[OdE Chap.7-5] La part de la veuve

[Casaïr]

"Ça va plutôt bien, répondit Aeldred en souriant. Merci pour le manuel, j'ai appris plein de choses à son contact. Je suis encore un novice mais j'arrive à comprendre certaines choses maintenant, même si une étude plus poussée sera nécessaire. Il y a eu pas mal de changement depuis qu'on s'est vu."

Et pas qu'un peu, songea-t-il alors qu'il tentait de trouver une position qui ne le fasse pas passer pour une espèce de godelureau. Rien que la tunique qu'il arborait, de nettement meilleure facture que ce qu'il avait l'habitude de porter jusqu'ici, témoignait de ce qui était advenu récemment. Bon sang, pensa-t-il, un rien effrayé, je porte les habits du Vieux Seigneur, si ça se trouve, sa veuve les reconnaitra et m'en voudra ! Nonon, c'est stupide, il faut bien que quelqu'un les porte, non ?

Il secoua la tête, en prise avec son questionnement intérieur et se recentra sur la jeune femme au regard si étrange. En vérité, elle ne l'avait pas laissé de marbre la première fois qu'il l'avait vu, et maintenant qu'il la revoyait, il comprit qu'il y avait quelque chose qui émanait d'elle, bien qu'il se sentit incapable d'en comprendre la cause.

"On se dirige avec Dame Blodwen à Llewellen, et je l'accompagne en qualité de clerc." Il se gratta la tête, toujours un peu mal à l'aise devant cette étonnante promotion. "Fini le travail de chasseur de nuisible ! Mais je t'avouerais que je vais avoir du mal à m'habituer à tout ça. Et toi, qu'est-ce qui t'amène dans le coin ?"

[Amnèsya]

"De rien, si je te l'ai donnée, c'est que tu as su me montrer que tu en étais plus digne que moi... alors tout le mérite te revient".

Je lui fit une révérence

"Je ne dirais pas que j'ai tous compris de ce livre mais je l'ai pas mal étudié... si tu souhaites quelques explications.... ou tentative d'explications on sera plus proche de la vérité..."

"Fini le travail de chasseur de nuisible ! Mais je t'avouerais que je vais avoir du mal à m'habituer à tout ça. Et toi, qu'est-ce qui t'amène dans le coin ?"

Ces mot me soulageais c'était indéniable... Chasseur de nuisible désincarné, c'était mon rôle et je le jouais car j’espérais toujours devancer la folie de quelque mois. Apprendre que Aedred avait renoncé à s'engager dans cette course me mis de très bonne humeur... Si c'était encore possible...

Pour être franche, je ne fais rien ici... je m’apprêtais à retourner voir la mer car cela fait longtemps que j'ai pas sentis l'air salée dans mes cheveux et que cela me manque un peu... d'autant que j'ai fini l'affaire qui m'avait amenée à Loarn...

Mais, je m'excuse de mon ignorance, c'est quoi le rôle d'un clerc? (la gène était sincère) et qu'est qui vous amène à LLwellen...

Mais avant tout félicitation

Ethel était radieuse et visiblement contente de retrouvé Aeldred.
De son coté Aeldred, pouvait voir que malgré les inquitétudes constantes sur le future qu'il avait su déceler chez Ethel, celle-ci n'avait semble t'il pas trop souffert des mois qui était passé. Evidemment elle ne s'était pas remplumée de manière significative, elle semblait toujours aussi petite et aussi frêle que dans ses souvenir mais il était évident qu'elle se soignait... ou en tous cas qu'elle mangé plus souvent à sa fin que précédemment, mais s'il était peut probable que cela masque des années de privation. Elle portait toujours a longue tignasse rassemblé en des longues Dread lock, mais les ornements qu'elle portait s'était assagit.. Ses cheveux semblait plus propre, et elle avait troqué le brain d'algue qui retenait ses cheuveux en arrière pour un bandeau des plus classique.

En revanche, il y avait bien un truc qui n'avais pas changé chez elle ... C'est qu'elle ne portait toujours aucune arme, ni aucune forme de d'armure...

[Casaïr]

"Eh bien, un clerc c'est..."

C'était la deuxième personne personne à lui demander en quoi consistait son nouveau rôle et c'était la seconde fois qu'il se demandait comment expliquer un travail dont il n'avait pas encore vraiment compris le fonctionnement.

