bien longtemps avait compris et fait, presque, sienne cette devise… d’où un parcourt en dents de scies, chaotique, mais toujours libre et fier… Mais sa dernière était allée trop loin même pour lui… Et rien ni sa jeunesse, ni sa noblesse, ni son expérience et sa valeur ne pouvait effacer ses crimes… Et avant qu’il ne soit trop tard, il a disparu… non sans avoir fait main basse sur un partie de la fortune familiale, Camille était un homme prévoyant, et sur une lettre de recommandation à l’attention de Victor Marie, Duc d’Estrée, vice-amiral des flottes du ponant…
Il en attendait beaucoup et voyait en elle un échappatoire… Un moyen de prouver, enfin, sa valeur..
Depuis qu’il résidait à Brest, il avait appris que le duc D’Estrée demeuré lui à l’auberge du renard des mers dans le quartier Saint Marc… Aujourd’hui…. Le temps était beau… enfin pour Brest… Et puis de toute façon ce n’était pas dans son genre d’attendre…


« Ne cherche pas dans l'océan ce que tu peux trouver dans une goutte d'eau. » Anne-Sophie Sala¨n

Encore eut-il fallu que l’on sache ce que venait chercher cet espagnol au fin fond de la Bretagne profonde… Mais c’est peut-être ce qu’aller nous apprendre la suite du récit…
Pour l'instant, il siroter son café dans une auberge du port... Et en dépit de tous, c'était un bon café...
Dernière modification par Amnèsya le 12 déc. 2013, 21:58, modifié 1 fois.
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

Avatar de l’utilisateur
Obsidian
Vénérable
Messages : 2623
Inscription : 11 avr. 2013, 20:00
Localisation : Lyon 6 ème

En avant !

Message : # 29137Message Obsidian
04 déc. 2013, 23:55

Il était heureux.

Trempé jusqu’aux os par les embruns marins, les vêtements collés par le sel, gelé par l’air breton, mais tout de même heureux.
Voilà tant de mois qu’il attendait cela. Après le froid glacial et la découverte de la neige, des tempêtes du nord si différentes de celles des Antilles, la senteur puante des entrailles anglaises et l’odeur des canons…

Pouvoir descendre à terre, être sur le plancher des vaches et voir de nouvelles têtes. Pouvoir manger un repas chaud et boire du bon alcool. Oh, il savait que, comme à l’habitude, on le regardait juste comme un esclave juste bon à laver le pont. Mais il s’en moquait. Aujourd’hui, aucun regard ne pourrait ternir son bonheur mais s’il n’était qu’éphémère.

Il était heureux mais également fier. Fier d’être là, présent au près du plus grand homme que la vie lui ait permis de croiser. Le capitaine de Clichy était majestueux et représentait tous les nobles et fiers idéaux de la marine française. Mieux encore, il soulevait le cœur de ses hommes et les guidait à la bataille comme sil il ne faisait qu’un. Il était l’âme de L’espadon. Il n’aurait pas pu rêver meilleure situation. Il lui avait rendu sa liberté, il lui devait tout.

Il était là, entouré par ses frères de la mer, ses compagnons de voyages et d’aventures. Pour chacun d’entre eux, et encore plus pour son héros, il aurait donné sa vie. Comme pour lui, l’impatience et l’envie se lisait sur leur visage. Contrairement aux autres occidentaux, tous se comportaient convenablement avec l'ancien esclave. Mieux encore, il acceptait qu’il pratique son culte. Alors il leur rendait bien, allant même jusqu’à être respectueux aussi avec leur dieu. Après tout, il n’y avait pas plus superstitieux qu’un marin et il valait mieux ne pas courroucer les divinités quelles qu’elles soient. Et puis sous une certaine forme, leur petit barbu maigrichon en pagne sur sa croix lui rappelait quelque peu son départ de la plantation…

Dans cet état de plénitude totale, il donnait donc du muscle et du sourire. Il ne savait pas correctement parler français alors il faisait comprendre son bonheur par son comportement et ses actions. Il ramait à n’en plus pouvoir pour faire avancer cette bien aimée Yole et toucher enfin la terre.

Rapidement, il découvrit le port et ses environs. Les bateaux tout d’abord, multiples et hétéroclites. Puis le quai de pierre gris avec son activité grouillante et ses badauds si différents les uns des autres.

