[OdE Chap 8-30] Losgadh - 17e ceitean / 06 juin - matinée

[Pwyll]

Pas le temps de réagir et à peine de s'impatienter ou d'être gêné alors que la jeune femme s'habillait.

"Oui. Madennig, c'est son nom. Enlevée à Mouden, je sais pas par qui ou pourquoi. Dans une barque, seule certitude. Tu n'étais pas de garde alors ? Enfin, merci beaucoup de vouloir m'aider. Je veux bien prendre un truc à grignoter, mais j'ai peur que chaque instant qui passe soit celui de trop."

Le coeur du géant s'etreignit soudain. Mettre des mots sur son angoisse sourde lui donnait soudain plus de substance.

Pwyll lutta pour ne pas pleurer. Il se racla la gorge et on pouvait à peine déviner l'humidité de ses yeux.

[Madennig]

Si Pwyll ne laissait rien paraître de sa peine, pour la jeune patrouilleuse il n'en était pas de même. Elle le regardait en silence, les yeux maintenant grands ouverts et plein de compassion pour le colosse. Ses paupières clignèrent à nouveau, mais ce n'était plus pour chasser les brumes ensommeillées.
Emue, sa voix se fit plus basse.

"D'accord... Attends moi ici. Je vais chercher ce qu'il nous faut."

Pwyll fut abandonné pour la seconde fois par Oregen, isolé dans le couloir sombre. Il pouvait entendre des bribes de conversation venant de la cuisine, de là même où avait été annoncée l'approche de l'heure du repas.

"Quoi ? Tu plaisantes, j'espère ! Ce n'est pas une auberge ici, Oregen. Il n'y a pas trois services !
- ... Important ! Imagine que ça t'arrivait, tu ferais quoi...
- ... Pas d'ici ! Ca sent les ennuis... Hey ! Où vas-tu avec ça ! OREGEN ?! REVIENS ICI IMMEDIATEMENT !!"

Oregen réapparut d'un pas pressé, avec une besace dans la main. Déterminée, elle fit signe à Pwyll d'évacuer les lieux avec elle. L'autre voix, dans la cuisine, continuait pendant ce temps de vociférer.

"N'imagine pas revenir dans une heure en espérant trouver des restes ! Parce que tu seras reçue comme il faut ! Crois-moi !"


Une fois à l'extérieur, les cris cessèrent d'agresser les oreilles du Garde-Feond et leur échange put reprendre librement.

"Bon, en fait, je me souviens, oui, j'étais de patrouille cette nuit bien sur, mais j'ai pas vu de femme sur une barque. On va voir les autres qui étaient de ronde cette nuit..."

Après quelques pas, elle reprit :

"Je crois que je me sentirais vraiment mal si j'étais dans ta situation Pwyll... Avec Hablor, nous allons nous marier, justement parce qu'on veut que les esprits nous protègent. Le demorthen de chez nous fera les choses bien... "

[Pwyll]

De toute évidence, la jeune femme allait au devant d'ennuis, au moins domestiques, sinon plus sérieux encore.

Pwyll aurait pu tenter de se mentir à lui-même, mais il devait reconnaître que c'est en toute connaissance de cause qu'il avait toqué à cette porte. Si des gens avaient des ennuis, tant pis, il devait tout tenter pour retrouver Madennig rapidement, sinon, il sentait qu'il serait trop tard.

"Désolé pour les ennuis que je traîne avec moi jusqu'à la porte de ta propre chambre... Vous avez raison avec ton Hablor, les demorthèns sont de bons guides et les esprits nous entourent. Ils sont partout. J'ai eu la chance de les voir, même... Je voudrais juste un peu plus de temps avec Mad avant qu'elle ou moi ne les rejoignions trop vite. Je te suis."

La barque était-elle seulement passée à proximité et si oui, quelles étaient les chances qu'elle ait été vue ?

[Iris]

Oregen guida Pwyll l'étranger en armure en direction de la demeure de lacheffe des patrouilles de la nuit Maoga. Elle qui savait tout des événements durant sa période de responsabilité. Quand Oregen toqua, ce fut le maris de Maoga qui ouvrit et des effluves de repas laissaient entendre que la famille allait passer à table.

[Pwyll]

L'ours dans le jeu de quilles commençait presque à s'habituer à l'exercice.

"Bonjour ! Ce n'est pas un bon moment pour déranger les gens, mais j'aurais besoin de quelques instants de discussion avec Maoga, c'est pour une affaire urgente, une question de survie et les patrouilleurs ont peut être vu quelque chose. Voilà. Et je m'appelle Pwyll, pardon."

[Iris]

Avec une telle présentation, Maoga ne tarda pas à recevoir Pwyll et Oregen dans une pièce vidée d'enfants.

" Je t'écoute."

Encore une fois, encore ! Pwyll devait raconter son histoire. L'enlèvement de Madennig, l'urgence.

La réponse arriva après un silence qui parut presque trop long à Pwyll, mais peut-être était-ce son imagination ?

" Non. Rien."

" Tu devrais faire un signalement au poste pour que l'enquête puisse être lancée normalement. "

" Oregen tu devrais te reposer un peu."

[Pwyll]

Pwyll regarda Maoga.

La position de ses bras, de ses pieds. Ce qu'elle faisait avec ses mains, ses doigts.

Il avança très légèrement, sans empiéter sur son espace personnel, mais un peu plus proche néanmoins.

"Maoga" commença-t-il, "Tu peux m'affirmer n'avoir vu passer aucune barque ou chargement suspect hier dans la nuit ?"

Il la fixait et l'étudiait. On pouvait à peine discerner, sous sa barbe assez fournie, sa mâchoire crispée sur ce silence qui devait être rompu.

[Iris]

Spoiler () :

Jets trop serrés, tu restes dans le peut-être mais pas sûr.

L'attitude de la femme se crispait et glissait vers une défense non dépourvue d'animosité, mais Pwyll ne pouvait être certain d'un mensonge.

" Je sais ce que je dis et je n'aime pas me répéter."

[Pwyll]

"Oregen, toi qui connais bien ta cheffe. Tu la crois, tu lui fais confiance ? Elle ne couvrirait pas l'enlèvement d'une femme innocente en pleine nuit comme ça sans aucun cas de conscience ?"

[Iris]

Maoga était outrée d'une telle insolence, il n'y avait aucun doute à avoir :

" Tu débarques armé et en armure dans ma maison, sur les terres que je défends pour mon seigneur et tu oses m'insulter de la sorte ? "

" Sors d'ici immédiatement, où je règlerais ce problème autrement !"

" Quant à toi Oregen, nous reparlerons de tout ça !"