"C'est un genre de secrétaire, reprit-il doucement. C'est beaucoup de paperasse en gros, mais je garde aussi un rôle d'éclaireur, histoire de ne pas jeter aux orties tout ce que j'ai appris de mon ancienne vie."

Il s'arrêta à ces mots. Il y avait bel et bien eu un avant et un après en ce qui le concernait, mais il n'aurait jamais cru que la frontière entre les deux serait sa mort. En même temps, c'était assez logique. Il lui avait fallut renaître pour se débarrasser de toute la peine qui obscurcissait son cœur et depuis il se portait bien mieux.

"Tu sais... dans le genre phénomènes étranges, tu as devant toi un véritable miraculé." Il ramena deux tabourets, pour Ethel et pour lui-même et s'assit avant de poursuivre. "Récemment, ça n'a pas été simple pour moi, même si depuis ça va bien mieux. Je veux dire... Jusque récemment, j'ai toujours eu un comportement autodestructeur, je m'en rends bien compte maintenant. Mais là, j'ai été... jusqu'au bout."

Il s'humecta les lèvres avant de poursuivre. Il ne connaissait pas Ethel aussi bien qu'il l'aurait voulu, mais il sentait que c'était sans doute l'une des rares, voire des seules personnes à même de comprendre ce qui lui était arrivé.

"Je suis mort. Enfin, je veux dire que, dans le désespoir qui m'habitait, j'ai laissé un feond me dévorer et me tuer. Cependant... quelque chose, ou quelqu'un m'a ramené à la vie. Crois-le ou pas, mais je pense que c'est l'Unique qui m'a trouvé et qui m'a sauvé. En l'approchant, j'ai senti plus de bonté et d'amour que je n'en avais ressenti depuis des années. Je sentais que je pouvais rester là et vivre en paix, cependant, la noirceur qui vit dans la forêt m'a aussi frappé à ce moment-là. Alors, on m'a laissé le choix : rester et ne plus souffrir, ou retourner parmi les vivants et tenter de soigner le mal qui rôde. J'ai choisi cette voie même si je ne sais pas vraiment comment atteindre un tel but, ni si j'y parviendrais. Mais si je peux rendre cet endroit ne serait-ce qu'un peu moins dangereux..."

Il regarda la jeune femme et rougit légèrement.

"Excuse-moi, c'est un peu... gros à avaler, même pour quelqu'un comme toi qui s'incruste dans le monde des rêves, j'imagine."

[Amnèsya]

Bénéfique. Dieu Merci, ou l'unique soit loué ou qui que ce soit merci

J'étais sincèrement soulagée... La courte conversation avait été un ascenseur émotionnel très efficace. Des mots comme autodestructeur, mort faisait évidemment échos à une réalité bien tangible aussi, aussi froid que le vent marin, aussi puissante que les vagues.

Je dus tomber plus que m’asseoir sur le siège qu'il venait de me tendre.

Mais il n'y a pas de mal si ca s'est bien passé.

Il n'y a probablement que moi pour considérer que "quelqu'un qui vient de me dire je suis mort" est a classer dans bonne fin.

"Non, non ... pas vraiment en fait... Je pensais à ce que tu venais de dire et je trouvais cela... beau? ... Contrairement à toi, j'ai pas choisi ce don et si je l'avais eu, je ne sais pas si j'aurai fait ce choix. Alors, je trouve cela très courageux...

J'hésitais... C'étais si intime... Mais la curiosité professionnelle était trop forte.
"Est-ce que à l'occasion, tu accepterais de me parler de cette expérience plus en détail?... Je veux dire que c'est la première fois que j'entends une histoire pareil...
Non désolée... oublie ce que je viens de dire.

J'étais horriblement gênée. Par habitude, je cherchais à me cacher derrière mes cheveux mais pour une fois ceux ci était parfaitement coiffé, toute pomponné que j'étais pour être accepter dans ce château... Aussi, aucune mèche ne vint à mon secours et cela accentua mon trouble...

Je fini par détourner le regard en attendant de trouver un autre sujet de conversation.

Ethel, commença a se balancer sur son tabouret... pour ceux qui y faisait attention, elle avait maintenant des chaussures. Bon c'était des sandales légères mais pour elle c'était tout un symbole

[Casaïr]

"Si ça t'intéresse, bien sûr !" répondit Aeldred avec chaleur.

