[OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
"Mes fontes ? répéta Rozenn en cillant légèrement. Disons que j'ai cherché à parer à toute éventualité, en espérant ne pas avoir besoin de tout. Comme on dit : mieux vaut prévoir un parapluie et ne pas l'utiliser, que d'être mouillé en l'oubliant."
Elle parvint à se décrisper un peu bien qu'elle ne soit toujours pas à l'aise sur un cheval. D'autant qu'il ne s'agissait pas de sa paisible Hilfa, même si, quelque part, elle préférait savoir sa jument à l'abri.
"J'ai hésité à demander leur aide aux Ronces, poursuivit-elle. Je voulais vraiment que tout le monde puisse participer à cette traque, mais... je ne sais pas. Mes vieilles habitudes de citadine sans doute ? À la capitale, on croise plus souvent de nobles et beaux hilderins, les quelques chevaliers Ronces auxquels j'ai eu affaire étaient cantonnés derrière un bureau à l'hôtel des changes. Que je le veuille ou non, j'ai sans doute émis un jugement de valeur et j'espère ne pas avoir compromis nos chances de succès. Un impair par mois me suffit amplement."
Elle tenta un faible sourire à l'intention de Uilleam, renonça.
"Je veux juste en finir vite, cette histoire n'a que trop duré. Les gens ont peur et il ne leur sera possible d'aller de l'avant véritablement qu'une fois la menace éliminée. Et si l'on pouvait s'en sortir avec le moins de blessés possibles, cela me plairait beaucoup."
Elle parvint à se décrisper un peu bien qu'elle ne soit toujours pas à l'aise sur un cheval. D'autant qu'il ne s'agissait pas de sa paisible Hilfa, même si, quelque part, elle préférait savoir sa jument à l'abri.
"J'ai hésité à demander leur aide aux Ronces, poursuivit-elle. Je voulais vraiment que tout le monde puisse participer à cette traque, mais... je ne sais pas. Mes vieilles habitudes de citadine sans doute ? À la capitale, on croise plus souvent de nobles et beaux hilderins, les quelques chevaliers Ronces auxquels j'ai eu affaire étaient cantonnés derrière un bureau à l'hôtel des changes. Que je le veuille ou non, j'ai sans doute émis un jugement de valeur et j'espère ne pas avoir compromis nos chances de succès. Un impair par mois me suffit amplement."
Elle tenta un faible sourire à l'intention de Uilleam, renonça.
"Je veux juste en finir vite, cette histoire n'a que trop duré. Les gens ont peur et il ne leur sera possible d'aller de l'avant véritablement qu'une fois la menace éliminée. Et si l'on pouvait s'en sortir avec le moins de blessés possibles, cela me plairait beaucoup."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Voyant l'état d'anxiété de Rozenn, il hocha gravement la tête. Il lui semblait que Rozenn culpabilisait à tort, certaines décisions prises en haut lieu avaient déjà eu de mauvaises conséquences pour les Ronces. De plus, son appât à feond avait une chance de fonctionner, encore fallait-il le perfectionner. Il lui demanderait d'y réfléchir, cela aurait au moins l'avantage d'occuper l'esprit de la jeune femme pendant les longues heures d'attente à Swelbecky. Uilleam savait aussi qu'au combat un changement pouvait arriver très vite, tout d'un coup un plan bien établi pouvait être anéanti et il fallait parer au plus urgent...
Il talonna son cheval. Drôle de temps, lança-t-il, gardez vos jambes bien fixes, dame Rozenn, en selle accompagnez les mouvements de votre cheval et tout ira bien.
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Au matin du 12e jour du mois d’oghmios 910, par une journée qui promettait d’être pluvieuse, six personnes arrivaient de Terfynisel, accompagnées d’un pantin, pour venir définitivement à bout du nénuphar tueur. La population du hameau de Swelbecky venait aux nouvelles et voyaient le groupe passer, devant la demeure de l’ansaileir, la demeure des dàmàthairs, le moulin à aube, sur le pont et enfin s’arrêter à la petite forteresse hilderine – une tour munie d’annexe en matériaux moins nobles.
« Auxiliaire Aourell de Llewellen. Je dirige la manicle en charge de la tour de Swelbecky. »
Une femme brune, peut-être âgée d’une cinquantaine d’année, s’était présentée.
