[OdE Chap 8-??] Les Mac Trahern - 19e ceitean - 08 juin 910

[Amnèsya]

Surprise et ramenée à une réalité qu'elle avait quitté, Ethel fit un bon qu'un chamois n'aurait pas désavouer.
Lorsque son coeur se calma, elle répondit en bégayant :

Je sais pas encore. Cette couronne est bizarre. J'entends des voix... Des morts, je crois...
Elle est vielle... usée par le temps.

Pour moi c'est la ranqueur du père, et l'amour de sa fille qui ont créer ce paradoxe. C'est clair...

Reste à savoir comment sortir de cette situation. Et là je pèche. Usuellement, les esprits ont besoins d'une ancre pour influer dans la réalité. Je me demande si c'est cette couronne.

[Casaïr]

"Admettons que ce soit le cas, comment on s'en assure ? Tu connais un rituel qui nous permettrait de vérifier cela ? Entre ça et le conseiller, on a deux explications plausibles."

[Amnèsya]

Ethel dévisagea Aeldred avec une certaine agressivité. C'était une intuitive solitaire peu habituée à devoir se battre pour imposer ses idées. Et elle était plus préoccupé par les côté sombre de sa personne que cette histoire lui révéler que de relever une joute verbale.

Elle ne croyait pas à cette histoire de conseiller. Même si c'était vrai, la clef c'était le père. Elle pouvait le jurer. Le reste on s'en fou.

Elle finit par lâcher.

"Ecoute Aeldred, j'en sais rien... Et pire, j'ai pas envie de savoir. Je veux que ce vieux continus à pourrir dans cette suffisance.
J'ai pas le droit de penser cela et pourtant c'est ce que je ressent au plus profond de mon coeur.

Alors j'en sais rien.

Je ne crois pas à cette histoire de conseiller. Il faut une magie particulièrement noire et particulièrement puissante pour créer de tel effet.
Pour l'instant, je n'ai rien vue, rien senti, qui relève de la magie noire. Et j'en connais un rayon maintenant.

Pour moi, il faut casser la boucle en amenant ce vieux a s'ouvrir.
D'habitude, j'essayerai de lui montrer le meilleur. Mais là, je veux juste me barrer, voir la mer, prendre mon rebec et oublier...
Alors, je te propose la facilité. De nous tous, tu es le seul que la dame peut épouser. Tu es clerc et tu es officiellement chargé de représenter ton duché.

Elle eut du mal à parler.
C'était admettre sa défaite, mais Ethel n'était pas une battante... Et quand le coeur n'y était pas...

"Tu leur dira que tu es là pour l’épouser, pour sceller l'alliance... et pendant ce temps, j'irai voir cette histoire de conseiller. Et si un mage noir est dans les parages, j'irai nourrir Maelstrom."

A la fin de sa tirade, Ethel semblait avoir pris soixante ans

[Casaïr]

Aeldred recula d'un pas sans masquer la surprise sur son visage. Ethel, d'habitude si conciliante, que lui arrivait-il donc ?

"Non, je refuse, finit-il par dire après une longue pause. Et même si je le voulais, je ne suis pas un noble, je ne suis qu'un simple clerc, je ne peux pas épouser une noble. Quand bien même, ouvre les yeux ! Le seigneur vient à l'instant de mourir, même s'il ne s'agit que d'un fantasme ou je ne sais quoi, et je n'ai pas envie d'attendre une nouvelle boucle. Et je pensais que le fait qu'on soit ami permettrait à mes mots d'avoir du crédit à tes yeux, mais cela ne semble pas être le cas. Alors je le répète : l'homme en bas n'est pas un simple prisonnier, c'est un demorthèn, et lorsque j'ai cherché à le libérer, quelque chose de malsain à chercher à m'en empêcher. Et pourquoi refuses-tu de croire à l'histoire du conseiller ? Faut-il forcément être eisdeach ou demorthèn pour développer de sombres pouvoirs ? Pourtant, le livre que tu m'as donné regorge d'exemples du contraire. Mais très bien, tu ne veux pas avoir à faire avec le conseiller, je ne t'y forcerai pas."

Aeldred semblait vraiment déçu. Il se retourna vers la fille éplorée et lui demanda :

"Je suis navré de vous demander cela alors que votre père vient de s'éteindre, mais où puis-je trouver son conseiller ? Je lui porterai personnellement la triste nouvelle afin de ne pas vous affliger davantage. Gweneth, tu peux peut-être faire une prière pour lui ? J'aurai aimé t'assister, mais j'ai un devoir à accomplir."

[Amnèsya]

Ethel ne s'attendait clairement pas à ce qu'Aeldred la comprenne. Elle même n'y arrivait pas forcément.
Elle avait juste espérée qu'il ne rajoute un couche à tous ce bordel. Qu'est ce que venait foutre l'amitié la dedans?

"Tu m'as demandé mon avis, je te l'ai donné."

