[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Iris]

Aeldred et Fragan étaient en vue de la maison des dàmàthairs.

La nuit tombait, teintant de bleu, gris et noir tout l'environnement tandis qu'une légère brume commençait à se lever.

[NailsEater]

"Très bien, je vais les chercher. Ne devrait-on pas prévenir quelqu'un de la troupe avant de nous enfoncer là-dedans ?"

Oanell se retourna vers Pwyll, surprise.

- Je n'avais pas l'intention d'y aller comme ça ne t'inquiète pas. Je voulais juste que nous soyons réunis pour faire pars de cette trouvaille à Aeldred et Fragan, puis, éventuellement, se séparer à nouveau pour transmettre le message à Dame Blodwen.

Elle s'était déplacer afin de mieux pouvoir parler à son interlocuteur mais, réfléchissant à ce qu'elle devait faire, elle ne vit pas le reste du groupe arriver. C'est quand Pwyll s'agita qu'elle comprit ce qu'il se passé. Leur mine grisâtre et leur peu d'entrain confirma qu'il n'avait pas trouvé grand chose de leur côté. Sans plus attendre, Oanell leur expliqua leur "recherche" et ce qu'ils avaient trouvé.

- D'après vous, comment devrions nous nous organiser ? Je suggère un groupe qui va prévenir Dame Blodwen et un qui commence à préparer ce qu'il faudra pour suivre cette piste. Après, la nuit est déjà là ... peut être devrions tous aller voir ce qu'il en est pour les autres et aviser selon les ordres ?

La jeune barde interrogeât du regard ses compagnons. Elle n'avait pas l'habitude de "commander" et son travail consister à conseiller afin que les bonnes décisiosn soient prises, pas à décider elle-même...

[Casaïr]

Le chemin du retour s'était fait dans un silence oppressant et Aeldred ne savait pas quoi ajouter pour rassurer son compagnon du moment, ce n'était définitivement pas sa spécialité. Il restait malgré tout alerte à différents signes extérieurs, même si une petite voix dans sa tête lui disait que ça ne servirait probablement à rien. C'est ainsi qu'il vit Pwyll leur tomber dessus pratiquement au dernier moment, annonçant leur découverte dans la maison des dàmàthairs.

Aeldred pressa d'avantage le pas pour se rendre compte par lui-même, légèrement rassuré. Il écouta les explications de la barde tout en jetant un œil dans le tunnel après avoir allumé une de ses torches à celle, allumée, de Pwyll, afin d'y repérer des traces de passages. Puis, se retournant vers Oanell, il chercha une solution à ce problème, sans savoir si c'en était réellement un.

"J'avoue que j'hésite : on ne sait pas depuis combien de temps ce passage a été emprunté, ni pour quelle raison, encore moins où il débouche et si les occupants de la maison ont trouvé refuge ailleurs. En plus, même si on emprunte le tunnel à leur suite, quel que soit l'endroit où nous déboucherons, nous pouvons être sûrs d'une chose : la nuit nous y aura précédé."

Il regarda autour de lui, reconnaissant la maison qui les avait abrité le temps d'une nuit, Blodwen et lui, et cela lui donnait l'impression de s'être passé il y a une éternité alors que ça ne remontait qu'à une semaine. Soupirant, il regarda tour à tour Pwyll et Oanell.

"Vous n'avez trouvé aucun indice pouvant nous permettre de déterminer dans quelles conditions ils étaient tous partis, ou autre chose ?"

Il ne pensait pas vraiment avoir de réponse affirmative mais prit tout de même le temps d'écouter ce que ses amis avaient à dire avant de conclure : "Maintenant, nous n'avons plus qu'à espérer qu'ils aient trouvé refuge soit chez l'ansaileir, soit à l'ancienne rosace et que quelqu'un ici soit au courant, sinon nous sommes bons pour emprunter le tunnel à leur suite. Il soupira de nouveau avant de reprendre avec un léger sourire : allons en parler avec l'ansaileir et dame Blodwen, il ne sert à rien de faire le planton ici, ce n'est pas comme si le tunnel allait disparaitre d'ici à notre retour, non ?"

[Pwyll]

Pwyll répliqua : "J'ai l'impression qu'ils sont partis dans la précipitation. Il y a des affaires qui traînent par terre. Mmmh... je ne suis pas spécialiste, mais ce genre de tunnel ne doit pas se poursuivre sur des lieues. Si jamais les enfants ont besoin d'aide rapide, on pourrait perdre un temps précieux. Je suis d'avis d'y entrer et de progresser sur quelques centaines de mètres au moins. Si le tunnel est plus long... on pourrait faire demi-tour."

