- PJ - Lédros Lemerle - Aristocrate

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Edzart
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- PJ - Lédros Lemerle - Aristocrate

Message : # 60035Message Edzart
25 août 2017, 19:13

La vie ne tourne qu'autour de deux chose. Ce qu'on gagne et ce qu'on perd. J'aime à croire que le premier est un prologue au second plutôt que l'inverse.

Ledros Lemerle

Humain - Ambrien
Aristocrate
- 0 xp

23 ans

Endurance - Endurance Maximale
-- 10 ----------- 10 ------

Résistance à la douleur
-------- 3 --------

Corruption - Seuil de corruption - Corruption permanente
--- 0 ----------- 3 ----------------- 0 ---------

Précision - Astuce - Discrétion - Persuasion - Agilité - Volonté - Force - Vigilance
-- 5 ----- 11 ---- 14 ------- 14 ----- 15 ---- 5 ---- 5 ---- 10 --

Défense
15+1

Ombre
Au sein d'un océan d'or, tourbillonnant et s'engouffrant dans les abysses de l'âme, on peut apercevoir quelques tâches d'argent, qui semblent grandir, s'étendre, comme les racines d'une herbe qui pousse.
Dernière modification par Edzart le 12 juin 2018, 08:44, modifié 12 fois.
Ledros
Initiative : 15 - Attribut de combat : Persuasion 14
Arme : Estoc : 1D12 + 1
Endurance 10 - Défense 16 (- 1D4/atk)
Seuil douleur 3 - Seuil corruption 3
(Par défaut : Défense totale : 2d20 pour défendre, une attaque gratuite à chaque défense réussie.)

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Traits, Atouts & Fardeaux

Message : # 60045Message Edzart
26 août 2017, 11:46

Traits, Atouts & Fardeaux



Traits

Contacts

Le personnage a été membre d’une organisation ou a voyagé dans des contrées lointaines et variées. Il a, par conséquent, développé un vaste réseau de contacts. Grâce à la réussite d’un test de Persuasion, le personnage peut se souvenir d’un contact qui serait susceptible de lui apporter de l’aide sur une question spécifique ou dans une situation délicate. Le contact peut ne pas être directement disponible — cela dépend de qui appartient à ce réseau de contacts. Les factions et personnes parmi lesquelles vous pouvez choisir la nature du réseau de contacts du personnage sont : l’armée de la Reine, les Patrouilleurs de la Reine, les sorcières, l’Ordo Magica, l’Église de Prios, les maisons nobles et les chasseurs de trésors.

Atouts

Interprétation

Le personnage est doué pour se faire passer pour quelqu’un de sa propre race ou pour imiter un individu particulier. Il gagne un bonus de +1 aux tests de Discrétion lorsqu’il tente de se faire passer pour quelqu’un d’autre. Si le personnage désire seulement agir comme un certain type de personne (par exemple un garde de la ville) plutôt qu’un individu spécifique, il obtient une seconde chance de réussir son test. Interpréter un type de personne appartenant à une autre race est plus difficile. Le personnage peut le tenter mais doit lancer les dés une seconde fois pour rater son jet. Les individus spécifiques d’une autre race sont impossibles à imiter de façon crédible.
Interprétation peut être acquis à plusieurs reprises, jusqu’à un bonus de +3 pour les tests concernés.

Fardeaux

Marque mystérieuse

Le personnage porte une marque mystique quelque part sur son corps, qui peut être une marque de naissance ou une cicatrice acquise à un autre moment de sa vie. Quelle qu’en soit l’origine, certains peuvent croire par erreur qu’il s’agit d’une marque d’abomination.
Lorsque c’est pertinent, le personnage doit réussir un test de [Discrétion←Vigilance] ou attirer l’attention d’une foule armée de fourches ou d’un Chasseur de sorcières plus ou moins dangereux.
(Vu avec Nails pour la pertinence de cette marque et ce qu'elle risque de m'attirer. ;) )

