[OdE Chap.4] Le procès d'Aeldred (Forêt engloutie)

[Iris]

Maelor expliqua quelques éléments à Oanell :

"Tu a opté pour un procès chez les hilderins. Ils réclament l'accusé. Si tu ne l'amene pas, ils verront cela comme de l'obstruction. Ou bien ils croiront que l'autre Aeldred, celui que tu fréquente est le bon. "

" Les procès se déroulent selon le principe accusatoire et contradictoire. Une accusation est portée -- ici contre Aeldred accusé de tentative de meurtre. L'accusé se présente et tente de démontrer son innocence. Il peut le faire par témoignage ou par preuve. La défense peut réclamer un temps supplémentaire pour faire chercher un témoin ou examiner des preuve. Si l'accusé se déclare coupable, il peut plaider des circonstances atténuantes ou proposer une manière de payer sa faute pour éviter un châtiment trop rigoureux. ."

"Dame Blodwen estime qu'Aeldred est innocent à cause de l'épidémie. Ce qu'elle veut dire par là, c'est qu'il faut en principe une intention de commettre un crime pour que le crime existe, sinon il ne s'agit que d'une négligence, ou d'une erreur ou rien du tout. Mais le plus souvent, les juges n'aiment pas les exemptions de responsabilité parce qu'en cherchant bien, il y a toujours une cause extérieure qui pourrait avoir provoqué des circonstances permettant le crime. "

" Quant à être utile au domaine, tu peux essayer de t'informer sur ces histoires de mariage organisés par des hilderins, ou avec des hilderins. C'est assez récent et pas très clair."

[NailsEater]

Après avoir remercié Maelor pour son aide précieuse, elle rejoignit ses compagnons. Le mieux semblait d'amener Aeldred au chat, afin d'éviter un quelconque malentendus.

Alors, nous partons au matin. L'idée étant de procéder nous même à l'arrestation d'Aeldred au chat. Nous allons éviter de finir avec notre Aeldred jugé pour un crime qu'il n'a pas commis. Quand à la façon dont nous pouvons l'aider, je pense qu'il sera plus facile d'aviser sur place. Au vue de qui nous avons face à nous et de l'humeur générale. Nous allons éviter de faire mal voir Blodwen mais si nous avons un moyen d'aider ton homonyme, nous le ferons. Cela convient à tout le monde ?

[Pwyll]

Pwyll écouta d'un air sage et conciliant, mais ne put s'empêcher de faire une remarque :

"On peut pas laisser un innocent se faire punir quand même ? Déjà que l'arrêter ça va être dur, le pauvre, essaiera peut-être de s'enfuir et tout..."

L'homme pressentait déjà des problèmes avec ces Hilderins. Ils n'étaient pas du genre à rigoler et Terfynisel ne pouvait pas se permettre de se les mettre à dos. Cela méritait-il de ruiner la vie d'un homme qui était uniquement coupable d'avoir été touché par la présence surnaturelle d'un "rusemort" que n'approuvaient pas les C'maoghs ?

[Casaïr]

"Attends, attends, fit Aeldred qui semblait bloquer sur quelque chose. "Notre" Aeldred ? Qu'est-ce que ça veut dire au juste ? Ils ne pensent quand même pas que c'est moi qui..."

Le jeune homme avait la sensation d'avoir l'estomac rempli de plomb pendant que l'idée faisait son chemin dans son esprit.

"Tu n'aurais pas oublié de me dire quelque chose, Oanell, n'est-ce pas ?" demanda-t-il d'un ton inquisiteur qui ne lui ressemblait guère.

De toutes façons, moi ou un autre, ça ne change pas grand chose, si ? songea-t-il. Il fallait donc attraper le "bon" Aeldred et l'emmener à son procès, mais il était content de voir que ses compagnons pensaient comme lui : on ne pouvait pas laisser un homme malade être condamné. Mais cela serait très délicat à amener, et risquait de détériorer d'avantage les relations entre Terfynisel -et donc Blodwen-, et les chevalier hilderins.

"Allez, tout le monde dans ses pénates, on se retrouve demain matin chez moi avant de rejoindre Swelbecky."

Et je prendrai un rouleau de corde pour attacher l'Autre-au-chat, s'il devait ne pas se laisser faire. Il n'y tenait pas vraiment, mais ils n'auraient peut-être pas le choix...

[Iris]

Le trio put partir sans difficulté avec des montures du château (même si Pwyll le colosse était un peu trop grand pour les calyres) en prenant le chemin de Swelbecky.

Ils en avait pour deux heures de marche paisible, dérangée par un mélange de pluie fine et de vent en bourrasque.

Avaient-ils encore des détails à préciser concernant leur plan ?

[Pwyll]

Non, mon seul plan consiste à garder les corps, comme on m'a dit et à empêcher qu'un innocent se fasse mal juger, mais bon, autant conserver les gros problèmes et les combats contre les Hilderins pour plus tard.

En route, Pwyll, qui passa autant de temps à côté de sa pauvre monture que dessus, demanda à ses camarades détrempés :

"En fait on ignore la gravité de la blessure subie par le chevalier hilderin, et surtout ses conséquences finales ? Il est mort le type ?"