L’odeur des marchés avoisinants lui emplissait les narines de senteurs, qui pour lui semblaient bien exotiques… Il tournait la tête en tous sens, n’en croyant pas ses yeux et découvrant à chaque regard un nouveau monde… Bientôt, il serait parmi eux.

Arrivé à quai, le capitaine lui fit un simple geste de la tête. Automatiquement, il sauta sur le pavé. Il embrassa sa main et, tout amarrant l’esquif, toucha le sol de celui-ci. Chuchotant, il remercia ses dieux.

« Mesi Agwé pou proteksyon »

Alors il attendit, droit comme un I, que ses compagnons et chefs descendent à terre.

Puis le Capitaine descendit, les salua rapidement et disparut dans le château avoisinant. N’Serengui n’aimait pas cela. Il n’aimait pas quand son dieu vivant disparaisse au loin et qu’il ne puisse pas le protéger. Mais il savait que ce dernier était un expert dans le maniement de la lame. Alors, rapidement, il se concentra dans sa découverte de Brest la grise.

Ensuite, le contremaitre, un homme bon lui aussi malgré ses colères, vint les voir. Il leur permis de s’amuser mais sans trop chercher les ennuis. Il prit également à part le marron qu’il était ainsi que Monsieur Gargousier. Il fallait qu’ils ouvrent l’œil.
L’espadon avait besoin de nouvelles têtes. Comblé qu’on lui fasse confiance mais limité par son vocabulaire, il ne répondit qu’un simple :

« Oke Mesye Maltez, Konfyans pa pwoblem »


Puis attendit que le canonnier lui ouvre la voie vers les mystères de cette cité celtique…

Avatar de l’utilisateur
Avrock
Vénérable
Messages : 2586
Inscription : 25 mars 2011, 20:37
Localisation : Trier, Allemagne

Re: [PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Message : # 29160Message Avrock
05 déc. 2013, 12:47

Lothar avait fait un long voyage depuis la Prusse. Il avait suivit la cote, préférant la terre ferme aux embruns. Kiel, le Friesenland, Amsterdam, Dunkerque, autant de paysage, deux mers distinctes et pourtant semblable. Le gris, le bleu et le brun, très peu de vert dans ces mers du nord. Il traverse le nord de la France, la Normandie pour arriver enfin en Bretagne, a la fin du monde : finis terrae... Ironie de l'histoire, Lothar découvrit que les locaux voient cela comme la tête du monde : penn-ar-bed. Cela le fit sourire, peut être un bon auspice. Fin ou début du monde, sans doute un peu des deux pour son périple.

Lothar dechanta assez vite. Les nombreux refus qu'il essuie a Brest lui font presque regretter de ne pas avoir embarqué sur un vaisseau marchand hollandais plus tôt. Il s’apprêtait a continuer son voyage jusqu'en Espagne lorsque une rumeur lui arrive aux oreilles: quelqu'un recrute au "Fou de Bassan". Méthode peu orthodoxe pour la marine française, sinon unique.
Il ne risquait rien a y aller, et c'était peut être son opportunité pour gagner le nouveau monde et son objectif. Si Dieu le veut...

Il se présente donc au rendez-vous après avoir passer sa journée en menues préparations du voyage, qu'il soit par terre ou par mer.
><((((°>
........><((((°>
...><((((°>


MJ: Conan D6
PJ: [OdE] Arthwr (aka Garn Faernor) ** en pause **, [Mekton Z] Elbert "Storm" Falck - Jeune psionique & métalleu

Asdel
Vétéran
Messages : 916
Inscription : 25 janv. 2012, 14:16

Re: [PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Message : # 29322Message Asdel
06 déc. 2013, 12:34

Brest la grise, la pluvieuse, maugréant dans sa barbe, Gui cherchait à se plaindre du temps. Malgré la brume, pas de pluie pour faire souffrir ses rhumatismes...Pas encore.
Après s'être réchauffé sur les rames, le marin n'avait qu'une idée, garder cette chaleur qui lui rappelait son Sud natal qu'il avait toujours quelque part au fond de son cœur. Un coup de rhum, son âge ne le prêtant guère aux fredaines, un bon repas. Avec un peu de chance, ils n'auraient pas trop à se fouler avec N'Serengui pour trouver des marins, quoi qu'avec la paix.
Baste, il serait bien temps de s'en préoccuper plus tard, il y avait des choses plus importantes dans cette chienne de vie, foi de Gui. Parodiant un salut, il répondit avec son accent chantant:

"Bien Monsieur. On fera de no't mieux pour le trou, mais par la Bonne Mère, je promets rien hein! Entre Face de Charbon et un Vieux Singe comme moi..." il haussa les épaules, s'il avait une chique dans la gueule, pour sûr qu'il l'aurait crachée un jet puissant et violent vu sa manière de débiter d'un souffle un peu court et rougeaud ses paroles qui gonflaient ses joues. "Ne le prenez pas comme ça M'sieur Maltèse, aucune humour ces jeunes j'vous l'dis. Enfin on f'ra de nôt mieux pour éviter le trou...Et ram'ner de nouvelles têtes pour sûr! N'est-ce pas N'Serengui ? Enfin, si tu veux bien leur parler le Français de France gamin!"

Vieux jeu entre le contremaître et le bachelier es poudres et artilleries, taquinerie de marins qui se connaissaient bien, et se respectaient. Serrant son bonnet sur ses oreilles, Gui n'avait plus qu'à aller se trouver un bon coin avec le grand gabier qu'il aimait bien au demeurant, même s'il était aisé de taquiner le marron.

Avatar de l’utilisateur
Maëlys
Vénérable
Messages : 4615
Inscription : 11 sept. 2011, 12:03
Localisation : Caen - Basse Normandie

Re: [PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Message : # 29375Message Maëlys
06 déc. 2013, 20:45

Cela faisait déjà plusieurs mois que l'Espagnol avait quitté sa terre natale. L'Espagne tout comme son pays basque natal était désormais bien éloigné mais en soit il s'agissait d'une bonne chose.
Il s'était fait à force une raison, il ne pouvait plus retourner dans sa contrée natale, l'Eglise avait un réel pouvoir et même les frontières de son pays d'origine n'étaient pas suffisantes pour arrêter l'emprise de celle-ci.
D'autant plus que la France et l'Espagne ont de bonnes relations. C'est pourquoi, il ne s'était pas seulement arrêté à Bayonne mais avait continué plus loin vers le Nord, passant par Bordeaux, la Rochelle, Nantes, jusqu'à arriver il y a de cela quelques jours à Brest...

Un pays froid, où l'air chargé d'humidité rappelle sans cesse les navires sans en procurer le plaisir associé. La population était clairement à la hauteur du climat, froids et surtout parlant un Français... déjà assez compliqué de base... teinté de leur maudit accent qui rendait les choses encore plus difficiles à comprendre.
Mais étonnamment, il se sentait quelques peu en sécurité dans cette ville, qui irait chercher un homme accusé d'avoir assassiné un évêque dans des terres froides et distantes comme celles-ci. Enfin sûrement jusqu'à ce qu'une troupe en arme passe par les différentes tavernes de la ville.

Installé à l'auberge du "Fou de Bassan", Manuel profitait d'un café brûlant tout en écoutant les rumeurs des autres clients de l'auberge.
A sa taille, le fourreau de sa rapière était emmaillotée dans un linge pour ne pas attirer trop l'attention. Cette lame était bien une des dernières choses qui lui restaient.. Un cadeau offert il y a de cela plusieurs années qui bien qu'ayant beaucoup servi conservait encore ses caractéristiques dignes des forges de Tolède.

darkbaron
Vénérable
Messages : 3971
Inscription : 07 déc. 2012, 22:27
Contact :

Re: [PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Message : # 29383Message darkbaron
07 déc. 2013, 02:40

Depuis la fenêtre de sa chambre, Gwenaëlle observa longuement le soleil se lever, perdue dans ses pensées et dans ses craintes. En ce jour, l'astre lui semblait pâle, si pâle... Annonçait-il quelque chose ? Qu'allait donc lui réserver ce nouveau jour qui se levait ? Elle l'ignorait, mais au fond d'elle-même, elle était tourmentée car plusieurs émotions tourbillonnaient. Elle était partagée entre l'espoir et la peur. Elle pouvait tout perdre ou tout gagner.