Sombre secret

Le personnage détient un sombre secret quelconque qui menace de détruire sa réputation et sa vie s’il vient à être révélé. Le personnage a peut-être été le membre d’un culte corrompu, tué quelqu’un ou protégé un meurtrier sans avoir été jamais pris. Si le sombre secret était rendu public, le personnage recevrait l’un des Fardeaux Paria ou Recherché à la place, selon la teneur du secret. Une fois par aventure, un risque d’être découvert se profile.
Le personnage doit tenter un test de Discrétion au début de chaque aventure avec une seconde chance de le réussir. S’il échoue, quelqu’un découvre un indice qui le conduira à la vérité. Cela peut être une preuve physique qui réapparaît (une lettre, par exemple), un témoin qui clame avoir vu quelque chose ou encore le personnage qui parle dans son sommeil. Que le personnage soupçonneux soit un autre personnage ou un personnage non joueur, celui qui cache un sombre secret doit apaiser leur curiosité.
Remarquez qu’un personnage non joueur peut désirer faire chanter plutôt que dénoncer le personnage.

Ennemi mortel

À cause de ses actions ou de son nom, le personnage s’est fait un ennemi mortel. Cet individu a voué son existence à détruire la vie du personnage et finir par avoir sa peau. Une fois minimum par aventure, l’influence de cet ennemi mortel se fera jour indirectement, louant les services de voyous ou propageant des mensonges dans l’espoir que d’autres lui rendront la vie difficile. C’est au Meneur de jeu de décider qui est exactement cet ennemi mortel, pourquoi il hait le personnage et de quelles ressources il dispose, mais il ne doit pas être quelqu’un facile à éviter, ou qu’on peut l’empêcher d’agir par haine.
Dernière modification par Edzart le 07 déc. 2017, 00:20, modifié 6 fois.
Ledros
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Talents

Message : # 60046Message Edzart
26 août 2017, 12:22

Talents



Domination

Grâce à leur seule présence, leur regard et leur voix, les personnalités fortes peuvent faire plier les esprits plus faibles au beau milieu de la bataille. Le personnage maîtrise l’art de la soumission en combat. Chez les gladiateurs d’Yndaros, cette technique est considérée comme un moyen particulièrement redoutable de remporter un combat et même les clans barbares considèrent qu’il s’agit d’un moyen extrêmement honorable de vaincre son ennemi.
En société, ce Talent peut également être utilisé pour inspirer la peur, de forcer à l’obéissance ou à la divulgation de secrets.
Épéiste virtuose

Parmi les duellistes d’Ambria, il en existe qui ont atteint une symbiose presque mystique avec leur épée et qui manipulent leur arme comme si elle était une extension de leur corps et de leur âme. Les techniques d’épéiste virtuose peuvent être utilisées avec une rapière (ou Estoc ou épée possédant la qualité Précise). Une dague de parade ou le Talent Valse des manteaux peuvent également être utilisés en combinaison avec l’épée, mais Épéiste virtuose ne peut pas être combiné avec le Talent Double attaque pour bénéficier d’un bonus supplémentaire aux dégâts.
Coup bas

Dans les bas-fonds des plus vastes cités d’Albérétor, des techniques particulières d’auto-défense ont émergé. Ces techniques continuent d’être pratiquées aujourd’hui au sein des gangs d’Yndaros.
Acrobatie

Le personnage a appris à maîtriser l’art de manœuvrer avec agilité, en ayant fréquenté une compagnie de théâtre, au sein de l’une des écoles d’escrime d’Yndaros ou en grimpant dans les arbres de Davokar. L’adresse de l’acrobate lui procure un avantage lorsqu’il tente d’échapper à un combat rapproché ou d’infiltrer rapidement le cœur d’une formation ennemie.
Meneur né

Beaucoup doivent batailler pour devenir un meneur, tandis que certains sont choisis naturellement par ceux qu’ils sont destinés à diriger. S’il possède ce Talent, le personnage est un meneur inspirant, charismatique et éloquent que les autres écouteront et suivront parfois jusqu’à la mort.
Hors des situations de combat, le Talent Meneur né peut être utile pour prendre le commandement d’un groupe d’étrangers, organiser une milice ou l’équivalent.
Expertise des pièges