Même s'il avait déjà raconté cette histoire aux autres, Ethel était sans doute la mieux placée pour comprendre ce qui s'était passé et, surtout, pour croire ce qu'il disait. Même si ses amis étaient pleins de bonne volonté, il n'était pas certain de les avoir convaincu tout à fait, malgré les événements étranges déjà rencontrés. Il la vit détourner le regard sans vraiment comprendre. quelque part, son comportement lui rappelait le sien et cela l'attrista. Il posa une main sur celle de la jeune femme afin d'attirer son regard et de reprendre.

"Je peux déjà t'expliquer les grandes lignes. Quand je suis... parti, je me suis réveillé dans une lande grise et morne à perte de vue, avec de la brume jusqu'aux chevilles. J'imagine que c'était les Limbes, ou Saoghal Glas pour les demorthèn, quel que soit son nom véritable en fait. Toujours est-il que je n'ai pas eu le temps de visiter car j'ai rapidement été pris en chasse par des ombres. J'ai couru longtemps mais impossible de savoir combien de temps, j'ai juste l'impression que ça a duré des heures. Puis... c'est apparu. Je ne sais pas trop ce que c'était, un... endroit ? où la paix régnait. La lumière qui en émanait repoussa les ombres griffues qui me traquaient et c'est là que j'ai ressenti que, si je le désirais, je pourrais vivre ici. Enfin, si on peut appeler ça vivre, évidemment."

Il souriait, un peu gêné.

"En fait de grandes lignes, c'est plus ou moins ce dont je me rappelle. Ça et la sensation de me sentir missionné en revenant à la vie."

[Madennig]

Arrivés au château de Louarn, Madenig s'était proposée aussitôt pour mettre les chevaux à l'étable, laissant à Pwyll et d'autres la joie de porter les bagages les plus encombrants jusqu'à leurs chambres.
Prise d'une soudaine envie de solitude, elle prit le temps de soigner et nourrir les chevaux, vérifier leurs sabots et brosser leurs poils et leurs crinières, avec ce qu'elle trouva sur place. Elle se sentait déjà plus apaisée après ce travail méticuleux.
Mais du coup, elle entra dans le bâtiment principal un peu en retard par rapport aux autres, n'ayant pas eu de visite guidée du domaine, ni une indication sur la répartition des chambres ou sur les chambres elles-mêmes. Toujours armée et vêtue de sa cotte de cuir clouté, le visage et les cheveux fatigués par le voyage, elle débuta une tranquille errance à travers les couloirs, à la recherche de ses compagnons...
Elle admira les quelques tapisseries et sculptures, les peintures aussi, les bottes crottées par leur longue marche.

A force de détours, elle finit par découvrir la porte de la salle de réception et de la pousser pour y entrer. Elle reconnut sans mal Aeldred en train de discuter avec une femme près du feu de cheminée, et s'avança sans vraiment se rendre compte que peut être elle dérangerait.

"Ah te voilà ! C'est vraiment un bel endroit... Tout va bien ?"

Puis se tournant vers la jeune femme, gardant un sourire enjoué :

"Je suis Madenig, Osfei. En voyage avec Aeldred."

[Amnèsya]

Heureusement, il n'a pas compris ce que je proposais... Ma demande était plus mystique, plus réelle qu'une discutions... Une autre expérience de rêve dirigée..

J'écoutais avec attention ses descriptions, cherchant dans mes souvenirs et mes connaissances ce que cela pouvait m'inspirait.

La lumière qui en émanait repoussa les ombres griffues qui me traquaient et c'est là que j'ai ressenti que, si je le désirais, je pourrais vivre ici. Enfin, si on peut appeler ça vivre, évidemment."

Une lumière mystique capable de repousser les ténèbres...

Est ce que cela pouvais être mon salut? Après toute ces années à essayer de comprendre, à essayer d'aider et soigner... Etait-ce là le moment d'échapper à la funeste destinée des Eisdeach que je cherchais depuis cette funeste soirée où j'avais quitter Kell, après la chute de mon mentor?

C'était évident, je devais creuser... Comprendre...