« Auxiliaire Mirna d'Ostreach. »
Une jeune femme en bonne condition physique.
« Auxiliaire Erellig d’Harthoc. »
Une femme à la voix grave, d’un blond de paille, d’âge mûr.
« Trois barques sont disponibles au ponton, en bas de la tour. Quels sont vos ordres ? »
Le vent était tombé et les lourds nuages déversaient leur pluie sur la région. Les soldats de Terfynisel et les auxiliaires se tenaient dans l’attente des décisions.
« Auxiliaire Aourell de Llewellen. Je dirige la manicle en charge de la tour de Swelbecky. »
Une femme brune, peut-être âgée d’une cinquantaine d’année, s’était présentée.
« Auxiliaire Mirna d'Ostreach. »
Une jeune femme en bonne condition physique.
« Auxiliaire Erellig d’Harthoc. »
Une femme à la voix grave, d’un blond de paille, d’âge mûr.
« Trois barques sont disponibles au ponton, en bas de la tour. Quels sont vos ordres ? »
Le vent était tombé et les lourds nuages déversaient leur pluie sur la région. Les soldats de Terfynisel et les auxiliaires se tenaient dans l’attente des décisions.
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Que tout le monde rentre à l'intérieur, la pluie s'invite à l'ordre du jour, répondit-il. Je ne lancerai pas les recherches sous une pluie battante. S'ensuivirent les instructions : rentrer les chevaux, le caernide, les paquetages, prévoir de séparer les couchages avec d'un côté les hommes, de l'autre côté les femmes, etc. Puis Uilleam conversa avec les deux chefs, Burgred et Aourell de Llewellen, et Rozenn.
Nos troupes vont devoir cohabiter un certain temps. Capitaine Aourell, je n'ai aucun doute sur nos recrues hilderines, quant à nos jeunes hommes, capitaine Burgred, ils devront avoir un comportement exemplaire, il faudra veiller au grain. Bien, ceci étant, voici comment je vois les choses :
Le mauvais temps je le crains va se maintenir dans les jours à venir. Il va donc falloir vous préparer à sortir dans cette grisaille. Vous commencerez les recherches demain si la pluie diminue, les trois barques ensemble vous couvrirez moins de terrain que par temps clair et sec mais le feond ne vous attaquera pas si vous êtes groupés et le but est qu'il ne vous attaque pas, justement. À propos, dame Perreg avez-vous pensé à prendre vos annotations lors de notre première visite ? Il serait bon qu'on ait une carte.
Si vous voyez un nénuphar, poursuivit-il, un deux ou trois nénuphars, ou un même champ de nénuphar, car rien ne nous dit qu'avec ce temps exécrable le feond n'ira pas se camoufler dans un champ de nénuphar, vous notez l'emplacement, vous revenez à la tour. La reconnaissance du terrain est importante : les coudes, les endroits où la rivière s'élargit, se rétrécit etc. Les berges : arborées, non arborées. Nous noterons tout sur la carte. Donc, quand le ou les nénuphars seront localisés…
Uilleam se versa un verre d'eau.
C'est la deuxième partie du plan. Pour attraper à coup sûr un feond nénuphar, il faut l'attirer avec un appât et lui couper toute retraite en faisant des barrages s'il le faut, cela dépendra du terrain. L'appât le voici (il désigna le pantin). En l'état, il n'est pas encore au point, mais dame Perreg va nous transformer ce pantin en un appât aussi efficace que possible, que nous mettrons ensuite dans une barque. Voilà, pour l'instant...des questions ?
Nos troupes vont devoir cohabiter un certain temps. Capitaine Aourell, je n'ai aucun doute sur nos recrues hilderines, quant à nos jeunes hommes, capitaine Burgred, ils devront avoir un comportement exemplaire, il faudra veiller au grain. Bien, ceci étant, voici comment je vois les choses :
Le mauvais temps je le crains va se maintenir dans les jours à venir. Il va donc falloir vous préparer à sortir dans cette grisaille. Vous commencerez les recherches demain si la pluie diminue, les trois barques ensemble vous couvrirez moins de terrain que par temps clair et sec mais le feond ne vous attaquera pas si vous êtes groupés et le but est qu'il ne vous attaque pas, justement. À propos, dame Perreg avez-vous pensé à prendre vos annotations lors de notre première visite ? Il serait bon qu'on ait une carte.