Les pièges sont utilisés depuis la nuit des temps et ils sont particulièrement pratiques dans Davokar. Chez les barbares, l’art de la fabrication des pièges est connu par bon nombre d’individus et les Ambriens qui s’aventurent dans les bois savent également apprécier un bon piège à sa juste valeur. Le personnage a compris que les monstres et les abominations étaient plus aisément combattus après avoir été capturés et entravés. Quiconque maîtrise la fabrication des pièges peut déployer et désamorcer les pièges mécaniques tout comme les mines alchimiques.
En outre, lorsque cela est nécessaire, le personnage peut rapidement fabriquer des pièges improvisés corrects à partir des matériaux qu’il ou elle a sous la main.
Dernière modification par Edzart le 07 nov. 2017, 21:05, modifié 2 fois.
Ledros
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Equipement

Message : # 60055Message Edzart
27 août 2017, 01:23

Equipement

Armes

Nom ----------- Dégâts -- Qualité -- Attribut
Estoc ---------- 1d12+1 - Eventreur --- 14
Main gauche --- 1d6 --- Equilibrée --- 14
Cestus --------- 1d6+1 - Eventreur ---- 14- Pointes métalliques sur les gants

Armure

Soie tissée - 1d4 - Pratique
Défense : 15+1

Vêtements
Manteau
Cape grise (Peau de Marlit)
Longue écharpe grise
Tricorne rouge
Pantalon
Chemise
Fourrure
Pendantif portant une petite pierre noire

Divers
Équipement de voyage
Bois pour le feu
Corde
Gourde
Poêle à frire
Sac de couchage
Silex

Bourse
Sac à dos
Matériel d'escalade (Cordes, piolets, crochets, grapin) : +1 aux tests d'escalade.
Guide des pièges : +1 tests d'expertise des pièges.
Outils de crochetage
Kit d'entretien d'armes
Lanterne
Tente

Moyens de transport
Cheval léger

Argent
Thalers : 5
Dernière modification par Edzart le 01 juil. 2018, 02:06, modifié 7 fois.
Ledros
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Portrait

Message : # 60079Message Edzart
29 août 2017, 13:52

Dernière modification par Edzart le 01 sept. 2017, 18:12, modifié 2 fois.
Ledros
Initiative : 15 - Attribut de combat : Persuasion 14
Arme : Estoc : 1D12 + 1
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Ledros Lemerle - Histoire

Message : # 60185Message Edzart
01 sept. 2017, 15:56

Ledros Lemerle - Histoire

Seize ans. L’âge auquel on pense pouvoir tout réaliser. Ledros avait exactement cet âge et cette certitude, quand commence notre histoire. Elle commence sur un toit. Ce qui est un endroit tout indiqué pour comprendre Ledros, mais n'est en revanche, comme dirait son père : “pas un lieu décent pour une personne de ton rang”.À quoi il ajouterait : “Tu dois être à l'image de notre famille. Irréprochable.” Si Ledros se trouve sur ce toit, c'est tout simplement parce qu'il est un gamin comme les autres. Adolescent rebelle, il s'est élevé face à un patriarcat dépassé, qui ne lui plaisait guère. Bien évidemment, pas complètement fou, c'est dans l'ombre de ce dernier, dans l'angle mort de sa surveillance, qu'il a mené son insurrection. Loin des yeux, loin du cœur, dit-on. Pour lui, c'était loin des yeux, loin de la sanction.
Il n'avait que peu d'amis, Ledros. Il faut dire qu'il avait en plus de son caractère difficile, une famille très… Trop présente. Si je vous ai déjà parlé de son père, je ne vous ai rien dit sur sa mère. Biliané, était une véritable dame de la cour, détestant rester auprès de sa maisonnée et ayant confié les tâches ingrates d’éducation de son enfant à une préceptrice. Une femme pleine de talents. Talent qu'elle gâchait à attendre le retour de son élève, pendant que lui, occupait ce temps à s'amuser et à courir les rues. Il y apprenait bien des choses, mais aucune n'étaient au programme strict de sa famille. Si la réputation et la renommée de la maison était l'œuvre de Biliané et de son charisme de grande Duchesse, la prospérité pécuniaire du domaine était celle de Hesombre Argona, le père de Ledros et Troisième fils du Seigneur Argona, il est le baron trop éloigné à son goût du titre de son grand frère et trop proche pour beaucoup trop d’autres. Ces considérations ont toujours été, à lui et sa femme, leurs plus grandes préoccupations. Elles ne l’ont jamais été pour leur fils.