J'allais lui demander de compléter, lorsque une jeune femme en armure et dont la journée n'avait pas du être de tous repos nous apostropha...
Tant pis, cela devait pas être pour ce soir... Et puis peut-être que je devais prendre soin aussi d'Aeldred, l'expérience était visiblement toute ressente et pas encore cicatrisée... Et s'il était au château de Louarn , ce n'était certainement pas pour enfiler des perles. Sa mission lui demandait peut être de la concentration...

Répondant sur le même ton enjoué, mais moins énergique de son interlocutrice :

"Enchantée. Ethel Mac Kells... En voyage... perpétuelle... momentanément échouée à Louarn"

[Iris]

Toutes les personnes qui venaient progressivement à la grande salle savaient que prochainement le dîner serait servi et qu'il convenait d'avoir fait sa toilette et mettre ses meilleurs vêtements pour faire honneur à leurs hôtes. Madennig allait devoir se dépêcher de trouver sa chambre et de se rendre présentable.

La voyageuse se désignait comme une " Mac Kells" ce qui signifiait en principe une appartenance à une famille noble, au moins mineure.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez se présenta dans la grande salle et se dirigea instinctivement vers l'âtre qui crépitait et ou conversaient Aeldred et Madennig. Il avait profité de ces derniers jours pour récupérer de ses blessures selon les conseils de Nevenéa qui a son avis n'étaient rien d'autre que du bon sens. Le trajet à cheval n'avait pas été particulièrement agréable mais chaque jour qui passait était plus facile et il se sentait désormais suffisamment remis pour s'autoriser un minimum d'efforts supplémentaires.

Il avait tiré profit de l'installation de ses hôtes pour se baigner dans une bassine et faire changer son pansement .Il portait des vêtements propres, fonctionnels et de bonne facture. Ce n'est qu'en arrivant près du foyer qu'il prit conscience de la présence d'une troisième personne dans la discussion.

-Madennig ? Tu comptes te présenter au Seigneur avec tes bottes crottées ou tu as l'intention d'être un minimum présentable comme Osfei hilderin ? Je sais que tu es subjuguée par les paroles d'un érudit tel qu'Aeldred mais je t'en conjure, cligne des yeux et réveille toi ! Si tu as l'impression qu'il dit quelque chose d'intelligent c'est que tu dois être en train de rêver.

Il s'assura que la jeune femme était bien toujours en possession de sa béquille.

-Tu dormiras avec Pwyll, vous vous relaierez pour assurer la garde devant la chambre de Blodwen cette nuit.

Il se tourna vers l'inconnue près du feu et lui demanda après l'avoir sommairement observée.

-Et vous êtes ?

[Casaïr]

"Ah te voilà ! C'est vraiment un bel endroit... Tout va bien ?"

L'irruption de Madenig sortit Aeldred de ses pensées quant à ce qu'il pouvait raconter d'autre à Ethel. Il se tourna vers l'osfei et lui sourit.

"Ça va, je ne peux pas dire que cette pause n'était pas la bienvenue, loin de là."

Il écouta les deux femmes se présenter et se saluer et tiqua sur les derniers mots prononcés par l'eisdeach.

"Èchouée ? Si je te prenais au mot, je jurerais que tu ne fais que subir les événements. Crois-en mon expérience, ça n'est jamais bon. Il a fallu que je meurs pour comprendre cette vérité, j'espère que tu n'attendras pas aussi longtemps. Tu as un don pour le domaine de l'occulte, tu ne devrais pas voir cela avec dépit mais lui trouver une utilité. Ce qui me fait penser qu'on a pas vraiment eu le temps d'en discuter mais... comment cela s'est révélé à toi ?"

Avant même d'avoir une réponse quelconque à sa question, Jazkez arriva pour mettre les pieds dans le plat, comme à l'accoutumée. Désormais habitué aux piques perpétuelles de l'osfer à son encontre, il ne releva pas pour se concentrer sur les flammes d'abord, sur Ethel ensuite, pour finalement se tourner vers le chevalier hilderin.

"Sire Jazkez, je vous présente Ethel Mac Kells. Elle était de passage à Swelbecky pendant la période troublée qu'a traversé le village. On s'est croisé à ce moment-là."

Il préféra ne pas évoquer l'étrange expérience qu'ils avaient tous vécu ce jour-là. Rien que de l'imaginer lui arracha un frisson désagréable malgré le feu ronflant dans la cheminée.