[OdE Chap.4] Le procès d'Aeldred (Forêt engloutie)

[Iris]

Aeldred au chat tourna la tête vers Oanell.

Il écouta.

Ne dit rien.

Puis tourna la tête vers le chat.

Ne dit rien.

Tourna la tête vers Oanell.

Hocha la tête.

La suivit.

Ne dit rien.

[Pwyll]

Pwyll se présenta à ce nouvel Aeldred en faisant preuve d'ouverture et de sympathie, comme à son habitude.

Il examina également le comportement de ce chat qui semblait donc, assez étonnamment, suivre son "maître" partout.

Pour le moment, il suffisait de suivre le mouvement. Pas de décision difficile à prendre, pas d'horreurs ni de drame, du moins pas encore.

Garde du corps... voilà une métier qui avait du bon. Même le fait de chercher partout cet Aeldred, Pwyll l'avait gardé pour lui, mais il trouvait ces allers et venues plutôt agréables et presque reposants.

Il en profitait pour sentir la présence de la nature autour de lui, même si le lieu resté bien sûr chargé de souvenirs délicats, le colosse parvenait à en faire abstraction.

[Casaïr]

Ca se passait bien. Trop bien en fait. Chercher "l'autre Aeldred" avait finalement été plus long que de chercher à le convaincre. On dirait qu'on emmène un veau à l'abattoir, songea le jeune chasseur. Il n'était pas bien sûr d'apprécier cette mission, ni ce qui en résulterait. Leur arrivée un peu plus tôt à Swelbecky s'était mieux passé qu'il ne l'aurait cru, surtout en prenant en compte ce qu'ils y avaient vécu. Finalement, c'était peut-être pour le préparer à cela. Ramenant le garçon et son chat jusqu'au chariot, Aeldred ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui allait se passer. Bien sûr, il faisait confiance à Oanell, et de toutes les façons ils n'avaient pas le choix. Il espérait juste qu'en voyant l'état du pauvre bougre, les chevaliers hilderins se montreraient magnanimes.

"Bon, dit-il sans entrain, plus qu'à se mettre en route j'imagine ?"

[Iris]

Le trio, flanqué d'Aeldred au chat (le chat étant inclus) se retrouva à la nuit tombée à Swelbecky, avec leurs trois caernides. Ils remarquèrent que quelques villageois les regardaient de loin.

La route la plus directe vers la forteresse de Deas consistait à monter le chemin assez raide vers les hauteurs du village, puis passer entre les champs, rejoindre la vieille route du sel (orientée est-ouest et formant à peu de chose près la limite nord du domaine Terfynisel), aller un temps vers l'est, puis prendre un des chemins montant dans les reliefs. Une autre possibilité consistait à prendre un peu vers l'ouest sur la vieille route du sel, puis franchir le domaine des Mac Elowan (famille de la veuve du précédent seigneur Mac Terfynisel) puis rejoindre la voie hilderin (large et confortable) en direction de la forteresse.

[Casaïr]

Le soir tombant, Aeldred se demanda où passer la nuit puis vit les villageois qui les observait à distance. Savaient-ils ce pour quoi ils étaient ici ? S'en doutaient-ils seulement ? Il n'était pas vraiment certain que les gens acceptent facilement ce qu'ils s'apprêtaient à faire, et ils ne croiraient sans doute pas leurs promesses de ramener son homonyme. Ils ne pouvaient pas assurer de la clémence du jugement des hilderins...

"Je propose que l'on passe la nuit à l'ancienne Rosace. Il devrait y avoir assez de place pour nous et, au moins, en sachant ce qu'on fait, on devrait pouvoir s'assurer de leur aide au moins pour ce soir."

Suivant la décision de ses camarades, Aeldred s'y pliera volontiers. Le lendemain matin, une fois un petit déjeuner vite avalé et s'être assuré qu'il ne manquait rien pour le départ, notamment l'accusé du procès, il retrouva ses compagnons pour leur proposer un itinéraire.