La cassure qui les séparait se transforma en faille le jour où ils lui annoncèrent son mariage. Un mariage dont ils étaient si fiers. Ils rayonnaient à l'idée de tout ce qu'allait apporter cet union à la famille. En plus de l'opportunité pécuniaire et du rapprochement avec une ville influente, ils avaient de grands espoirs en Hermeline Morelm. Une belle-fille brave et intelligente, qui remettrait certainement le garnement sur le droit chemin. Elle était effectivement intelligente et, bien que d’une timidité maladive, pas plus laide qu’une autre. Ledros, cependant, la trouva bien rapidement… ennuyante à mourir. Une gamine. Elle avait l’âge et les préoccupations qui allaient avec. Ils s'étaient vus quelques fois, entre soirées et repas, et déjà leurs sujets de conversation s'étaient épuisés. Elle n’était pas pour lui. Qu’elle soit mariée à quelqu’un de son âge, après tout ! Il n’allait pas s’occuper de lui donner la tétée toute sa vie ! Ledros était injuste. Il le savait. Mais cette situation l’exaspérait. Plus encore, elle le mettait en colère. Quelle tristesse, que de devoir imaginer une vie avec une femme qui n'avait avec lui pas la moindre affinité.
C'est sûrement ce qui l'avait décidé. Décidé à être lui.


Les tuiles humides glissaient sous ses pieds et Ledros noyait ses propres larmes dans celles des cieux qui inondaient la ville. La douleur sourde s’éveillait par instants, lui déchirant le dos. Elle lui rappelait chaque instant que la liberté avait un prix. Trois semaines alité, le dos ensanglanté par la brûlure au fer rouge, lui avaient laissé le temps de pleurer et de transformer toute cette douleur en hargne, en volonté, en but. Son père avait des méthodes extrêmes. Il avait eu vent de ses dernières sorties nocturnes et de la parure qu'il avait volé à la baronne de Helfern. Ledros en était fier. Il avait observé cette rivière de diamant des heures durant, repensant à l'escalade du mur de lianes, à l'ouverture de la fenêtre grâce à ses outils artisanaux. À ce silence de mort, qui baignait dans une senteur de remugle. À ces hurlements de bonheur et ce lit qui grinçait, sous les assauts d'un quelconque amant et qui couvraient si bien le bruit de ses propres pas. Il avait presque ri, à l'idée de piquer son trésor à la baronne juste sous son nez, pendant que le plaisir l'emportait loin de ces considérations.

Puis il avait regretté. Pas longtemps. Simplement le temps que son père entre dans sa chambre, la fouille et découvre enfin le bien mal acquis. Ledros était rouge. Non pas de honte, mais de rage. Il savait qui l'avait trahi. Ses dents étaient restées serrées tout le long de la punition monstrueuse que son père avait choisie. La même que pour tous les voleurs : le marquage au fer rouge. Bien évidemment, il n'allait pas présenter à tous son fils unique comme une méprisable vermine. Il ne l'a pas marqué à la main, comme il l’aurait fait avec un voleur habituel. Il l'a marqué dans le dos. Une grande, belle et sanglante marque de 20cm de diamètre, qui soulignait ses exactions. Elle lui rappellerait qui il était, disait son père. Il devait vivre selon son rang ! Se marier et faire la fierté de la famille. Pourtant, il se tenait là ce soir, fier et droit, malgré son dos douloureux. Il avait souffert, quand on a apposé le fer chaud sur sa peau. Il avait crié. Evidemment. Il avait pleuré. Evidemment. Il s’était effondré. Bien évidemment. Mais pas un seul instant, il n’a envisagé de ne pas recommencer. Avec un sourire, il observait la maison de la baronne, toujours aussi grande, mais qui lui semblait maintenant tellement accessible. Sam se trouvait en bas. Son regard brillait. Ledros l’observait de loin. Il avait été son ami, mais l’avait trahis. C’est lui qui l’avait dénoncé à son père. Pas bien futé, il était en revanche affreusement vénal. Juste après s’être juré de ne plus jamais se confier à qui que ce soit, Ledros s’était promis de le faire payer. Il avait invité le garçon, lui faisant parvenir un mot qu’il avait signé au nom de son père et lui demandant de le retrouver chez la baronne pour sa récompense. Ledros sourit. L’imbécile avait mordu à l'hameçon et allait maintenant être pris la main dans le sac, en train de piller la bonne bourgeoisie.

