Mais l'époque n'était plus aux chansons, les morts se relevaient, et dans les villes et les villages, les nécrobes (tel qu'on les nommaient en ville) erraient. Habitué à la route, sans attaches, avec sa troupe ils avaient évité le pire, n'étant pas en ville quand tout avait commencé, et ils avaient sagement évités le danger tout en apprenant des nouvelles d'autres survivants, de tristes nouvelles. Elles laissaient peu de place à l'espoir dans un monde qui sortait à peine des dévastation des affrontements contre les hordes du Chaos dans le Nord pour à présent être confronté à ce lugubre phénomène. Mais le cœur d'un Ménestrel sait qu'il est de son devoir de raviver la flamme de l'espoir pour ses mots et ses accords.
Différentes rumeurs couraient chez les survivants, ils avaient notamment entendu dire que Lyonesse, siège du duché de Lyonesse en Bretonnie, ville bâtie sur une île, était le lieu le plus sûr du Vieux Monde à présent, qu'il n'y avait aucun nécrobe là bas, d'autres places fortes de l'Empire étaient évoquées aussi.
La troupe d'Ulriel connaissait bien les routes de Bretonnie, lui même avait déjà eu l'occasion de les pratiquer une fois. Ses compagnons avaient décidés de tenter leur chance à Lyonesse, mais Ulriel à présent s'inquiétait pour ses parents adoptifs. Il avait appris que Talabheim était condamné et il se demandait combien de temps il faudrait aux morts pour se répandre à travers la Grande Forêt. Il avait donc fait ses adieux à ses amis et était parti seul et était monté sur un bateau qui remontait le Talabec.
Les morts flottaient dans le fleuve et s'agrippaient à la coque mais les matelots de fortune semblaient commencer à s'habituer à les repousser et il finit par être déposé sur une berge tranquille d'où partait un sentier qui s'enfonçait dans la vieille forêt. Ulriel connaissait ces chemins, mais chaque pas augmentait son inquiétude.
L'hiver avançait et la neige de tarderait pas.