"Je pense qu'on devrait prendre la route traversant le domaine Mac Elowan pour rejoindre la voie hilderine. Notre progression sera amplement simplifiée. Vous en pensez quoi ?"

Qu'on dorme chez les hilderins ou pas, le reste de mon message se fera le lendemain.

[Iris]

Aeldred au chat les accompagna jusqu'à la rosac... la forteresse hilderine où les trois chevaliers étaient revenus de leur patrouille. Ils ne voyaient aucune objection à loger des voyageurs : la grange en face servait régulièrement de couchage.

... mais le trio eut une surprise : Aeldred au chat, après avoir suivi docilement, repartait.

Quand on l'interrogea : "Je vais à la maison. C'est l'heure du souper."

Si personne ne le retenait, il partirait dormir chez lui.

[NailsEater]

Il allait falloir se faire à présence des hilderins sur place. L'espace d'un instant, la barde s'était attendu à voir Cendres ou Roparz lui ouvrir. Mais non. La rosace n'en était plus une. Ce qui n’empêcha pas la jeune femme d'aller toquer à la porte afin de demander l'hospitalité. Pendant qu'ils discutaient, Aeldred lui fit remarqué que l'autre Aeldred faisait demi-tour comme si de rien n'était. Oanell observa le garçonnet et ... se sentit très bête.

Aeldred, attends quelques minutes, s'il te plait.

La jeune femme hésitait. Elle avait une idée mais ... Se tournant vers le Hilderins, elle demanda à parler à la personne décisionnaire du groupe.

"J'ai ici une lettre envoyée par votre ordre à Dame Blodwen de Terfynisel."

Elle laissa à son interlocuteur le temps de lire la lettre avant de poursuivre.

"Voici, ledit Aeldred, il y a eu confusion sur la personne dans la lettre : tout deux portant le même nom. Bien sur le soldat Jaskez pourra affirmer mes dires, ainsi que toute personne présente ce soir là, dont je fais partie ainsi que Dame Blodwen. Il se trouve que je suis présente en tant que diplomate représentant la seigneur des lieux, c'est pourquoi je viens vers vous afin que vous procédiez à l'arrestation du jeune homme, ainsi qu' à ce que vous m'accompagnez pour escorter ce garçon à la citadelle."

Marquant une pause, afin d'être sure d'être comprise et de répondre au éventuelle question, elle resta les yeux fixés sur son interlocuteur. Elle ne voulait pas croiser le regard de ses compagnons, surtout celui d'Aeldred.

[Iris]

Le trio de hilderins était composé d'un homme --très jeune-- et deux femmes, l'une la vingtaine, la seconde plus proche de la trentaine. Elle se comportait comme étant l'officier du groupe et prit la lettre, la lisant avec sérieux.

" Merci."

Et à ses troupes : "Arrêtez cet Aeldred ci." puis à Oanell "Evidemment il faudra emmener les deux à la citadelle pour clarifier l'affaire. Si un hilderin peut témoigner, nul doute que le problème sera rapidement résolu."

[Casaïr]

Aeldred en avait le souffle coupé ; il avait bien deviné ce qu'Oanell lui avait caché, et surtout, refusé de lui avouer lorsqu'il lui avait posé directement la question. Il rongea son frein, attendant que les hilderins aient arrêté le pauvre garçon avant de la prendre à part.

"Pourquoi, alors que je te l'ai demandé avant de partir, je ne l'apprends que maintenant? Et en t'adressant à un autre en plus ! Comment pensais-tu que je réagirais ?"

Bien que partagé entre colère et déception, c'était malgré tout la seconde qui primait sur le garçon, un rien abasourdi par le comportement de sa compagne.

"Je pensais que tu me faisais plus confiance que ça, depuis le temps..."

Et, à moins qu'Oanell ne l'en empêche, le chasseur entrera à la suite des hilderins pour prendre possession d'une des cellules pour la nuit.

[Iris]

... en fait de cellule Aeldred avait le coin de grange de son choix...

... avec des stock de foin presque vide vu la saison...

...