Si vous voyez un nénuphar, poursuivit-il, un deux ou trois nénuphars, ou un même champ de nénuphar, car rien ne nous dit qu'avec ce temps exécrable le feond n'ira pas se camoufler dans un champ de nénuphar, vous notez l'emplacement, vous revenez à la tour. La reconnaissance du terrain est importante : les coudes, les endroits où la rivière s'élargit, se rétrécit etc. Les berges : arborées, non arborées. Nous noterons tout sur la carte. Donc, quand le ou les nénuphars seront localisés…
Uilleam se versa un verre d'eau.
C'est la deuxième partie du plan. Pour attraper à coup sûr un feond nénuphar, il faut l'attirer avec un appât et lui couper toute retraite en faisant des barrages s'il le faut, cela dépendra du terrain. L'appât le voici (il désigna le pantin). En l'état, il n'est pas encore au point, mais dame Perreg va nous transformer ce pantin en un appât aussi efficace que possible, que nous mettrons ensuite dans une barque. Voilà, pour l'instant...des questions ?
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Rozenn sortit le parchemin sur lequel elle avait toutes ses notes à la demande de Uilleam et le lui tendit. Elle prit la parole d'une voix aussi sûre qu'elle le pouvait, elle avait pensé à tout sauf à la météo.
"De tous les nénuphars que vous pourriez croiser, les plus suspects sont ceux qui pousseraient au milieu du courant ou dans une zone peu ensoleillée : ces plantes n'ont pas de racines assez fortes pour s'épanouir en dehors d'une eau calme, et la lumière leur est essentielle. Si vous trouvez un nénuphar cumulant les deux anomalies, il y a fort à parier qu'il s'agira de notre coupable."
"De tous les nénuphars que vous pourriez croiser, les plus suspects sont ceux qui pousseraient au milieu du courant ou dans une zone peu ensoleillée : ces plantes n'ont pas de racines assez fortes pour s'épanouir en dehors d'une eau calme, et la lumière leur est essentielle. Si vous trouvez un nénuphar cumulant les deux anomalies, il y a fort à parier qu'il s'agira de notre coupable."
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Uilleam retrouvait la tour de Swelbecky, environ neuf mois après y avoir été affecté avec une manicle de chevaliers hilderins – aujourd’hui tous morts, à l’exception de Jazkez. Le marais avait prélevé un lourd tribut. Aujourd’hui pourtant tout serait différent, il voulait le croire.
Comme autrefois, le bâtiment était austère. Le rez-de-chaussée servait de pièce à vivre et de cuisine, sans avoir de fenêtre. L’éclairage provenait chichement de meurtrières côté sud, qui étaient closes le plus clair du temps pour se protéger des courants d’air. La cheminée était le seul feu. C’était là que Jazkez avait failli mourir, poignardé par Aeldred-au-chat, le garçon dérangé qui faisait à l’époque office de domestique. On ne voyait plus le sang. La terre battue avait peut-être été creusée ? Un tapis qui tenait de la paillasse s’étirait devant le feu et la marmite de soupe de poisson – arrêtes nombreuses incluses.
Un escalier raide menait au premier étage. Il y avait une grande chambre, autrefois occupée par Uilleam, et une plus petite qui avait l’insigne avantage d’être directement au-dessus de la cheminée et donc la plus chaude.
Enfin, une échelle conduisait au deuxième étage, directement sous le toit de chaume et exposé aux courants d’air, jadis assez nombreux pour que personne ne voulût y dormir.
Aujourd’hui, les traces de paillasses sous l’escalier indiquaient que l’un des trois auxiliaires avait l’habitude de dormir là. Pas de chambre, mais au moins au chaud. Les deux chambres du premier étage étaient habituellement occupées par les deux autres auxiliaires, qui se préparaient à devoir céder leur place aux personnalités – le chevalier Uilleam et la conseillère Rozenn.
Uilleam réunit les deux chefs de manicle dans la pièce à vivre, autour de l’unique table.