[Casaïr]

"Jaskez ? fit Aeldred. Non, il a survécu, pour autant que je sache. Il était tout à fait capable de faire des blagues douteuses quand je l'ai vu le soir de son arrivée, au moment de la transmission de pouvoir à Blodwen. Ce qui me fait penser que ses jours n'étaient pas en danger."

Le jeune homme se rappelait de cette soirée pas vraiment comme les autres comme si c'était hier. Il s'était passé tant de choses qu'y repenser aujourd'hui lui semblait irréel, et surtout surgir d'une autre vie. L'expression qui passa sur son visage était aisément identifiable pour Oanell qui était également présente ce jour-là,un peu moins pour Pwyll. Une chose était sûre, ce n'était pas de la nostalgie. Plutôt du soulagement. Comme celui que l'on ressent lorsque l'on s'éveille après un cauchemar particulièrement réaliste.

"Quand à ses blessures... C'était assez moche en fait ; il avait pris plusieurs coups de poignard dans le dos parce qu'il s'en était pris au chat de "l'autre Aeldred", si je me souviens bien."

Même si pour le chasseur, la survie du chevalier hilderin n'avait jamais fait de doute, la question de Pwyll était loin d'être idiote : si Jaskez était mort, la principale personne capable de dire qui l'avait poignardé ne serait plus en mesure de l'innocenter. C'était une sensation glaçante qu'il tenta de rejeter tant bien que mal. Il n'y avait pas de raison que ce fichu blagueur ait passé l'arme à gauche.

[NailsEater]

Le temps n'était décidément pas souvent agréable par ici. Ils discutaient en marchant quand Pwyll semblât s'inquiéter du sort de Jaskez.

- Je te rassure dessuite, Jaskez s'en est sorti. Grâce à nos soins par ailleurs. Il est reparti avec la congrégation Hilderaine. Nous n'avons pas à nous inquiéter de ça. La question pour moi est surtout de savoir si nous trouverons Aeldred au chat facilement ou s'il va nous falloir le traquer.

Elle marqua une pause sachant que ce qu'elle allait dire ne plairait pas à ses comparses.

Pour ce que nous disions plus tôt. Malgré le problème de malédiction, c'est bien lui qui a attaqué Jaskez. Il n'est pas réellement innocent et c'est ce qui va nous poser problème. Je sais bien que ce n'était pas conscient, mais il n'en restera pas moins coupable aux yeux d'un juge.

Elle les regardait d'un oeil grave.

Je vous le répète, nous sommes là au nom de Blodwen et quoi qu'il arrive c'est ça notre priorité. Si nous pouvons adoucir le procès je le ferai. Mais en attendant, je suis seulement une diplomate envoyé par le Seigneur de Terfynisel une bourgade insignifiante pour la citadelle. Notre but est quelle soit moins insignifiante. Et ça passera par de la politique autant que par les changements sur place.

[Iris]

Les agents de Dame Blodwen arrivèrent à Swelbecky et se signalèrent à l'ansailéir Dougal. De fait, l'homme faisait plus office de prévôt timoré que de réel chef, mais au moins était-il en mesure de signaler qu'Aeldred au chat était souvent à la rosac... enfin, la forteresse hilderin, et sinon qu'il logeait dans la famille de son frère avec leur vieille mère. Ils apprirent également que trois envoyés des hilderins étaient actuellement stationnés à Swelbecky. Ils étaient en patrouille pour le moment.

Se rendant à la forteresse, il apparut qu'Aeldred au chat n'y était pas. Donc soit il gambadait, soit il était dans sa famille.

... Les voyageurs se rendirent avec appréhension dans la fermette habitée de trop de gens et bruissant de disputes absurdes. L'entrée était encombrée de déchets divers. Apparemment ici on collectait des vieilleries cassées sans toujours savoir quoi en faire.

Parvenant à attirer l'attention des habitants, ils demandèrent à trouver Aeldred... qui n'y était toujours pas. Sa vieille grand-mère dit qu'il était porté à rêvasser dans les bois, c'est-à-dire un peu plus vers le nord-ouest.

Décidément ils avaient joué de malchance et usé leurs semelles ! Combien de temps cette quête durerait-elle ? Faudrait-il demander à un écureuil la prochaine fois ?

...

Après trop de temps, ils finirent par repérer une silhouette dans les bois.

Aeldred au chat était assis avec Roux, sur un rocher, presque à l'endroit où les dàmàthairs et Gillean étaient morts, tués par la sorcière.

[NailsEater]

La recherche d'Aeldred si elle n'était pas compliqué ou épuisante, mettait tout de même leur nerf à l'épreuve. Quand ils le virent enfin dans les bois, Oanell eut un frisson en repensant à Gillean et aux dàmàtahairs. Après une prière silencieuse, elle avança doucement vers le garçon, allant s’asseoir à ses côtés. Elle ne savait pas encore comment elle s'y prendrait. Le chat était là lui aussi. Peut être était ce un préjugé mais elle continuait de trouver ce chat malsain.

"Bonjour Aeldred. tu te souviens de moi ? Je m'appel Oanell, je suis barde à Terfynisel. Je suis désolée de venir te déranger et pour des raisons qui ne me plaise pas. Mais tu vas devoir venir avec nous, tu peux emmener Roux avec nous si tu veux."