Fronçant les sourcils et prenant soudain un air un peu buté, le fermier raté ajouta "à moins qu'on me l'interdise, j'ai bien envie d'y aller tout de suite."

Il éclaira alors de sa torche l'entrée du tunnel, déjà courbé et prêt à s'y engouffrer.

[Sandy.Julien]

Fragan, qui n’avait pas pipé mot depuis que les autres avaient fait part de leur découverte, baissait la tête, comme toujours lorsqu’il réfléchissait posément… un exercice, dont, à vrai dire, il n’était pas vraiment coutumier. Instinctivement, il porta la main à la petite figurine de bois qu’il avait rangée dans une bourse de cuir, à sa ceinture. Et sans qu’il y prenne garde, son autre main se referma sur le pommeau rugueux de son épée.
Une fraction de seconde, il ferma les paupières.
Et vit ce qu’il voyait toujours dans ce genre de situation, où il avait l’impression que le temps lui était compté.
Une main inerte à la surface des eaux, comme un poisson blême.
Il secoua vivement la tête et lorsqu’il ouvrit les yeux, il vit l’immense Pwyll déjà engouffré dans le passage. L’image, évoquant un ours fouissant dans un terrier, aurait pu le faire sourire en une autre occasion. Mais pas cette fois.
— Je suis de l’avis de Pwyll, déclara-t-il comme à contrecœur. Le temps joue probablement déjà contre nous. Au mieux nous les retrouverons réfugiés chez un voisin… et au pire… eh bien, plus nous tarderons, plus la situation s’aggravera.
Levant la tête, il se tourna vers Oanell et l’interrogea du regard, avant de consulter également Aeldred sans un mot.

[Casaïr]

"Attendez tous les deux !"

La voix d'Aeldred claqua dans l'atmosphère tendue de la maison et surprit même le chasseur qui tâcha de n'en rien laisser paraitre.

"Pwyll, il faut garder la tête froide. Ce n'est pas en fonçant sur un coup de tête qu'on rendra service aux dàmàthairs et ceux qui les accompagnaient. Pour autant qu'on sache, ce tunnel peut sortir à juste deux pas d'ici comme déboucher en plein dans les marais. Et même en admettant que le tunnel soit plutôt court, rechercher des traces en pleine nuit va considérablement nous ralentir -si jamais on en trouve !

"Et ne crois pas que je n'en ai rien à faire ! Parmi les gens ici, il y avait très probablement le fiancé de ma sœur ! Je me considère donc comme concerné."

Aeldred s'en voulait d'utiliser Gillean pour se justifier mais il le fallait bien, au moins pour calmer les ardeurs de son ami.

S'il avait fait jour, la situation aurait sans doute été différente, songea-t-il avant de se tourner vers Oanell, peu enjoué à l'idée de ce qu'il allait dire mais il le fallait bien.

"Jusqu'à preuve du contraire, tança le chasseur en espérant leur mettre les points sur les i, Pwyll, Fragan, vous êtes tous les deux soldats aux ordres de dame Blodwen, même si pour l'un d'entre vous cette situation sera sans doute temporaire. Ce qui signifie aussi que c'est Oanell, à qui dame Blodwen a confié la tâche de trouver les gens qui auraient dû se trouver ici, qui commande notre petit groupe, ajouta-t-il pour enfoncer le clou. Si elle dit que nous y allons, je serai le premier à ouvrir la marche, mais si elle préfère que nous allions prévenir notre seigneur et l'ansaileir avant de décider des actions à venir, nous irons tous ensemble. Nous devons donc nous en remettre à sa décision."

Il regarda son amie, cherchant à lui assurer son soutien et prêt à se ranger à son avis.

[NailsEater]

Dès qu'Aeldred et Fragan entrèrent dans la salle, les événements se déroulèrent d'un coup, à une vitesse qu'Oanell eut du mal à suivre. Pwyll qui, l'instant d'avant lui faisait remarquer qu'il valait mieux prévenir Blodwen, se retrouvait à être le premier à s'engouffrer dans le tunnel. Fragan, qu'Oanell espérait plus réfléchi, suivit le fermier sans cérémonie. Et Aeldred se montra pour une fois raisonnable, se joignant aux côtés de la barde, sermonna au passage les deux autres.