Passant par le même chemin que la fois précédente, il grimpa jusqu’à la fenêtre, l’ouvrit, et se glissa à l’intérieur. Même heure. Mêmes gémissements. Il sourit et attendit. La rivière de diamant était encore là. Ils avaient poussé l'arrogance jusqu'à la replacer sur son socle, au même endroit que là où il l'avait déjà volée. La récupérant, il espérait pouvoir la placer entre les mains de Sam, qui entrait au rez-de-chaussée.
“Il y a quelqu'un ?
- Montez donc. Au second.”

Ledros avait toujours été plutôt fier de ses talents d'imitateur. Quand Sam commença a grimper les marches pour rejoindre ce qu’il pensait être la baronne, l’autre jeune homme le devança pour arriver à l'étage. Il regarda vers le haut. La maisonnée s’élevait sur trois étages imposants et il venait d’arriver au deuxième.

Jetant un œil à la porte derrière laquelle se faisait sauter la baronne, Ledros s'approcha de la poignée. Il entrouvri. Ce qu'il ne pouvait pas deviner, c'est que celui qui culbutait dame Helfern, n'était autre que son cher papa, le baron Argona. Essayant d'étouffer un hoquet de surprise, il ne parvint qu'à pousser un petit cri de de dégoût devant le corps malingre de son père, gigotant entre les jambes de la baronne. Le temps se figea alors que la tête de Hesombre Argona se tournait doucement vers lui. Laissant la porte s’ouvrir entièrement, il recula, puis se lança dans les escaliers, continuant de monter vers le troisième et dernier étage. Il tremblait. Sam montait. Il arrivait pile à l’endroit que Ledros venait de fuir. C’est ce brave Sam, qui lui sauva certainement la vie. Parce qu’il aperçu Ledros et que quelque chose le poussa à prendre la fuite en dévalant les escaliers. Déboulant dans le corridor, nu comme un ver et la verge tendue, le baron avait dans les yeux un regard assassin et dans sa main une longue dague. Immédiatement, il se lança à la poursuite de Sam, ne remarquant pas Ledros alors que celui-ci se tenait quelques marches plus haut seulement. Le jeune homme vit alors dame Helfern qui était sortie à la suite de son père, portant un léger peignoir. Elle cria en le pointant du doigt.
“Ledros est là !”
Elle se lança à la suite du garçon qui grimpa, quatre à quatre, les marches de l’escalier. Il montait vers une seule petite porte. Ledros ne savait ni où il allait atterrir ni comment se sortir de ce guêpier, mais il jurait dans sa barbe et passa l’ouverture vers un vieux grenier poussiéreux.

S’étalant sur tout l’étage, les affaires oubliées, robes passées et caisses de vieilleries disparaissaient sous des draps devenus gris. Une seule fenêtre laissait filtrer la lumière de la lune qui striait l'air, magnifiant les particules de poussière en rayons argentés. Derrière lui résonnaient les pas de la baronne. Il courut jusqu’à la fenêtre et, de là, se pétrifia devant le vide qui seul l’accueillait. Là-bas, à bien deux bons mètres de distance et quelques-uns de bas, le toit de la maison voisine semblait être la seule issue. Helfern venait d'entrer. Elle hurlait. Ledros ne comprenait pas. Derrière elle, l'ombre de son père se découpait. Souvenir réel ? Métaphorique ? Il ne saurait plus dire, aujourd'hui, mais elle le terrifiait. Grimpant sur le rebord de la fenêtre, il se prépara. Une grande bouffée d'air. Un saut. Quelque chose le retint. Merde ! Sa main avait été tirée en arrière. Accueilli par la fraîcheur de la nuit et la pluie qui tombait en même temps que lui, il tourna la tête, tandis que ses jambes balançaient dans le vide. Pendant une seconde qui sembla durer des heures, il plongea son regard dans celui, horrifié, de la baronne, alors qu’ils étaient suspendus dans l’air. Au bout de son bras, dans sa main fermée, se déchirait comme au ralenti le collier qu'elle avait attrapé. Elle s'y agrippait maintenant comme au dernier fil de sa vie. Merde. Elle s'y agrippait tout en tombant. Ledros atterrit lourdement sur le toit d'en face. Des tuiles en glissèrent tandis qu'il se réceptionnait miraculeusement. Derrière lui, dame Helfern, baronne de helf, n'avait pas eu autant de chance. Elle gisait dans la rue en contrebas, nue et désarticulée, baignant dans une marre de sang, de boue et de diamants. La parure s'était éparpillée en mille morceaux, faisant tomber une pluie rayonnante de pierres précieuses en même temps que la jeune femme. Demain, on ne trouverait plus aucune d'entre elles et, la pauvre baronne ne serait alors plus que sang et boue, l'argent ayant perdu pour elle toute valeur. Au dessus de lui, à la fenêtre d’où il avait sauté, Ledros senti plus qu'il ne vit, le regard de son père. Il sut à cet instant que plus jamais il ne serait un Argona ; qu’il devait quitter cette vie ici même, sur ce toit.

