Fortuna Imperatrix Mundi

Il y a un banc qui paraît fait pour ça. Je me déchausse sans plus de façons. Mes chaussettes sont encore plus fatiguées que mes bottes, mais chaque chose en son temps...

- Les coutures sont usées et elles prennent l'eau. Mais peut-être que les semelles sont à changer aussi. J'ai fait beaucoup de chemin pour remercier celui à qui je dois la vie.

Je ne sais pas si ce garçon est dévot, mais c'est l'occasion de prendre la température de la ville.

Le blondinet attrape les bottes et les inspecte en même temps qu'Haytham commente l'état de celles-ci.
- J’espère que tu trouveras celui que tu est venu voir.

Après un instant, le verdict tombe :
- Il va y avoir du travail si tu veux les garder... Si tu es pressé, je te propose de te les reprendre et de te faire un prix sur une nouvelle paire.

- Je vois que le grand Mithra m'a guidé chez des braves gens ! Pour rester en ville, je n'ai pas besoin de grosses bottes, il suffit que les chaussures soient étanches et tiennent bien aux pieds.

En somme, ce n'est pas désagréable d'avoir les orteils à l'air. J'en profite pour me renseigner :

- Nous ne sommes plus très loin du jour de la fête. Quand commencent les cérémonies ?

Le jeune homme pose les bottes prés de son établi et se dirige vers les fripes a la recherche d'une paire de souliers.
- La fête de printemps... uhm, c'est dans trois jours que ça commence.
Ah les voila... Tiens, essaies ça. en tendant a Haytham une paire de souliers en cuir qui en a vu d'autre. Le cuir est usé et souple, sans doute confortable, et la semelle semble avoir été refaite.

Après un essai, ceux-ci vont comme un gant a notre voyageur. Le blondinet lui dit alors : Pour les souliers, ça fera 2 pièces de cuivre. Et est-ce qu'il te faut autre chose ?

- Je ne crois pas... Ah, si : je vois que tu as des vêtements qui ne servent pas. Pour prier le grand Mithra, cela conviendrait peut-être mieux qu'un costume de guerrier. Pourrais-tu aussi me les vendre ?

Si les fripes sont à ma taille, elles devraient changer suffisamment mon apparence, surtout si elles ont une capuche. Tout en essayant, je demande :

- Il y a un homme qui m'a rendu service en route et que j'aurais aimé remercier. Je ne sais pas comment il s'appelle mais il a dû arriver en ville un peu avant moi, peut-être quelques jours. Est-ce que tu connais...

Je décris le barbu qui m'a refilé la pierre à tête de mort.

Le jeune vendeur esquisse un sourire : - Certainement, mais pour moi tu ressembles plus a un voyageur qu'a un guerrier. Il cherche alors dans les fripes posées dans l’étagère et celles pendues a coté tout en rejetant un œil a Haytham pour jugé de sa taille. Voila une paire de braie et une tunique, si c'est ce qu'il te faut. Ton manteau me semble encore bon.
Les vêtements ont déjà vécu, les coudes de la tunique sont rapiécés tout comme le genou gauche de la paire de braie. Les couleurs délavées donnent au deux un aspect grisâtre, a moins que la laine n'ai jamais été teinte, difficile a dire...
A voir ces fripes, est-ce vraiment une si bonne idée que cela de vouloir échanger ses vêtements ? Haytham a un doute, a moins qu'il ne garde ses vêtements actuels et achète simplement ses nouvelles fripes.

A l'écoute de la description, il remue la tète. - Non, ça ne me dit rien. Tu sais il passe pas mal de monde ici et c'est pas quelqu'un du quartier.

- Certainement, mais pour moi tu ressembles plus a un voyageur qu'a un guerrier. Voila une paire de braie et une tunique, si c'est ce qu'il te faut. Ton manteau me semble encore bon.

- Tu as raison. Je vais t'acheter les braies et la tunique. Je garde mes vêtements pour plus tard, j'en aurai besoin pour chercher du travail après les fêtes, mais il faut être humble pour aborder le grand Mithra...

Je fais un baluchon avec mes anciens vêtements que j'enroule autour de mon arc pour le dissimuler. Bon, je ressemble de moins en moins à Haytham l'archer, héros des frontières... J'ai encore une idée pour la suite, mais j'aime mieux le faire plus tard et hors de la boutique.

- Il y a un homme qui m'a rendu service en route et que j'aurais aimé remercier. Je ne sais pas comment il s'appelle mais il a dû arriver en ville un peu avant moi, peut-être quelques jours. Est-ce que tu connais...

il remue la tète. - Non, ça ne me dit rien. Tu sais il passe pas mal de monde ici et c'est pas quelqu'un du quartier.

- Ce n'est pas grave. Je le reverrai peut-être pendant les fêtes. Et de toute façon, une bonne action n'est jamais perdue.

Je paie ce que je dois et je sors de la boutique. Ensuite, je me mets à la recherche des ingrédients nécessaires. J'ai vu naguère des dévots d'Asgalun qui se couvraient de cendres les cheveux, les sourcils et la barbe, avec un peu d'argile pour faire tenir. Pas sûr que cela convienne pour honorer ce brave Mithra mais, après tout, il a des fidèles dans le monde entier et on a droit à un peu d'exotisme...