[OdE Chap.7-45] Dans la grande salle - 19h20

[Caeso Senjak Khan]

-En effet. Elle s'est illustrée à plusieurs reprises lors de situations épineuses et a montré beaucoup de bravoure lors de nos dernières rencontres avec des Féonds.

Il s'éloigna de l'âtre de quelques pas tout en continuant à lui parler en quête de plus d'intimité.

-Il y a t'il quelque chose que je puisse faire pour l'Ordre pendant mon séjour à Lewellen ?

[Iris]

Briaga s'éloigna avec Jazkez pour discuter peu.

" Un rapport sur la situation à Terfynisel et la Forêt engloutie suffira amplement. A Llewellen, le gouverneur Erwann Mac Peran est en charge. Nous pourrons en parler demain plus en détail."

" J'aimerais... aussi en savoir plus sur cette osfei. Qui est-ce ?"

[Caeso Senjak Khan]

-Madennig. Un des soldats hilderins en poste à Terfynisel depuis la cession du bastion des ronces au profit de l'ordre. Nous pourrons aller la voir si vous le souhaitez, elle récupère actuellement d'une vilaine blessure, mais son état est stable. Je pense qu'elle s'en sortira.

[Iris]

Briaga fronça un peu les sourcils :

" Vous voulez dire que vous avez choisi votre osfei parmi les... auxiliaires ?"

Lesdits auxiliaires étaient des roturiers, généralement pauvres, avec une éducation souvent fruste.

" Je vous sais d'ascendance noble, vous avez donc bien conscience qu'un chevalier hilderin n'est pas qu'un porteur d'épée téméraire, mais un représentant du roi, qui a autant à combattre qu'à se coordonner avec la noblesse. "

Le ton était à mi-chemin entre question et affirmation. Pour faire figure de Hilderine, Madennig devait être capable de tenir une conversation à la table de nobles, et savoir lire et écrire -- pour rédiger des rapports et recevoir des missions.

" J'ai un bureau temporaire dans le quartier hilderin du château. Vous viendrez me voir demain pour votre rapport sur la situation dans le domaine où vous êtes stationnés ; amenez-moi votre protégée si elle est en état de marcher, sinon, nous lui rendrons visite. Je suis curieuse de savoir quelle garde peut ainsi trouver grâce à vos yeux. "

[Caeso Senjak Khan]

-Hmm, il y a des choses qui s'apprennent très bien, comme l’écriture ou la bienséance. La constance face à l'adversité par contre est bien plus rare. En dehors des murs de la forteresse de Déas, il est bon de savoir que les gens avec qui vous combattez pourront opposer à vos ennemis autre chose que des mots ou des actes de naissance. L'Anro sera la pour juger si elle mérite ou non le titre d'Osfer.

Il esquissa un petit sourire.

-Au pire je pourrais l'abandonner dans votre bureau. Si elle survit et bien la cause sera entendue.

[Iris]

Briaga répondit avec un ton hivernal :

" Très drôle, Osfer Jazkez. "

" Et en matière de constance face à l'adversité, où en êtes-vous ? N'y avait-il pas une sorcière et un traître dans les marais ? Et un intérêt particulier pour le fait que la maison Terfynisel ait une succession sans problème à l'avenir ? J'espère que vous aurez de nombreux progrès à me compter pour me convaincre de l'utilité de l'excentricité de vos méthodes."

[Caeso Senjak Khan]

-Je passerai demain à la première heure pour vous faire mon rapport sur la situation a Terfynisel. Vous aurez toutes les réponses souhaitées. Maintenant si vous me le permettez, je vais reprendre ma conversation avec nos hôtes. Ce cher Guenal m'a affirmé qu'il avait une description très précise de cette sorcière des marais à me soumettre. Je m'en voudrais de laisser filer une pareille occasion.

Il salua Briaga d'un signe de tête réglementaire puis retourna tranquillement près de l'âtre.

[Caeso Senjak Khan]

Le chevalier hilderin reprit sa place auprès de la cheminée et reprit sa conversation là ou il l'avait laissé comme s'il n'avait jamais été interrompu.