Les mois suivants furent difficiles. Les pires. Quand ce n’était la maladie qui faisait montre de son envie de l’emporter, c’est les gardes municipaux, qu’il devait esquiver. La liberté que Ledros chérissait tant rimait malheureusement avec pauvreté. Il n’avait pas été habitué à la misère et, même s’il avait vécu dans les rues, il n’y avait jamais dormi. S’il avait toujours rêvé de vivre seul, il ne l’avais jamais expérimenté. La douleur. Le froid. La faim. Il apprit à les connaître. Il s’adapta. Il n’avait pas le choix. Dans la rue, on s’adapte ou on crève.

D’abord, il était resté caché. Il avait eu peur que son père ne parte à sa suite. Que des gardes ne le recherchent. Que la mort de la baronne soit connue de tous et que son meurtrier soit placardé partout, sur les murs de la ville. Non. Si son père était un forcené à la main lourde et aux cas de consciences inexistants, sa mère était une manipulatrice de génie, la véritable politicienne de la famille. La discrétion, c’était elle. Elle devait tenir la bride au paternel, faisant en sorte que le nom de la famille reste aussi blanc que le lait maternel. Comment il le savait ? C’était plutôt simple. Une semaine après les faits, la rumeur du suicide de Dame Helfern courait les rues et Ledros apprit la mort malheureuse de Sam, poignardé pour un quignon de pain dans une des rues les plus mal famées de la ville. Ca n’étais pas ce qu’il avait voulu… Jamais.

Dans les jours les plus sombres, Ledros envisagea un instant de s’approcher de sa tante, légat de la reine. Bien évidemment, cette idée même disparaissait rapidement entre la honte, la peur et la réalité : Suria Argona faisait parti de ceux qui, dans sa famille, trouveraient plus commode de le voir mort que devant sa porte. Il oublia l'idée. Pire. Il évitait désormais ce lieu comme la peste. Fatigué, il grimpa un jour sur le fanal. Il avait facilement évité la garde et les soldats qui surveillaient la plateforme de la flamme. De là, il regarda le vide des heures durant. Se demandant ce qu’il arriverait, s’il décidait de tomber. Mais Ledros était bien trop lâche pour ça. Si la vie devait le quitter, ce serait sans son consentement.

Quand on survit dans la rue, si l'on est pas autodidacte, on le devient bien vite. Ledros apprit à récupérer ce dont il avait besoin, quand il en avait besoin. Tout ce temps, il gardait dans sa poche, serré dans son poing, le seul diamant qu'il avait récupéré de la baronne. C'est grâce à lui, bien plus tard, qu'il récupéra un semblant de dignité. Le vol devint une seconde nature. La bagarre aussi. Ayant d'abord appris à se battre avec toute la hargne qu'il portait, il finit par attirer l'attention d’Emilia Mondele, maître d’escrime dans une académie qu’elle avait crée, à Fort Chardon. Quand elle lui demanda son nom, il répondit Lemerle. Un oiseau qu’il avait toujours aimé. Ces mois furent les plus agréables que Ledros vécut depuis son enfance et ils le sont encore aujourd’hui. D’abord élève, il devint rapidement l’ami et enfin l’amant de la maître épéiste. Emilia était une incroyable bretteuse, qui terrassait ses adversaires avec un calme et une technique plus affûtée que n’importe laquelle de ses lames. Malheureusement, leur relation prit fin après plusieurs longs et doux mois, quand Emilia lui proposa de participer au tournoi des duels auquel il savait que son père allait assister. Il refusa, d’abord, autant qu’il put. Mais quand elle lui imposa de participer ou de quitter l’école, il se vit dans l’obligation de s’enfuir, une nuit, en ne lui laissant qu’un simple mot.