Elle n'avait jamais dit qu'elle refusait de voir le conseillé, elle n'avait jamais dit qu'elle ne consentait pas à envisager la piste du conseillé.
Juste que pour elle ce n'était qu'un symptôme pas la cause... Et définir les symptômes n'avaient jamais fait de mal.

Mais Aeldred l'avait exclue de la suite et elle était trop débecté qu'elle même pour essayer de se battre.

Le sire étant déjà mort, il était inévitable de refaire cette journée. Restait à savoir que faire en attendant la suite.
Elle examina cette couronne dans l'espoir d'avoir une idée, un indice.

Plus tard, elle essayerai de se concentrer et essayerai de trouver d'éventuelle trace de magie noire et autre.

[Madennig]

Eirwen gisait effondrée, sur la poitrine de son défunt géniteur. Elle ne pleurait pas comme d'autres, ni ne hurlait sa douleur. Elle était simplement lasse.
Quand Gweneth s'approcha, et de son ombre, entoura la fille sans héritage, celle-ci ne daigna bouger.

Ethel avait fait taire les voix en trouvant cette couronne sans éclat. Elles s'étaient éparpillées en murmures et souffles... Mais l'eisdeach pouvait encore sentir leur présence.

Aeldred avait entendu l'avis de Ethel, son amie, et refusait de jouer la comédie. Même pour libérer des noeuds intriqués. Les voix bougonnaient à présent, autour de la diseuse de mort. Il se faufilait maintenant entre les ombres pour atteindre celui qui s'était éteint, la bouche bulleuse de son propre sang.
La fille ne répondait pas davantage à au barde qu'à l'uniste.

Cependant une odeur dérangeante s'immisça, au début supportable. Mais très vite, ce parfum d'humeurs devint insupportable, puis irritant...
Les trois encore vivants ne purent que cacher leurs nez et leurs bouches dans le creux de leur coude et se plaindre. Les voix autour de Ethel sifflèrent comme des milliers de chats provoquant.

Tout devint noir. Et silence.

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On entendit le bruit du soufflet qui ravivait les braises, les bruits de vaisselle. Le fumet d'un petit déjeuner copieux fait de pain épais et encore chaud, de compotes de fruits et de baies séchées chatouillait les narines. L'eisdeach, l'uniste et le clerc s'éveillaient d'un sommeil lourd, à l'exact emplacement où ils s'étaient assis pour le diner de leur premier soir. Ils avaient encore la tête qui reposait à même la nappe décorée de broderies.
La table avait été dressée pour manger, encore, mais cette fois, il ne s'agissait plus de soupe, mais d'omelettes et de tartines, de lait et de céréales. Le feu reprenait vie dans l'âtre et quelqu'un entra.

C'était Eirwen, le visage radieux.

"Bonne journée à vous, je suis Eirwen Mac Trahern. Etes-vous ici pour soigner Père ?"

[Amnèsya]

Ethel reprenait conscience.

Elle ne prenait aucun plaisir à avoir raison.
Elle regarda Aeldred et Gweneth. En espérant qu'ils aient compris que tant que la situation ne serait pas accepté, on revivrait cette journée.

Elle s'y était peut-être mal pris avec le clerc.
Mais de toute façon quoi qu'elle tente, elle avait besoin de l'appui officiel, d'une autorité d'état qu'elle ne possédait pas.

[Amnèsya]

A défaut d'avoir pu obtenir l'aide d'Aeldred pour duper les esprits, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir pour cela, c'était assez mal honnête, elle s'était décidé pour une technique qu'elle avait souvent vu pratiqué par son père.
Encore une raison de plus de vouloir se casser.

Assister à une énième dispute entre le père et la fille, les laisser se disputer sans trop prendre part, affuter ses arguments et lorsque le bon moment se présenterait, tenter de démontrer au père qu'il est dommageable de traiter sa fille comme cela et à la fille, qu'il n'y a rien a attendre de ce vieux bouc et qu'elle a tout ce qu'il faut pour prendre sa vie en main.

Elle essayerai de mettre au courant Gweneth et Aeldred de sa stratégie avant de rentrer dans la chambre du roi

[Casaïr]

"Non, malheureusement, répondit Aeldred. Nous étions venus ici à la demande de dame Blodwen afin de renouer contact avec vous."

Le clerc vivait la scène pour la seconde fois et se le reprochait. Il n'avait pas eu le temps d'agir, de vérifier laquelle de sa théorie ou de celle d'Ethel était la bonne. Tout était conditionné au trépas du père d'Eirwen qui surviendrait bien trop vite à son goût.

[Gweneth]

Gweneth restait de marbre. Elle avait du mal à croire ce qu'il se passait. Elle décida de laisser ses amis prendre l'initiative, n'ayant aucune idée de la manière dont ils pourraient briser la boucle dans laquelle ils semblaient être tombés...