La nuit avait été terrible. Elle avait peiné à trouver le sommeil à cause de ses sombres pensées et n'aspirait qu'à retrouver une véritable nuit de sommeil, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas se le permettre. Non, pas tant qu'elle était recherchée comme ça et que sa famille avait besoin d'elle. Elle aurait tout le loisir pour dormir, mais seulement après avoir accompli ce qu'elle voulait. Enfin, elle pourrait profiter d'un sommeil bien mérité, à l'abri des soucis...

La fatigue n'entamait donc pas sa détermination. Elle était prête à tout pour mettre un terme à ses problèmes. Quand on désirait ardemment quelque chose, le prix qu'il coûtait importait peu. C'était ainsi qu'elle voyait les choses et elle ne comptait laisser personne se mettre en travers de sa route.

Après avoir jeté un dernier regard vers le soleil, elle soupira et lui tourna complètement le dos. En fait, elle n'avait que mépris pour ce soleil bien pâlot car elle désirait ardemment voir de l'or briller de mille feux, non une lumière aussi faible. Bientôt, elle en était certaine, elle allait toiser ce soleil ridicule avec son or et ses pierreries. Il lui suffirait de regarder ses biens pour bénéficier d'un éclat bienveillant et bien supérieur à ce que le soleil lui refusait.

Elle poussa un dernier soupir, puis ouvrit la porte et rabattit son capuchon sur sa tête. Sa cape la protégeait de la fraîcheur matinale et lui permettait de cacher ses cheveux, ses vêtements et son visage à défaut de réellement la dissimuler. C'était tout ce qu'elle lui demandait. Elle sortit de sa chambre, referma la porte et descendit calmement dans la salle principale, bien décidée à manger. Elle avait définitivement besoin de forces...

Avatar de l’utilisateur
Obsidian
Vénérable
Messages : 2623
Inscription : 11 avr. 2013, 20:00
Localisation : Lyon 6 ème

Vers une tarverne ! Du rhum !

Message : # 29406Message Obsidian
07 déc. 2013, 18:51

Tout en observant avec intention les échanges commerciaux qui se déroulaient sur le port, il acceuilli les plaisanteries du Marseillais d'un grand sourire éclatant son visage.

Il lui lâcha alors un baraguoin incompréhensible tout en lui assénant une grande tape amicale et puissante dans le dos.

"Pale mwens epi repire noms wouj ! Gargousier y compwen, arete de fé plezi de N'serengui !"


Il éclata alors d'un gigantesque rire puis désigna une rue de la main.

"Alan nou isit la ?"

Avatar de l’utilisateur
Amnèsya
Vénérable
Messages : 3926
Inscription : 23 mars 2013, 13:52
Localisation : Quelque part le plus loin possible

Re: [PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Message : # 29430Message Amnèsya
07 déc. 2013, 21:31

Pour l'espagnol

L'auberge du "Fou de Bassan" était une grande bâtisse très fréquentée sur les hauteurs l'arsenal... Elle était idéalement placée au sommet de Recouvrance et dominait la rade... C'est un imposant bâtiment en bois avec des étages en encorbellement. Au rez-de-chaussée, la salle de restauration donnait sur de grande bais vitrée à petit carreau d'où l'on pouvait sentir la mer et les embruns par mauvais temps.. Manuel y demeuré depuis quelque temps... Et avait des difficultés à se faire à l'accents français... Il avait remarqué que celui-ci passait netement mieux avec une ou deux bouteilles de chouchen... Le problème était alors que les bretons d'en face, parlait alors généralement... le breton... qui n'avait pas grand chose en commun avec la langue qu'il avait appris...

Pour une fois il ne s'était pas levé très tôt, et avec la fin de la matinée correspondait aussi l'établissement d'une petite brise thermique qui chassait la brume à petit à petit de la rade... Cependant quelques bans restait accrochées aux obstacles naturel. Ainsi le château était a demi noyé et certain des ses éperons disparaissait totalement tandis qu'au contraire l'imposant donjon semblait surgir de nul part... Ainsi son œil fut attiré par deux matures au allures fantomatiques sur cette mer noire...
Metajeu a écrit :(Juste pour rire)
Connaissance des navires 2 Erudition 6 : 4, 6 = 2 succès
Connaissances des navires 2 perception 4 : 1,5 = 2 succès.
Les navires était un peu loin mais il en avais tellement dans sa jeunesse, qu'il ne pouvait se tromper... C'était une corvette de la marine royale française, magnifique mais qui semblait un peu fatiguée, et une flûte commerciale tout à fait banale...