Avait-il perdu la main ? Etait-il devenu trop confiant ? Quoi qu’il en soit, c’est quelques jours seulement après cette séparation douloureuse, qu’il fut pour la première fois attrapé pour vol dans la rue. Il se trouvait près d’un des nombreux chantiers de Fort Chardon et, alors qu’il venait de récupérer la bourse de l’un des contremaître qui jouait, à son goût, bien trop du fouet, une main vint attraper la sienne. Au bout ? Un homme de deux bons mètres de haut, le crâne rasé et la haine au fond de ses yeux gris. Ledros avait simplement dégluti. Mais alors que le contremaître levait un poignard court pour le punir définitivement, celui-ci s’étrangla dans un gargouillis affreux. Dans sa chute, il fit apparaître un gobelin aux yeux écarquillés par ce qu'il venait de faire. Un poignard dépassait le dos de l'homme. Personne aux alentours n'avait pu voir ce qui était arrivé, mais déjà les esclaves qui n'étaient qu'à un pâté de maison arrivaient pour travailler. Ledros n'hésita pas un instant. Vidant la bourse qu'il venait de voler, il jeta les thalers, les shillings et les orthegs tout autour du cadavre, attrapa la main du gobelin et courru. Derrière eux, déjà s’agitait une foule d’esclaves qui, piétinant le corps du contremaître, se jetaient sur l’argent qui traînait par terre. Les débuts d’une longue et étrange amitié avaient germé sur le cadavre de cet esclavagiste. Wamba n’était plus tout jeune. Si Ledros s’occupa d’abord de lui, aujourd’hui, on peut dire qu’ils essaient de se renvoyer la balle l’un l’autre. Pour celui qu’il appelle papy, il trouva au marché noir, quelqu’un pour lui racheter le diamant. Avec cet argent, ils purent manger durant presque une année sans avoir à voler. C’est à ce moment que Ledros cessa de “chaparder” pour se mettre à cambrioler. Il adorait ça. Ce frisson qui le transportait quand il grimpait la paroie d’une maison cossue, entrait et ressortait avec quelques babioles sans valeur, une cape ou un anneau. Bien vite, il devint le chapeau rouge, portant son tricorne et son écharpe, observant les gardes et n’ayant plus peur de leurs filer entre les doigts.

“La discrétion est un art. Ne pas être vu n’en fait pas parti.”

Ledros vivait à Noirelande. Du moins, c’est là-bas qu’il dormait et qu’il laissait sa jument. Il entrait en ville grâce à Wamba qui était devenu un véritable éclaireur et qui partageait certaines de ses cachettes avec lui. Il lui avait proposé plusieurs fois de partir en expédition et, bien que le gain pouvait être intéressant, le danger d’une telle aventure l’avait toujours refroidi. Parfois, le soir, il se postait non loin de l’école d’escrime d’Emilia, espérant l'apercevoir. Juste un instant.

Malheureusement, cette vie simple ne pouvait durer. Elle prit fin quand Ledros apprit qu’un homme le recherchait, lui, Ledros Argona. Non pas Lemerle, mais bien Argona. Il sut alors que sa famille était de retour sur ses traces et que la liberté venait de se transformer en fuite. Il avait toujours refusé de changer son prénom, trop fier pour oublier qui il était. Aujourd’hui, c’est lui qui le rattrapait.
Ledros
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Portraits des personnages

Message : # 60198Message Edzart
01 sept. 2017, 18:17

Ledros
Initiative : 15 - Attribut de combat : Persuasion 14
Arme : Estoc : 1D12 + 1
Endurance 10 - Défense 16 (- 1D4/atk)
Seuil douleur 3 - Seuil corruption 3
(Par défaut : Défense totale : 2d20 pour défendre, une attaque gratuite à chaque défense réussie.)

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