Burgred se gratta la joue tandis qu’Aourell restait stoïque :
« Donc… On cherche un nénuphar bizarre, on fait des barrages autours de lui à bonne distance et on envoie la barque avec le pantin, et on attaque quand il se fait couler, c’est ça ? »
Comme autrefois, le bâtiment était austère. Le rez-de-chaussée servait de pièce à vivre et de cuisine, sans avoir de fenêtre. L’éclairage provenait chichement de meurtrières côté sud, qui étaient closes le plus clair du temps pour se protéger des courants d’air. La cheminée était le seul feu. C’était là que Jazkez avait failli mourir, poignardé par Aeldred-au-chat, le garçon dérangé qui faisait à l’époque office de domestique. On ne voyait plus le sang. La terre battue avait peut-être été creusée ? Un tapis qui tenait de la paillasse s’étirait devant le feu et la marmite de soupe de poisson – arrêtes nombreuses incluses.
Un escalier raide menait au premier étage. Il y avait une grande chambre, autrefois occupée par Uilleam, et une plus petite qui avait l’insigne avantage d’être directement au-dessus de la cheminée et donc la plus chaude.
Enfin, une échelle conduisait au deuxième étage, directement sous le toit de chaume et exposé aux courants d’air, jadis assez nombreux pour que personne ne voulût y dormir.
Aujourd’hui, les traces de paillasses sous l’escalier indiquaient que l’un des trois auxiliaires avait l’habitude de dormir là. Pas de chambre, mais au moins au chaud. Les deux chambres du premier étage étaient habituellement occupées par les deux autres auxiliaires, qui se préparaient à devoir céder leur place aux personnalités – le chevalier Uilleam et la conseillère Rozenn.
Uilleam réunit les deux chefs de manicle dans la pièce à vivre, autour de l’unique table.
Burgred se gratta la joue tandis qu’Aourell restait stoïque :
« Donc… On cherche un nénuphar bizarre, on fait des barrages autours de lui à bonne distance et on envoie la barque avec le pantin, et on attaque quand il se fait couler, c’est ça ? »
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Oui c'est ça, voyez la barque et le pantin comme un gros hameçon. Vous irez avec votre manicle couper du bois après le repas. Vous êtes charpentier je crois Burgred, tailler des morceaux de bois tranchants comme des pieux c'est dans vos cordes ?
Seul survivant du massacre, comment pouvait-il supporter d'être ici alors que ses frères d'arme étaient morts, à l'exception de Jazkez ? Uilleam s'efforçait de ne pas y penser. Une rumination sur ses propres déboires ne lui apporterait rien de bon, et il espérait conjurer le mauvais sort en redoublant de prudence.
Il y a encore des gens qui pêchent du poisson ici ? demanda-t-il à l'hilderine.
Seul survivant du massacre, comment pouvait-il supporter d'être ici alors que ses frères d'arme étaient morts, à l'exception de Jazkez ? Uilleam s'efforçait de ne pas y penser. Une rumination sur ses propres déboires ne lui apporterait rien de bon, et il espérait conjurer le mauvais sort en redoublant de prudence.
Il y a encore des gens qui pêchent du poisson ici ? demanda-t-il à l'hilderine.
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
– C’est pas totalement impossible. La rive est grande, et les gens qui habitent à Swelbecky ont des maisons éparpillées sur facilement 5 km autour du cœur du hameau. Depuis que vous et la conseillère Rozenn êtes allés trouver le feond, les gens ont l’air d’éviter le marais, mais ils ont des habitudes et c’est une source de nourriture importante pour beaucoup d’entre eux.
– Si on veut des pieux à planter dans le marais, il nous faudra des bâtons de quelle hauteur ? demanda Burgred.
– Les eaux les plus profondes que nous avons examinées étaient de l’ordre de 3 à 5 m de profondeur, précisa Rozenn.
– Donc sûrement 1 m de vase et de limon mou dessous, réfléchit Burgred. Ça fait des pieux de 4 m à 6 m. Pour que ça soit solide, c’est pratiquement des poteaux qu’il faut faire. Un diamètre de l’ordre de 10 cm. Une idée de combien il nous en faudrait combien pour quadriller une zone et former une nasse ?
– Si on veut des pieux à planter dans le marais, il nous faudra des bâtons de quelle hauteur ? demanda Burgred.
– Les eaux les plus profondes que nous avons examinées étaient de l’ordre de 3 à 5 m de profondeur, précisa Rozenn.
– Donc sûrement 1 m de vase et de limon mou dessous, réfléchit Burgred. Ça fait des pieux de 4 m à 6 m. Pour que ça soit solide, c’est pratiquement des poteaux qu’il faut faire. Un diamètre de l’ordre de 10 cm. Une idée de combien il nous en faudrait combien pour quadriller une zone et former une nasse ?
