Madennig avait été bien soignée, lavée autant que possible et nourrie chez la guérisseuse Névéna. Elle avait tenté avec tact de s'enquérir de possibles violences sexuelles au cours de la disparition de l'osfei, et de l'éventuelle utilité de potions abortives. La soigneuse n'avait pas tenté de faire parler la jeune femme si elle ne le souhaitait pas. Elle écoutait avec retenue et s'assurait que sa patiente reprît des forces.
Ce fut donc chez Névéna que l'auxiliaire Mirna se présenta avec l'austère Iarnuud de Terkhên qui crut bon d'ordonner à Madennig d'obéir à Jazkez en allant à Fhòidean sous la garde de Mirna. L'officier ne se cachait même pas de sa méfiance. Il trouvait Madennig suspecte et la jeune femme ne pouvait l'ignorer.
L'osfer Jazkez Mac Rhidian avait réussi, tout comme l'osfer Iarnuud de Terkhên, à asseoir suffisamment sa réputation parmi les hilderins du rang de Terfynisel et Swelbecky, au point que l'auxiliaire Mirna avec des caernides empruntés, avait filé pour chercher l'osfei Madennig et la traîner à Fhòidean quitte à chevaucher malgré la fatigue. Tout valait mieux que de se prendre une soufflante de ces deux terreurs. Non seulement Mirna avait reçu mission de Jazkez, mais elle avait reçu en prime des ordres de Iarnuud, achevant de crisper l'auxiliaire et la faire filer au galop, avec une mine sombre.
C'est ainsi que les deux jeunes femmes, l'auxiliaire Mirna et l'osfei Madennig arrivèrent de bon matin à Fhòidean, se dirigeant vers l'auberge de l'Accorte où on les dirigea. Gardes et habitants de la bourgade regardaient cette arrivée en trombe avec une certaine curiosité. Que se passait-il avec les hilderins ?
Jazkez Mac Rhidian apprit qu'il était attendu dans la salle commune. Il vit l'auxiliaire Mirna, défraîchie et sur les nerfs, au garde-à-vous, accompagnée de l'osfei Madennig qui ne respirait pas en cet instant la joie de vivre. Dans l'instant Mirna fit deux pas martiaux en direction de Jazkez pour lui tendre une lettre de Iarnuud, avant de reculer et reprendre sa position d'attente.