Et voilà que maintenant, il la fixait tous, attendant sa décision. Cherchant dans sa mémoire, la jeune femme essaya de se rappeler les directives de Blodwen. Il ne semblait pas qu'elle est spécifié quoi que ce soit sur ce cas de figure ... Tiraillé entre la possibilité d'une urgence et l'inutilité de fouiller en pleine nuit, Oanell décida de faire un compromis.

- Bon, nous allons-y aller MAIS, laissez moi le temps de laisser une note et trouvait moi au moins quelque chose pour me défendre ! Et si vous ronchonner, cela prendra encore plus de temps alors on s'y met.

Elle fit signe à Aeldred pour récupérer son matériel et écrire une note succincte mais qui indiquait au moins où ils étaient et quand ils sont partis. Si Aeldred n'a pas son matériel sur lui, elle se débrouillera avec du charbon ou avec la terre du sol. Elle laissa Fragan et Pwyll chercher rapidement une arme improvisée ... une vrai arme si il y en a ou le tisonnier de la cheminée, un bout de bois ...

Quand ils eurent fais ce qu'ils pouvaient ici, elle les laissèrent choisir l'ordre de passage dans le tunnel et la répartition des torches.

[Pwyll]

Pwyll se retourna et on pouvait aisément lire l'étonnement sur son visage expressif et ouvert qu'il orienta vers Aeldred. Alors que les émotions se bousculaient, ses yeux se rétrécirent involontairement...

Sur le point de parler, il temporisa et prit une profonde inspiration. Malgré une vie souvent passée en plein air, sa blondeur lui donnait un teint assez pâle. De ce fait, on vit presque le sang lui monter au visage avant de refluer alors qu'il se forçait au calme. C'est à ce moment précis qu'Oanell exprima sa décision.

"Bien dit Oanell. Laisser la nuit se passer sans au moins explorer ce tunnel un certain temps me semblerait un excès de prudence. S'il s'agit ensuite de suivre une éventuelle piste et que cela est impossible à la lumière de la lune et des torches, alors il faudra se rendre à l'évidence. Tu n'as pas de dague sur toi ?"

Métajeu : En théorie, Pwyll a un épieu dans son équipement. Je n'y prêtais plus attention, mais il aurait pu le laisser au pied de la maison avant de grimper. Sinon, au pire, il a une dague.

[Casaïr]

Aeldred soupira bruyamment de soulagement. Il sourit à Oanell avant d'ouvrir la bouche sur un "oh !" muet en entendant sa demande.

"J'ai tout ce qu'il te faut", dit-il en tendant à la jeune femme son carnet* avant de fouiller son sac pour y chercher la petite pochette de cuir censée protéger sa plume et son encrier. "Je peux te passer ma dague si tu veux, je pense que ce sera plus adapté pour toi qu'une épée." En espérant que tu n'aies pas besoin de t'en servir, songea-t-il.

Il avait délibérément ignoré la réaction de Pwyll, préférant se concentrer sur la suite des évènements. Il fallait décider d'un ordre de marche à présent. Il alluma une torche de plus de sa réserve personnelle qu'il tendit à Oanell avant de donner celle qu'il avait allumé en première à Fragan, lui-même se saisissant de son arc.

"Fragan passera devant. Son entrainement de soldat devrait lui permettre de faire face à tout problème qui pourrait survenir devant nous. Je me placerai derrière lui, puis Oanell et enfin Pwyll fermera la marche. Maintenant, prévint-il fermement, quand nous serons sortis du tunnel, je ne veux pas d'actions irréfléchies, on fait un premier repérage des lieux avant de se regrouper pour décider de ce qu'il conviendra de faire, et si l'on doit se séparer, on restera deux par deux. Pas d'actions solitaires, répéta-t-il en direction de son ami, si vous trouvez quelque chose, on se rassemble."

Il regarda ses compagnons, cherchant dans leurs yeux un signe d'assentiment quant à son ébauche de plan.

* avec la lettre dedans ^^

[Sandy.Julien]

Fragan se saisit de la torche et adressa un signe de tête reconnaissant à Aeldred. Considérant Oanell, il observa la façon dont elle saisissait la dague que lui tendait Aeldred. Saurait-elle vraiment se défendre s’ils tombaient sur…
Sur quoi au juste ?
Pas de trace de lutte dans la demeure…
Dans quelles circonstances s’étaient-ils enfuis ?
Fragan entendit le chuintement feutré de sa lame qui sortait du fourreau. Il se posta à l’entrée, se tourna vers Aeldred et hocha la tête lorsque celui-ci interrogea leur petite assemblée du regard. Puis il pénétra dans l’ouverture.