Mais pour lui, l'essentiel était là... Probablement qu'avec l'arrivé de ses navires, il était possible qu'il y ai du remue ménage sur le port... Peut-être un moyen de quitter définitivement la France et de se refaire une nouvelle santé...
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

Avatar de l’utilisateur
Amnèsya
Vénérable
Messages : 3926
Inscription : 23 mars 2013, 13:52
Localisation : Quelque part le plus loin possible

Re: [PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

Message : # 29434Message Amnèsya
07 déc. 2013, 22:14

Pour Gui, N'Serengui et Lothar...

Malthèse n'était vraiment un mauvais bougre... Bien contraire... Certain pouvait même le trouver un peu paternaliste... Mais il est vrai qu'après tant de jours de mer, il aurait probablement préféré faire autre chose qu'organiser un recrutement... Qu'aurait-il aimé faire? Ca c'est une autre histoire et probablement qu'en dehors de lui personne ne pouvais vraiment réponde à cette question... On ne lui connaissait aucune passion, aucun élan... Il était là faisait ce qu'il avait à faire et veiller à son niveau et dans la limite de ses moyens, a ce que le navire rentre à bond port et avec le moins de pertes possible... Même les armes, ne semblait pas l'intéressée et pourtant, il avait aussi assis son autorité la dessus.. Toujours au cœur du combat, ne reculant devant aucun adversaire même bien plus grand et plus fort que lui...Il fallait lui reconnaître un style bien à lui et bien déroutant... Il poussait même le vice jusqu'à se recoudre lui même...

Aussi, après avoir encaisser la boutade du Marseillais, qu'il gratifia néanmoins d'un acerbe... "Mais pourquoi croyez vous qu'on s'adresse à vous... Si avec des recruteurs comme vous, quelqu'un signe, c'est qu'on est au moins sûr d'une chose : Soit il est bête, et il fera donc un bon marin, soit il est très motivé!!!. Kenavo" et il disparu tranquillement dans le ventre de Brest.

Il ne réapparu que d'au début de l'après midi pour retourner sur l'Espadon... Il devait aller chercher quelques matelots charismatiques et emblématique... Dont il appréciait la compagnie... Pour attaquer la longue soirée qui s'annonçait. Et c'est ainsi qu'il débarqua au Fou de Bassan, accompagné de Frédéric Bichon, Maitre d'équipage colérique et joueur mais terriblement dévoué. Malthèse avait depuis longtemps après gérer cet homme au qualités aussi multiples que ses saute d'humeurs et d'un autre quartier maitre Gwen Lossec, dis "boit sans soif" dont le surnom parlais pour lui...

La rumeur avait, comme toujours, fait son travail et l'auberge était déjà très fréquentée, pour le plaisir de son tenancier... En échange, l'équipage reconnaissable à ses habits en grandes pompe avais le droit à une tournée gratuite...

"Allez nous commander de quoi nous rincer le gosier, et regarder si vous trouvez Gui et N'Serengui... Pendant ce temps on vas installer les tables... "
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

Avatar de l’utilisateur
Amnèsya
Vénérable
Messages : 3926
Inscription : 23 mars 2013, 13:52
Localisation : Quelque part le plus loin possible

Re: [PN] Plan de Brest

Message : # 29437Message Amnèsya
07 déc. 2013, 22:46

Image

(Comme je ne sais pas dimensionné l'image, je met la légende mais normalement elle est sur la carte;
1 Embarcadère pour aller au Fou de Bassan
2 embarcadère pour aller au renard ou à Crosson
3 Pont
4 bac pour traverser la rivière Penfeld
5 château de Brest/Prison/ Communication avec l'Espadon
6 Taverne l'Eperlan
7 Taverne Le renard des mers
8 Le Fou de Bassan
9 Larmor Baden
10 Arsenal
11 Maréechaussée
12 Hôpital
13 Caserne Maritime
14 Magasin Royal
a : L'Espadon
b : Flute la dame Jeanne


http://media-cache-ec0.pinimg.com/origi ... 9388d1.jpg
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

Verrouillé