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Honnêtement je ne sais pas, répondit Uilleam, autant que vous pouvez Burgred. Dame Rozenn...une petite idée du nombre de pieux au diamètre ?
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Re: [OdE - Chap. 10-05] Les nombreux projets de Rozenn
Si Rozenn avait auparavant répondu sans vraiment réfléchir, maintenant qu'elle comprenait où voulait en venir Uilleam, elle se devait de contrarier le plan qu'il tentait d'échafauder.
"Je crains que votre idée de barrer la route au feond en plantant des poteaux ne soit vouée à l'échec. Si nous parlions d'une rivière, il y aurait peut-être une possibilité, mais nous ne sommes pas du tout dans cette configuration. Tailler les pieux en nombre suffisant --"suffisant" étant alors une notion plus que subjective--, les transporter, les planter au risque d'annoncer notre venue, tout cela prendra trop de temps. Qui plus est, rien ne dit que notre petit manège passera inaperçu. Un simple animal fuirait en nous voyant arriver équipé de la sorte, les poissons fuient lorsqu'il y a trop de bruit. Je ne sais pas comment notre feond repère ses proies, mais il y a de fortes chances que le nénuphar, le seul indice nous permettant de le repérer, soit également un organe sensoriel lui permettant de détecter les sons ou les vibrations de ce qui approche à la surface", conclut-elle.
Elle fit une pause afin de vérifier si Burgred comprenait bien ce qu'elle disait.
"En revanche, j'aimerai savoir qui, parmi tous ceux qui nous accompagnent, savent nager, même de façon maladroite. Les eaux qu'affectionne le Drewlyfigg sont profondes, ce n'est pas à négliger. Et puisqu'on parle de préparation, il me vient une idée : pourquoi ne pas bricoler des harpons ?" Elle précisa son idée : "Nous pourrions arranger des lances avec des pointes munies de crochets, comme des hameçons géants, qui resteraient fichées dans sa chair. Si nous parvenions à en planter ne serait-ce que deux dans son corps, nous pourrions alors entraver ses mouvements. Je pensais également à y accrocher des cordes que nous pourrions relier aux canots pour le ralentir si d'aventure il cherchait à fuir, le blesser davantage dans sa tentative et peut-être même l'épuiser. Il en faudrait au moins une par combattant capable de s'en servir. Qu'en pensez-vous ?"
"Je crains que votre idée de barrer la route au feond en plantant des poteaux ne soit vouée à l'échec. Si nous parlions d'une rivière, il y aurait peut-être une possibilité, mais nous ne sommes pas du tout dans cette configuration. Tailler les pieux en nombre suffisant --"suffisant" étant alors une notion plus que subjective--, les transporter, les planter au risque d'annoncer notre venue, tout cela prendra trop de temps. Qui plus est, rien ne dit que notre petit manège passera inaperçu. Un simple animal fuirait en nous voyant arriver équipé de la sorte, les poissons fuient lorsqu'il y a trop de bruit. Je ne sais pas comment notre feond repère ses proies, mais il y a de fortes chances que le nénuphar, le seul indice nous permettant de le repérer, soit également un organe sensoriel lui permettant de détecter les sons ou les vibrations de ce qui approche à la surface", conclut-elle.
Elle fit une pause afin de vérifier si Burgred comprenait bien ce qu'elle disait.
"En revanche, j'aimerai savoir qui, parmi tous ceux qui nous accompagnent, savent nager, même de façon maladroite. Les eaux qu'affectionne le Drewlyfigg sont profondes, ce n'est pas à négliger. Et puisqu'on parle de préparation, il me vient une idée : pourquoi ne pas bricoler des harpons ?" Elle précisa son idée : "Nous pourrions arranger des lances avec des pointes munies de crochets, comme des hameçons géants, qui resteraient fichées dans sa chair. Si nous parvenions à en planter ne serait-ce que deux dans son corps, nous pourrions alors entraver ses mouvements. Je pensais également à y accrocher des cordes que nous pourrions relier aux canots pour le ralentir si d'aventure il cherchait à fuir, le blesser davantage dans sa tentative et peut-être même l'épuiser. Il en faudrait au moins une par combattant capable de s'en servir. Qu'en pensez-vous ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
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