-Oui notre ville a été complètement dévastée par les Féonds. Tous les habitants de Kel Loar ont perdu un ou plusieurs membres de leur famille à ce moment. Mais nous avons reconstruit. Avec l'aide des Reizhites. Grace à eux notre cité brille de nouveau tant par sa beauté que par son savoir. La bibliothèque de Kel Loar est en effet très réputé et abrite bon nombre d'ouvrage inédits sur la magience et les sciences.

Il se tourna vers Guenal.

-La musique est un noble art que vous pratiquez à merveille. Y'a t'il d'autres sujets qui vous passionnent ? Peut être pourrai je vous ramener lors de ma prochaine venue un ouvrage de notre bibliothèque dont vous apprécierez que l'on vous fasse partager le contenu ?

[NailsEater]

Oanell salua les Mac Tremen et s'approcha de Blodwen et Enora afin de participer à la conversation. Elle acquiescat aux propos de Blodwen sur le trajet passé.

Nous avons pu partager quelques jours avec les Mac Mawgan. La visite du Cinthareid était assez impresionnant, de même que les souces d'eau chaude. Je ne connaissais pas du tout et ai découvert sur place.

[Iris]

Blodwen suivait les échanges, sans vraiment participer, avisant de la manière dont les choses se passaient. Elle avait commencé à paraître plus détendue, jusqu'au moment où elle vit quelque chose qui la tendit aussi.

En cherchant bien dans la direction, derrière le mouvement, et dans la pénombre de l'angle opposé, apparaissait une silhouette familière.

Gloada Mac Terfynisel née Mac Elowan était une femme de taille moyenne, entre deux âges, la silhouette un peu replète, ce qui ne portait nullement préjudice à la dignité pleine d’assurance qui émanait d’elle. Ses cheveux étaient d’un blond cendré, invariablement attachés en lourd chignon pris dans une résille brodée. Ses yeux d’un gris vert brillaient souvent de vigilance. Sa tenue de cour étaitune robe de beau lainage roux taillée à la mode de Llewellen avec un manteau gris souris. Les ornements et les accessoires faisaient des rappels entre les deux dominantes. De discrets tons violets assourdis, imperceptibles sur un premier regard superficiel, venaient souligner des motifs et des contrastes.

Mariée une quinzaine d’années à Breth Mac Terfynisel, Gloada né Mac Elowan n’a jamais pu avoir d’enfant. La dame du domaine était déjà alors dotée d’un fort caractère. Quand elle ne voyageait pas visiter sa famille sur les terres des Elowan, ou son cousin au service du duc, à Llewellen, elle gèrait le quotidien du château. Son influence avait été croissante depuis que l’état de santé du seigneur décline ; mais son ascension s'était brisée net avec le testament.

Non loin d'elle se trouvait un homme au milieu de la quarantaine, assez fort, la mine austère. Le barde Maelor était l’expression vivante du devoir et du dévouement qui ne s’autorisait pas de loisir. Il affectionnait des vêtements pratiques, bien coupés, dans les ton beiges et brun profond. Quand il s’exprimait, c’était souvent avec lenteur, en paraissant soupeser la gravité de chaque mot, de chaque notion.

Maelor fit la connaissance du seigneur Breth à l’occasion de son mariage. Les deux hommes sympathisèrent et celui qui était à l’époque encore un assez jeune barde se fit une joie de devenir le bras droit du maître du domaine. Il s’illustra par sa prudence et un bon sens de l’organisation qui permit malgré de faibles revenus de bien entretenir le patrimoine et d’avoir des troupes convenablement équipées.

Il se maria à une bourgeoise de Tilliarch rencontrée à l’occasion d’un déplacement. Malheureusement Uriella était de constitution fragile. Elle fit une fausse couche, et sa seconde grossesse parvint à terme, mais cumula les complications, jusqu’à ce que mère et enfant périssent. Si n’avait jamais été très extraverti ou joyeux, le peu de légèreté qui lui restait se dissipa.

Féru d’histoire ancienne, il prit le temps de lire presque l’intégralité des archives du château et contribua à leur classement. Il entreprit régulièrement des voyages vers Tilliarch et Llewellen pour étudier. Sa passion était la période des Fondations, et plus précisément l’histoire ancienne des duchés. Il savait beaucoup de choses, mais ses explications étaient souvent mornes et déprimantes, ce qui dissuadait ses auditeurs potentiels de chercher à en savoir plus.