Message : # 47615Message
Casaïr
13 oct. 2015, 10:51
Notant le passage de Blodwen, Aeldred chercha à la rejoindre. Enfin dans son environnement habituel (bien qu'inamical), le chasseur avait récupéré (du moins en majeure partie) son humeur habituelle ; Swelbecky était déjà loin pour lui, il n'aurait plus de raison d'y retourner et il en était fort aise.
Rattrapant Blodwen, il la héla d'un ton faussement badin avant de lui demander, une fois à ses côtés :
"J'ai appris pour le vieux seigneur. Il est vraiment si mal que ça ? Les racontars du village disent qu'il ne passerait peut-être pas la prochaine nuit. Personnellement je préfère m'en tenir à ce que son médecin sait de son état avant de me faire mon opinion."
Aeldred n'avait pas l'air plus soucieux que cela et pour cause : il ne connaissait pas le seigneur (enfin, il le connaissait uniquement de nom), n'avait jamais réellement eu affaire à lui et la seule fois où il aurait pu le voir de vraiment près était aujourd'hui. Finalement, ce seigneur ou un autre ne changerait pas sa vie de manière fondamentale, à moins que son successeur ne veuille chasser les mauvaises herbes. En cela, ses nouvelles résolutions de quitter un jour cet endroit allait dans ce sens, il risquait peut-être simplement de partir plus tôt. Après tout, il savait que son utilité envers la communauté était toute relative et qu'entre le voir partir ou devoir le supporter d'avantage, la question serait vite tranchée.
"Si tu le désires, je peux t'accompagner lorsque tu retourneras au château. Je pourrais ainsi -il toussa bruyamment- tenter de rendre mes hommages au vieux seigneur. Et puis de toutes façons, j'ai l'impression qu'aujourd'hui sera une journée chômée, autant que je m'occupe différemment..."
Une pause, puis :
"Et toi, ça va ? Je suis désolé pour mon comportement qui était tout sauf raisonnable. Quand j'y pense, c'est la première fois que je me retrouve avec autant de monde autour de moi et... Il se ressaisit : Je sais que c'est moi qui ait voulu venir mais finalement, quand je vois le résultat (engueuler des hilderins et des Ronces...), je me dis que j'aurai peut-être mieux fait de m'abstenir. C'est juste que .... je ne me voyais pas rester sans rien faire..."
Il eu un léger ricanement sarcastique : "au final, à part salir mes vêtement avec la boue du marais, je n'aurai rien réussi... Enfin, ce qui est fait est fait, j'y suis allé, j'en suis revenu et maintenant, la vie reprend son cours."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.